19.7.10

“Il est en short et je ne le vois pas” (4ème jour)

1ère partie de cette journée (sous-titres disponibles en anglais et français)

Comme à l’accoutumée maintenant, le taxi qui nous ramène de notre hôtel au terrain de Lake Tahoe, dispose d’une carte pour rentrer sur le tarmac et donc nous amener nos bagages… au pied de l’avion. Le terrain s’éveille doucement du côté aviation générale : les bâches sont enlevées, les avions se chargent alors que les APU des jet privés tournent déjà dans un vacarme assourdissant contrastant avec le calme des forêts environnantes.

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Nous attendons tranquillement dans le lounge du FBO de Lake Tahoe. On a vu pire endroit pour patienter : café en open-bar, cookies, Internet, fauteuils confortables. Même si notre vol est court, nous rongeons notre frein. Difficile d’être prêt et de ne pouvoir partir.

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La météo prise pour notre destination d’aujourd’hui (Oakland – KOAK - juste de l’autre côté de la baie de San Francisco) passe : bâché pour toute la matinée. Inutile de partir, puis de tourner en brulant de l’essence et en attendant que la baie se dégage. Nous patientons en faisant des photos des avions au parking dont un PA28 surprenant avec deux planches de surf à bord ;-)

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L’installation vidéo depuis quelques jours :
une petite dizaine de minutes pour tout mettre en branle ;-)
 

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Le parking de South Lake Tahoe s’éveille

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Une tour dans laquelle il y a certainement dû y avoir des contrôleurs

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Tout un style. Vive la Californie ! : deux surfs à bord. 

Puis lors du changement d’un METAR, nous décidons d’y aller. Nous partirons en piste 36. Le vent nous le permet. Partir en 18 nous obligerait à décoller un peu dans le relief et les arbres, puis comme on nous l’a indiqué en discutant avec les autochtones ;-), à faire un 180 au dessus du golf, pour revenir sur le terrain et continuer la montée sereinement au dessus du lac. Autant, si on peut, partir directement vers le lac et poursuivre notre montée en longeant la north shore pour passer le relief (un peu comme à l’aller) puis redescendre tranquillement vers San Francisco. C’est notre plan.

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Décollage sans problème, presque à-la-fraîche et la montée se fait avec un bon vario sur le lac alors qu’un papi (on le reconnait à la voix) dans son avion arrive en straight-in finale pour le QFU inverse. Forcément avec un terrain comme celui-là, on ne traine pas dans l’axe et on libère le QFU préférentiel pour l’atterrissage si le vent le permet. Bertrand avait repéré sur l’AF/D une consigne noise-abatement et la présence d’une “white arrow” au sol pour indiquer l’axe à suivre après le départ en 28. Marrant d’avoir mis une telle marque au sol ! Bertrand la trouve au sol et poursuit sa route.

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Nous passons donc sans problème le relief et poursuivons vers San Francisco. Il fait beau pour l’instant, mais… xmWeather du Garmin 496 nous indique toujours un terrain peu accessible pour qui n’est pas parfaitement à l’aise. De mémoire un BKN011 ou plus bas. Sûr qu’un pilote local irait poser ses roues là-dedans sans réfléchir. Mais personnellement, je ne vais pas (si) souvent que ça à Oakland – KOAK ;-) Il y a des ponts, du relief, des classes B (de San Francisco Intl) et tout plein d’autres trucs qu’on connait pas.

SkyVector

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Notre attention est attirée lorsque NORCAL nous demande si on a bien pris la dernière info sur Oakland. Et forcément, la décision avec un METAR limite-limite est vite prise. Nous avions préparé un déroutement sur Concord / Buchanan (KCCR) qui dès notre départ était dégagé et le resterait. C’est maintenant qu’il faut y aller. Le plan est simple, on se déroute sur KCCR, on y fait le plein et d’après les TAF, la brume se serait alors dissipée et nous pourrions atteindre Oakland. Simple.

Bien joué. Concord est dans le SKC et malgré des hélicos (Schweizer 300 dans tous les sens) ainsi que des avions d’école, nous nous posons sans encombre, refuelons et sommes déjà prêt à repartir.

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Dernier virage sur Concord

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Courte finale, Concord Buchanan

“Il est en short… et je ne le vois pas”

A peine entré dans le FBO, je me précipite sur un des PC mis à disposition des pilotes et regarde le METAR d’Oakland qui vient de changer. C’est passé à FEW. Forcément. On ne va pas se plaindre. Nous n’avons pas vraiment fait de détour. Concord est vraiment sur le chemin. Et l’essence ici est moins cher qu’à Oakland. On gagne presque sur tous les tableaux.

