Souvent les vols commencent comme cela. On est accompagné de passagers, on dispose d'un avion pour l'après-midi, la météo est clémente et on cherche une destination pas trop loin, pas trop proche, qu'on aurait pas déjà faite et qui représenterait soit un intérêt touristique (selon les passagers) soit un intérêt technique (une zone avec de la phraséo, des points de report à chercher, une approche particulière...)
Nous retrouvons à St-Cyr avec Guillaume. J'ai récupéré Yoann à la gare de St-Cyr. Et nous commençons dans la bonne humeur à l'aéroclub en déjeunant avec les instructeurs et les élèves présents. Il fait beau et tout le monde va voler !
La 1/500 000 est dépliée sur la table. La météo est imprimée et nous pousse vers l'ouest ou le nord-ouest. Des orages dans des TEMPO sont annoncés en fin d'après-midi et un prévisionniste Météo Frane est appelé pour avoir son avis. Dieppe, St-Valéry, Berck... sont archi-connu. Deauville, Le Havre également. Il reste à descendre un peu plus et nous trouvons Caen. Aucun d'entres-nous y est allé. Nous pourrons passer par Deauville, longer la côté et se poser à Caen. La VAC est analysé, il y a plein de point de report, une grande piste, de l'essence, le notam ne dit rien... Alors on y va !
Le temps de faire le plein du DR400-180 et nous voilà partie dans la bonne humeur (ou presque avec la destruction de mes chaussures à coup d'huile moteur).
Les travaux sur St-Cyr ont fermé la 11R/29L. Nous roulons par Bravo pour le point d'arrêt. Ma dernière expérience de décollage en 29R, c'est traduite par un allignement sur le taxiway Charlie ;-) (à lire ici).
La base des nuages se trouve vers 3000 ft nous interdisant de monter plus haut. Je ne suis pas assez joueur pour tenter le On-Top avec une météo incertaine à l'arrivée et parfois des brouillards sur la côte. Nous restons donc vers 2000 ft. La route est directe vers Deauville. Nous passons verticale Evreux.
La fréquence d'Evreux est non seulement active, mais encombrée. On entends des COTAM s'entrainer et des VFR transiter. Les COTAMs sont comme d'habitude en anglais. On devine, avant la verticale, deux Transall (et pas des Transault) en patrouille. Ils semblent vouloir jouer avec l'ILS d'Evreux. Après la verticale du terrain, cela se précise. La contrôleuse d'Evreux nous donne de l'info-trafic un peu en aveugle, car le radar d'approche est INOP.
- "X-Ray-Golf, information d'une patrouille de Transall en exercice dans le secteur de Neubourg"
- "Une patrouille de Transall dans le secteur de Neubourg, on surveille, X-Ray-Golf"
Ah voilà du spectacle et de l'activité. On volait tout droit sans surprise. Voilà de quoi égailler notre vol ! Nous cherchons au dessus de l'horizon cette patrouille de deux avions. Mais rien. Peut-être sont-ils loin. On les entends parler d'ILS 22. Ils doivent être au nord, bien plus haut.
Mais cela m'inquiète de ne pas du tout les voir.
- "Evreux pour l'X-Ray-Golf ?"
- "X-Ray-Golf, j'écoute"
- " Vous pourriez nous donner l'altitude des Transall ? On a toujours pas de visuel"
- "Les Transall sont en attente sur le secteur Neubourg en... très basse altitude... 1000 ft plus bas"
- "Les Transall 1000 ft plus bas on cherche, X-Ray-Golf"
Plus bas ! De 1000 ft ! Génial. On les cherchait au dessus. Les 3 paires d'yeux cherchent donc une patrouille de Transall plus bas que nous alors que Yoann nous maintient déjà à 2000 ft. Et soudain, nous frisonnons en découvrant deux Transall l'un derrière l'autre en virage serré, tournoyant plus bas que nous alors que nous nous trouvons déjà pas très haut.
Ils sont là devant nous évoluant 1000 ft plus bas dans un cercle en plein sur notre trajectoire. Ca continue à discuter à la radio, toujours en anglais, et le leader de cette patrouille annonce une remonté vers 2000 ft pour lui et le second qui continuerait sur l'attente quelques minutes.
Nous arrivons en plein dans leur secteur d'attente et nous allons "tranquillement" couper leur cercle d'évolution, en plein milieu. Tranquille en DR400 à 220 km/h. Alors qu'ils vont remonter vers notre altitude.
