Départ le samedi matin presque à l’aube. Le Cessna F-GTNV sera notre monture pour le week-end.
J’aime bien le Garmin 1000 du Cessna pour aller flirter dans des coins que je connais pas. Il dispose d’un pilote automatique qui capture les altitudes et ses deux COM (à la différence du Cirrus qui file… mais qui n’a qu’une COM) sont pratiques pour être toujours un coup devant. Certes, la machine ne charge pas tellement pour un 180 ch, mais pour Béatrice et moi, elle est largement suffisante et je peux partir avec les pleins sans inquiétude… et plus de 4h30 d’autonomie devant moi. Bien plus que ne nous ne pouvons en supporter. Il ne faudra que 2 heures pour rallier Lannion et passer mon cap des 700 heures de vol dans mon carnet.
Un cap de plus
“La quantité ne fait pas la qualité, mais je pense être gâté du côté de la qualité… et de la quantité aussi. 2015 sera vraisemblablement un bon cru. Avec un mini Farwest en début d’année et beaucoup de vols avec Béatrice pour des week-ends plus ou moins improvisés.
Les statistiques de mon carnet de vol montrent bien cet attachement au Cessna, que je décrivais précédemment et qui dépasse depuis plusieurs mois mon total d’heure en DR400.
Mais peu importe le nombre d’heures, aujourd’hui on va à la mer !
Vol St-Cyr vers Lannion
Nous n’avons même pas encore passé Dreux que Béatrice, départ tôt oblige, se dirige déjà vers les bras de Morphée.
Une petite pause Palmito pendant que madame a le dos tourné ?
Zut ! Pris en flagrant délit !
La navigation préparée avec Skydemon… Ce sera tout droit, magie du vol en avion
Un coup d’œil sur l’analyse des vents présentée par Skydemon : rien ne sert de trop monter ;-)
Du coté de la route réalisée, je choisi de laisser sur ma droite (du côté de ma passagère) les beaux paysages et la côte.
Cela me permet d’éviter aussi la traversée en plein milieu de la baie de St-Brieuc. Trop d’eau… Que d'eau !
Glidesafe de Skydemon
GlideSafe de Skydemon lors du survol d’eau sur la branche aller
… et au retour… Juste à distance de planer
J’ai configuré Skydemon pour qu’il affiche automatiquement, le cercle GlideSafe, lorsque l’avion se trouve au dessus de la mer. On le voit sur les images précédentes en bleu pointillé de noir. Ainsi, en un clin d’œil, je vois le rayon d’action avec la meilleure vitesse de plané de mon Cessna (basée sur ce que j’ai saisi dans les paramètres de mon avion, le terrain et les vents que Skydemon connait). Il est ainsi aisé de rester toujours à porter de la côte. Mais lors de cette branche aller, je ne me suis pas tellement éloigné, voulant garder du paysage du côté droit de la machine pour ma passagère.
Et bien m’en a pris, elle ne dormira pas et fera des dizaines de photos. Aurais-je trouver un moyen d’occuper ma passagère ? ;-)
Un petit test d’Air Nav Pro sur la Tab 2 ?
Je profite de ce long vol en ligne droite et alors que le pilote automatique fait son office pour allumer la tablette Lenovo avec Air Nav Pro Android fraichement réinstallé.
C’est difficile de repasser à Air Nav Pro après s’être habitué à SkyDemon. Non seulement la résolution de la Lenovo (1024x768) est trop faible et rend, à certains facteurs de zoom, les cartes IGN/SIA illisibles, mais en plus la version Android accuse vraiment beaucoup de retard non seulement par rapport à la version iOS mais aussi par rapport à Skydemon.
Air Nav Pro version Android capturé sur la Lenovo. On voit bien la pixellisation de la faible résolution de la tablette
Paysages bretons
En arrivant sur la côte, arrive aussi - enfin - de jolis paysages.
