... un "Tour de Paris". Départ Toussus vers 18h00 et retour vers 20H00. Le tout en VFR de nuit.
Patrick P. et moi devant le JL sur le parking de Toussus
Nous sommes frigorifiés, mais heureux
Annulé à plusieurs reprises, après plusieurs tentatives, le vol est enfin décidé à la dernière minute. Plusieurs concours de circonstance font que c'est au moment où on s'y attend le moins que les choses tant souhaitées peuvent se mettre en place.
Le vol avec la CTR Paris 2 (SFC - 1500 ft AMSL)
vu avec Google Earth
Tout d'abord, il y a l'auto-information qui "réserve" le terrain de Toussus aux appareils basés et qui démarre à 21h00 locale. La nuit aéro tombe à 17h30 locale. Cela laisse suffisamment de temps, ce samedi pour faire les 1h50 de vol nécessaire à cette grande boucle.
Deuxième élément, le DR400 est stationné à Toussus. Pas de convoyage, ni de retour à St-Cyr le lendemain matin, dans un état second.
Et enfin, la météo avec les TAF de CDG et ORY qui sont optimistes en lâchant des CAVOK pour notre petite période de vol.
Je suis occupé l'après-midi. En panique, j'envoie un plan de vol par Olivia et consulte les NOTAM. Les cartes des déroutements sont depuis plusieurs semaines dans le sac. Je recharge le PDA et l'antenne GPS, puis file vers Toussus.
Le tour vu en traçant des lignes droites et en planquant la vraie trace GPS Il faut absolument que j'apprenne à voler droit
Patrick P. a fait faire le plein au DR400 lorsque Guillaume me laisse l'avion. Nous passons à la borne Olivia de Toussus, pour prendre une dernière météo. Puis après la prévol à la lampe de poche, nous embarquons rapidement car il commence à faire frisquet. A l'étroit dans le cockpit, nous organisons le vol. Les cartes de déroutement sont là, les fusibles ici, l'antenne GPS sera calée là, on verra une fois démarré comment régler la luminosité du GPS embarqué avec son grand écran.
Petit briefing pour nous synchroniser sur la NAV qui nous fait passer, au sud au large de la CTR, puis au nord longer De Gaulle vers Pontoise. Tout est prêt. Il est temps de démarrer.
Le plan de vol est déposé pour 18H00 loc, il est 17H59 lorsque j'appuie sur le démarreur. L'information en est à "Oscar". Les privilèges des VFRn avec des lettres d'ATIS loin dans l'alphabet.
En roulant vers le point d'arrêt 07R, je tente de régler les lumières à bord. Les potentiomètres sont capricieux et l'éclairage parasite du terrain de Toussus ne facilite pas les choses. Ca m'énerve un peu, car je me vois mal dans la montée initiale régler tout cela. On refera un réglage au point d'arrêt, où il doit faire plus sombre.
Comme d'habitude, lorsque l'avion s'aligne (personne en finale, personne à contre QFU), j'ai des frissons avec la piste et son balisage qui se déroule devant mes yeux.
100 km/h rotation, très peu de pied bizarrement, le Juliet-Lima semble ne pas en avoir besoin. Il grimpe tranquillement alors que la piste disparait sous le capot. Un coup d'oeil au conservateur pour voir mon axe et je tente de regarder par dessus le capot pour chercher la piste. Rien. Je me retourne. La piste est invisible, je suis sur l'axe. Les vents de 5 kts dans le dos, un QFU bizarre certainement dû à Orly. En partant vent arrière, le contrôleur s'organisait pour changer le QFU. On rentrera donc en 25.
On file maintenant sur l'axe TSU - RBT, 1600 ft, trajectoire publiée.
Patrick P. tente, tant bien que mal de lire sa carte avec le seul éclairage de la cabine. Il lui manque une lampe frontal-rouge ! Pas facile de déchiffrer la 1/250 000 de la région parisienne, surtout lorsqu'elle est mal pliée. En outre, à force de la secouer dans tous les sens, elle finira en lambeau. C'est la mort annoncée de sa 2007 - 1ère édition. Heureusement que la 2ème édition est disponible.
