19.9.04

Alignement - Décollage (épisode 26 - 2/3)

A peine aligné, le contrôleur nous autorise à décoller. Je regarde au loin. Le Cessna Alpha-Papa est encore en montée initiale dans l'axe. Disons 500 pieds pas plus. Ah, bon, on est autorisé avec le Cessna qui monte ? Bien. Je regarde la 26 dure, qui s'étale devant nous. Il y a une bosse au milieu qui masque l'autre moitié. J'ai l'impression de décoller sur une piste minuscule avec des arbres et des bâtiments en face (juste en face) et un Cessna, là au bout des doigts. Bon. Il a dit qu'on pouvait décoller.



- "Un coup d'oeil à la manche à air".
Silence. Elle est où la manche à air ?
Frédéric à l'arrière me signale qu'elle est "là", juste "là" et qu'il n'y a pas de vent (comme la clairance).

- "Puissance disponible"
...
- "Badin actif"
...
- "Pas d'alarme"
...
- "On continue"

Le robin accélère comme une fusée (nous sommes sur une piste en dur) et les 115 km/h de la rotation arrive très vite. C'est tant mieux parce que la piste semble toujours aussi petite. Un petit palier d'accélération dont nous n'avons pas besoin, mais cela me permet de sentir mieux le vent pour la montée et de tenir tout notre petit monde dans l'axe de la 26.

Le Regent a vraiment la pêche pour moi qui ait été élevé au DR-221 (déjà pas mal) ou au DR-400, 120 chevaux. Nous voilà déjà à l'altitude du tour de piste et il faut que j'enchaine rapidement sur ce circuit que je ne connais pas... pas du tout...

Je devrais m'en sortir avec la VAC et les indications de Didier M. Il m'a dit : "Tu verras en vent traversier, il y une zone industrielle avec un bâtiment au toit jaune. C'est là que tu vires en vent arrière".

Au toit quoi ? Je ne l'ai jamais vu. Au sol, c'est toujours simple. Mais je l'ai dit et redis. En vol, je sais à peine faire une addition tellement tout s'enchaîne très vite. Et il y a une loi que j'ai appris durant mon instruction et qui me sauve à chaque vol : Il faut être devant l'avion. Loin devant. Ne pas courrir derrière lui (arrêtez de rigoler, Grrr... pour une fois que je suis sérieux). Il faut être déjà prêt à ce qui va se passer dans 5 ou 10 minutes. Ne pas gérer l'instant. Gérer "dans 10 minutes".

Par chance, je suit le traffic précédent (le Cessna Alpha-Papa qui avait décollé - vraiment - juste devant nous) jusqu'au moment où j'ai failli m'emplafonner un EC-120 (je confirme) qui déboulait sur le vent arrière.

- "Echo-Delta, information traffic un Robin DR-400 en fin de traversier"
- "On va accélérer pour passer devant... Echo-Delta"
...
- "X-Ray-Golf, information traffic... un hélicoptère se présente en début de vent arrière."
- "On a pris l'information traffic... on a pas le visuel... X-Ray-Golf".

On ne voit pas grand chose, on a le soleil un chouya dans les yeux. Nous sommes très loin de l'étiquette clignotante de FS9 avec le type, la compagnie, l'altitude (et patin coufin). Là, haut, on ne voit rien. Des points, des reflets à la limite. SI on lit l'immat de l'avion, c'est plutôt "pas bon signe".

Et soudain le Colibri surgit là, juste là... au bout du capot. Je continu un peu ma montée (ne pas trop emplafonner la TMA.. pas trop), ça va passer juste et je me remémore tous ces messages sur les perturbations de sillage. Mon manque d'expérience me fait découvrir toutes ces situations habituelles pour les connaisseurs. C'est simple, ces moments d'apprentissage (malgré la brevet en poche) sont toujours (et toujours) une source de bonheur... Je suis content de croiser un Colibri, en vent arrière à Lognes... si... si... Juste ça. Il raccourcira son vent arrîère pour se poser sur son H. Je peux continuer mon chemin. Merci monsieur.

Fin de vent arrière de la 26 à Lognes. En direction d'Eurodisney.


