23.1.05

"020015G30KT", ça fait plein travers nan ? (épisode 33)

Dimanche 23 janvier. Il fait beau, il fait froid. Il est 15h00 et le vent souffle à environ 15kt du 020. Sur la 30/12 de Saint-Cyr, cela fait donc un vent plein travers. Pour ne pas rester au sol, Patrick et moi avons décidé de nous entraîner. Vu le vent, nous choisissons un Saint-Cyr - Pontoise - Saint-Cyr. Mais vue le vent, nous hésitons...



ON N'Y VA ? ON N'Y VA PAS ?
15kt, mais le METAR et les TAF annoncent un petit "020015G30KT". Le G30KT n'est pas une vue de l'esprit. Dans la salle de briefing de l'aéroclub, nous croisons Stéphanie et Mathieu, deux élèves des Alcyons. Ils sont au sol, leur instructeur ne leur ayant pas accordé de partir en solo pour leur navigation ou leur local solo. Bon. Ca calme. Il doit donc y avoir une bonne raison. Patrick et moi ne sommes brevetés que depuis quelques mois. Peu de différence entre eux et nous, tout compte fait.

Nous nous concertons devant la carte de la salle du briefing. Nous échafaudons des plans. Nous échangeons nos points de vue. Vu l'heure et nos budgets, inutile de filer trop loin. Nous recherchons un petit truc technique. Pontoise ou Toussus ? Les deux sont interressants en terme d'intégration, et c'est ce côté technique que nous recherchons. La 07/25 de Toussus est écartée étant donné le vent du 020. Faire de la dur, par vent de travers ne serait vraiment pas sérieux. Et nous ne sommes pas des têtes brûlés. Ce sera donc Pontoise (LFPT). Ce n'est pas loin. Il y a tout plein de point de report (S, NW, NE...) pour se tromper dans l'intégration et c'est un terrain que nous ne pratiquons pas beaucoup. La 05/23 en dur est une bonne idée. Voilà c'est décidé. Ce sera donc un saut de puce vers Pontoise et le retour. Le temps de changer de pilote là-bas. On devrait être revenu avant le CS+30.

Il nous reste à valider les petits coup de vent (le fameux "G" des METAR/TAF). Patrick ferait le départ et l'arrivée sur Pontoise. Je me chargerais du retour avec, pour l'instant, le vent de travers à l'arrivée. Ca devrait le faire... Ca devrait le faire...

Avec la petite radio portative AR-108, Patrick et moi écoutons les autorisations d'atterrissages. Certaines sont un peu sport. En poussant l'avion à la pompe (quelle manie d'avoir des avions le réservoir vide), nous regardons à la fois la manche à air et les avions au décollage. Ces derniers volent en crabe. Nous continuons à hésiter.

Nous sommes installés dans l'avion. Pas de rafale méchante depuis ces dernières minutes. Nous validons définitivement le fait que Patrick dit le manche-dans-le-vent fera le décollage, l'arrivée à Pontoise, et je me chargerais du retour. Briefing dans l'avion pendant que le moteur chauffe. Nous repérons les points d'entrées possibles. La 05, certainement, peut-être une semie directe main droite. Certainement Sierra comme point d'entrée. Dès la sortie Nord, il faudra prendre l'ATIS, puis l'approche... Nous préparons le tout. Calmement.

PREVOYEZ UNE ATTENTE SUR OVINI
Le roulage sur les taxiways détrempé de Saint-Cyr est un peu sport. Ca glisse, ca dérape. Il faut rouler sur toute la largeur (comme le dit l'ATIS). Le DR-400-120 n'est pas des plus puissants et nous n'avons de cesse de nous rappeler qu'il faudra "alléger la roulette avant" afin qu'elle évite de labourer la 12.



