Pas facile de se remettre de la marche d’hier à Yosemite Valley. Les courbatures sont bien là. Mais les images plein la tête, nous repartons vers la mer que nous avons quitté maintenant depuis plus de 10 jours. A nous San Francisco.
A Merced, AVIS nous a encore upgradé avec ce SUV
rouge qui va très bien aussi avec la livrée du N2462P
La navigation… Euh… Le tout petit vol nous amène donc de Merced vers Concord – Buchanan. Florent, dans son Farwest, m’a averti il y a quelques jours des changements à Oakland : hausse des loyers pour Kaiser Air, donc mise au rebut de l’aviation générale. 55$ de taxe, et disparition du Self Serve bon marché (plus de 7$ le gallon maintenant). Oakland ne me tentait guère du fait de sa proximité avec la baie et de la brume du matin… Voilà qui achève ma relative indécision : je continue de préférer Concord (KCCR). Ce dernier bénéficie aussi d’une station de BART (le RER local de la baie de San Francisco) qui le situe à 45 minutes tout rond de Powell Station, en plein centre à Union Square. Les tarifs de stationnement de voiture ont aussi augmenté dans le quartier touristique de San Francisco. Et comme pratiquement tout se fait à pied dans SF… La location de voiture est oubliée ! Ce sera BART, Cable Car, Ferry et marche à pied !
Je vérifie avec l’incontournable Airnav.com les infos de Florent (Oakland est bien barré de ma liste, les commentaires sont clairs sur le site) et que Pacific State Aviation dont j’avais été content l’année dispose bien d’une shuttle gratuite vers la station de BART. Et c’est parti pour 45 minutes de vol.
Les 4500 pieds sont vite atteints. Rien à faire sur cette nav. Grâce au MFD, je repère rapidement la fréquence du Flight Following le plus proche. Je m’y branche. Ca blablate… et je suis déjà à 30 minutes de l’arrivée. Je décide de m’en passer. Je suis bien au delà de la classe Bravo de San Francisco. C’est tout droit, en pleine classe G, pas de zone, pas de météo litigieuse. Je vérifie que j’applique bien la règle de la semi-circulaire, je regarde dehors à la recherche d’autres trafics… Et l’avion vole droit vers sa destination. La routine, quoi.
C’est l’information VICTOR m’indique l’ATIS, les 32 en service. J’arrive sur la tour. Et comme prévu, c’est un peu chargé. Concord regorge d’écoles de pilotage. Je commence ma descente. Et je me rappelle, l’année dernière venant de Tonopah (puis encore plus loin Bryce), j’étais descendu trop tôt malgré “les” GPS à bord. Un comble. Cette année, c’est serein que je passe par dessus les collines qui entourent Concord en arrivant du nord-est .
La tour me demande de rappeler… à quelque chose “right base”. Je ne comprend pas, fait répéter et collationne que je rappellerais “right-base 32R” sans la distance. Ca lui convient. D’autres trafics arrivent aussi, deux autres repartent. Il fait 25 degrés dehors. “Landing Checklist Completed”.
Je rappelle à 5 nm. “Report 2 miles final”. 2 miles ?! Ca fait vachement près.
- “Zero Whisky, make short approach runway three-two right”
- “Short approach three-two right, zero whisky”
Au delà du fait que son indicatif m’allait parfaitement (humour)… moi, je me trouve (très) près alors que l’autre fait une “short approach” sur la même piste. On doit être dans un mouchoir de poche… de contrôleur.
- “62P, number two, follow a Cessna turning base for the runway three-two right, cleared to land”
Ah, je le vois maintenant ! La vache, ça va faire juste.
- “We have the Cessna in sight and cleared to land runway 32R, 62P”
Et les vents ? ;-) On est dans une base… bizarroïde. Un truc à mi-chemin entre la base et la finale. Travail ni fait, ni à faire. Je vise le seuil. La machine est prête, rapide coup d’oeil à l’intérieur, GUMP(C).
- “62P, trafic is a Cessna, left close trafic on downwind for the three-two left”
Comme s’il n’y avait pas assez de monde dans mon coin (à moi). Je suis dans le sillage du Cessna pour la 32R. Presque un atterrissage en patrouille. J’ai tout sorti pour ralentir comme il faut. Mais ça va être juste. Béatrice n’a d’yeux que pour le Cessna devant qui occupe *sa* piste.
