Pour rejoindre les Bahamas, la route est simple à partir de Key West : on remonte les Keys vers le nord-est, on passe le terrain de Marathon, puis c’est tout droit en laissant la Floride sur notre gauche. Ca vaut une nav. ? 150 nm et 1h30 de vol. La Floride est vraiment minuscule comparée aux FarWest.
Bien sûr, aller aux Bahamas implique quelques précautions. Beaucoup de sites web en parle, le Bahamas & Caribean Pilot’s Guide aussi. Bien sûr, j’ai aussi un Marc-Olivier sous la main, adepte des procédures et mine d’or dans ce genre de voyage. Sans lui, je serais encore à CDG ;-) De la chambre d’hôtel et avec nos portables, on achète donc le DECAL de l’avion (une sorte de taxe pour tous les frais de douane liés à l’avion), on remplit l’eAPIS (pour traverser une frontière des USA), on passe un plan de vol D-VFR (Defense VFR) via DUAT. J’appelle aussi les douanes de Bimini aux Bahamas que nous avons choisi comme port d’arrivée (Port of Entry). Je m’assure qu’il y a bien quelqu’un et que les formulaires C7A pourront être remplis sur place en 3 exemplaires comme spécifiés. Ouf. Je vous passe la météo, les NOTAM, les TFR et autres préparations classiques d’un vol VFR aux US.
Dans le FBO à Nassau, je jette un oeil sur les meilleurs moments du mariage royal !
Pour ne pas être garé à perpette, notre avion est enchevetré avec les autres
Après avoir bien sué dans l’avion, parce que je m’y étais mal pris pour démarrer le Cessna (vive l’injection lorsqu’il fait chaud), nous nous envolons sans problème.
Quoique qu’avec la base navale militaire juste à côté – au nom évocateur de Boca Chica - et sa classe Delta, je suis un peu contraint de faire un petit tour sur la mer… Surtout après avoir reçu de Key West Approach ce message :
“Turn immediatly 180 due to fighters recovery in progress.”
Au début j’ai cru qu’il parlait de Piper (au lieu de “fighters”). Bizarre ;-) Le “recovery” ne me disait rien non plus. Marc-Olivier m’explique : deux chasseurs tombent comme des pierres à la verticale du terrain. Effectivement, je verrais la patrouille de F18 au break. Ca fait toujours bizarre à bord de son truc métallique à ailes hautes, de devoir faire des tours sur la mer pour laisser passer deux chasseurs. Priorité au plus gros et plus armés !
Nous quittons Key West Approach et remontons la US1 jusqu’à Key Largo.
Nous volons si peu haut (pour ne pas dire bas) que nous captons
les réseaux Wifi !
Plus on remonte vers le nord et plus commencent les couleurs de cartes postales des Bahamas. J’ai l’impression de regarder les textures de Flight Simulator ;-) Et ça ne fait que commencer.
Traversée maritime : les gilets sont de rigueur. Peu esthétiques (ce n’est pas ce qu’on leur demande), ajoutés à la chaleur et aux ceintures des nouveaux Cessna, nous ne sommes pas vraiment à l’aise. Mais on s’y fera, certainement emportés par le paysage.
Le manuel de vol dans les mains de Marc-Olivier pour afficher les bons paramètres de croisière. Ce G1000 n’avait pas de CheckList intégré.
Grâce à toute l’électronique embarquée (on compte environ 6 GPS à bord entre le G1000, le 496, le GPS des iPad et autres iPhones), il n’est pas difficile de situer à la seconde près, le passage de la fameuse ADIZ (Air Defense Identification Zone) qui marque la sortie du territoire américain. J’en informe Miami Center, pour faire les choses proprement, mais mon anglais doit-être si déplorable que cela les laisse de marbre.
Première intégration à South Bimini (MYBS), sur le territoire Bahamien, en auto-information… sans problème si ce n’est les couleurs qui sont renversantes. Ca me change de St-Cyr et le dépaysement est à l’ordre du jour ! Je sens qu’on va s’amuser aux Bahamas !
Finale 27 à South Bimini vue par la caméra Drift
Nous entrons en contact avec les autorités des douanes des Bahamas ;-) Ambiance détendue. Deux officiers nous accueillent. On a un peu l’impression de les avoir réveillé. Un des deux, dors encore sur son pupitre. Une énorme pile de formulaire est à la disposition des pilotes. Ils ont l’habitude. Nous devons remplir trois C7 et un C7A qui va nous accompagner et être tamponné à chaque stop dans les Bahamas. Un tampon pour entrer (IN) et un tampon pour sortir (OUT) à chaque terrain ;-)
Le “terminal” (notez les guillemets) est désert. Nous utilisons aussi le téléphone mis à disposition des pilotes (nous l’appellerons le "“téléphone bleu”) pour clôturer le plan de vol et en ouvrir un nouveau vers Nassau.
Nous remettons en route après avoir salué l’administration locale ;-) Direction NASSAU !
Quel confort d’avoir cette immense Moving Map sous les yeux !
Seule déception, le service météo xm-Weather s’est arrêté en quittant les USA ;-(
Nassau n’était que notre première base de départ pour les Bahamas. Pourquoi Nassau ? Le problème des Bahamas reste tout de même le prix des hôtels. C’est sûr qu’on ne peut pas avoir une île quasi-déserte, un seul hôtel ou resort et espérer faire du PriceLine pour avoir des hôtels à 60$ ! Nous avons donc choisi pour notre première nuit aux Bahamas, la grande ile “New Providence Island” où PriceLine fonctionne à plein. Bien sûr, ce ne sera pas l’Atlantis, mais on va pas faire la fine bouche !
Marc-Olivier se fait vectorer dès la prise de contact avec Nassau Approach. La radio est encombrée des trafics dans tous les sens et on ressent bien que nous sommes sur le plus gros terrains des Bahamas. De vecteur en vecteur, nous voilà en longue finale derrière un MD ou un Boeing ou un Airbus ou bien même un petit bi-moteur comme il y en a plein dans ces îles. J’ai oublié.
Nous voilà posé à Lynden Pindling International (MYNN) que nous appellerons affectueusement “Litle Bling-Bling”. On trouve tant bien que mal le parking d’aviation général, rempli d’avion mais pas d’assistance. On se gare où on veut, on cale l’avion avec ce que l’on trouve. Petit cafouillage avec le loueur de voiture, puis une adaptation à la conduite à gauche (ambiance anglaise oblige) et nous voilà en direction du Sheraton Nassau ($70 avec Priceline, mais $40 de frais de resort surprise ;-). Les valises jetées dans la chambre et nous filons déjeuner (petit-déjeuner ? diner ?) et surtout nous baigner ! Grosse journée et des images incroyables en tête. Ca ne fait que commencer.
Dur, dur la vie d’un FarEst-ien !