A hauteur de Vivier-sur-mer, les ombres des nuages jouent avec les couleurs de la mer
Dinard, le barrage de la Rance et St-Malo…
… et les mêmes d’un peu plus loin.
Verticale du terrain de Dinard (LFRD)
“St Briac à gauche, Saint Lunaire au milieu un peu à droite, avec la pointe du Décollé qui s'avance sur la mer. La petite île, c'est l'île Agot, interdite à la promenade pour préserver les oiseaux” (merci à Arnaud G. pour les commentaires de la photo)
Sur la droite de l’avion, il fait très beau et sur la gauche… C’est un peu plus… comment dire… bâché. Voilà, c’est ça, bâché.
Affichage graphique des NOTAM : ici la ZRT de l’AFIS de Lannion
On va laisser les derniers nuages et descendre derrière pour rejoindre la (très) longue finale 29
L’arrivée à Lannion est sans histoire. Je m’affiche l’ILS de la 29 et m’axe sur une immense finale. Lorsque je contacte l’AFIS à l’entrée de sa CTR, un DR400 est en fin de vent arrière, mais je suis loin et ça passera laaaarge.
Longue finale 29 vue depuis Skydemon avec l’incrustation de la VAC arrivée VFR
Courte finale piste 29 à Lannion
Sortie par Novembre. A gauche l’essence où un DR400 avitaille déjà et à droite le parking visiteur
Posé à Lannion et après avoir fait le plein, nous parkons le Cessna dans un coin de la plateforme
Découverte de la vue de la chambre du Grand Hotel :
Le week-end sera parfait au bémol d’un bureau Hertz qui était fermé quand on est arrivé… Zut à quelques minutes près, c’était bon. Par contre, ne comptez pas trouver un taxi (on en a appelé la petite dizaine règlementaire) un samedi midi d’août. Ils sont tous à la gare. Il doit y avoir des trains. C’est vrai que les avions ne se battent pas à Lannion. Pour le reste et comme ce blog est “aéro” et pas “voyage”, je ne vous présente qu’une seule photo panoramique sur le (très) touristique Sentier des Douaniers (en amont des parkings) que je vous recommande :
Et si vous avez aimé le film Grand Budapest Hotel, vous apprécierez le Grand Hotel sur la plage de Trestaou, complètement désuet et donc adorable, si loin des standards sans personnalité :
Vol retour Lannion -> St-Cyr
Samedi soir, je scrute la météo du lendemain. Un paquet de pas-beau arrive en début de soirée de dimanche… Topmeteo.eu toujours un peu pessimiste, m’invite à ne pas trainer :
Prévision pour 15:00UTC (17h00 loc) : ça arrive
Je n’ai pas envie de me retrouver dans la purée de pois. Mais au TAF de 13h00 loc, le prévisionniste est plus optimiste. Ce qui me va très bien. Que des bonnes nouvelles !
TAF LFRO 091100Z 0912/1012 27008KT 9999 OVC046 BECMG 0918/0921 BKN010 PROB30 TEMPO 1000/1003 4000 -RADZ BKN004*
* Le plafond bas arrive à partir de 18:00Z (20h00 loc)
Nous arrivons pile-poil avant que le terminal n’accueille les passagers pour (l’unique) vol pour Orly. A quelques minutes près, nous aurions dû être scrutés comme des passagers commerciaux car nous aurions été mélangés avec les autres passagers le temps de passer dans le hall d’attente. Par chance, nous passons ric-rac avant le couvre-feu. Les joies des mélanges aviation générale et aviation commerciale.
Et nous partons sous une tempête de soleil, ce qui facilitera les photos :
Landrellec, à droite au décollage de Lannion
(Merci à Christophe T. pour les commentaires des photos)
L’AFIS testera ma connaissance du coin et ma préparation :
- NV, on est prêt au point d’arrêt Novembre, pas besoin de remonter
- Reçu NV, le vent 300 degrés 7 nœuds et vous commencez par la côte sur Trebeurden ou directement sur la côte par le nord ?