Pour varier les plaisirs et ne pas faire juste une verticale pour filer plein sud vers Melun, nous avons décidé de passer voir le parc d'Eurodisney à quelques minutes (à peine) de Lognes. Grâce aux yeux de Lynx de mon copilote et mon passager, je prend un cap au pif vers ce qui ressemble à un tas de batiment. Volontairement, cela mettra un peu de piment, si peu, dans cette nav. Partons en VFR vers ce "Parc de Loisirs" comme l'indique la carte VFR 1:250 000 et l'exercice consistera à se recaler par la suite sur le trait prévu par la navigation.

Le petit tour, dans le sens des aiguilles, du parkatème.


Les enfants sont contents ? Ils ont vu le Palais (Château ?) de la Belle au Bois Dormant ? Allez, maintenant on rentre !

Le sol du Fox-X-Ray-Golf, beuuujuuuur ! (épisode 26 - 1/3)

- "Le sol du Fox-X-Ray-Golf, beuuujouuuuur !"

Toujours un peu euphorique, à cause d'une sorte de "haie d'honneur" qui se tient au bout de l'aile gauche, je me lance rapidement sur la fréquence sol de Lognes. Didier M. a dit qu'il ne fallait pas traîner, Lognes devenant rapidement aussi bondé que l'A12 au bout de ma piste 30, un dimanche soir à Saint-Cyr.



Mais j'ai une excuse pour ce climat d'euphorie qui plane alors que je suis en place gauche du DR-400. En ce dimanche après-midi, j'ai retrouvé mes amis virtuels/réels, toute l'équipe d'HACL (les HAs pour les intimes, ceux Horizon Artificiel Centre Loire), ceux avec lesquels j'ai passé pratiquement toutes mes jeudis soirs depuis plus d'un an. Ceux avec lesquels, sur IVAO, j'ai appris la phraséo, les tours de pistes et tout plein d'autres choses, mélange d'assurance, de confiance et d'humilité. Alors, inévitablement, il se crée quelques liens, même virtuels. Sur un coup de tête, j'ai décidé de me rendre à cette réunion à Lognes... en Robin DR-400. Coup de fil la veille à l'aéroclub : "Un avion dispo ? Oui ? Le X-Ray-Golf ? un 180 chevaux ? Au moins, j'irais vite". Voilà, le temps de préparer une petit navigation par le sud et hop, je me fais un dimanche aéronautique. Saint-Cyr - Lognes, aller-retour.

La prévol s'est fait au pas de course, mais dans les règles de l'art tout de même. Le sérieux durant la check-list avant mise en route est plus difficilement tenable, Jean M. ayant décidé de mettre un peu de religieux dans cette procédure. Je clic, je tapotte, je regarde le machin, ce truc... et hop en m'y reprenant à deux ou trois fois, j'arrive enfin au moment où il faut actionner le démarreur.

Sous l'oeil attentif de Rémi, difficile de rester concentré avec ce public ! Un peu de calme !

A ce moment, une idée me traverse l'esprit : J'espère n'avoir rien oublié. Car le bruit d'un moteur de DR-400 qui refuse de démarrer parce "qu'il manque un truc" ressemble furieusement à une 2CV auquel on a oublié les bougies. R-i-d-i-c-u-l-e. Il m'est déjà arrivé de ne pas mettre le contact (batterie restée sur OFF), puis d'actionner le démarreur... Ca ratatatouuunne.... ratatatatouune... ratatatatouune... mais ça ne démarre pas. Vraiment pas. R-i-d-i-c-u-l-e.

Là, à ce moment précis, j'ai environ une vintaine d'yeux dirigée vers mon DR-400. Faut pas se râter. Forcément, une rangée de HA, tout propret, alignés gentiment, un dimanche après-midi, ce n'est pas courant. Il ne fait pas trop chaud, mais la perle de sueur, celle là même qui était venu m'embêter lors de mon premier décollage IVAOnesque virtuel sur la 07 de Fare, avec Master Burgat au contrôle... cette perle de sueur sur mon front restera coincée par ma casquette et mon casque solidement vissés sur ma tête. Non, mais. Je vais le démarrer et du premier coup, monsieur. Je croise tous (orteil, doigts, items numéro 6 de la check-list "avant démarrage"), et actionne le bouton rouge du démarreur. Ratatattouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuum.... 1100 tours/min. Ouf. Ca, c'est fait. Pompe sur OFF, Alternateur sur ON, Master Avionics sur ON. Tout est dans le vert. "Houston, no problem".

