Les pages de références

12.6.09

Il faudra que je vous raconte...

Il est 4h00 du matin dans cette chambre du Hilton Gaslamp de San Diego. Le WakeUp Call vient de nous réveiller en sursaut. Florent est le premier a partir. Son avion est une heure plus tôt qu'un autre groupe. Nous rentrons pour Paris.

La journée d'hier a été comme toutes les autres : exceptionnelle. Même si elle a plutôt commencé par des tonnes et des tonnes de paperasserie. Nous avons passé 2 bonnes heures à décompter tous les vols de tous les avions, saisir toutes les factures d'essence (en gallons, en litre, en $US et en $ canadien) et faire les "dispatch" dans le système de réservation de l'aéroclub PlusOne. Plutôt tristounet.

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Mais une fois fini, il restait tout de même un groupe qui voulait encore voler. Des destinations sympathiques au départ de San Diego ne manquent pas, mais la météo est limite. Le plafond des nuages peut être vers 3000 pieds entre San Diego et le nord de Los Angeles. Nous écartons à regret l'île de Catalina, qui peut être prise dans les nuages et trop "tangente" avec sa piste en montée et en hauteur. Ne jouons pas inutilement pour un dernier jour.

J'avais toujours voulu avant Far West'09 aller poser mes roues à Van Nuys à prononcer Vanne-naillesse ou KVNY pour les adaptes des codes. Pourquoi Van Nuys ? A cause ou grâce notamment au film "One Six Right : The romance of Flying" qui montrait de façon idyllique ce terrain comme le terrain d'aviation générale avec le plus de mouvements du monde. Une sorte de berceau ou d'écrin de l'aviation générale et d'affaire américaine. Il reste à s'assurer que j'aurais une clairance pour la piste 16R et entendre la clairance "Runway One Six Right, cleared to land".

Mais pour aller jusque là, il faut passer soit au nord de Los Angeles, soit au dessus du terrain international (KLAX). L'année dernière et aussi en tout début de Far West'09, nous sommes passés déjà verticale. Alors pourquoi le refaire ? Trop facile ! Pas de challenge.

Il y a plusieurs façon de passer, pour un petit avion comme nos Cessna, au dessus de cet immense terrain. Soit à 4500 pieds, presque tranquille sans contacter personne. C'est la route appelée "Special Flight Rules" que j'ai déjà décrite à maintes reprises ici. Mais il y a une seconde route appelée la "Mini Route". Pour nous, elle est beaucoup plus difficile : il faut passer à 2500 pieds d'altitude et surtout disposer d'une clairance de transit Bravo, contacter la tour de Hawthorne quelques minutes avant la verticale, puis la tour de Los Angeles elle-même afin de disposer d'une clairance !

La mini route pour la verticale est donc un challenge technique important. Il ne faut pas se râter et être... vif à la radio ? Voilà, un truc qui me plait. L'année dernière, je n'étais pas prêt, mais là... On va se faire une "Mini route" !

On constitue les équipages entre ceux qui veulent voler, ceux qui veulent faire les copilotes et ceux qui souhaitent rester au sol. Nous partons donc à deux avions.

Le 75F embarque donc Georges et Patrick avec le backup de luxe "Marc-Olivier". Je réserve le 487SP déjà pris hier. Joël, Florent et Bertrand m'accompagnent. Quelques minutes de préparation et nous fonçons aux avions.

Le départ au sol de Montgomery est catastrophique pour un premier vol. Le sol me prend pour un IFR et un dialogue de sourd s'installe entre moi et le contrôleur. Il me demande quel type d'équipement j'ai à bord. Je répond bêtement comme un plan de vol OACI, un... "Sierra slash Charlie". Manque de pôt ici, S/C, ils ne connaissant pas. J'apprendrais plus tard qu'un "/A" aurait suffit. Mais que lui prend-il de me demander cela ? Après quelques échanges surprenants ponctués de "Say Again slowly" et de grands grands moments de solitudes, le contrôleur me demande si j'ai un truc-machin-bidule-fifteen. Hein ? Un truc fifteen à bord. Kesako ? Ca continue. On est pas partie. Chapeau pour un dernier vol qui devait s'annoncer "simple". Quoique avec cette Mini-route qui nous attends.

Heureusement, Marc-Olivier à la radio sur le 75F m'a entendu m'empêtrer avec le contrôleur. Il rappelle que le Sierra-Papa est VFR... et donc n'a pas besoin d'une clairance IFR ! C'était tout simple. Le contrôleur ne devait pas être dans son assiette et nous avait pris (le 75F et le SP) pour deux avions IFR au départ... Non, non monsieur, nous ne sommes que pauvre pilotaillon VFR ! D'un seul coup, la situation se débloque et nous voilà enfin au roulage... puis 10 minutes d'attente au point d'arrêt et nous voilà en l'air en direction de Mont Solledad.

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La météo est... bof. Nuages dans la dérive, puis la côte arrive et le ciel s'éclairci vers Ocean Side (le VOR en chemin entre San Diego et Los Angeles). Puis la météo redevient crapoteuse. Et il faut enchaîner à la radio. Le Flight Following me demande comment je veux passer Los Angeles.

- "We expect a mini route two thousand five hundred feet".

- "Roger Cessna Sierra Papa"

Voilà. Les contrôleurs sont avertis. Nous voulons passer juste au dessus du terrain international de Los Angeles avec nos Cessna à 2500 pieds d'altitude (c'est pas haut). Rien que ça.

La suite au prochain épisode. Allez. Je vous laisse. Un avion d'American "m'attends" pour me ramener à Paris. Je vous laisse tout de même quelques photos de la fin du vol... totalement EXCEPTIONNEL dans le downtown de San Diego, sous les approches de l'aéroport international de Lindberg à 500 pieds en patrouille (à la radio "formation seven five foxtrot") au dessus de la mer.

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