- Alors c’est une jolie colle, on est pas familier, on va poursuivre dans l’axe… a priori, 29 puis poursuivre vers le nord, je pense
(avec ça il est ben avancé le contrôleur)
- Reçu, c’était juste pour signaler du parapente sur la côte dans l’ouest
Cela me rappelle des situations à l’étranger où on demande de rappeler sur des points… locaux dont on a jamais entendu parler ;-) D’ailleurs, quelques secondes plus tard, le dialogue de sourd reprend :
- Reçu, vous me rappelez… et bien vers le nord, vers Port Blanc pour quitter ?
Alors que je roule pour m’aligner…
- Cela va faire une autre colle, on va chercher Port Blanc pour quitter… euh… en sortie de ZRT ?
- Oui, oui c’est le Papa Bravo
- Ah bhaaa voilà !
J’aurais pu percuter que Port Blanc=PB… Je l’avais même remarqué lors de la lecture de la VAC lors de la préparation. J’avais trouvé original le nommage des points de report. Ailleurs, on trouve plutôt des NE (pour Nord Est) que des Papa Bravo pour Port Blanc ou des PL pour Plouaret et des LO pour Locquirec ;-)
“Départ de Perros-Guirec, l'ile Tomé sous l'empennage, la baie de Perros au fond avec la pointe du Château, et la plage de Trestel sous le hauban”
(Merci à Christophe T. pour les commentaires de la photo)
“L'ile Illiec (ancienne propriété de Lindberg, il y a vécu deux ans), et à gauche l'le St Gildas, ancienne propriété d'Alexis Carré (prix Nobel de médecine)”
(merci à Christophe T. pour les commentaires de la photo)
L'ile St Gildas à Port Blanc (merci à Christophe T pour les commentaires)
Sur le retour, au loin, très loin le Mont St-Michel
Grandville et une visibilité énoooorme !
La configuration classique dans le Cessnouille sur les grande nav : l’iPad est fixé avec le RAM Mount X-Grip sur le volant passager.
Une barre de nuages nous passe en dessous alors que nous sommes au niveau 75. Il faudra de toutes les façons descendre plus loin car nous rencontrerons du vent de face, bien moins fort 5000 ft plus bas.
Dehors le paysage est un peu monotone avec une barre de nuages
J’aurais aussi le plaisir de me gourer de choix de niveau. A force d’en parler et d’en discuter à propos du Wind Status de Skydemon, je suis resté au FL065 allant vers l’est alors que j’aurais dû être en niveau impair. Un petit quart d’heure sans m’en rendre compte, un éclair de lucidité et hop, je monte au FL075 jusqu’à rencontrer du vent de face (merci à l’EFIS du G1000) puis descendre tout doucement. Volontairement j’indique la raison de ma descente (du vent de face) sur la fréquence de Rennes, ce qui donnera des indications à d’autres qui me suivront ;-)
Il y a du monde qui rentre de Grandville vers St-Cyr et même Anthony dans le JK (PA28 du SGAC) qui rentre de la Baule et me salue sur la fréquence. Il y avait une excellente ambiance sur Rennes info grâce à la bonne humeur - tout en étant professionnel - du contrôleur. Comprenant que les infos trafic des liners m’amusent, il n’hésitera pas à m’indiquer “pour le plaisir” la présence du RyanAir 500 ft plus haut (! de mémoire, ça me parait pas beaucoup) qui descend sur Dinard.“Ca occupe sur un vol comme ça” me dira-t-il. Merci à lui !
Chaque week-end aéro se termine forcément pas ces moments. Rassurez-vous je vais vite retrouver Béatrice pour laver l’avion !
Voilà une excellente façon de passer le cap des 700 heures. Comme je l’avais écrit pour les 600 en juin de l’année dernière : “Allez, on se retrouve pour la 800ème !”