La ligne commerciale de madame Camille a réalisé une nouvelle fois la liaison entre Saint-Cyr et la maison des grands-parents. Comme à chaque vacances, Camille et moi avons sauté dans un DR400... direction Cosne sur Loire (LFGH). En chemin, j'ai eut une discussion enrichissante avec Seine Info. Oui, moi je m'informe et engage des discussions avec les contrôleurs. Même que j'étais pas tout seul. Et toc.
Je vous passe l'effet soporiphique des vols sur Camille. Surtout lorsqu'on doit se lever tôt. Planning des avions oblige. Forcément, avant déjeuner et entre deux centrales nucléaires, j'entendrais :
- "Papa, on vole depuis combien de temps, déjà ?"
Coup d'oeil au log de nav... calcul à 2 chiffres... 10 minutes de réflexion...
- "Une petite vingtaine de minute, chérie"
- "Tu peux baisser mon fauteuil... que je m'allonge ?"
Bon. Camille s'endors doucement. Je suis à 3000 ft 1022 en route vers les deux centrales nucléaires de Dampierre et Belleville. J'ai déjà préparé les contournements des ZIT. Depuis quelques vols, je fais "plus-que-très-gaffe" avec toutes ces zones interdites, oranges, rouges, jaunes...
Bon. On vole presque droit. Je ne suis vraiment pas à l'aise avec ce Kilo-Uniform. J'ai vraiment du mal à le trimmer. Il fait beau. Pas un nuage. Les METAR annoncent partout CAVOK. Ca doit voler dans tous les coins de la France. Camille dors... (baillement). On vient de passer le VOR de Pithivier. Il est temps de mettre le COM1 sur 118.05. Ah, tiens, c'est déjà affiché en stand-by. Ah oui, tout à l'heure Camille me l'a affiché. J'ai un copilote qui progresse !
- "Seine-Info, Kilo-Uniform bonjour !"
- "Kilo-Uniform Seine Info, bonjour"
- "Seine-Info, Fox-Bravo-Tango-Kilo-Uniform, un DR-400 en provenance de Saint-Cyr, à destination de Cosne, 3000 ft QNH 1022, transpondeur 7000, 2 passagers à bord, on a passé Pithivier"
- "Kilo-Uniform... transpondeur 3-4-0-6"
Seine-Info est occupé aujourd'hui. De l'anglais. Du français. Des avions qui demandent des caps. Des largueurs qui larguent. D'autres qui veulent le niveau 135 et qui auront le 115 initialement. Ah, non, ils peuvent monter plus haut ensuite. D'autres qui devront faire attention aux largués des précédents parce que le copeau de parachutistes, c'est pas compatible avec un bon contrôleur.
Et puis tout se calme. Et puis j'entends ça :
- "Seine-Info, Fox-XYX"
- "Fox-XYZ, Seine-Info j'écoute"
- "Fox-XYZ, un xxxx au départ du terrain de xxxx pour un vol coqueluche au niveau 110"
- "Fox-XYZ, transpondeur 1234 pour le vol coqueluche"
Vol Coqueluche. Kesako ? J'ai bien entendu pourtant. Je me remémore mes cours de phraséo. Je réfléchis quelques minutes. Coqueluche. Qu'est-ce-que ca vient faire la dedans. C'est trop long pour être une sorte d'acronyme. Jamais vu ça dans mon manuel de phraséologie. Coqueluche. Et puis, zut. Il y a de grand silence sur la fréquence.
- "Seine-Info pour le Kilo-Uniform"
- "Kilo-Uniform, j'écoute".
- "Je peux me permettre une question ?"
- "Kilo-Uniform, allez-y"
- "Euh.... c'est quoi un vol coqueluche ?"
- "Eh bien, lorsqu'on à la Coqueluche on emmène le patient au niveau 110 une trentaine de minutes... et ça marche... je connais un cas... qui est devenu ma femme"
- "... et bien merci !"
Quelques secondes ensuite sur la fréquence :
- "Bha, ce serait pas plutôt cinquante minutes"
- "Ah bon ? Moi c'était 30 minutes"
- "Ah ?"
- "Là, on pars pour cinquante minutes"
Et en quittant, j'ai entendu plusieurs pilotes remercier pour les infos sur la Coqueluche. Toute à l'heure, Seine-Info, c'était "Radio Coqueluche".
Le reste du vol sera CAVOK. 123.5 sur Cosne. Je m'applique car, je sais que mon GPS enregistre tout et que Google Earth me remontra toutes... mes erreurs.
Après quelques spirales autour de la maison familiale en compagnie de mon père en place droite, il faudra rentrer à la maison. Même si Kilo-Uniform refusera de redémarrer du premier coup (une histoire de démarreur resté collé quelque part). Sur le chemin du retour, je scruterai Seine-Info 118.05 à l'écoute d'une information médicale de premier ordre. Rien sur ce tronçon. Tant pis, je reviens la semaine prochaine. Peut-être apprendrais-je encore un truc sur "Radio Coqueluche".
C'est une histoire qui commence en 2003, celle d'un pilote de simulateur de vol sur PC qui passe son brevet de pilote (PPL) et qui remplit sa boite à souvenirs.
Les pages de références
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27.8.05
Falcon 50 (FS2004)
25.8.05
En attendant le retour vers Paris
22.8.05
Sur la plage du Sunset Beach
Juste un petit montage composé de collage de photos et de vidéos capturées avec mon appareil photo ;-)
La plage de Maho sur 360 degrés
12.8.05
Déjeuner aux Saintes (épisode 41 - 2ème partie)
- "Bon. Tu connais les tours de piste à St-Barth. Tu l'as fait il y a 2 ans. Grand-Case, on vient de le faire... hum... hum"
"Connaître... connaître". C'est lui qui le dit. Lui, qui y va tous les deux jours.