Bertrand m’aide à préparer le petit transit d’à peine 40 minutes pour rejoindre notre destination finale. Un coup d’œil à l’AF/D pour s’imprégner des taxiways dans tous les sens de KCCR (Concord), un briefing sur le cheminement et surtout les altitudes prévues pour passer en dessous/au dessus/à côté (tous les scénarios sont imaginés à cause de la météo) de la classe Bravo. La TAC (l’équivalent de la 1/250 000) de San Francisco sur les genoux, nous repartons.

Let’s go. Juste le temps de payer l’essence et nous revoilà déjà dans le Cessna.

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Essais moteur 

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Essais caméra

A peine avons-nous quitté la tour de Concord que nous tentons d’attraper du Flight Following avec Norcal, par sécurité, par manque de confiance et surtout parce qu’on ne connait pas le coin. Nous sommes à 2000 ft et après plusieurs essais car il y a du monde sur la fréquence et que la réception n’est pas bonne, NORCAL nous demande un IDENT. Puis il nous répond gentiment qu’on est un peu bas pour lui et que dans ce coin, la radio n’est pas fameuse. Il va nous perdre vite. “Remain out of the Bravo, Charlie, Delta Airspace and… I guess if you continue toward San Pablo, you’re gonna exit my radio coverage”… et blablabla et blablabla…. Résultat, on va oublier Norcal et faire comme des grands. C’est pas loin, c’est pas la mer à boire et on a les cartes à bord. L’ATIS était déjà prêt. C’est Mike. Rapide écoute et analyse pendant que les nuages cachent San Francisco et le Golden Gate.

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Au fond… des nuages…

C’est tout laiteux. On voit le SCT ou le FEW sur notre route et on ne voit pas le terrain. Les deux GPS nous indiquent que c’est juste là. Contact avec la tour qui semble bien occupée. Top enregistrement. Les communications comme si vous y étiez.

- “Oakland tower, good day, Cessna Seven-Sierra-Papa with Mike“

- “Say again”

Tiens c’est pas moi qui le dit pour une fois. Je repasse mon message et ça ne semble pas fameux en réception.

- “Callsign west inbound for landing, continue inbound, say your callsign again one more time I’m not get it in”

- “Continuing inbound and my full callsign is November-Four-Eight-Seven-Sierra-Papa”

- “Four-Eight-Seven-Sierra-Papa… Continue inbound stay below Bravoooo… aaaaannnnnnnd… Squawk zero…three… three, five !”

Il semble l’avoir sorti de très loin ce code transpondeur.

- “Continuing inbound, squawk zero-three-three-five and stay below the Bravo, november-four-eight-seven-sierra-papa”

Ok…. Ca c’est fait. Contact bi-directionnel effectué avec l’ATC pour rentrer dans la classe Charlie. Voilà.

- “Four-Eight-Seven-Sierra-Papa, radac contact, one five miles northwest of Oakland airport, say altitude”

- “Altitude two thousand feet two niner niner six"

- “November Sierra-Papa, make right trafic, runway two seven right, wind two-six-zero at one-zero, altimeter two-niner-niner-five”

- “Two-niner-niner-five, joining right pattern for the runway two seven right, november four eight seven sierra papa”

Facile. Rien à faire ! Suffit d’appeler, de dire bonjour, d’être poli et de faire ce que le monsieur (ou la dame) vous demande de faire !

Nous arrivons sur Alameda. La vizi vers l’avant est pas fantastique. Je descend un peu pour mieux voir. Le FEW est maintenant sur notre droite. Je devine Treasure Island. SFO est toujours dans la brume. Bertrand aperçois les antennes de Twin Peaks qui dépassent juste des nuages. Il y a des avions dans tous les sens. Un 737 nous passe au dessus. On entend aussi le contrôleur annoncer des départs d’Hayward. On voit les avions monter, certainement au départ de SFO.

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Le centre d’Oakland

Je réduis pour éviter d’être débordé par le décor et l’activité environnante. Histoire de garder un peu d’avance sur l’avion. Puis, on découvre la zone du terrain, sans pouvoir identifier les pistes qui nous intéressent, celles qui sont au nord.

- “Four Eight Seven Sierra Papa, trafic departing Oakland at this time, right downwind departure… a Navajo”

En fait, au lieu de “a Navajo” (prononcé “é navarôooo”), on comprend “In Navajo”.

