D'accord il ne fait pas très beau. Il y a même des nuages presque partout. Les METARS sont tangeant. D'accord... il y même de gros orages avec de grosses (grosses) gouttes. D'un autre côté, c'est un week-end prolongé et avec ce système de réservation par Internet, on peut consulter les disponibilités des avions en temps réel. Evidement, le brave DR400-120 Kilo-Uniform est disponible. Alors forcément, on prend sa ouature et on file au terrain. Dans le pire des cas on fera des tours de pistes, sinon on fera un peu de révision avec Patrick vers Toussus.
Quand deux pauvres pilotaillons décident d'entretenir leur pilotage en région parisienne, cela donne un Saint-Cyr - Toussus - Saint-Cyr. Patrick souhaite pratiquer l'arrivée sur Toussus "parce que j'en ai pas fait tant que ça" argumente-t-il. Tout est dans le "tant que ça". Cela me va bien. "Je n'ai pas fait tant que ça de départ de Toussus". Même remarque.
Patrick fait donc l'aller. Je ferais le retour. Et s'il reste du temps, je pratiquerais les tours de pistes à Saint-Cyr, profitant du copilote pour qu'il s'occupe des volets. Les pistes à Saint-Cyr n'étant pas réputées pour leur longueur autant répartir la tâche lorsque c'est possible.
En arrivant au terrain et en ayant pris les METAR/TAF à la maison (vive Internet), nous sommes un peu inquiet tout de même. Le plafond est OK, mais il traîne tout de même un paquet d'orages où la visibilité tombe dramatiquement. La décision est prise d'y aller car nous échafaudons tous les plans de secours du niveau "pilotaillon prudent". Si au moment du décollage c'est vraiment trop mauvais, alors "basse hauteur" pour un retour au terrain. Si c'est en sortant du circuit... clic clac demi-tour retour au terrain. Si c'est en sortant vers Toussus, demi tour (à part changer de pilote, on a rien à y faire à Toussus tout compte fait), si c'est en arrivant à Toussus, demi-tour. Si on ne peut repartir de Toussus, alors on sort le plan : transport en commun et galère pour ramener l'avion... etc... etc...quand, car après tout "on voit au travers et on voit qu'ils sont très localisés".
Si vous avez suivi alors vous avez remarqué que nous sommes deux à partir. Deux trouillard. Que deux, mais avec trente tonne de matos ! Des docs, des appareils photos, des GPS, des manuels, des lexiques, des guides. On ne manquera de rien.
On peut se perdre vers Brest Guipavas, on aura les VAC à bord. On peut nous interroger sur la signification cachée d'un symbôle sur une TEMSI, on a pris tous les guide météo disponible. L'arrière du DR400-120 est rempli de nos angoisses.
Forcément, on est presque parti avec les pleins. 3h25 d'autonomie. Il est 15h30 et on a prévu un vol d'une heure environ. Ca ira pour la marge !
En route vers Toussus, un gros orage nous barre la route. Patrick et moi ne nous décourageont pas. L'avantage de ces grosses averses, c'est qu'elles sont très localisées. On en fait donc le tour. Tranquillement, par la droite. La visi et le temps est clément derrière. On peut toujours faire demi-tour. Et derrière l'averse, il y a notre destination. Tranquiiiillleee.
Très concentré (pilotaillon, je vous dis !), Patrick s'intègre à Toussus. RBT, le message radio, le code transpondeur ("je peux le mettre Patrick ?"), la directe sur SIERRA... et déjà le stress qui commence. Trois avions en tour de piste. Un hélico pour Sierra. "Kilo-Uniform, 3 trafics convergeant vers SIERRA". "Ah bon ?". Il n'y a pas trop de deux paires d'yeux pour chercher tous ces trafics dans un si petit espace. Et hop ! Au moment de rentrer en base, on découvre un Cessna sur le circuit intérieur. Et un peu plus loin le Hughes 300 qui file vers la base. Lui, c'est pas trop grâve, il filera direct sur la plate forme.
