7.6.19

[FW19] Nous avons survolé les Boeing 737 MAX stockés de Southwest

"On en a pour une trotte". C'est ce qui se dit alors nous sommes établis en croisière. 8'500 pieds. En route vers San Luis Obispo. C'est bien de visiter de nouveaux terrains, mais il faut tracer un peu notre chemin. Nous voulons retrouver la côte Pacifique. Profiter de l'avion comme moyen de transport. La météo le permet. Depuis le début et avec ma Whishlist, nous sillonnons donc la Californie.

Antoine au nouveau fuel island de Big Bear
Nous repartons de Big Bear (L35) vers l'Est pour retrouver Oceano (L52). Un terrain dont m'a beaucoup parlé Antoine G. d'Heading West... et que j'ai toujours évité. Va donc savoir pourquoi. En fait, c'est plutôt San Luis Obispo (KSBP) - à 5 minutes de vol d'Oceano - car ce dernier ressemble un peu à Half Moon Bay pour ceux qui connaissent et qui ne sont que VFR comme moi : on peut s'y retrouver coincé par la brume de mer en un claquement de doigts.

Oceano (L52) est juste à quelques nautiques au sud de San Luis Obispo (KSBP)
Etre "coincé", ce n'est pas ce que nous voulons. Alors on vise un terrain un peu dans les terres, plus vite dégagé et protégé par un peu de relief de la brume maritime. On trouve un FBO (ACI) et une voiture de location (Hertz), on finit notre Hamburger (bien gras) du restaurant de Big Bear, on remets 3 fois rien comme essence dans le 75F ("bidon plein cœur léger" dit le proverbe), on vérifie et on re-vérifie le chapitre 5 (Performance) de l'avion au condition du jour (Big Bear est haut, on est en Californie)... et enfin on s'envole !

Le Cessna 172 d'A2A avec la livrée N4975F au point d'arrêt de la 26 sur la scène de Turbulent Designs/Orbx
Ah non. Avant, on établie le contact avec les autochtones pour avoir des conseils de locaux sur un départ vers le Nord Ouest. Un monsieur derrière le comptoir de vente des tours en hélico (le R44 rouge du parking), me conseille de "passer par Fawnskin en suivant le saddle après l'observatory". Je décrypte le tout avec quelques questions et ENFIN, nous nous retrouvons aligné, j'applique la puissance, et l'avion décolle comme une plume malgré les 8'400 pieds d'altitude densité clamée par l'AWOS. Il y a un peu de vent pour nous aider et il ne fait pas chaud. Juste en dessous de 20 degrés. Condition parfaite pour Big Bear et nos moteurs à pistons.

Comparaison Prepar3D + scène de Turbulent Designs/Orbx et la réalité.
Juste avant, au point d'arrêt, c'est vraiment pas de chance. Je me faisais un plaisir de lire la Density Altitude sur le panneau d'affichage dynamique... et là c'est le drame. Le panneau est en panne ! Avec Prepar3D et la scène de Turbulent Designs v1.17 distribuée par Orbx, en bidouillant avec SODE et les fichiers de la version de Turbulent, le panneau fonctionne. Le virtuel marche mieux que le réel ! Un comble !



En plus, les deux panneaux (avertissement et le DAD) sont mal placés. Ils ne sont pas si près du point d'arrêt mais bien proche de la zone des essais moteur. Lorsque l'on se mets à chercher des différences, on les trouve.

Prepar3D

Trace GPS du départ de Big Bear et passage par la petite vallée à droite qui mène pile poil vers notre destination.

Vue depuis le simulateur Prepar3D 

200 nm. 1h50 de vol. ZZzzzz ZZZZZZzzzzzzzzz

La route "tout droit" nous fait passer juste à côté de Victorville. Vous recollez les morceaux entre tous ces bouts de Californie que l'on sillonne ?
Nous sommes début mai. Les Boeing 737MAX sont toujours groundés. La compagnie Californienne "Southwest" stocke les siens à Victorville (KVCV). Antoine et moi avons lu ça quelque part. Nous sommes en croisière avec XXXXXX et en regardant la carte, je vois Victorville à quelques nautiques au nord de notre route. Et si on allait faire quelques photos ? Ni une, ni deux, petit virage à droite et le Flight Following nous appelle : "Vous allez bien à San Luis Obispo ?". Certainement que notre route qui dévie et pointe vers le nord (vers Edwards) a attiré l'attention du contrôleur. Merci pour la surveillance. C'est rassurant. "Oui, on va juste faire un ou deux tours au dessus de Victorville, même altitude et on reprendra notre route ensuite vers San Luis Obispo". "Roger" nous répond-il. Y-a vraiment pas de quoi en faire tout une histoire (sur un blog) ;)

Victorville avec son cimetière d'avions et son parking bien rempli
Notre ligne droite vers San Luis... est rompue par ce détour sur Victorville ;)

Presque 40 Boeing 737 MAX de Southwest stocké sur la ramp Est de Victorville.