S'en suit alors une succession d'échanges entre les Transall, la contrôleuse d'Evreux et le petit DR400 pour savoir si l'un voyait l'autre et lequel des deux Transall (ils tournent en cercle, comment savoir celui qui est devant ?) était le leader et allait monter... A mon niveau de pilotaillon, c'est toujours amusant de passer ce genre de message (sans être sur IVAO) :
- "On a visuel sur le leader, Fox-X-Ray-Golf"
... et de s'entendre répondre ;-)
- "Robin-Four-Hundred in sight"
Les Transall paraissent minuscules sur les photos. Ils sont tour à tour passés en dessous de nous. Lorsqu'on est dans le DR400 et qu'on les voit évoluer, en dessous, rapidement, on se trouve dans un tout petit, tout petit, tout petit navion ;-)
Nous poursuivons vers Deauville après avoir quitté Evreux et remercié les deux Transall pour le spectacle. Je switch en anglais. Autant étrenner sa "compétence linguistique" ;-)
La verticale du VOR est approuvée après un rappel sur le NOTAM et le VMP sur 117.2 (Oui, oui madame on l'avait lu). Il y a juste un message que je n'ai pas du tout compris. Une histoire de... je n'en ai pas compris un mot. Rien pour me sauver. Juste un "report", mais un "report" à quel moment ?
Je repasse en français, non sans avoir passé avant un "Didn't copy the last message, say again please". Le message incompréhensible était "report to switch with Caen". Evidemment, le "Caen "est un peu piégant, un peu court. Ca aurait été "Trifouilly-les-oies" on aurant eut le temps de comprendre. On aurait pu un peu percuter aussi que, comme on allait à Caen, il fallait bien passer sur le fréquence à un moment ou un autre, m'enfin... C'est tant mieux, ça entraine.
On découvrons la mer avec une vizi crapoteuse, le soleil dans les yeux et une inquiétude sur notre destination. Le METAR passait des SCT015, mais cela nous semble moins engageant maintenant. Nous évoquons l'alternative du déroutement sur Deauville. On a rien à faire de spécial à Caen. Je demande la dernière de Caen.... toujours en anglais. Ca me rappelle encore plus cet examen. La décision est prise de continuer. Nous longeons la côte en descendans à cause des nuages pendant que Guillaume aperçoit des transat en mer (spécial private joke).
Dives-sur-mer
Le port de Ouistreham
Le port de Ouistreham
Arrivée à Ouistreham je remonte le canal en survolant Pegasus Bridge, puis la ville de Caen. Le contrôleur me demande de rappeler Novembre-Kilo. Voilà un exercice ! Je cherche les repère et tombe dessus presque par hasard. Par erreur, je cherchais un château d'eau alors qu'il s'agit d'une immense antenne de radio-télévision.
Intégration par le nord via Novembre-Kilo puis la base 31 main droite
La base main droite et nous voilà en finale 31. La piste est immense et lorsque nous arrivons, il n'y a qu'un DA40 en tour de piste.
La base main droite et nous voilà en finale 31. La piste est immense et lorsque nous arrivons, il n'y a qu'un DA40 en tour de piste.
La traditionnelle photo-souvenir
Nous ne savons pas encore que nous allons avoir des soucis pour redémarrer XG
Nous ne savons pas encore que nous allons avoir des soucis pour redémarrer XG
Après une pause "clop", le temps de se détendre les pattes et nous repartons vers St-Cyr. Guillaume devient commandant de bord. Yoann s'installe à l'arrière. Avant de remonter, le chariot à baggages passe près du DR400 au cas où nous aurions notre soute à vider.
Des bagages ?
Première tentative de démarrage... l'hélice tourne, le moteur s'emballe, explosion dans les cylindres (ouf) puis rien... Bon. Deuxième tentative... on re-injecte de l'essence.. même chose... et rien. Troisième tentative... tout pareil. 4, 5 et 6ème tentatives entre-coupé de pauses... et le moteur ne se lance toujours pas. On commence à échafauder des plans "okazou" l'avion ne démarrerais pas : appelez l'aéroclub et demander à plus expérimenté de l'aide, trouver un mécano sur place... Ca gamberge un peu. On en même pas large dans le cockpit du DR400.