Moi, j'en ai encore plein les yeux. Et pendant que je me remémore ces images paradisiaques d'il y a 2 ans, Frank continue :
- "Ah... baa tiens, jeudi prochain, j'ai deux élèves qui doivent faire leur Nav avec moi. On va en Guadeloupe. Il y en a un qui fera l'aller et l'autre, le retour. Toi, tu pourras aller te promener là-bas ? Ca te dit ?"
Voilà. Frank vient de me refaire le coup "d'il y a deux ans". Gloups. Glurps... J'en ai encore des frissons.
Rendez-vous est donc pris pour le jeudi suivant. 08h00 à l'aéroclub. Pas facile de s'endormir, mais pas difficile de se lever. Je suis encore un tout petit peu dans le décalage horaire, mais c'est surtout l'excitation qui facilitera mon réveil. Je retrouve toute le monde dans les locaux d'Evasion Caraîbes. Un café, une TEMSI... Ah, la météo. Ici, on parle de tempète tropicale, de cyclone. Ils ont des symboles marrants sur leurs cartes qui n'ont pas du tout la même tête que celles que j'imprime de Saint-Cyr. Donc un café, la météo et un plan de vol plus tard, nous voici sur le tarmac de Grand-Case. C'est le rêve. La magie et le dépaysement continuent à opérer. Ici, on croise des ATR colorés, des transferts de fond en bi-moteur... du soleil et des couleurs qui fond réver. Mais, ça n'a même pas encore commencé. Pas encore.
En chemin vers l'aéroport du Raizet, j'entendrai à la radio des noms qui me fond toujours réver. Et je regarderai par la fenêtre du PA-28, comme un enfant devant une vitrine de jouets à Noël.
Bien sûr, on passera au dessus de l'incontournable Saint-Barth, mais aussi Saint-Kitts et juste en dessous Nevis, puis Antigua et MontSerrat. Bien entendu, je tendrai l'oreille essayant de suivre la phraséo anglaise. Ca sifflera de "Abeam VC Bird" (prononcer "ehhh bim vissi beurd") et autres barbarismes incompréhensibles pour le pilotaillon que je suis. Ca fuse, des liners tombent de niveau de vol improbables, des petits VFR décollent à droite et à gauche, ça s'intègrent dans tous les sens. Je ne sais plus où donner de la tête.
Le temps de refaire le plein au Raizet et de régler quelques paperasseries à la DGAC, Frank me propose la place gauche. Allons aux Saintes. J'avais un peu potassé la carte de TFFS(à télécharger ici). Evidement, il y a cette mention "USAGE RESTREINT" en haut qui attire le regard. Ensuite, il y a la tête du tour de piste publié. Et cette... euh... base ? C'est une base ? Une finale ? euh... Enfin, les consignes particulières rassurent. Ou inquiètent au choix : "Une formation spécifique délivrée par un instructeur agréé est exigée pour l’autorisation d’accès à l’aérodrome, conformément à l’instruction N° 1. DRAC/AG/D3 du 11 juillet 2003". Et puis aussi quelques remarques un peu "sport" : "Approche délicate (relief et turbulence)" et "TKOF RWY 27 interdit". Il doit y avoir quelques choses.
Mais c'est bon. J'ai mon Frank à bord. Alors, allons tâter de ce terrain !
Je vous passe le départ du Raizet et la prise de cap vers Les Saintes. Déjà, tout cela n'est que du bonheur. Du bonheur en barre. Et puis, on arrive sur 123.5 sur TFFS. Frank me répète le briefing rapidement, quelques conseils, quelques trucs et nous voilà sur cette branche du tour de piste.
Un mixte de base et de finale. On vise une coline avec une maison rouge. On vise quoi ? Où est la piste ? Hein.. cachée ? On vise la coline. T'es sûr ?
Ne pas viser une piste ou comme à St-Barth un repère (le creu du col mais avec une piste juste derrière) est très - très - perturbant pour moi. Impossible de tenir mon plan. Je vise une coline et n'ai pas de point de repère pour savoir si je suis trop haut ou trop bas. Dans toute cette panique, la vitesse non plus n'est pas bonne. Rien ne va. Et la piste, elle est où ? Ma première approche est... reprise par Frank. Forcément. Allez, hop touché... remise de gaz... on repart pour un tour. Je suis trempé (T-shirt, bermuda... tout y passe). Je me retrouve comme à mes premières heures d'instruction. Quel bonheur !
Nous voilà repartis pour un tour. Pourquoi ont-ils la manie, dans ces contrées, de planquer leurs pistes. Dès le début du vent arrière, on ne voit plus rien. En tout cas, plus la piste. Quand je pense qu'on dit que le tour de piste à St-Cyr est difficile. Dans son genre, oui. Mais dans un autre genre.
Deuxième approche. Deuxième essai. Et cette coline. Et le plan... et la coline... et la vitesse. On s'approche. Je devine la piste pas dans l'axe sur la gauche (une minuscule piste de moins de 600 mètres). Où est la piste ?!? Il faut se mettre en finale... la voilà... la vitesse... le virage... le plan... piquer du nez... la vitesse... le plan... badaboum ! Je suis en sueur. Je suis crevé. Heureusement que Frank est là. Je viens de "me poser" à TFFS. Je suis heureux.
Pour se remettre de ces émotions (je mettrais quelques minutes à sortir du PA28), un petit déjeuner est improvisé dans un restaurant derrière l'aérodrome. On reprend des forces. On reprend son soufle. Ce n'est pas fini. On garde "la banane". Nous sommes en vacances. On vient de se poser en PA28 sur ce terrain mythique. On savoure. On profite.