Le moteur tourne, ouf... je continue la Check-List.


- "pshiiit... 1, 2, 3"
- "1, 2, 3" me répond Rémi.

L'intercom marche, on a de la ventilation (le moteur tourne), j'ai mon crayon : décroisons les doigts et les orteils. Ca roule.

- "Le sol du Fox-X-Ray-Golf, beuuujouuuuur !"
La sol me réponds.
- "X-Ray-Golf, bonjour".
C'est plus sec, plus professionnel. Pas débutant, quouuuaaaa.

- "Le sol du DR-400, Fox-Golf-Golf-X-Ray-Golf, au parking de l'Agileuuuu.... [un blanc].... on vous rappelle, on a pas pris l'ATIS".
- "Reçu"

Forcément, faire le kakou, ça va 3 minutes, mais avec le micro, je perd un peu les pédales et avant de contacter le sol j'ai complètement oublié de prendre l'ATIS. Et toc. J'en connais sur IVAO auxquels j'aurais dorénavant du mal à leur rappeler qu'avant de prendre contact avec un contrôleur, on prend l'ATIS, monsieur. Si, si. Il va falloir que je me prépare à quelques claques.

A ma droite, le Rémi est plié de rire (cohésion de l'équipage ?). Il me l'avouera plus tard, il m'a laissé me lancer comme un grand dans la fosse au lion, en se demandant quelle "information" j'allais bien donner au contrôleur. Au hasard, une lettre comme sur IVAO ? Heureusement, derrière Frédéric n'a pas de casque, donc n'a pas pu entendre ma bourde.

Ouf. Mine de rien et même si je n'ai pas bu, je ne peux m'empêcher de rigoler, d'entre ouvrir la verrière et de tenter de crier que... comme un idiot "J'ai pas pris l'ATIS". J'en imagine deux ou trois tenter de me répondre : "Clic droit dans la fenêtre de Squawkbox...." Avec le bruit du moteur, je ne suis pas sûr qu'ils m'aient entendu. M'enfin. Moi je me marre bien de ma bétise.

L'ATIS pris, recontact avec le sol et nous avons la clairance de roulage pour le point d'arrêt 26, derrière un Cessna Alpha-Papa qui sort de l'Agile.

Alors que je pousse un peu les gaz et contrôle l'avion au pied, je salue d'une main les HA avec lesquels j'ai encore passé un bon moment entre discusions, vannes, engueulades et autres exposés du Master Yoda, oh pardon... du Maître Burgat.

Des après-midi comme ça. Entre amis. On en redemande.

Nous posons à côté de X-Ray-Golf pendant que les HA ont investi le cockpit !
A gauche : Votre serviteur. A droite : Maître Burgat, mon instructeur virtuel.

1.8.04

Répartition des heures pendant l'instruction

On me demande souvent combien ça coûte de passer son PPL(A). Je renvoi maintenant sur la page FAQ de mon aéroclub. Et sur cette page qui montre comme de début avril à début juillet peut se répartir les heures. Juste une indication. J'ai pris des vacances, j'ai dû m'arrêter quelques semaines... etc... Même pas une vérité vraie.


17.7.04

Promenade d'un bébé pilote

Je pense que la première chose que fait un nouveau breveté PPL est d'amener sa famille ou ses copains en vols.

Je n'ai pas échappé à la tradition. Ce jour là, le programme prévoyait un petit vol vers Chartres. Ce jour là, il y eut jusqu'à 20 kts de vent de travers au décollage de Chartres et au retour sur Saint-Cyr.

De gauche à droite : Rémi, votre serviteur, Christophe

Globalement, pour un nouveau breveté, j'ai été satisfait de ma gestion des atterrissages. Pour une fois...

11.7.04

Hommage pour mon PPL

Il fallait marquer le coup. Ce n'est pas tous les jours qu'on obtient son PPL.
J'ai assemblé quelques photos et une vidéo afin de laisser une trace. Le tout avec un peu de musique...

Cliquez ici pour télécharger cette vidéo, de 114 Mo, un peu plus de 6 minutes et au format WMV (Windows Media Video) ou bien regardez là en streaming juste ici.

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