Juste à côté de Victorville, il y a aussi la zone de stockage du scandale Volkswagen. Tous ces véhicules diesel victimes du Diesel Gate. Moins impressionnant vu du ciel. Il y a 37 zones de stockage comme celle-là pour au total 300'000 véhicules retirés du marché US.

Une des 37 zones de stockage des Volkswagen diesel retirées du marché américain.

Les navigations en ligne droite, c'est long ;) En plus quand on du vent dans le pif, c'est encore plus long. Et quand on sait s'il faut monter ou descendre... et dans notre cas en vol, nous avons les vents selon les altitudes, on a rien à gagner à monter... ou à descendre. Il faut juste subir le vent ;)

Vents selon les altitudes reçus en vol avec le récepteur ADS-B. Foreflight présente pour chacune des altitudes, la force et la direction du vent, le temps total de la navigation et la consommation estimée de carburant. Tout ça, en vol.

Les NOTAM de San Luis Obispo nous avait un peu occupé au départ. Il a fallu jongler avec les heures UTC et les périodes présentées par le NOTAM. Et autant ne pas se tromper, car on parle de la piste principal de San Luis Obispo. Histoire de ne pas être ridicule après 1h30 de vol et s'entendre dire que le terrain est fermé, même s'il y a une piste (beaucoup) plus petite.

Runway 11/29 closed !!

Le NOTAM en question, est plus lisible présenté par Foreflight : "Runway 11/29 closed Thursday-[satellite, Saturday] 0730-1200 May 02, 2019 0730Z to May 04, 2019 1200Z." Après d'intenses ;) réflexion, nous comprenons et sommes sûr que des travaux ont lieu la nuit ;)



Trace GPS de l'arrivée sur San Luis Obispo
Passé le relief, la descente se fait en mode "banzai"vers San Luis, un p'tit 130 kts au badin. A la limite de l'arc jaune. Très opérationnel, presque sans moteur, sans pousser la bête.


Vue de profile de la trace GPS
On file vraiment tout droit autorisé sur la Straight in 29. On peut pas faire plus simple. Pas de prise de tête. Tu files tout droit sur le terrain. Le contrôleur te dit de faire comme tu fais et en très très longue finale (+ de 10 nm), il t'autorise à l'atterrissage. 
Descente sur San Luis Obispo
San Luis Tower : "Cessna 75 Foxtrot, continue straight-in runway 29, caution wake turbulence departing Embraer Jet, runway 29, cleared to land, wind three-zero-zero one four"

Un coup d'oeil sur la tablette, et on arrive même à identifier le traffic ADS-B, l'Embraer Jet c'est "Skywest 5737".




"Wind 310 at 14". La tour me redonne les vents sans que je demande rien.

Je dégage par la droite sur un high speed taxiway Foxtrot. C'est direct vers la tour. Sur les nouveaux terrains + ou - inconnus, nous avons l'habitude de "savoir" maintenant où il faut aller. Merci à ForeFlight. On est très loin des cafouillage des premiers Farwest. A droite. Le FBO ACI. Il y a juste un paquet de machines et je me demande 1/2 seconde comment on se gare. Et hop, une golfette avec le marshaller est là. Simple. Efficace. Nous paierons $12 au FBO pour le stationnement sur leur parking pour la nuit.

Piste dégagée. Un restaurant, un parking, une tour de contrôle. On dirait une scène de Flight Simulator
C'est trop facile avec Foreflight. Le FBO est géolocalisé sur le diagramme de l'aéroport.
Je partage juste après la vidéo de l'arrivée, sans montage. La descente, l'atterrissage, je dégagement et le parking avec le Marshaller :



Retour en arrière. Il y a 11 ans, je me posais pour la première fois à San Luis Obispo. Le 1er Farwest. C'était aussi mon premier atterrissage en tant que commandant de bord sans CFI, mais avec Florent G. C'était Farwest 2008. Nous ne savions pas où nous garer et nous avions dégagé vers la tour à la recherche du Duchess, l'appareil dans lequel était Marc-Olivier. Un peu au hasard, un peu perdu. Éberlué par l'expérience de ce 1er vol qui nous avait amené au dessus de LAX.

Octobre 2008, FW08 avec Florent. Même avion. Même terrain. Autre ambiance. Même plaisir, mais beaucoup plus d'émotion il y a 10 ans !