Mais il faut repartir. La météo n'est pas fantastique et il faut repasser au Raizet pour prendre de l'essence et un dossier météo. On ne va partir sans refaire un tour de TFFS. Il y a des amoureux comme ça.
Cela se passe mieux. Ou plutôt "moins pire". Je suis (très) loin de prétendre être capable de me poser tout seul, mais je comprend un peu mieux ce qui se passe. Je savoure aussi un peu plus. J'intellectualise moins. Bien sûr, ça a dû faire "BADABOUM" encore sur la piste en béton, mais c'est du bonheur. Deuxième atterrissage aux Saintes.
Avant de quitter Les Saintes, Frank me montre, tout comme il l'avait 2 ans plutôt à St-Barth, le tour de piste en 27. Dans l'autre sens. Là où la remise de gaz n'est pas autorisée. Deux "touristes" filment au bout de la plage. C'est l'occasion de... non... non de rien... ;-) On arrive pas un peu bas, là ?
Redécollage après l'atterrisage en 27. Demi-tour au bout de la 09. Les pieds sur les freins, plein gaz... on repars ! Du bonheur !!!!
Et enfin la route directe vers... Saint-François (TFFC, carte à télécharger ici). Pourquoi retourner au Raizet directement ?
Je n'en peux plus. Cela fait trop d'un coup. Trop de souvenirs à emmagasiner. Je ne suis pas encore parti que je me dit qu'il faut que j'y retourne. Un enfant dans un magasin de jouets.
A Saint-François, l'intégration est plus classique. Bon, ok, il y a la mer et le lagon... Mais c'est un terrain avec une piste qui n'est pas encaissée dans une vallée. On y voit la piste tout au long du tour. Alors forcément, je retrouve un peu mieux mes repères. Même si mon atterrissage reste... disons touristique.
Et puis après, puisqu'on aime ça, on ira à La Desirade (la carte est ici). Encore ! Encore !
Enfin, il faut rentrer. Vous êtes sûr ? Vous ne voulez pas rester ?
"Connaître... connaître". C'est lui qui le dit. Lui, qui y va tous les deux jours.
Moi, j'en ai encore plein les yeux. Et pendant que je me remémore ces images paradisiaques d'il y a 2 ans, Frank continue :
- "Ah... baa tiens, jeudi prochain, j'ai deux élèves qui doivent faire leur Nav avec moi. On va en Guadeloupe. Il y en a un qui fera l'aller et l'autre, le retour. Toi, tu pourras aller te promener là-bas ? Ca te dit ?"
Voilà. Frank vient de me refaire le coup "d'il y a deux ans". Gloups. Glurps... J'en ai encore des frissons.
Rendez-vous est donc pris pour le jeudi suivant. 08h00 à l'aéroclub. Pas facile de s'endormir, mais pas difficile de se lever. Je suis encore un tout petit peu dans le décalage horaire, mais c'est surtout l'excitation qui facilitera mon réveil. Je retrouve toute le monde dans les locaux d'Evasion Caraîbes. Un café, une TEMSI... Ah, la météo. Ici, on parle de tempète tropicale, de cyclone. Ils ont des symboles marrants sur leurs cartes qui n'ont pas du tout la même tête que celles que j'imprime de Saint-Cyr. Donc un café, la météo et un plan de vol plus tard, nous voici sur le tarmac de Grand-Case. C'est le rêve. La magie et le dépaysement continuent à opérer. Ici, on croise des ATR colorés, des transferts de fond en bi-moteur... du soleil et des couleurs qui fond réver. Mais, ça n'a même pas encore commencé. Pas encore.
En chemin vers l'aéroport du Raizet, j'entendrai à la radio des noms qui me fond toujours réver. Et je regarderai par la fenêtre du PA-28, comme un enfant devant une vitrine de jouets à Noël.
Bien sûr, on passera au dessus de l'incontournable Saint-Barth, mais aussi Saint-Kitts et juste en dessous Nevis, puis Antigua et MontSerrat. Bien entendu, je tendrai l'oreille essayant de suivre la phraséo anglaise. Ca sifflera de "Abeam VC Bird" (prononcer "ehhh bim vissi beurd") et autres barbarismes incompréhensibles pour le pilotaillon que je suis. Ca fuse, des liners tombent de niveau de vol improbables, des petits VFR décollent à droite et à gauche, ça s'intègrent dans tous les sens. Je ne sais plus où donner de la tête.
Le temps de refaire le plein au Raizet et de régler quelques paperasseries à la DGAC, Frank me propose la place gauche. Allons aux Saintes. J'avais un peu potassé la carte de TFFS(à télécharger ici). Evidement, il y a cette mention "USAGE RESTREINT" en haut qui attire le regard. Ensuite, il y a la tête du tour de piste publié. Et cette... euh... base ? C'est une base ? Une finale ? euh... Enfin, les consignes particulières rassurent. Ou inquiètent au choix : "Une formation spécifique délivrée par un instructeur agréé est exigée pour l’autorisation d’accès à l’aérodrome, conformément à l’instruction N° 1. DRAC/AG/D3 du 11 juillet 2003". Et puis aussi quelques remarques un peu "sport" : "Approche délicate (relief et turbulence)" et "TKOF RWY 27 interdit". Il doit y avoir quelques choses.
Mais c'est bon. J'ai mon Frank à bord. Alors, allons tâter de ce terrain !
Je vous passe le départ du Raizet et la prise de cap vers Les Saintes. Déjà, tout cela n'est que du bonheur. Du bonheur en barre. Et puis, on arrive sur 123.5 sur TFFS. Frank me répète le briefing rapidement, quelques conseils, quelques trucs et nous voilà sur cette branche du tour de piste.
Un mixte de base et de finale. On vise une coline avec une maison rouge. On vise quoi ? Où est la piste ? Hein.. cachée ? On vise la coline. T'es sûr ?