Aligné sur la (très) boueuse "12 droite"... un coup d'oeil à la manche... 15kt de travers, nous sommes autorisés au décollage. Le manche dans le vent, Patrick contrôle Kilo-Uniform au pied et nous montons (somme toute) tranquillement à 130 km/h. Pour une fois, nous sommes (bien) devant l'avion. La fréquence de l'ATIS est affichée en stand-by. Nous allons quitter par la sortie Nord et sommes déjà prêt avec nos tablettes à prendre l'information. Tout s'enchaine ensuite très vite. Saint-Cyr-Pontoise, c'est la porte à côté. A 200 km/h avec le risque d'emplafonner toutes ces TMA et autres "VFR Interdit", cela nous donne notre petite dose d'adrénaline dominicale.



Ce sera donc JULIET. La 05. Nous appelons l'approche. Et vlan après le code transpondeur réglementaire, ce sera donc SIERRA (pas de surprise). Par contre, nous nous attendions depuis SIERRA à filer en base main droite, mais nous ne savions pas s'il y avait du monde dans le tour de piste. Sur SIERRA, le contrôleur nous demande de rappeler verticale 1500 ft avant de nous passer avec la tour. Bon. Facile. Un peu comme en auto information ? Patrick trouve le terrain depuis SIERRA alors que je le cherche à trop à droite. Comme le dit Patrick : "Voilà une bonne chose de faîte. On sait où est le terrain".

Une fois verticale, notre première surprise : "Kilo-Uniform, effectuez une attente verticale, je vous rappelle pour l'intégration". Whaahouuuu génial ! Comme à Tahiti, on est sur l'attente d'OVINI. Voilà pourquoi, nous aimons ce côté technique. Certains fustigent tous ces contrôles, ces limites, ces contraintes. Du haut de nos petites heures de vols, ces aspects d'intégration restent à nos yeux un plaisir. Un exercice. Patrick effectuera donc sa première "attente" (un 360 verticale 1500ft 1025). Une première. Ridicule pour un pilote aguéri, mais un bonheur pour nous, simple pilotaillon.



Puis l'intégration en numéro 3 dans le tour de piste (le grand tour de piste de Pontoise)... puis la finale derrière le trafic en courte qui dégage rapido sur Alpha... et le kiss de Patrick sur la 05 (un peu de vent dans l'axe)... et la radio qui annonce "Kilo-Uniform, expédiez le roulage, sortez BRAVO". Patrick accélère, rétrograde, passe la seconde, relance l'avion, laisse le taxiway ALPHA sur la droite, accélère et... pile devant BRAVO, pour finalement sortir tranquillement. Mission remplie. Le suivant peut se poser.



TOUT-EN-UN
- "Kilo-Uniform, par Echo, puis la 30, et Delta, rappelez Alpha point d'arrêt 05".
J'aime bien les clairances de Pontoise. Je me suis déjà fait avoir une fois. C'était il y a bien longtemps (à relire dans l'épisode 21 "Au rond point à droite"). Cette fois-çi, j'ai le terrain en tête : DELTA, la 30/12, BRAVO, ALPHA et DELTA qui remonte toute la 05. Je répond du tac-o-tac. Maîtrise...



- "Echo, la 30, puis Delta et on rappelle au point d'arrêt Alpha de la 05, Kilo-Uniform". Et toc.



Au point d'arrêt, nous patientions. Nous sommes 3 et il y a du monde dans le tour de piste. C'est dimanche, il fait beau et nous entendons les avions s'annoncer au parking pour des tours de piste. Puis la clairance fuse :

"Kilo-Uniform, derrière le Cessna en courte, vous vous alignez piste 05 et maintenez".
Ca ne rigole pas... on quitte le point d'arrêt alors que le Cessna 152 fait de drôle de figure sur la piste : je touche, je garde le nez en l'air, je redécolle, je me repose... Pendant ces acrobaties, je m'aligne et alors qu'il vient juste de quitter la 05 : "Kilo-Uniform, autorisez au décollage piste 05, les derniers vent du 025 pour 5 noeuds, virage à droite, rappelez SIERRA"... Et youp-la-boum. Alors que nous nous demandions comment nous allions ressortir de Pontoise, tout à été dit en une clairance. Direct par la droite sur SIERRA. Et toc. On peut pas faire plus simple.