Je sais d'expérience que la petite batterie des DR400 est bien plus endurante qu'on l'imagine. J'avais tenté pendant une bonne heure (de mémoire, les secondes passent lentement dans ces cas là) de démarrer sans succès ce même XG, sur le parking glacé de Toussus, cet hiver. Brassage, attente, procédure de démarrage à (très grands) froids... on avait tout essayé, sans succès. La batterie continuait de lancer l'hélice. Etonnant. Mais l'avion avait refusé de démarrer ce jour-là.
Mais à Caen où il est 17h00, nous souhaiterions rentrer à St-Cyr... et pas juste partir en vol !
Nouvelle tentative avec la mixture plein pauvre pour le lancer... et rien. Bon. Bien. On coupe de nouveau tout et on patiente quelques minutes. Les minutes sont longues et chacun commençant à calculer "si nous étions cloué à Caen". Autour de nous un King Air arrive, un Beech part vers Alpha-unité, un Fennec de l'armée de l'air (équipée d'une caméra) translate devant nous (on aurait survoler un truc interdit ? ah le complexe de l'erreur !). Mais nous sommes toujours sur Charlie-5 sans arriver à démarrer ce moteur !
A la x-ième tentative, plein pauvre, puis lorsque le moteur s'emballe, mixture à mi-course, l'hélice accélère, on entend des explosions dans les cylindre... c'est bon signe... ça continue... toujours mixte à mi-course... le moteur semble vouloir "y aller"... et ça s'emballe... ça démarre... la mixture plein riche... le moteur tourne !
Les tours sont là, pressions essence et d'huile correcte, la tempé. monte doucement... alternateur sur marche, la pompe sur OFF... la pression (nerveuse) tombe d'un coup. On va pouvoir rentrer.
Je sais d'expérience que la petite batterie des DR400 est bien plus endurante qu'on l'imagine. J'avais tenté pendant une bonne heure (de mémoire, les secondes passent lentement dans ces cas là) de démarrer sans succès ce même XG, sur le parking glacé de Toussus, cet hiver. Brassage, attente, procédure de démarrage à (très grands) froids... on avait tout essayé, sans succès. La batterie continuait de lancer l'hélice. Etonnant. Mais l'avion avait refusé de démarrer ce jour-là.
Mais à Caen où il est 17h00, nous souhaiterions rentrer à St-Cyr... et pas juste partir en vol !
Nouvelle tentative avec la mixture plein pauvre pour le lancer... et rien. Bon. Bien. On coupe de nouveau tout et on patiente quelques minutes. Les minutes sont longues et chacun commençant à calculer "si nous étions cloué à Caen". Autour de nous un King Air arrive, un Beech part vers Alpha-unité, un Fennec de l'armée de l'air (équipée d'une caméra) translate devant nous (on aurait survoler un truc interdit ? ah le complexe de l'erreur !). Mais nous sommes toujours sur Charlie-5 sans arriver à démarrer ce moteur !
A la x-ième tentative, plein pauvre, puis lorsque le moteur s'emballe, mixture à mi-course, l'hélice accélère, on entend des explosions dans les cylindre... c'est bon signe... ça continue... toujours mixte à mi-course... le moteur semble vouloir "y aller"... et ça s'emballe... ça démarre... la mixture plein riche... le moteur tourne !
Les tours sont là, pressions essence et d'huile correcte, la tempé. monte doucement... alternateur sur marche, la pompe sur OFF... la pression (nerveuse) tombe d'un coup. On va pouvoir rentrer.
Au sud de Rouen. Une retenue artificielle certainement dans une
ancienne carrière de sable vue la couleur de l'eau ?
ancienne carrière de sable vue la couleur de l'eau ?
La photo d'Evreux m'a rappelé un vol en Transall sur cette même base ( offert par l'armée de l'air qui recrutait dans les prépas ), sous la neige, plafond minable, nous sommes restés en radada pendant 20 minutes, le prof n'avait pas bien supporté les évolutions "serrées" ! Et aussi un décollage court impressionnant, d'autant plus qu'on étais sur des banquettes longitudinales.
RépondreSupprimerC'est beau la Normandie avec un peu de soleil, y'a même des lagons !
Base main gauche ?! Vincent, tu manges ta soupe avec la main droite (;-)
RépondreSupprimerTrès chouette récit !
A+
Antoine
Salut Antoine,
RépondreSupprimeret merci (encore) pour la relecture... C'était bien "l'autre gauche" ! ;-) C'est corrigé.