Ne pas viser une piste ou comme à St-Barth un repère (le creu du col mais avec une piste juste derrière) est très - très - perturbant pour moi. Impossible de tenir mon plan. Je vise une coline et n'ai pas de point de repère pour savoir si je suis trop haut ou trop bas. Dans toute cette panique, la vitesse non plus n'est pas bonne. Rien ne va. Et la piste, elle est où ? Ma première approche est... reprise par Frank. Forcément. Allez, hop touché... remise de gaz... on repart pour un tour. Je suis trempé (T-shirt, bermuda... tout y passe). Je me retrouve comme à mes premières heures d'instruction. Quel bonheur !
Nous voilà repartis pour un tour. Pourquoi ont-ils la manie, dans ces contrées, de planquer leurs pistes. Dès le début du vent arrière, on ne voit plus rien. En tout cas, plus la piste. Quand je pense qu'on dit que le tour de piste à St-Cyr est difficile. Dans son genre, oui. Mais dans un autre genre.
Deuxième approche. Deuxième essai. Et cette coline. Et le plan... et la coline... et la vitesse. On s'approche. Je devine la piste pas dans l'axe sur la gauche (une minuscule piste de moins de 600 mètres). Où est la piste ?!? Il faut se mettre en finale... la voilà... la vitesse... le virage... le plan... piquer du nez... la vitesse... le plan... badaboum ! Je suis en sueur. Je suis crevé. Heureusement que Frank est là. Je viens de "me poser" à TFFS. Je suis heureux.
Pour se remettre de ces émotions (je mettrais quelques minutes à sortir du PA28), un petit déjeuner est improvisé dans un restaurant derrière l'aérodrome. On reprend des forces. On reprend son soufle. Ce n'est pas fini. On garde "la banane". Nous sommes en vacances. On vient de se poser en PA28 sur ce terrain mythique. On savoure. On profite.
Mais il faut repartir. La météo n'est pas fantastique et il faut repasser au Raizet pour prendre de l'essence et un dossier météo. On ne va partir sans refaire un tour de TFFS. Il y a des amoureux comme ça.
Cela se passe mieux. Ou plutôt "moins pire". Je suis (très) loin de prétendre être capable de me poser tout seul, mais je comprend un peu mieux ce qui se passe. Je savoure aussi un peu plus. J'intellectualise moins. Bien sûr, ça a dû faire "BADABOUM" encore sur la piste en béton, mais c'est du bonheur. Deuxième atterrissage aux Saintes.
Avant de quitter Les Saintes, Frank me montre, tout comme il l'avait 2 ans plutôt à St-Barth, le tour de piste en 27. Dans l'autre sens. Là où la remise de gaz n'est pas autorisée. Deux "touristes" filment au bout de la plage. C'est l'occasion de... non... non de rien... ;-) On arrive pas un peu bas, là ?
Redécollage après l'atterrisage en 27. Demi-tour au bout de la 09. Les pieds sur les freins, plein gaz... on repars ! Du bonheur !!!!
Et enfin la route directe vers... Saint-François (TFFC, carte à télécharger ici). Pourquoi retourner au Raizet directement ?
Je n'en peux plus. Cela fait trop d'un coup. Trop de souvenirs à emmagasiner. Je ne suis pas encore parti que je me dit qu'il faut que j'y retourne. Un enfant dans un magasin de jouets.
A Saint-François, l'intégration est plus classique. Bon, ok, il y a la mer et le lagon... Mais c'est un terrain avec une piste qui n'est pas encaissée dans une vallée. On y voit la piste tout au long du tour. Alors forcément, je retrouve un peu mieux mes repères. Même si mon atterrissage reste... disons touristique.
Et puis après, puisqu'on aime ça, on ira à La Desirade (la carte est ici). Encore ! Encore !
Enfin, il faut rentrer. Vous êtes sûr ? Vous ne voulez pas rester ?
10.8.05
Phraséo créole ? (épisode 41 - 1ère partie)
Ca n'a pas duré longtemps. A peine deux jours après l'arrivée. Je prend donc le pôt-de-yaourt que j'ai loué en guise de voiture et je file à Grand-Case (TFFG). Au programme : retrouvaille avec Frank C. après 2 ans. Retrouvaille également avec Novembre 3-2-1-1-1.
Après 2 ans, l'aéroclub Evasion Caraîbes n'a pas trop changé. Deux containers (dont un est climatisé !) situés un peu à part de l'aérodrôme de Grand-Case, sur la partie nord de l'île. On évite les crevasses, les énormes trous dans la chaussée et on arrive sur un parking tout aussi dévasté que la route. Mais... peu importe, on est à l'aéroclub de Grand-Case.
Cela reste conforme à mes souvenirs. Il suffit que je reparcours les récits écrits il y a 2 ans, November-Three-Two-One-One-One, épisode 10. Et pourtant, il y a maintenant une table à l'abri du soleil pour les repas hebdomadaires du samedi. Et même une plaque indiquant "Learn to fly here". Je ne me suis pas trompé. C'est bien là.
Après une longue discussion avec Frank pour rattraper 2 ans d'absence (le FI de Frank, mon PPL et tout ce qui tourne autour...), il faut tout de même penser à aller voler, nan ?
Trois ou quatre tours de piste en 12 à TFFG plus tard, la magie opère toujours. Le tour de piste est toujours aussi différent de Saint-Cyr (forcément). Pas trop de vent ce jour, donc ce n'était pas trop le plan qui n'allait pas. L'arrondi sur ce PA-28 n'est pas mon fort. Ca me change, bizarrement de Juliet-India (le PA-28 des Alcyons). Manque d'expérience flagrant.