- “Roger that, we are looking… negative contact, November Sierra Papa”

- “Il est au dessus de quoi ?”

- “De Navajo ?”

- “Navajo, je vois pas”

- “Y-a un truc au départ, mais j’ai pas compris au dessus de quoi il était”

- “J’ai compris au dessus de Navajo”

Et dans notre discussion, on rate un message certainement pour nous. Je passe :

- “Sorry, say again for the Sierra Papa”

- “November Sierra Papa, trafic just departing the field… euh… right turn out… to the north east… euh… é navajo (encore ;-) four hundred and climbing… and you’re number two… follow a Cessna four miles final, runway two seven right cleared to land”

Et bien une clairance comme ça, c’est pas souvent qu’on en reçoit ! Ca fait 4 lignes sur ce blog, imaginez le temps que ça prend dans un cockpit de pilotaillon français qui s’est levé tôt. Vous pouvez la relire à haute voix. Je vous garantie que cela prend looooongtemps… Longtemps à prendre en note, à comprendre et à collationner. En clair, il y a un avion qui décolle, il vient de passer 400 pieds et il continu à monter, le contrôleur m’en averti, je suis le deuxième pour l’atterrissage, il y a donc un avion devant moi (le numéro un, vous suivez ?), cet avion est en final à 4 nautiques de la piste et moi, je suis autorisé à l’atterrissage sur la piste 27 droite. Rien que ça. Ouf. Reprenez votre respiration.

SANY0004.MP4_001372170Vent arrière main droite, pistes 27, d’Oakland

Après une telle clairance, je risque de ne plus rappeler la tour. Je peux atterrir et dégager la piste, puis sans quitter avec un message à la tour, contacter le sol. Je suis à 1 minute de la vent arrière, autorisé (déjà à l’atterrissage). J’aurais pu finir mon collationnement par un “good day”. Incroyable. C’est pas en France qu’on va avoir ça.

- “Sorry to ask, but can you give us the position of trafic number one, for the Cessna Sierra Papa ?”

Je cherche à me rassurer. Deux trafics, c’est pas le bout du monde, mais je ne suis pas chez moi… Et je ne les vois pas. Comme il y a de la place sur la fréquence, j’en profite.

- “Sierra-Papa, short final, no factor, number two, runway two seven right cleared tooooo laaaaaaand”

“Et bien, il est en short et je ne le vois pas”

Je me surprend à dire cette phrase à mon cockpitmate ;-) Volet 10, les feux à la demande, la mixture plein riche, le réservoir sur Both… C’est parti… fin de vent arrière, base main droite, on descend pour la finale 27 droite… La vitesse… Rester dans le blanc, descendre sans accélérer… la radio qui tchat… Notre avion se présente en finale… “Personne en finale”… “On est autorisé à droite”… Un peu de gaz… Tenir la vitesse… Voilà la piste… C’est bien la droite… tiens un 757 qui nous passe au dessus

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Non, ce n’est pas filmé d’un pont. C’est en finale en regardant vers la droite.

… pas vraiment stabilisée cette approche… Le vent travers gauche… Houlala de la turbulence… On continue… On passe le seuil… Plein réduit… L’avion descend… L’arrondi… Du  pied à droite et du manche à gauche… Dans le vent… boum… tiens un rebond… reboum…

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Courte finale Oakland

J’ai mes habitudes à Oakland. On dégage à droite par Golf… Je n’ai pas le temps de contacter le sol et de passer la marque du point d’arrêt que la tour me rappelle “November Sierra Papa, what is your parking ?”. Je luis répond du tac-o-tac “Kaiser Air Sierra Papa”. On est loin du premier atterrissage ici où je casais des “behind the duchess” à tour de bras. “November Sierra Papa, taxi straight-ahead for Kaiser, caution for the Cessna coming up opposite direction also for Kaiser”

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Taxiing to Kaiser transcient parking

Un gros 737 est garé devant Kaiser parmi plusieurs petits jets d’affaires. Nous nous trouvons une petite place sur le transcient parking avec les autres Cessna. Personne ne vient nous aider, ni nous guider. Les traditions des FBO se perdent ! ;-) Pas mécontent d’être arrivé à Oakland. Une journée à San Francisco nous attend. Heureusement qu’on est un peu dans notre jardin. Un peu plus à chaque fois.

KaiserAir_Oalkland

Le récit du lendemain est à lire par ici.