"Autorisez au décollage piste 05, puis virage à droite et on rappelle SIERRA, Kilo-Uniform".

QUE CINQ NOEUDS ! ZUT ON REPART ALORS !
- "Bonjour, ici Saint-Cyr, information Hotel, la piste 12 en service, le vent du nord 5 kt..."
- Quoi ? Cinq noeuds seulement ? C'est quoi cet ATIS ! Laisse tomber Patrick, on repart... je veux mon vent de travers !!



Et zut. Nous nous préparions depuis les 2 heures précédentes à un atterrissage bien sportif (le manche dans le vent, pied opposé) et zut de zut, il n'y a que cinq noeuds sur Saint-Cyr. C'est tombé. C'est la fin de journée. Un dimanche. Si vous souhaitez voir un passage bas sur l'A12, cliquez-ici pour télécharger la vidéo de la finale en 12 droite (3 Mo, format AVI, 1 minute)... vent calme...

Trève de plaisanterie. Nous en plaisantons dans l'avion, mais ce vent faible est - bien sûr - le bienvenue. Inutile de risquer quoique ce soit. Même avec cinq noeuds, cela restera un superbe vol. Une superbe après-midi. Pas besoin de tenter le diable. On a tout le temps devant nous.


16.1.05

Sortie et entrée (épisode 32)

Nous avions râté le ciel bleu du week-end dernier. Pas d'avion disponible ou pas le temps, je ne me souviens plus. Il fallait donc que nous nous rattrapions ce dimanche. On peut appeler cela le virus de l'aviation. Camille et moi sommes donc allés faire un tour de DR-400. Manque de chance, le ciel est bleu, mais la brume est là, partout. Un local... qui se termine très rapidement et je m'entends dire "Saint-Cyr du Kilo-Uniform, nous voilà de retour par le nord avec India..."


Nouveauté pour moi : il est dorénavant interdit de descendre les avions à l'essence en... les tirant à la main. Camille et moi sortons donc le DR-400-120. J'effectue seul la prévol, Camille s'installant déjà en place droite. Elle trouve vite ses marques. Le coussin pour se surélever, le branchement du casque, l'appareil photo, ne rien toucher... Les petites habitudes commencent à venir.



Deux ou trois tentatives de démarrage plus tard (il fait dans les 4 ou 5 degrés), nous roulons - au moteur - pour l'essence. L'ATIS, la radio, à peine 5 minutes de roulage.... il va falloir que je m'y fasse. A peine pris la clairance de roulage que je rappelle pour pouvoir quitter "à la pompe". Suivant l'adage "Bidon plein coeur léger", Camille et moi faisons le plein du Kilo-Uniform. On ne sait jamais. A 1 et demi dans l'appareil, le plein ne lui fait pas peur.



Il y a du monde au point d'arrêt pour le décollage. C'est dimanche et il y a du monde "tout court" tout autour du terrain. Ca s'empile dans le tour de piste. Ca s'annonce numéro 3, tandis qu'un autre demande une priorité pour "cause de givrage". Ah, oui... Penser à la réchauffe, il fait froid dehors. Nous sommes numéro 3 pour la 12 droite. Un Mousquetaire et Tango-India (le Piper Cub jaune) me double pendant que je fais chauffer Kilo-U. Plus tard, je doublerais le Cub en sortie nord, par la droite, comme l'indique le manuel. Camille sait maintenant le reconnaître : "Le Piper, il est jaune avec les aîles en haut... et les robins ils sont rouges".


C'est vraiment dommage. Malgré le froid, nous étions plein d'entrain. La journée semblait ensoleillée. Un avion disponible. Pas de bouchon pour accéder au terrain. Un week-end tranquille. De plus, Camille inaugurait son nouveau casque-avion, rien qu'à elle. Encore une bonne raison pour aller voler, si nous en avions besoin d'une.