Mais le plus drôle restera la radio. Au delà de mes entraînements à l'anglais (on verra plus tard que ce fut... inutile), c'est de l'entraînement à "l'AFIS créole" dont j'aurais eut besoin !
Le moteur de 32111 tourne. Il fait toujours aussi chaud ici. Et je suis perdu dans cet avion. Frank n'a de cesse de me renvoyer à la checklist. Tel un pilote avec 3 heures de vol, le changement d'environnement, l'exitation du moment et surtout le plaisir d'être assis là dans ce PA-28 me fait perdre tous mes moyens. AFIS, donc pas d'ATIS. Donc, on y va sur la fréquence.
- "Grand-Case, Novembre 32 111 bonjour"
- "32 111 bonjour" (je pense)
- "Grand-Case, le PA-28 Novembre 32-111 au parking aéroclub, on est prêt à rouler pour des tours de piste".
Et là, le grand vide. La grande absence. L'AFIS me répond... quelque chose. Incompréhensible. Ce n'est pas la première fois que je tate de l'AFIS même si sous nos lattitudes (je veux dire celles de métropole), ce n'est pas si courant-courant. J'avais tout de même quelques repères. Le QNH, la piste en service. Quelques indications. Quelques indices. Mais là : rien. Il m'a dit quelque chose, ça c'est sûr. Mais pas une expression à laquelle se raccrocher. Il a dit quelque chose : mais quoi ? alors là... pfffff...
Je me retourne vers Frank.
- "Il a dit quoi, là, hein ?"
- "Le QNH et on peut rouler"
- "Hein ?"
Bon. Ne tardons pas. On collationne et on dit qu'on roulera pour Alpha. Sur l'une des lignes jaunes (ils ont eut un stock de peinture jaune, ici ? C'est pas possible...) je tenterais de régler l'altimètre étalonné en pouce. Ah, ba oui, c'est pas pratique. C'est comme dans Flight Simulator, mais sans la touche "B". Frank fait la conversion. De toutes les façons, je ne peux pas faire une addition à deux chiffres, alors "pouce" vers "hectopascal"...
Mais ce problème de phraséo me turlupine.
- "Mais... il a pas donné la piste en service ?"
Ca, au moins, je le voulais ! Je m'y attendais ! Bon, ba ici, c'est plutôt la 12. Pas de trafic et la manche à air est devant mon nez. Et puis c'est un AFIS pas une tour ou un sol.
Durant le vol, j'aurais aussi subi la remarque de l'instructeur :
- "Dis donc, tu fais du simulateur touaaa... un peu trop à mon goût... arrête de regarder ces instruments !"
Et ni une, ni deux, Frank sort des caches instruments. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je n'ai plus d'altimètre, d'horizon, de badin... Me revoilà revenu comme au début (comme en exercice). C'est pas plus mal. Je suis déjà perdu dans ce décor enchanteresque, maintenant je suis perdu dans le cockpit. Continuons à tourner sur TFFG, appliquons-nous à ne pas regarder le badin gradué en miles à l'extérieur et en kts à l'intérieur de la courronne (mais surtout pas en km/h, on est loin de St-Cyr).
Pendant tous les tours de piste, mis à part le fait d'avoir les yeux collés sur le paysage, je serais traumatisé par la phraséo de l'AFIS.
- "Il a dit quoi, là ?"
ou bien
- "Quoi ? j'ai compris que daaaaaaaallle !"
ou pour faire plus rapide
- "hein ?"
... seront mes seules réponses dans la cabine du N32111. Pratiquement à chaque message je me retournerais vers Frank avec un grand sourire. Il va falloir travailler la phraséo. créole.
Une dernière pour la route ?
Voici une photo représentant le moyen de faire des transport de fond
... entre les îles
Après 2 ans, l'aéroclub Evasion Caraîbes n'a pas trop changé. Deux containers (dont un est climatisé !) situés un peu à part de l'aérodrôme de Grand-Case, sur la partie nord de l'île. On évite les crevasses, les énormes trous dans la chaussée et on arrive sur un parking tout aussi dévasté que la route. Mais... peu importe, on est à l'aéroclub de Grand-Case.
Cela reste conforme à mes souvenirs. Il suffit que je reparcours les récits écrits il y a 2 ans, November-Three-Two-One-One-One, épisode 10. Et pourtant, il y a maintenant une table à l'abri du soleil pour les repas hebdomadaires du samedi. Et même une plaque indiquant "Learn to fly here". Je ne me suis pas trompé. C'est bien là.
Après une longue discussion avec Frank pour rattraper 2 ans d'absence (le FI de Frank, mon PPL et tout ce qui tourne autour...), il faut tout de même penser à aller voler, nan ?
Trois ou quatre tours de piste en 12 à TFFG plus tard, la magie opère toujours. Le tour de piste est toujours aussi différent de Saint-Cyr (forcément). Pas trop de vent ce jour, donc ce n'était pas trop le plan qui n'allait pas. L'arrondi sur ce PA-28 n'est pas mon fort. Ca me change, bizarrement de Juliet-India (le PA-28 des Alcyons). Manque d'expérience flagrant.
Mais le plus drôle restera la radio. Au delà de mes entraînements à l'anglais (on verra plus tard que ce fut... inutile), c'est de l'entraînement à "l'AFIS créole" dont j'aurais eut besoin !
Le moteur de 32111 tourne. Il fait toujours aussi chaud ici. Et je suis perdu dans cet avion. Frank n'a de cesse de me renvoyer à la checklist. Tel un pilote avec 3 heures de vol, le changement d'environnement, l'exitation du moment et surtout le plaisir d'être assis là dans ce PA-28 me fait perdre tous mes moyens. AFIS, donc pas d'ATIS. Donc, on y va sur la fréquence.