- “62P, trafic on short final, one S turn to the right for spacing”
Celle-là, elle est pas piquée des hannetons. Ce genre de message n’est pas au FCL, ni dans les salles de classe. Je ne la souhaite à personne qui ne serait pas préparé. C’est balancé rapidement, la situation l’impose et on a vraiment pas le temps de discuter à ce moment-là… et de se faire expliquer ce que demande le contrôleur. Je suis carrément en “courte-à-la-française”, ce qui doit correspondre à une “très-longue-finale-à-l’américaine” ;-)
- “S turn to the right for spacing, 62P”
Je quitte l’axe de la 32R et vire à droite. Je suis trop lent, l’avertisseur me rappelle à l’ordre, immédiatement je met des gaz et les ailes à plat et retrouve une vitesse correcte. Mon S a commencé. Je suis bien décalé de l’axe maintenant. La piste est juste là. Le sol aussi et les bâtiments de la zone commerciale où on avait pris un petit déjeuner l’année dernière. Il a dit un “S”. Je reviens donc sur l’axe et me suis déjà branché en mode “remise des gaz”. J’ai plein d’essence, la météo est CAVOK, je peux bien faire un tour. Ce sera main droite comme mon briefing me l’avait rappelé.
- “Cessna Zero Whisky, no delay on the runway”
Oui, s’il te plait, ne traine pas sur “ma” piste parce que… comment dire… Oui, bon là, ce sont les flèches du seuil décalé qui sont sous mon nez. Faudrait voir à me dégager cette piste ! ;-) Et je vois le Cessna Zero-Whisky quitter la piste. Il faisait un toucher. Facile. Re-voilà l’axe… “RE bonjour l’axe”… Un peu de vent de travers gauche. “Manche dans le vent, pied opposé”… mais pas assez d’arrondi, je touche pratiquement 3 points avec un rebond à la clef.
- “Left on Echo, cross runway three-two left and contact ground point niner”
Voilà qu’il me refait le point niner. Je l’adore celle-là. Elle fait tellement “contrôleur américain”. Trop facile. Ce terrain n’est pas le plus simple du coin. Le nombre de HS (Hot Spot en rouge sur la carte sol) le prouve. Quatre pistes sécantes, des taxiways dans tous les sens, des run-up en veux-tu en voilà, des lignes jaunes qui se dédoublent, des panneaux dans tous le sens qui pointent vers des taxiways plus loin après l’intersection bidule… Je n’ai jamais été à l’aise au sol sur ce terrain. Je zoom sur le MFD et ouvre, grâce au marque page, directement sur l’Airport Diagram de l’A/FD ;-)
Le G1000 me confirme où je suis et l’A/FD m’indique le chemin pour aller au FBO.
- “Ground good afternoon, Skylane 2462P at Echo for Pacific State”
- “Skylane 62P, Concord Ground, taxi to pi-esse-èèè via Juliet and Alpha, cross one niner left and one niner right”
“Pi-Esse-è” ? Oui, bien sûr c’est l’acronyme de Pacific State Aviation… Comme si j’étais du coin. Ca aussi, ce n’est pas dans les cours du FCL. L’expérience et la pratique, il n’y a que ça de bon ;-)
Arrivé à Pacific, le marshaler tarde à se montrer, j’hésite à me garer au même endroit que l’année dernière (avec Bertrand). Puis, le Follow Me surgit. Et nous voilà garé, on ouvre les portes, il ne fait pas si chaud que ça. A peine 55 minutes bloc-bloc.
Après 45 minutes de Bart, Powel Station à San Francisco nous accueille dans un froid glacial. “Peu coutumier pour la saison” dit le bulletin météo local. Moi, j’ai toujours trouvé qu'il faisait froid à SF même l’été. Voilà encore une raison d’aller faire les boutiques pour trouver quelque chose de chaud !
Comme dit le proverbe : “The coldest winter I ever spent was a summer in San Francisco”
Un autre mot pour ton vocabulaire lorsque les demandes du controlleur se fait trop pressantes: " UNABLE".
RépondreSupprimerTu devrais essayer ca aussi...:-) c'est super de renvoyer la balle a ATC et c'est tout a fait proffessionel aussi....
Bons vols.
Richard
Chauffeur de limo.
Salut Richard,
RépondreSupprimerMerci pour le conseil. J'y pense souvent à cet "unable". Je l'ai en cartouche, en réserve, au cas où et n'ai pas eut encore le loisir de le dégainer ! Zut... Faut que j'y retourne alors ?