Je ne suis vraiment pas assez agueri ou téméraire pour poursuivre après les antennes de la sortie Nord. A 2000 ft, Camille prend le manche, le temps de faire demi tour, et pour moi de reprendre l'ATIS. A la vitesse à laquelle on vient de quitter au dessus des Serres, il y a peu de chance que l'information est changée. Mais bon. Ca fait partie du plaisir. Alors on reprend l'ATIS... et India.

On n'y voit rien. Même pas les cheminées de Mantes, pas un bout de Chavenay... rien. Allez, sans regret, on rentre.

Une fois posé, on hésite à remonter au point d'arrêt 12. Je jette un oeil sur le taxiway. Quatre appareils patientent déjà. Le contrôleur semble débordé. Pas un instant de répis. Je ne pense pas que ce soit lui rendre service et je ne souhaite pas attendre en tant que numéro cinq au point d'arrêt pour faire un tour de piste et m'empiler derrière tous les retours de cette fin de dimanche.

Alors on remonte par Bravo pour le parking des Alcyons. Et on rangera gentiment Kilo-U qu'on avait sortie 41 minutes juste avant.

On fera mieux la prochaine fois.

3.1.05

Finale 25R dans FS2004 et dans la réalité

Parce que mon ami Patrick avait eut la bonne idée de prendre son camescope, nous avons été gratifié de quelques vidéos souvenir du petit périple au Touquet. Un petit coup de montage plus tard...

Cliquez sur l'image pour télécharger
la vidéo de 1min51, format WMV, 7 Mo

29.12.04

On a retrouvé le Père Noël (épisode 31)


Camille s'endort lors du vol retour du Touquet vers Toussus, à bord du DR-400, F-GGJL. 1h30 de vol à l'aller, la promenade à vélo vers la plage, la course poursuite sur le sable de plage du Touquet et enfin le vol retour auront fini d'épuiser toutes ses batteries.

Un court break de quelques jours pour les fêtes. Je réserve pour la journée un DR400. Cela fait trop longtemps que je n'ai pas fait de navigation. Une météo qui semble clémente. Il n'en faut pas beaucoup plus pour être tenté d'une promenade en avion. Patrick et moi échaffaudons rapidement une navigation originale (pour nous tout du moins) : Saint-Cyr - Le Touquet - Saint-Cyr. Xavier (mon instructeur) et de nombreux Colibris m'avaient conseillés ce terrain. Une approche interressante, un accueil sympathique et la possibilité de louer des vélos pour filer à la mer toute proche ont définitivement fini de nous convaincre que LFAT serait un bon point de chute.

Comme d'habitude les jours précédents, nous squattons le site de Météo France à la recherche de prévision et nous décortiquons les TAF (long forcément). Changement de programme, ce ne sera pas pour jeudi, mais pour mercredi. Branle-bas de combat, on réserve un avion... ok, c'est possible, ce sera X-Ray-Hotel... Ok, je connais bien le bestiau... ok, redevenons calme. Tout va bien.

La veille, Patrick et moi passons toute la soirée à préparer la navigation. Il se charge du départ, je ferais le retour. Nous ne sommes vraiment pas encore assez aguerri et préparons consciensieusement notre vol. Tout y passe. Epluchage des NOTAMs, vérification des Restricted traversés, calcul de la masse et centrage, calcul du carburant... Nous travaillons comme notre instructeur nous l'a appris. Cela me rappelle de bons souvenirs. Trop lointains à mon goût.

10h00. Aérodrome de Saint-Cyr-L'école. Tous les taxiways sont gelés. Tout le terrain est en fait tout blanc et la prise de l'ATIS ne nous incite pas à nous précipiter "Attention les taxiways sont TRES glissants, les pistes en cours de dégellement...". Humm... Humm... Gentiment, on va patienter. Un avion n'est déjà pas très à l'aise au sol, alors sur une patinoire...

Puis, nous croisons Olivier, le chef pilote.
- "X-Ray-Hotel ? Hummmmmm"
- "hummm ?"
- "Je préfèrerais le laisser en mécanique... peut-être un problème de pression d'essence..."
- "hummm... c'est toi qui voit."
- "Vous n'avez qu'à prendre Juliet-Lima, le Regent... mais il est à Toussus"
- "Et bien on a qu'à prendre Juliet-Lima, alors !"