- "Grand-Case, Novembre 32 111 bonjour"
- "32 111 bonjour" (je pense)
- "Grand-Case, le PA-28 Novembre 32-111 au parking aéroclub, on est prêt à rouler pour des tours de piste".
Et là, le grand vide. La grande absence. L'AFIS me répond... quelque chose. Incompréhensible. Ce n'est pas la première fois que je tate de l'AFIS même si sous nos lattitudes (je veux dire celles de métropole), ce n'est pas si courant-courant. J'avais tout de même quelques repères. Le QNH, la piste en service. Quelques indications. Quelques indices. Mais là : rien. Il m'a dit quelque chose, ça c'est sûr. Mais pas une expression à laquelle se raccrocher. Il a dit quelque chose : mais quoi ? alors là... pfffff...
Je me retourne vers Frank.
- "Il a dit quoi, là, hein ?"
- "Le QNH et on peut rouler"
- "Hein ?"
Bon. Ne tardons pas. On collationne et on dit qu'on roulera pour Alpha. Sur l'une des lignes jaunes (ils ont eut un stock de peinture jaune, ici ? C'est pas possible...) je tenterais de régler l'altimètre étalonné en pouce. Ah, ba oui, c'est pas pratique. C'est comme dans Flight Simulator, mais sans la touche "B". Frank fait la conversion. De toutes les façons, je ne peux pas faire une addition à deux chiffres, alors "pouce" vers "hectopascal"...
Mais ce problème de phraséo me turlupine.
- "Mais... il a pas donné la piste en service ?"
Ca, au moins, je le voulais ! Je m'y attendais ! Bon, ba ici, c'est plutôt la 12. Pas de trafic et la manche à air est devant mon nez. Et puis c'est un AFIS pas une tour ou un sol.
Durant le vol, j'aurais aussi subi la remarque de l'instructeur :
- "Dis donc, tu fais du simulateur touaaa... un peu trop à mon goût... arrête de regarder ces instruments !"
Et ni une, ni deux, Frank sort des caches instruments. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je n'ai plus d'altimètre, d'horizon, de badin... Me revoilà revenu comme au début (comme en exercice). C'est pas plus mal. Je suis déjà perdu dans ce décor enchanteresque, maintenant je suis perdu dans le cockpit. Continuons à tourner sur TFFG, appliquons-nous à ne pas regarder le badin gradué en miles à l'extérieur et en kts à l'intérieur de la courronne (mais surtout pas en km/h, on est loin de St-Cyr).
Pendant tous les tours de piste, mis à part le fait d'avoir les yeux collés sur le paysage, je serais traumatisé par la phraséo de l'AFIS.
- "Il a dit quoi, là ?"
ou bien
- "Quoi ? j'ai compris que daaaaaaaallle !"
ou pour faire plus rapide
- "hein ?"
... seront mes seules réponses dans la cabine du N32111. Pratiquement à chaque message je me retournerais vers Frank avec un grand sourire. Il va falloir travailler la phraséo. créole.
Une dernière pour la route ?
Voici une photo représentant le moyen de faire des transport de fond
... entre les îles
8.8.05
En descendant de l'avion
En arrivant à Juliana cette après-midi et juste avant de passer la porte, j'ai armé l'appareil photo. Il en est sortie ça.
Ce n'est certainement pas la plus belle. Pas la mieux cadrée. Pas la plus colorée. Et pourtant, vous devinerez aisément qu'elle est pleine de senteurs et de sensations. Une photo comme je les aime.
Les avions ont de drôles de couleurs par ici. Je retrouve tout ce que j'avais imaginé, tout les souvenirs que j'avais enfouie et étalés sur ce blog il y a deux ans, déjà. Tout ce que j'avais cherché depuis quelques jours depuis Internet. Juliana ("joulianaaaaa"), le camion de pompier jaune, la chaleur, l'humidité, l'exitation de l'arrivée après près de 8h00 d'avion, les TwinOtter de WinAir avec leurs circuit de piste plein de bases raccourcies qui se posent en 09... Nous sommes en vacances. Nous sommes en vacances à St-Martin.
Ce n'est certainement pas la plus belle. Pas la mieux cadrée. Pas la plus colorée. Et pourtant, vous devinerez aisément qu'elle est pleine de senteurs et de sensations. Une photo comme je les aime.
Les avions ont de drôles de couleurs par ici. Je retrouve tout ce que j'avais imaginé, tout les souvenirs que j'avais enfouie et étalés sur ce blog il y a deux ans, déjà. Tout ce que j'avais cherché depuis quelques jours depuis Internet. Juliana ("joulianaaaaa"), le camion de pompier jaune, la chaleur, l'humidité, l'exitation de l'arrivée après près de 8h00 d'avion, les TwinOtter de WinAir avec leurs circuit de piste plein de bases raccourcies qui se posent en 09... Nous sommes en vacances. Nous sommes en vacances à St-Martin.
7.8.05
Dérouillage de roulette de queue
Sans aucune raison (vraiment aucune) Patrick et moi avons décidé de nous entretenir de la roulette de queue. J'explique. Une seconde. Avec les trains classiques (ceux qui ont une roulette de queue), il est toujours bon de ne pas "perdre l'habitude". Alors régulièrement Patrick et moi, nous faisons un petit local pour voir si nous savons toujours décoller et atterrir. D'ailleurs, Patrick nous le rappelle au travers d'une petite vidéo à télécharger.
Quelques minutes avant le départ, nous ne savions toujours pas où nous allions. Et puis, hop... nous sommes allé à Dreux. Ca nous fera passer par le secteur ouest, et puis cela se réalise en "à peine" quelques minutes. On se posera et on changera de pilote. Rien de plus. Juste l'envie ou le besoin de voler.