18.7.10

Et si on allait se baigner… à 2000 mètres ? (3ème jour)

Pas facile de retrouver ses esprits avec la promenade de 2 heures que nous venons de faire. Nous avons des images pleins la tête. Il y a des paysages étonnants vus du ciel et certains vues du sol prennent une autre dimension.

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Nous l’avions survolé à plusieurs reprises dans les Farwest précédents, mais jamais n’avions-nous eu l’occasion de nous poser et de partir en vadrouille dans le parc lui-même. C’est chose faite, ce matin. La navigation suivante a été préparée la veille. Les traits sont tracés sur les cartes et nous nous levons tôt pour attraper la première navette qui nous amène à l’intérieur de Bryce Canyon. Le spectacle sur place est à couper le souffle malgré le nombre important de touristes (comme nous). Bertrand et moi regrettons de croiser autant de français… bruyants.

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Partons vers l’ouest, maintenant

Une douche (2 heures de marche au soleil, je vous laisse imaginer), le checkout et nous commandons la navette qui nous ramène à notre avion. Privilège de venir avec son propre coucou, nous décidons de notre heure de départ… en fonction de la météo. Les TAF pris la veille sont confirmés ce jour. Il va faire beau. Rien à craindre de ce côté. Plus d’histoire d’orage a priori. Notre navigation est une jolie ligne droite de presque 400 nm pour 3h30 de vol à la louche. Nous rallions le Lake Tahoe et son terrain au sud : South Lake Tahoe (KTVL). Nous partons de l’Utah, puis traversons tout le Nevada d’est en ouest pour atterrir dans un coin de la Californie. GoogleMap donne entre 11h00 et 11h30 de voiture. Ce sont dans ces moments qu’on aime l’avion.

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Rien de particulier à traverser. Les MOA sont inactives (nous sommes dimanche), pas de classe Bravo ou autres à traverser. Nada. Trop facile. Ah si, juste une chose. Notre terrain de départ est à 7590 pieds et celui d’arrivée à 6264 pieds. La MEF (Maximum Elevation Figure) autour du terrain de Lake Tahoe indique 11.300 pieds. Ca fait haut pour un PPL qui a appris à piloter en région parisienne. On voit des sommets tout proche à 10.881 pieds. Nous vérifions soigneusement la météo et échafaudons différents plans A, B (on fait le tour des obstacles, on contourne parce qu’il fait beau) et C (terrain de déroutement, car objectif non atteignable).

Skyvector-Zoom_Tahoe

Il va donc falloir ne pas hésiter à monter. Bertrand et moi ne sommes particulièrement sensible à voler haut. Mais il faudra se surveiller tout de même. On projette un truc comme de 12.000 pieds.

Privilège de beaucoup (tous ?) de terrains américains, lorsqu’on a des bagages, la navette vous les dépose directement au pied de l’avion. Ca change des filtres de sécurité, de la fouille et parfois du saut-de-grillage. Ici, on roule sur les parking au plus près de son moyen de transport. Ca ne choc personne. L’avion est fait pour se déplacer.

P1130865 Service au pied de l’avion

Nous repartons en auto-info sur Bryce avec le secret espoir de faire un petit passage pour dire au revoir au canyon d’en haut.

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C’est un taxiway qui n’en finit pas…

Nous remontons l’interminable taxiway, nous demandant s’il ne serait pas plus rapide de décoller directement de là ;-) La piste fait 7395 pieds de long (plus de 2.2 km !)… mixturage au point d’arrêt, puissance sur frein et l’avion forcément décolle super court ;-) Nous montons tranquillement en cerclant pour éviter les espaces du parc. Puis, nous décidons de longer le canyon… Ca tombe bien, on va dans cette direction !

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Le vol se poursuit sans histoire. 487SP monte bien. L’air est encore calme, nous n’avons pas atteind les reliefs. Mais après le spectacle de Bryce Canyon, la branche duuuuure trèèèès longtemps avec du vent de face (merci à l’xmWeather pour les changements d’altitude). Le décor nous parait bien fade. Je branche l’iPod pour rester éveiller et accompagner Bertrand. Je recule néanmoins le fauteuil et chantonne ce que mon Zulu me diffuse de l’iPod. Le cockpit se remplit alors de Supertramp. Drôle d’impression, nous sommes à 10.500 pieds. Le Flight Following fait son boulot. L’avion avance tout seul.

vlcsnap-2010-07-22-23h23m50s158 Les superbes Rozen font leur office

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Pour éviter une trop longue branche et se répartir les vols, nous avons coupé notre Bryce –> Tahoe à part égale. Et le milieu se nomme Tonopah (KTPH). Oui, on a pas vraiment choisi. Un coup d’Airnav en préparation nous indiquait un FBO (Desert Flying Service) et un prix d’essence acceptable ($4.8). 2 pistes sécantes de 5400 ft, pas d’obstacle, pas de consigne particulière. Tout va bien. Ca nous va.