J'aime beaucoup les changements de programme. Ce ne sera plus St-Cyr - Le Touque - St-Cyr, mais Toussus - Le Touquet - St-Cyr. Heureusement que dimanche dernier, j'ai travailler l'intégration sur ce terrain. Petit concertation avec Patrick avant le départ. Cela modifie un peu notre navigation. On retrouvera notre "trait" un peu plus haut. Nous décidons de sortir par les cheminées de Mantes afin d'éviter Saint-Cyr (snif, snif), Beynes, Chavenay et Pontoise. Ca peut le faire. Ca va le faire. Aller, on y croit ! La météo semble clémente. Cela se couvrira un peu en fin de journée. Couché du soleil 16h01 UTC. C'est parti. Première étape (en voiture) Saint-Cyr - Toussus.

Et première difficulté : trouver le hangar à Saint-Cyr où est parké Juliet-Lima. Quand je vous disais qu'on apprenais tous les jours. Deuxième "difficulté", faire l'avitaillement et savoir décrire à la personne au bout du fil qu'on est au hangard 313, Mat-Air ou Mat-Service ou PFA ou PSA ou "vous savez tout au bout de la zone ouest, le truc bleu, nan ?"


Pour le débutant que je suis, même l'avitaillement
à Toussus est un spectacle interressant.


Voilà, ça c'est fait. Je sais "faire sortir" l'avion du hangar (vive le handling) et appeler l'essence pour l'avitaillement avec la carte Total. C'est pas grand chose écrit comme ça, mais pour le pilotaillon élevé à Saint-Cyr, c'est toujours bon de savoir le faire. Voilà une bonne chose de faite. Vivement que je le refasse.


Décollage en 25 à Toussus-Le-Noble.
Patrick est le pilote. Je suis à droite. Camille derrière.





En cheminement le long de la côte,
nous passons par la Baie de Somme.


Le temps est clément. Nous profitons de la promenande. De temps en temps, il faut que Patrick et moi nous rappelions la chance que nous avons de pouvoir prendre un avion et aller se promener. De temps en temps, on se tape sur l'épaule et on se dit "eh, tu te rends compte de ce que tu es en train de faire ?". Dans quelques minutes, nous allons nous intégrer sur un terrain inconnu à 1h00 de vol de notre base... et au bord de la mer. Il nous reste une petit surprise.

Les NOTAM repris le matin même nous l'avait annoncé : la CTR et la tour du Touquet seront fermées. Bien. Ce sera donc de l'auto-info. Let's go. Nous ne croyions pas si bien dire (écrire)... Le "Let's Go" fut vraiment de circonstance. En arrivant sur Sierra par le sud du terrain, nous n'entendrons sur la fréquence que des anglais...

Quel bonheur ! On se croirait sur IVAO ! Et que je te rappelle OverHead, et que je sois en "Right Downwind, runway Triiiii-touuuuuuu", en "Turning Final"... Ce fut jouissif de passer le message : "Le Touquet du Juliet-Brao, en courte final piste 32.... Le Touquet from Juliet-Bravo, on short final runway triiiii-tooouuuuuuuu".
Patrick trop occupé à s'intégrer sur ce terrain inconnu, me laissa la radio. Et vive IVAO pour donner confiance dans la phraséo anglaise. Ce fut limpide et sans hésitation. Je n'ai pas hésiter une seconde. A tous les moments du circuit d'intégration, je savais quoi dire. J'ai compris 80% de la phraséo des autres. Sur ce point, il reste encore à pratiquer. Je pense que Patrick à pris son pied lorsqu'il a lâché "Le Touquet from Juliet-Lima, runway triii-two vacated" !


Quand je vous disais que le terrain du Touquet était sympa !



Il existe des photos râtées qui gardent un interêt.
J'ai trouvé une utilité à celle-ci : Tempète de ciel bleu !