Le trafic qui nous suit n'a pas de chance. Pour la 25 droite, il y a nous devant... et il est bien trop rapide (Bonanza). En finale, il annoncera une remise de gaz et nous le verrons entre les deux pistes. Désolé, monsieur on était prems ! Nous nous retrouverons au parking devant la tour...
Il ne fait pas beau. Il n'y a pas trop de vent. Il pleut. Mais deux grands enfants se sont offerts un tour en manège. Alors les sourrires occupent la cabine à défaut de grand soleil.
Il est temps de changer de pilote. Nous attendons qu'un gros orage passe. Au chaud dans le DR400-120. Parkés au stand 20 devant la tour de Toussus.
Changement de pilote effectué. Rapide prévol sous les restes d'une averse. Remise en route. On roule pour la 25 gauche. Personne sur le terrain. A croire que la météo est pourrie ! Deux pilotaillons se partagent le contrôle d'une charmante demoiselle de garde à la tour de Toussus, en ce lundi de Pâques.
Le chemin du retour sera moins agité. D'un autre côté, on peut dire aussi qu'il n'en faut pas beaucoup pour nous mettre en alerte.
La trace activée avec le GPS de Patrick montre bien notre petite promenade au départ de Toussus, la sortie ouest, un tour vers les étangs de Hollande (une sombre histoire de coordonnées différentes entre la 1:250 000 région parisienne, mon GPS et celui de Patrick :-)), puis le retour par le secteur ouest pour Saint-Cyr.
Il nous reste du temps. Tellement que j'en oubli la moitiée du message lors du premier contact radio "en provenance de Toussus" avec la tour. Personne dans le circuit de Saint-Cyr. Profitons qu'il ne pleuve pas pour enchaîner quelques tours de piste. Je profite aussi de la présence de Patrick. Il actionnera les volets (de 2 vers 1). Ca sera toujours ça de pris. Le terrain est gras et si le "plan, l'axe, la vitesse" sont correctes, on fera donc un touché, sinon ce sera la remise de gaz ou le retour au point d'arrêt. On est pas téméraire. Rien n'est urgent. On fait cela pour le plaisir.
Mes premiers tours de piste ont eut lieu à Maupiti. C'était virtuel. Devant mon PC sur IVAO. C'était un soir tard dans la nuit comme il y a eut de nombreux. Ca devait être il y a deux ans. Je me rappelle alors avoir appris les différentes branches d'un tour de piste. Je partais de rien. Je ne savais pas du tout ce qu'était un "tour de piste". Pour moi les termes "vent traversier", "vent arrière", "base", dernier virage" était mystérieux. Je les entendais sur la fréquence, mais je ne les visualisais pas.
Christian Burgat (Maître Burgat) était au contrôle. Il m'indiquait "quand tourner", à quelle altitude, me faisait le chrono... etc. Tout cela pour faire de beaux rectangles. C'était difficile. Très difficile pour le pilote virtuel que j'étais. Mais au 3 ou 4ème tour, je m'en suis sorti. Et j'avais été fier à l'époque d'exhiber la trace du vol capturée par l'analyseur de vol de Flight Simulator . De biens jolies rectangles. C'était sur [url="http://www.francesim.com/forum"]le forum de FranceSim[/url], il y a un peu plus de deux ans.
Lundi dernier. On a refait la même chose. A Saint-Cyr, dans un DR400-120 de l'aéroclub des Alcyons.
Un lundi de Pâques nuageux et deux pilotes heureux.
Confiant, confiant... Moi je l'etais pas toujours vu les trombes d'eau qui tombaient devant !
RépondreSupprimerMais bon c'est tout l'interet de voler à deux !
Salut Vincent, Salut Patrick,
RépondreSupprimerSuper histoire une nouvelle fois. Vous me faites bien rigoler ;-).
Continuez !
Buxtheo / Julien.