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9.8.07

Retour à Maho


Je n’ai passé qu’une heure au seuil de la 09 de TNCM. Et il s'en passe des choses en une heure de temps. DHL livre ses colis, Air Caraïbes embarque et dépose ses touristes, LIAT, St-Barth Commuter, American, AA ou encore WinAir décollent et atterrissent, un Boeing 737 remonte la 27 et décolle avec 20 nœuds de vent dans le dos, le vol Corsair CRL860 en provenance d'Orly atterri et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire repart pour Paris via Point-à-Pitre... 1 heure tranquille sur à Maho.



Il n’y a pas de parking alors on gare sa voiture comme on peut. Une glissière côté piste et des murets empêchent définitivement les têtes en l’air de stationner dans l’axe de la piste. Il y a toujours de la place un peu plus loin, le long du grillage qui jouxte la 09. Les panneaux d’avertissements se sont multipliés. Rénovés, on en trouve maintenant directement dans l’axe côté plage. Ils peuvent ainsi servir d’abris pour le souffle des réacteurs des appareils au décollage ;-)


Depuis l’année dernière, un double grillage a fait on apparition dans l’axe de la 09. J’imagine ainsi que les plus téméraires ou les plus fous ne peuvent plus s’accrocher et se laisser porter par le souffle des gros réacteurs des 747. Ils se retrouveraient directement sur la route alors qu’auparavant ils disposaient d’une petite langue d’herbe. Fin des abrutis ?

A certains endroits, le sable recouvre la chaussée. Poussé par le vent et les « Jet Blast ». Au-delà de l’odeur et de la chaleur, ce qui marque en restant dans l’alignement d’un avion à réacteur au décollage, c’est bien le sable qui fouette le visage.



Le Sunset Beach Bar est toujours là. Au centre, un bar en rond s’ouvrant comme une fleur avec des planches de bois comme des pétales pour le protéger des intempéries. L’établissement a vécu. On y trouve punaisés aux planches, pêle-mêle des billets d’un dollar, de vieilles cartes postales, des dédicaces, des photos souvenirs d’inconnus, toute sorte d’objet divers et variés et mêmes quelques casquettes de commandant de bord qui semblent avoir été laissées par des PNT touchés… par l’alcool ou l’ambiance des lieux ? Plus proche de l’océan, un ou deux cuistots trempés de sueur font griller les commandes que les deux serveurs lui annoncent en criant. De gros ventilateurs jouent le rôle de hôte de cuisine pour évacuer la fumée. Lorsque le vent tourne, une odeur de mauvaise friture s’empare du lieu.



Au fond, une petite estrade avec des instruments de musique attend le soir pour s’animer. Les publicités qu’on trouve dans toutes les revues distribuées dans les hôtels et lieux touristiques vantent de chaudes soirées. Lorsque l’orchestre n’est pas là, une musique forte mi-américaine, mi-caraïbes est diffusée en permanence. A côté de cette petite scène, une pièce un peu plus sombre propose sur plusieurs grands écrans des matchs de football américain ou de base ball.





Une dizaine de tables avec leur banc en bois, semblable à celles que l’on trouve sur les airs de parking d’autoroute, accueillent les visiteurs. Chaque table dispose de son parasol car le soleil à Maho, comme sur le reste de l’île, tape fort. Surtout lorsqu’une bière accompagne un repas. On peut y croiser des familles, des couples, des locaux et surtout des touristes. Maho est un lieu connu sur l’île pour aller voir les avions se « poser sur l’aéroport » (les mordus diraient plutôt « voir la courte finale 09 »). On vient au Sunset Beach Bar après avoir enregistré ses bagages. C’est l’occasion de déjeuner d’un hamburger et d’un Coca. On peut ainsi voir « son » avion se poser, vérifier l’heure, dégager par Delta et se présenter à l’une des quatre portes du nouveau terminal. On rend la voiture de location ou on se fait ramener par des amis pour l’embarquement. Pour être sûr d’être à l’heure, une planche de windsurf plantée dans le sol sert de tableau d’affichage. Tous les matins, on y écrit les arrivées les plus attendus (vols américains et européens en liners). Il y a trop de vol inter-îles pour tous les indiquer.