A cette occasion (?), j'ai réalisé une toute petite vidéo d'1min30sec au format .WMV et dont la taille est de 2.9 Mo. Cliquer ici pour la télécharger ou cliquer sur PLAY dans la fenêtre suivante :
Cette vidéo montre un décollage et un atterrisage avec les actions sur le manche du pilote. Pour une fois, qu'il ne s'agit pas d'une vue "juste de devant"...
Quelques minutes avant le départ, nous ne savions toujours pas où nous allions. Et puis, hop... nous sommes allé à Dreux. Ca nous fera passer par le secteur ouest, et puis cela se réalise en "à peine" quelques minutes. On se posera et on changera de pilote. Rien de plus. Juste l'envie ou le besoin de voler.
A cette occasion (?), j'ai réalisé une toute petite vidéo d'1min30sec au format .WMV et dont la taille est de 2.9 Mo. Cliquer ici pour la télécharger ou cliquer sur PLAY dans la fenêtre suivante :
Cette vidéo montre un décollage et un atterrisage avec les actions sur le manche du pilote. Pour une fois, qu'il ne s'agit pas d'une vue "juste de devant"...
4.8.05
Ugo et le DR400 (épisode 40)
Un soir, je tentais de dépiler tous les messagess de la PilotList. Environ un bon millier. Parmi ceux-ci, je trouvais un lien vers un article de Libération intitulé "La gloire de mon hélicoptère". Un passage m'a particulièrement choqué :
[...] Enfant, Patrick lit Tanguy et Laverdure et Battler Britton.
Et rêve de voler. Fils de militaire, fratrie de cinq enfants, il veut devenir pilote de chasse. «A l'âge de 12 ans, je me suis inscrit à l'aéroclub. J'y allais le mercredi après-midi pour nettoyer les avions en espérant qu'on m'emmène. Ce qui n'est jamais arrivé.»[...]
Lorsque je rencontre, au hasard des vols sur IVAO, des pilotes ou contrôleurs virtuels et qu'ils sont (très) passionnés forcément à un moment ou à un autre, au fil des conversations, on en vient à parler de l'aviation, la vraie. "Et tu as déjà volé ?" "Tu connais St-Cyr ?" "Et toi, t'as ton brevet", "T'as combien d'heure ?", "Tu voles souvent ?", "C'est difficile ?", "Combien ça coûte ?"
Avec Ugo, c'est un peu différent. Christian B., mon instructeur virtuel, l'a pris sous son aile. A plusieurs reprises, j'ai volé virtuellement ou bien je l'ai eut sous mon contrôle à Bora Bora, Tahiti ou ailleurs. Sa voix est reconnaissable entre toute. Pour deux raisons.
La première tient à ses origines. Dans le sud, on trimballe un truc dans la voix qu'un parisien n'a pas. Un truc, cong. La seconde tient à son âge. Ugo est plutôt jeune. Il dénote surtout de la majorité des pilotes/contrôleurs virtuels d'IVAO. Les deux extrèmes sont assez majoritaires. Beaucoup de retraités passionnés et quelques jeunes. Ugo est dans la tranche "très jeune". Alors forcément avec ces deux particularités, Ugo est immédiatement identifié sur la fréquence.
Il y a aussi un autre truc marrant. Sur les îles virtuelles de la polynésie française d'IVAO, le lundi est traditionnellement consacré à l'initiation à la phraséologie anglaise. C'est l'occasion pour les pilotes/contrôleurs virtuels de tâter du "Cliiiiiir toutaiq oeuf reunewai ziro-naineuuuurrrr". Ici, tout le monde peut se lancer. Pas de moquerie. Tout le monde se trompe. On explique. On s'explique et on progresse tous ensemble.
Quelques semaines après avoir débuté en virtuel sur IVAO, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre ma petite voix se présenter in ingliche au parking de Bora Bora. En voilà un qui-n'en-veut ! Quand je pense que j'ai dû mettre plus d'un an avant d'y aller. Ca pousse la jeunesse !
Alors forcément, lorsque j'ai appris qu'Ugo allait passer quelques jours en région parisienne, il ne m'a pas fallu longtemps pour trouver un peu de temps, un avion et l'inviter à faire un tour en navion. Les vrais.
Rendez-vous pris avec ses parents, ce jeudi à 18h30 à Saint-Cyr, devant l'aéroclub pour un p'tit tour en DR400. Rien de spécial de prévue. Pas une grande nav en ligne droite. Non, on ira à Pontoise pour tâter du contrôleur et pour laisser Ugo maniper (au moins) le transpondeur. Le même que dans Flight Simulator. Je me suis dit qu'il retrouvera un peu du blabla que nous faisons sur IVAO. On touchera sur la 30 et ensuite, on passera vers la zone habituelle d'exercice des pilotes de Saint-Cyr. Ce sera l'occasion de comparer les sensations de Flight avec les sensations d'un p'tit DR400.
Comme le montre la trace GPS du vol, on tournera un peu pour voir "comment ça fait des virages dans un vrai avion". On montera aussi un peu mais pas trop. Et puis après 50 minutes d'évolution, on arrêtera de zizaguer dans tous les sens. En fait, c'était Ugo qui pilotait. Attentif à l'altitude ("Attention on a dit 2500 pieds"), au cap, aux zones survolées. Il ne m'a pas semblé qu'il a eut le regard planté dans le tableau de bord comme tous les simmers.
De retour à Saint-Cyr, j'ai imaginé ses parents regarder tous les avions se poser. Scrutant le retour de leur fils. Alors, je me suis appliqué. En finale, j'ai bien tenu mon axe sans battre des ailes. J'ai laissé l'avion se poser doucement sur l'herbe de la 30 droite. Juste derrière la bosse. Tranquillement. En douceur.