La lune est pleine et tellement lumineuse qu'on se demande s'il fait nuit. Ah oui, il fait nuit lorsqu'on se rend compte qu'il n'y a pas grand monde en l'air. Les premières branches sont tranquiiiillllles. On trouve Etampes facilement grâce aux antennes à l'est bien visible, puis direct Melun. Sur Seine-Info, un Airliner semble faire des exercices IFR sur Auxerre.
- Seine pour le Juliet-Lima ?
- Juliet-Lima, allez-y
- On a un trafic 500 ft plus bas, devant nous, droite gauche
- Affirm, il est 1300 ft plus bas en tour de piste à Fontenay
- Ah 1300 ft, merci on est là pour apprendre et on voit maintenant ce que représente 1300 ft plus bas, merci !
Il me semblait vraiment plus proche. Et c'est très bien d'avoir demandé pour se voir corriger son appréciation (totalement fausse).
En remontant vers le nord, direction Coulommiers, Seine nous abandonne sur 7000.
Puis, en virant vers l'ouest aux alentours de Nanteuil, on laisse LFPG à gauche. Visiblement, c'est en régime d'ouest. Je vois passer des gros trucs clignotants de partout pas si haut que ça... il fait nuit tout compte fait. C'est le moment, de faire gaffe à son altitude. Nous sommes en plein dans l'axe de la finale. 1500 ft. Pas un pied de plus.
La même chose vue depuis le logicel Navigation de Foufou Tout se passe comme prévu jusqu'à cette branche au nord, de Nanteuil vers Pontoise. Outre le fait qu'on a cherché désespérément un SIV disponible, c'est mon compas qui a fait des siennes. J'ai des informations contradictoires entre le VOR, le conservateur et le compas. Je suis à gauche du trait mais cela fait longtemps que j'essaie avec un cap inférieur pour remettre le trait au centre et rien ne bouge.
Seine Info avec lequel nous avons continué de dialoguer puisqu'après avoir fait le tour des SIV disponibles il n'y avait que lui, nous indique que d'après ses informations, il faudrait prendre un cap à droite pour éviter les espaces de Paris. Merci pour la veille, monsieur ! Voilà un SIV bien utile. Je lui confirme qu'on avait aussi détecté quelque chose qui n'était pas une situation d'avenir et nous tentons de nous recaler.
Nous passons travers au nord De Gaulle, mais il ne semble pas y avoir beaucoup de trafic. Je n'ai pas le temps d'écouter De Gaulle pour le plaisir. Le COM2 est resté branché sur Le Bourget et 121.5 en stand-by.
Pas de vent aux dernières nouvelles. Et d'un coup, tout le monde semble se remettre d'accord. Le VOR rentre magiquement et je suis sur le trait. Même surprise en redescendant vers EPR. Aucune idée de ce qu'il s'est passé. Mais un très bon exercice.
La verticale du terrain de Coulommiers. On pourrait facilement penser que le pilote était bourré.
Les GPS intégré du Juliet-Lima est manipulé par mon copilote. Le grand écran LCD est un bonheur à consulter, la luminosité au minimum ou presque. Quelques secondes de décalage entre la réalité et sa représentation mais rien de grave. Il suffit de le savoir. On valide toutes nos estimations et nos positions. On passe de Goto en Goto, n'ayant pas eut le temps de rentrer une route entière. Quelques coups d'oeil au PDA pour se confirmer sa position.
Nous transitons sur Pontoise à 1500 ft. Et je reconnais la grande allée éclairée que j'avais prise pour la piste lors d'un vol d'instruction. Puis Magny pour la sortie du secteur en croisant un trafic (et hop, on allume les phares). Je recalle ma nav en me faisant pousser par le VOR de Pontoise et trouve Magny au bout de la route et sur le bon cap.
On monte enfin pour piquer cap au sud vers Epernon et retrouver l'habituel trajectoire publié de reintrégration sur Toussus : EPR - RBT - TSU.
Étonnamment sans aucune difficulté, nous trouvons Toussus grâce au balisage du taxiway 07L bleu très visible. Sans hésiter, nous retrouvons le vent arrière 25 main gauche, puis tranquillement nous nous posons doucement sur la 25 gauche. Un cessna fait des tours de piste. Il est 20h00. 2h00 de vol au compteur et de grands sourires.
Départ en 07, retour en 25