Etonnement, il y a quelques transats et parasols sur la petite plage de sable. Drôle d’endroit pour les vacances, même si l’eau est cristalline et le sable fin, il y a tout de même une route et un aéroport qu’on ne peut faire plus proche ! D’autant plus, qu’il ne manque pas de plage sur l’île de St-Martin à la différence d’autres île des Caraïbes.



Mais l’endroit le plus intéressant du Sunset Beach Bar reste les terrasses. Il y en a deux, la première surplombant à peine la seconde. Orientés vers le large et la plage, on s’y trouve comme à un comptoir. Comme au spectacle, placé sur un balcon, dominant le champ. Des chaises de bar sont disposées permettant de se poser face à la scène, bien installé. Car le vrai spectacle reste la vue sur la finale et la courte finale de la 09 de « Princess Juliana », TNCM de son petit nom. Toutes les places sont bonnes.

Sur les terrasses, on trouve les vrais curieux ou les spotters assoiffés par plusieurs heures de soleil. Parfois, un mari entraîne sa femme aux premières loges. L’intérêt est non seulement d’être aux premières loges, bien sûr, mais surtout de profiter de la diffusion en direct de la fréquence de la tour de Juliana. Ainsi, on peut entendre les clairances de départ, les pushback, les ordres de roulage, de décollage et surtout les « Clear to land runway zero-nine, wind one-zero-zero twelve knots ». Une petite dizaine de hauts parleurs sont dissimulés sous les tables. Avec le bruit ambiant du bar, il vaut mieux avoir son AR108 sous la main. Il ne manque plus qu’un écran radar.

De là, on entend les APU et les mises en routes du parking, les attentes au point d’attente Alpha, les reverses à fond un peu plus loin. Les Caravan d’Air Caraîbes semblent être adeptes des circuits courts. J’en ai vu plusieurs arriver en base rapprochée, se poser rapidement. On peut les comprendre vu la longueur de la piste, le vent et le trafic mélangé de tout petit (j’ai fait un touché avec un Cessna 150), de commuter (BN2 Islander, Caravan, Twin Otter, Dornier…), d’ATR d’Air Caraïbes ou d’American Eagle), Boeing 737, 757, 747 et même les Airbus A340 d’Air France.

La compagnie WinAir, basée à Juliana, squatte un peu le terrain avec ses Twin Otter et les bruyants BN2 Islander, surnommés affectueusement par Luc la « 2 CV ». Ils décollent d’Alpha et de Delta en un coup de gaz. Le vent et les capacités presque STOL de ces machines facilitant les choses. Indifféremment selon la destination, ils partent après l’envol à droite peut-être vers St-Barth où à gauche vers Anguila.





Dès qu’un avion de ligne (c'est-à-dire « un avion avec des réacteurs qui fait du bruit ») se présente, soit à l’atterrissage soit au décollage, la meute des badots s’animent. On laisse sa bière en place et on en voit plusieurs se précipiter pour se mettre droit dans l’axe. D’autres moins courageux se place à la hauteur de la planche à voile annonçant les vols, sur un petit promontoire. A l’atterrissage, une fois les tonnes de métal hurlants passées au dessus d’eux, ils reviennent avec des sourires et on entends les superlatifs d’une conversation à l’autre (awesome, incroyable, c’est fou). Au décollage, on se cache derrière les rares panneaux et on tourne la tête pour éviter le flux bouillant et le mélange de sable et gravillons projeté à grande vitesse. D’autres se laissent entraîner par le souffle et se jettent à la mer quelques mètres plus bas, la plage offrant par sa pente une protection relative. Cela ne dure pas longtemps, le 747 est déjà parti au bout de la 09.

L’appareil préféré semble être le Boeing 747, qu’il soit de KLM ou de CorsairFly. Ils recueillent les suffrages au nombre de personnes qui semblent attendre son passage. Les jours où CorsairFly passent (les jeudi et dimanche), on profite dans un court laps de temps d’un décollage et d’un atterrissage (jeudi dernier 50 minutes montre en main). Les KLM et l’Air France étant beaucoup plus enclins à rester accrocher au nouvelles passerelles du nouveau terminal de Juliana.

Et c'est comme ça tous les jours ?









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