En 2019, l'ambiance est un peu différente. Le marshaller qui s'approche de nous, le moteur juste coupé, me demande si j'ai besoin de quelque chose. "We'll stay for one night and I've booked a car". Quelques minutes plus tard, il revient avec la voiture. Fin de journée, 4 ou 5 heures de vol aux alentours de 10'000 pieds. On est un peu crevé. Et le cérémonial quotidien reprend : on sort les bagages, on charge la voiture, on Waze la destination et hop.








4.6.19

[FW19] Pit stop et déjeuner à Big Bear




Changement de commandant de bord pour cette petite branche d'à peine 50 nm pour moins de 30 minutes de vol. Mais elle n'est pas si anodyne que cela. La distance ne faisant pas la difficulté. Après avoir profité de... euh... enfin... après 29Palms, nous allons déjeuner à Big Bear. Le terrain de montagne situé à presque 2000 mètres avec son approche sur le lac (ou pas). L35 est aussi un terrain très connu sur Flight Simulator, mais là ce ne sera pas une première fois loin de là. Alors je laisse le plaisir du pilotage (et du log si on peut appeler ça un plaisir) à Antoine.

Antoine pre-flight le Cessna à 29 Palms (KTNP)
On ne peut pas dire qu'il y a énormément de monde en l'air. Nous sommes un vendredi, il fait beau mais la fréquence d'auto-info de Big Bear n'est pas surchargé. Par contre, pas de chance, mais un avion part exactement par la route opposée à la notre. Grâce encore à la réception ADS-B (ADSB-IN) avec le récepteur Stratus et l'application sur iPad, nous "voyons" la position du trafic (ici N602YM) et le différentiel d'altitude avec notre propre avion : 1'700 ft plus bas.

La carte montre en un clin d’œil la fréquence de l'AWOS, l'altitude de 6'752 pieds du terrain, la fréquence d'auto-info 122.725 et un circuit main droite (Right Pattern) pour la piste 8
L'AWOS nous indique "Wind Calm", nous choisissons la piste 26 et rejoignons la base 26 main droite.



Ce qui reste de Baldwin Lake en arrivant sur une sorte de base main droite pour la piste 26
La trace GPS de l'arrivée sur Big Bear

Le regard du pilote qui capture la piste
Dernier virage 26
Courte finale piste 26 à Big Bear (L35)
"C'est superbe !" clame Antoine.
Arrivée sur Big Bear vue depuis Google Earth avec la trace GPS

Il y a de la place sur le parking principal de Big Bear, habitué à accueillir beaucoup de trafics

On cherche une place de parking



Bon, c'est pas tout ça, mais il faut aller déjeuner maintenant, j'ai faim !

Nous sommes partis du désert de 29 Palms pour arriver dans ce secteur... Montagne. En à peine 30 minutes.

Déjeuner au restaurant de l'aérodrome (The Barnstorm) : du très bon gras américain.

Big Bear bénéficie d'une superbe scène sur FSx/P3D. C'est Turbulent Designs qui l'a réalisé et elle est disponible depuis quelques semaines aussi via Orbx. Je ne résiste donc pas, de retour à Paris, à faire des captures d'écran comparative.

Ah ! Les couleurs du Baldwin Lake ne ressemble pas. Mais il est difficile d'en faire le reproche au développeur !
Longue finale piste 26 à Big Bear
Courte finale. Le relief semble moins imposant sur le simu.
Le Robinson 44 rouge du Tour Operator local est bien présent !


Au parking, presque comme d'habitude, il y a plus d'avions sur le simulateur que dans la réalité ;)

Une pratique régulière de Big Bear et de sa scène spécialement développé sur simulateur, tout comme 29 Palms notre étape précédente, permettent d'arriver dans le réel avec l'impression de connaître le coin. D'être déjà venu. Beaucoup de détails permettent de raccrocher le réel à ce qui a déjà été vécu au simulateur : les taxiways, les zones de végétation et urbaines, la position du relief, la présence du lac en arrivant par la 26 n'en sont que quelques exemples. Malheureusement, lorsque l'on mets la virtuel juste à côté du réel sur une capture d'écran statique les différences deviennent flagrantes. La colorimétrie est forcément différente car même en gérant 4 saisons, la variété des couleurs dans le monde réel est difficile reproductible avec les technologies de 2019 sur un simulateur sur PC. Il manque toujours un détails lorsque l'on cherche à coup d'analyse de pixel : il manque un pylône, il y a moins d'arbres ici ou là, le marquage au sol est trop propre, tel ou tel bâtiment a une peinture trop neuve... etc... Au final, ces images desservent l'excellent travail des développeurs avec les contraintes techniques de nos matériels en 2019. C'est mieux qu'il y a 10 ans et dans 10 ans ce sera encore mieux ! Cela montre aussi qu'avec du bon matériel, de bons compléments (addon pour FSx/P3D), on peut s'entraîner pour un coût dérisoire. Et une fois dans le réel se faire énormément plaisir.
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