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Evidement nous sommes dans le désert. Pas un chat. Et comme d’habitude le thermomètre grimpe… grimpe… lorsque nous descendons. C’est assez étonnant de voir un terrain, 3 bâtiments et rien (mais vraiment rien) autour. Nous ne verrons le village de Tonopah qu’en repartant, planqué dans les collines.

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Le FBO est vraiment tout seul sur le terrain. D’ailleurs sur le terrain, il ne semble ne rien n’y avoir d’autre. De toutes les façons, nous n’avons pas prévu de faire du tourisme.

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Hum… Loin du style de Flightcraft

P1130899 … mais très pratique sur cette route ! 

Nous, on veut juste de l’essence et ça, Desert Flying Service sait nous en servir.

Si on allait se baigner ?

Je m’assoie à gauche. Qu’il fait chaud ! D’ailleurs, il fait toujours plus chaud à gauche. Le reste de la nav. n’est pas plus encourageant. Seule difficulté : il faut monter pour passer les sommets qui entourent le Lake Tahoe. Sur notre trait en ligne droite, les points culminants sont à 10.067 et 10.881 ft.

P1000614  A 12.000 pieds…
P1000624 … Il fait 12 degrés.

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Manette de mixture vers l’arrière

Lorsque nous décollons de Tonopah, après avoir mixturé au sol, le vario. est un peu faiblard et je décide de monter en spirale pour passer les premiers obstacles, puis continuant à mixturer en montant le N487SP retrouve son vario.

Puis le lac se dessine enfin au delà du relief. Nous décidons d’obliquer notre route au nord pour nous préparer à longue une finale sur la piste 18 en profitant du paysage et en évitant les plus hauts sommets.

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Et le spectacle recommence. Comme une nouvelle séance qui démarre. Après  les canyons rouges de Bryce, nous voilà noyés dans le bleu du lac.

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Quel changement de paysage ! Ce matin, nous étions dans le rouge et maintenant, ce sont des déclinaisons de bleus et de verts.

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Le plan, l’axe, la vitesse… 

Il ne faut pas se laisser emporter par le paysage. Il y a un avion à poser dans un environnement assez peu propice à placer une piste (altitude et relief) surtout lorsqu’on arrive de France ! L’ASOS nous a donné les vents, UNICOM nous a confirmé la piste en service et l’intégration est rapide.

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Là, imaginez-vous être en finale sur la piste 18

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Courte finale… Mais elle monte cette piste !

L’arrivée sauve de très très loin cette navigation un peu monotone Quel plaisir de s’intégrer au dessus du lac Tahoe et de découvrir ce paysage riche en couleur. Il fait bon. Pas trop chaud, pas trop frais. Nous sommes en altitude (environ 2100 mètres). Nous nous trouvons un peu perdu sur le parking rempli de machine en tout genre.

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Un parking, un peu chargé en ce dimanche

Des petits avions (plein), des moyens et des gros (dont le jet privé de Mickaël Jordan avec le virgule et le “Air” inscrit dessus).

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La traditionnelle golfette de FBO vient nous chercher
”Vous voyez le jet blanc et bleu ? C’est celui de Michaël Jordan !”
au pied de l’avion pour charger nos bagages.

Je me retrouve un peu coincé sur une ligne où il ne semble pas y avoir de place disponible. “Tahoe trafic, Cessna N487SP, main apron, unfamiliar request taxi assistance to park”. Et hop, la golfette du FBO se précipite, s’excusant et nous guidant vers une place.

Puis, une fois les bagages déchargés, nous sautons dans un taxi (l’erreur… 35$ pour aller à notre hôtel alors qu’une voiture de loc… m’enfin), puis sautons dans le lac pour nous remettre de nos émotions !

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Après l’effort, le réconfort. L’hôtel a beau être sur la plage, PriceLine étant peu enclin à nous faire faire des affaires dans le coin, notre hôtel n’est pas vraiment du standing des 4* de San Diego ou San Francisco ;-)

A propos, la porte du Cessna a l’air d’aller bien.

La suite est à lire par ici.

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