Sur le chemin du retour.
Le soleil dans les yeux.





Cliquez sur l'image pour télécharger
la vidéo de 1min51, format WMV, 7 Mo



Grâce au GPS de Patrick, voici la trace de notre vol aller & retour.
Impossible de tricher. On voit bien le slalom entre les zones.
(cliquez sur l'image pour agrandir)




Arrivée à Toussus-Le-Noble 15 minutes avec le couché du soleil aéronautique.
Que du bonheur.

Voilà. Je vous ai peut-être épargné les moments croustillants de notre navigation. Nous avons du nous perdre 2 ou 3 fois entre Patrick et moi. Un petit coup de recalage, la recherche d'un repère, une voie de chemin de fer ou une ligne électrique (une petit confirmation au GPS) et ça repart. . Je vous ai aussi épargné l'évitement avec un DR400 bleu au dessus du terrain de Mantes, alors que sur les bons conseils de Patrick, j'avais pris soin de m'annoncer pour la verticale sur la fréquence du terrain. Je vous ai aussi épargné les problèmes de communication avec Paris Info, les échanges de sourd à propos d'un transpondeur, l'intégration à Toussus sur la même base qu'un Cessna ("Euh, oui on a visuel sur le trafic" alors qu'on était pratiquement dessus). Je vous ai épargné le plaisir (oui, le plaisir) des finales parfaites (on peut rêver nan ?) sur les grandes pistes du Touquet et de Toussus. Cela nous a changé de nos pistes en herbe de Saint-Cyr. Et le PAPI de Toussus ? Et la montée initiale vers la mer en partant du Touquet ? Et la course à pied sur le sable ? Le temps de monter les vidéos que nous avons prises et de trouver une place quelques part sur Internet et je vous montrerais tout ça.

Je vous ai aussi épargné le micro-rascol avec Phlippe Girault qui nous a très gentiment accueilli au Matra à Toussus alors que la nuit glacée tombait. Une coincidence ayant fait que nous allions le même jour au Touquet ! Nous n'avions certainement pas "la classe" de son Jodel 119. S'il y avait bien un bel avion au parking du Touquet, c'était bien son F-PKXR.



Tous ces petits moments qui font que chaque vol est unique.
Oh que oui... chaque vol, chaque promenade est unique. Vivement le prochain.

26.12.04

« Pourquoi on va vite, là ? » (épisode 30)

- « Pourquoi on va vite, là ? »
- « Parce qu’on repart ! »
- « Et t’as même pas demandé ? »


Dimanche 26 décembre. Nous sommes en DR-400-120. Je viens de me poser sur le 07 gauche de Toussus. J’ai repoussé la réchauffe carbu. et rentré un cran de volet. J’ai remis les gaz et Camille, assise en place droite me demande « Pourquoi on va vite, là ? ». Je lui répond, alors que je renégocie le décollage avec Kilo-Uniform : « Parce qu’on repart ! » et du tac-au-tac, elle me rétorque : « Et t’as même pas demandé ? T’as pas l’autorisation pour repartir ! »

Je comprends alors que ma fille de 10 ans est en train d’assimiler le concept de la clairance. Il lui a juste manqué quelques mots de vocabulaire « aéro », lorsqu’à mon premier avec contact avec Toussus :
- « Toussus du Fox-Kilo-Uniform bonjour ! »
- « Kilo-Uniform, Toussus, bonjour ! »
- « Toussus, du DR-400, Fox-Bravo-Tango-Kilo-Uniform, un DR-400 en provenance de Saint-Cyr à destination de vos installations pour un touché, avec India, estimé à 1 minutes de RBT »
- « Kilo-Uniform, affichez 4215, rappelez Sierra, avec un Rally en montée initiale 07 en tour de piste »
- « 4215 et on rappelle Sierra, Fox-Tango-Kilo-Uniform ».

