Deux vols sont au programme. Samedi et Dimanche. Fromage et dessert. Le vol réel commence à se passer exactement comme sur IVAO. J’y ai goûté. Je ne peux plus m’en passer. Dès que je peux j’y vais. C’est même pire que ça. Pour IVAO, je lance ServInfo et balance toujours les mêmes questions : Qui vole ? kaisse ké ouvert ? Combien de temps ? Qui va venir ? Cékiki contrôle ? Quel jour on est ? C’est une OD ? C’est quoi le programme ?
Avec le vol réel, c’est presque pareil. Quel jour sommes-nous ? Y-fait bo ? Un avion dispo ? Xavier (mon instructeur) dispo ?
- « Allo, les Alcyons ?... Marie-France ?... oui, bonjour, dis moi tu peux jeter un œil sur le planning et me dire si Xavier est dispo ? »
Long silence.
- « De 11h00 à 14h00 ? Super… j’achète… Comment ça il mange à 12h30 ? Ca mange un instructeur ? Ah bon. OK. Je vais m’arranger avec lui, je l’appellerais… Et il y a un avion avec ? yep… le truc des débutants, oui un DR221… c’est bon ? »
Deuxième long silence.
- « c’est bon ? arrrrgghhhhh… nickel. A samedi alors. »
Et vlan. Maintenant, je suis en mode « vivement samedi ». Il peut se passer n’importe quoi. Un godzilla attaque la Tour Eiffel, je m’en fous : je vole samedi. Ca m’a rappelé mon premier vol sur IVAO. J’avais pris rendez-vous avec Christian par mail. Il m’a fallu 2 ou 3 jours pour être bien prêt : le casque acheté à la Fnac, les soft installés et vérifiés en état de fonctionnement, le planning préparé (être totalement dispo : avoir fait les courses, les devoirs de Camille, vider le lave-vaisselle, ranger les caleçons sales qui traînent, débrancher le téléphone, éteindre le portable…). Et puis tout ce qui tourne autour du mystique : le « fera-t-il beau » se transforme pour IVAO en « mon PC ne va pas planter, hein, dis... gentil PC… tu vas pas planter ? »
Moi, je vous le dis : voler sur IVAO c’est aussi pénible que de voler en vrai. Ca tombe bien, personnellement, j’ai choisi les deux.
Samedi 28, Xavier a donc prévu la suite de la découverte de la navigation. Pour ceux qui aurait raté les épisodes précédents ou qui ne les auraient toujours pas lu, après la navigation à l’estime réalisée sur le St-Cyr <-> Dreux (voir l'épisode "Cette fois-ci, le gamin est sorti de son jardin d’enfant"), la navigation par cheminement sur le St-Cyr <-> Persan (« Dans le réel… c’est comme dans Flight, alors ?»), je devais préparer à la maison la log de nav pour un départ de St-Cyr, touché à Pontoise, puis Persan pour… déjeuner (ça se note comment dans le log de nav ?).
Bon je pourrais noyer le poisson et vous parler de mon déjeuner à Persan. Il faisait super beau sur la terrasse, on était au soleil, j’ai pris un jambon grillé, Xavier a choisi le buffet… euh… bon d’accord. Y-a qu’un truc qui vous intéresse ? : je me suis gouré de piste à Pontoise. Dans un vol précédent je regrettais l’absence de touche PAUSE. Maintenant, j’ai l’impression qu’en plus on est en MODE ACCELERE.
« Mais pourquoi le contrôleur parle de Fox-Kilo-Juliette en étape de base de 30 ? Et le pilote aussi s’annonce en base. Il est pas en base, il est en final. Kaisse ki ont tous ? Y sont cons ? » Oui, certainement. Sauf que j’avais mélangé la 30 et la 23, alors forcément j’ai overshooté l’axe. Pas de FSNAV sous la main. Y-a pas de touche F9 dans mon DR221. Petit problème de positionnement dans l’espace. A travailler. Heureusement qu’on a un instructeur a porté de main. Après le touché et ce fantastique bruit des roues qui touchent la piste en dur (le scriiiiiiiitch comme dans Flight !), verticale 1500 ft QNH et direction Persan. A la radio, plein de monde. Des anglais, des français… comme sur IVAO !
Petit exercice de mania terrain à LFPA avec quelques touchés et autres basses hauteurs (quel plaisir ce vol en raze motte), et puis un… appontage. Je visais le deuxième brin (réglementaire) quand Xavier a repris les commandes et a remis les gaz. Ah bon j’étais trop haut ? Il m’a expliqué que l’étroitesse (relative) de la piste de Persan faussait ma perception de l’altitude. Alors forcément apponter avec un DR221, le tout sur une piste en dur, ce n’est pas tellement… comment dire… recommandé.
On se pose et puis direction le restaurant. Et là, j’ai retrouvé la convivialité d’IVAO en polynésie. Même si je ne suis pas rassasié du vol en lui-même, il est donc possible de rajouter quelque chose en plus : un bon déjeuner sur une terrasse ensoleillée. On est venu en avion, on a déjeuné et on est rentré en avion. Les pilotes privés doivent connaître ça par cœur. La finalité du vol n’est peut-être pas le vol lui-même ? Sur IVAO, on se retrouve tous à la fin de la soirée (au début du matin, donc) sur la fréquence de la dernière tour ouverte, ou bien encore, virtuellement chez Ginette (je vais en trouver une en vrai vous allez voir…).
Si en plus maintenant, les vols deviennent agréables où va-t-on ?
Dans le prochain épisode (si vous êtes encore là), je vous raconterais comment on se lève un dimanche matin, on décide de prendre un avion, de faire quelques tours de piste, et de ramener l’avion au parking. Ah tiens, j’ai fait la même chose sur IVAO il y a quelques minutes.
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