A l'occasion, d'un court vol vers Cosne-sur-Loire, je me suis mis en situation pour utiliser exclusivement SkyDemon alors que j’utilisais Air Nav Pro depuis plusieurs années. Voici un tout premier retour d'expérience durant ce tout petit vol.
Mes warning rouges ;-)
Lorsqu'on ne les a plus sous les yeux et qu'on a été élevé avec, ces encarts "VFR : 1500 max" "VFR : 2000 max" que l’on trouve sur la SIA 1/250 000 sont finalement très (très) pratiques en région parisienne.
Carte SIA 1/250 000 (avant le 13.11)
La même zone avec la représentation vectorielle de SkyDemon
Même en mode d’affichage "couleur SIA" la lecture des limites de TMA dans le bandeau rouge n'est pas évidente. Même en agrandissant la police (qui est alors agrandie partout).
Ne plus les avoir, là, très visibles oblige à cliquer sur la zone et lire dans la liste déroulante le plancher de la TMA où on se trouve ou bien zoomer pour lire ce qu’il y a écrit dans le bandeau. Loin d’être impossible bien sûr.
Le problème n'est pas d'avoir ces encarts rouges partout. Mais je considère qu'en région parisienne, la 1/250 000 et ces rappels d'altitude maximum sont très utiles. On est pas en croisière-tout-droit avec 50 nm devant soi pour voir arriver une Classe A. Selon, sa route on peut facilement passer d'un plafond de 1500 à 2000 ft puis revenir rapidement à 1500 ft.
Ce n’est donc pas une découverte mais dans des zones tordues et biscornues comme celles de la région parisienne, et même si on a préparé sa nav., avoir une 1/250 000 n’est pas inutile.
Zut, j’ai pas chargé la route
Je m’installe dans l’avion, déroule toutes les checklists puis ouvre l’iPad et là je me rappelle que la route du jour est dans le Cloud de SkyDemon. Cette fonctionnalité de pouvoir stocker une route dans le Cloud est très pratique pour passer d’un terminal (Android, PC, iOS) à un autre. On ouvre sa route avec la version PC de SkyDemon, on l’a modifie puis plus tard même chose avec son Android et enfin avec un iPad. Mais quand on est dans l’avion, sauf à avoir une tablette connectée, on a pas accès au Internet. Ce n’est pas mon cas, j’ai un iPad Wifi. Je m’en souviendrais donc plus tard : penser à stocker localement (dans la tablette) la route préparée. Parce que le mode édition de SkyDemon est un peu dessous de celui d’Air Nav Pro sur lequel il y a déjà des choses à redire ;-)
Remarque : bien sûr, je m’en suis sortie en simplement allumant un SmartPhone, partager sa connexion et récupérer la route en quelques secondes. Bon, ce n’est pas comme si je n’étais pas allé à Cosne, non plus ;-)
C’est quoi la fréquence de ce terrain qu’on la veille ?
J’ai trouvé que la façon de consulter rapidement la fréquence d’un terrain survolé était moins rapide qu’avec Air Nav Pro. Il faut pointer le terrain (ça, on ne peut faire plus simple), puis le menu s’affiche :
… puis de nouveau point “(I) Informations” pour avoir les infos du terrain :
… et pas forcément de la plus agréable : les fréquences sont tout en bas dans les coins de l’écran.
Avec Air Nav Pro, on clique une fois sur le terrain et une pop-up apparait
C’est un détail, mais c’est un retour d’expérience sur ce vol.
SIV / FIS
Ce n’est vraiment qu’un détail, mais je cherche encore les limites de SIV. Et comme les SIV ne sont pas du Flight Following quand on quitte un SIV… bien souvent c’est à nous de nous débrouiller pour trouver la fréquence du secteur suivant. SkyDemon a une fonction sympa (bouton Radio) qui indique le FIS (plus ou moins SIV) actuel et le prochain. Mais tout cela est dans un menu (après avoir appuyé sur “radio”) :
Quand on a un fond de carte IGN ou SIA ou une Cartabossy, on fouille pour trouver la cartouche ou la zone sans manipuler l’outil sauf à bouger la carte pour trouver la limite et la fréquence. Sur SkyDemon, il faut cliquer dans le menu sur le bouton Radio. Je cherche à afficher ces limites de SIV… partout (vers Pithiviers, la limite de SIV doit marcher sur la TMA et SkyDemon ne l’affiche plus).
Briefing arrivée
Je ne reviendrais pas sur des fonctionnalités que j’avais déjà évoqué dans cet article il y a quelques jours.
J’apprécie toujours autant l’axe d’approche sur le QFU que l’on peut choisir et les cartes rapidement accessibles dans l’onglet “Cartes” comme une sorte de tripkit. Quant aux alertes (“Appeler Avord approach sur 119.80” (Avord TMA in 4.6 nm)), je n’ai pas eu à les tester, mais j’imagine très bien en avoir besoin lorsqu’elle surviendrons ;-) La représentation des zones D, réserves naturelles et autres R avec la possibilité simplement en pointant est sympa mais pas une différence avec Air Nav Pro sauf si comme moi vous ne les affichiez pas pour ne pas surcharger inutilement le fond de carte sur ANP.
Il me faudra aussi, sur un plus long vol, utiliser le log de nav de SkyDemon enrichie dans sa dernière version. Mais il faudra que j’aille plus loin que Cosne ;-)
Pendant ce temps là, Air Nav Pro suit son petit bonhomme de chemin... Enfin la version iOS parce que les nouvelles concernant la version Android sont toujours les mêmes : "Still working on it". Ca fait 2 ans ? "Now fixing issues with newest Android 5.0 OS." parce que Xample considère que les versions précédentes d'Android sont supportées ?!?
- Deux nouveaux instruments: une alarme & un chronomètre
- Une amélioration des waypoints utilisateur
- Amélioration des plans de vol ATC
- Amélioration de la précision du tracé de votre vol
- Mise à jour de la base de donnée des stations météo
- Amélioration des NOTAM: recevez désormais vos NOTAM en seulement quelques secondes
- Amélioration de la stabilité lors de l'utilisation de la base de données des obstacles
- Amélioration de la stabilité et de la communication entre Air Navigation Pro et le capteur iLevil (pour les utilisateurs équipés d'iLevil).
En conclusion
La conclusion, que l'on pourrait apporter à la suite de ce très court vol, est qu'il ne s'agit pas d'opposer telle ou telle application (Skydemon vs Air Nav Pro). Ce bref retour d’expérience est aussi marqué par le fait que j’utilise Air Nav Pro depuis plusieurs années. J’y ai donc mes habitudes.
Ce court test rappel surtout que l'usage d'une SIA 1/250 000 Région parisienne où quelques astuces comme les placards rouge des plafonds VFR et plancher de TMA sont très pratiques pour distinguer en un clin d'œil où il ne faut pas aller ou bien la représentation des fréquences et limites de SIV. Peut-être est-ce dû au fait que j'ai été élevé (aéronautiquement parlant) avec ce réflexe et que ma sécurité, même 10 ans plus tard, en dépend encore. C'est aussi, comme à chaque nouvel outil, une question d'habitude. Rien de nouveau donc au final : un pilote étranger ou habitué à passer des frontières appréciera l'uniformité de la représentation des cartes. Un parisien ne retrouvera pas, comme je l'ai vécu ce dimanche, ces réflexes sécurisants ce qui ne l'empêchera pas d'apprécier SkyDemon pour aller bien plus loin que la TMA de Paris !
En clair, pour un vol local dans votre jardin avec votre carte… Air Nav Pro reste très pratique. Pour aller plus loin, c’est une autre histoire.