Evidement, à 10 ans lorsqu’il s’agit du 4 ou 5ème vol avec Papa, on peut lui excuser d’avoir raté la subtilité de la phraséologie aéronautique. En montée initiale de la 07 gauche de Toussus, elle m’explique qu’elle ne comprenait pas pourquoi on repartait sans avoir demandé l’autorisation alors que « même pour rouler il faut demander l’autorisation, pfffff » soupira-t-elle.

Je n’avais pas prévu ce vol dominical. Plein d’espoir la veille au soir, j’avais pris les TAF de Toussus et d’Orly. Ca s’annonçait vraiment mal. Du « Broken 009 », du « -TSSHSN » ou des barbarismes qui m’ont fait me coucher en me disant « c’est pas demain qu’on ira se promener ». Et puis en désespoir de cause, je m’étais préparé un petit vol pour tester une configuration… à Raiatea et sur IVAO. Alors que je roulais, en Cessna 172, pour le point d’arrêt 07 lorsqu’en contact avec Jean-Michel à tour de Bora-Bora, je levais les yeux vers le ciel (le réel pas le virtuel, hein ? Vous suivez ?) : Tempête de ciel bleu ! Même constation en ligne sur TeamSpeak avec Jean-Michel : « Ici, en Normandie, y-a que du bleu et comme on a généralement le temps que les parisiens auront dans 1 heure ». Oulalaaaaaa, je file sur www.meteo.fr et consulte les METAR et TAF. Bof, bof, mais bof plus.

Ni une, ni deux, et après un rapide coup de fil à l’aéroclub pour trouver un avion :

- « Camille, prépare toi on va faire un tour en avion !!!! »

Je pense que personne ne m’en voudra de mettre déconnecté au point d’arrêt de la 07 à Raiatea. Désolé, j’ai du ciel bleu qui m’attend.


Voilà comment, presque sur un coup de tête et à cause de trois semaines de grisaille parisienne, on se retrouve, un peu en mode panique, dans la voiture direction Saint-Cyr.

J’échafaude un plan pour éviter le sempiternelle local « Sortie nord – Verticale Thoiry – Retour secteur ouest ». Il me faut un « truc » un peu technique. Cet aspect du vol m’intéresse. Une intégration précise. Un truc que je n’ai pas fait souvent. Un petit défi au pilotaillon que je suis. Je cherche un terrain à proximité pour faire un touché avec une procédure un peu technique. Ce sera Toussus ! Depuis plusieurs fois, je me suis dit qu’il serait sympa d’aller poser ses roues sur l’une des pistes en dur de LFPN. Je l’ai fait une fois, en instruction un même dimanche glaciale de décembre. C’était il y a plus d’un an. J’ai la procédure en tête et les détails du terrain : RBT, Sierra, le contrôleur, un code transpondeur, la zone de Saclay, 10 degrés à gauche au départ de la 25… En faisant chauffer le moteur du DR-400, j’aurais le temps et je réviserais.


Cette fois-ci, ma fille qui d’habitude est peu enclin à aller faire un tour en avion (un comble), trouve que sortir avec ce soleil est une bonne idée car… elle pourra faire des photos avec son nouveau téléphone (merci Papa Noël). Voilà une réaction à laquelle je ne m’attendais pas, mais je ne culpabilise pas du tout d’en profiter. Charge à moi de lui montrer certains aspects amusants du vol.


Après notre touché à Toussus, nous effectuerons un peu de mania entre Dreux et l’entrée ouest. Camille découvrira comme l’a fait son père il y a un peu plus d’un an, qu’il ne faut pas regarder les instruments, mais… dehors. On montera, on descendra, on fera des virages un coup à droite, un coup à gauche. Elle sera ravie de prendre le manche (à deux mains) et de sentir la réaction de l’avion. Et moi encore plus qu’elle.

Et pour la seconde fois, elle sera enthousiaste lorsqu’elle revérifiera que « les nuages ont une ombre ».



Ce dimanche, alors que le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, nous sommes allés, ma fille et moi, faire un tour d’avion. Ensemble, nous avons volé avec les nuages à la recherche des ombres au sol. Puis tranquillement nous nous sommes reposés à Saint-Cyr.
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