Nous avons dégagé la piste et roulé vers le parking des Alcyons. Grâce au coussin qu'il avait pris et en avancant le siège, Ugo a tenu le DR400 sur la ligne jaune. Juste avant de mettre en route, je me rappelle que la mère d'Ugo m'avait dit "Qu'il revienne avec la banane". Connaissait-elle cette expression que j'utilisais beaucoup durant mes premiers vols ? En tout cas, j'espère que "la banane", Ugo l'a eut !
En le quittant avec ses parents, ces derniers m'ont chaleureusement remercié. Je leur ai répondu que tout le plaisir était pour moi. Merci à eux de l'avoir laissé prendre l'avion, un soir, avec un jeune pilote.
Juste le plaisir de partager un vol avec un passsionné. Juste le plaisir de deux passionnés.
[...] Enfant, Patrick lit Tanguy et Laverdure et Battler Britton.
Et rêve de voler. Fils de militaire, fratrie de cinq enfants, il veut devenir pilote de chasse. «A l'âge de 12 ans, je me suis inscrit à l'aéroclub. J'y allais le mercredi après-midi pour nettoyer les avions en espérant qu'on m'emmène. Ce qui n'est jamais arrivé.»[...]
Lorsque je rencontre, au hasard des vols sur IVAO, des pilotes ou contrôleurs virtuels et qu'ils sont (très) passionnés forcément à un moment ou à un autre, au fil des conversations, on en vient à parler de l'aviation, la vraie. "Et tu as déjà volé ?" "Tu connais St-Cyr ?" "Et toi, t'as ton brevet", "T'as combien d'heure ?", "Tu voles souvent ?", "C'est difficile ?", "Combien ça coûte ?"
Avec Ugo, c'est un peu différent. Christian B., mon instructeur virtuel, l'a pris sous son aile. A plusieurs reprises, j'ai volé virtuellement ou bien je l'ai eut sous mon contrôle à Bora Bora, Tahiti ou ailleurs. Sa voix est reconnaissable entre toute. Pour deux raisons.
La première tient à ses origines. Dans le sud, on trimballe un truc dans la voix qu'un parisien n'a pas. Un truc, cong. La seconde tient à son âge. Ugo est plutôt jeune. Il dénote surtout de la majorité des pilotes/contrôleurs virtuels d'IVAO. Les deux extrèmes sont assez majoritaires. Beaucoup de retraités passionnés et quelques jeunes. Ugo est dans la tranche "très jeune". Alors forcément avec ces deux particularités, Ugo est immédiatement identifié sur la fréquence.
Il y a aussi un autre truc marrant. Sur les îles virtuelles de la polynésie française d'IVAO, le lundi est traditionnellement consacré à l'initiation à la phraséologie anglaise. C'est l'occasion pour les pilotes/contrôleurs virtuels de tâter du "Cliiiiiir toutaiq oeuf reunewai ziro-naineuuuurrrr". Ici, tout le monde peut se lancer. Pas de moquerie. Tout le monde se trompe. On explique. On s'explique et on progresse tous ensemble.
Quelques semaines après avoir débuté en virtuel sur IVAO, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre ma petite voix se présenter in ingliche au parking de Bora Bora. En voilà un qui-n'en-veut ! Quand je pense que j'ai dû mettre plus d'un an avant d'y aller. Ca pousse la jeunesse !
Alors forcément, lorsque j'ai appris qu'Ugo allait passer quelques jours en région parisienne, il ne m'a pas fallu longtemps pour trouver un peu de temps, un avion et l'inviter à faire un tour en navion. Les vrais.
Rendez-vous pris avec ses parents, ce jeudi à 18h30 à Saint-Cyr, devant l'aéroclub pour un p'tit tour en DR400. Rien de spécial de prévue. Pas une grande nav en ligne droite. Non, on ira à Pontoise pour tâter du contrôleur et pour laisser Ugo maniper (au moins) le transpondeur. Le même que dans Flight Simulator. Je me suis dit qu'il retrouvera un peu du blabla que nous faisons sur IVAO. On touchera sur la 30 et ensuite, on passera vers la zone habituelle d'exercice des pilotes de Saint-Cyr. Ce sera l'occasion de comparer les sensations de Flight avec les sensations d'un p'tit DR400.
Comme le montre la trace GPS du vol, on tournera un peu pour voir "comment ça fait des virages dans un vrai avion". On montera aussi un peu mais pas trop. Et puis après 50 minutes d'évolution, on arrêtera de zizaguer dans tous les sens. En fait, c'était Ugo qui pilotait. Attentif à l'altitude ("Attention on a dit 2500 pieds"), au cap, aux zones survolées. Il ne m'a pas semblé qu'il a eut le regard planté dans le tableau de bord comme tous les simmers.
De retour à Saint-Cyr, j'ai imaginé ses parents regarder tous les avions se poser. Scrutant le retour de leur fils. Alors, je me suis appliqué. En finale, j'ai bien tenu mon axe sans battre des ailes. J'ai laissé l'avion se poser doucement sur l'herbe de la 30 droite. Juste derrière la bosse. Tranquillement. En douceur.
Nous avons dégagé la piste et roulé vers le parking des Alcyons. Grâce au coussin qu'il avait pris et en avancant le siège, Ugo a tenu le DR400 sur la ligne jaune. Juste avant de mettre en route, je me rappelle que la mère d'Ugo m'avait dit "Qu'il revienne avec la banane". Connaissait-elle cette expression que j'utilisais beaucoup durant mes premiers vols ? En tout cas, j'espère que "la banane", Ugo l'a eut !
En le quittant avec ses parents, ces derniers m'ont chaleureusement remercié. Je leur ai répondu que tout le plaisir était pour moi. Merci à eux de l'avoir laissé prendre l'avion, un soir, avec un jeune pilote.
Juste le plaisir de partager un vol avec un passsionné. Juste le plaisir de deux passionnés.