Fin 2002, j'ai découvert le vol en réseau presque par hasard. Un message sur le forum de FaitMain proposait des "sessions spéciales débutants". Il fallait aller sur un site pour télécharger tous les petites bouts de programmes, puis prendre rendez-vous avec un instructeur par mail. J'avais quelques jours de congé devant moi. Je me suis dit qu'au pire cela me prendrait quelques heures et puis basta. Presque 1 an après, j'ai plus de 350 heures de vols en réseau. Je me suis aussi mis au contrôle. Mais surtout, 3 mois après IVAO, je me suis inscrit dans un aéroclub, un vrai. Les quelques récits qui suivent , initialement postés sur le forum réseau de FranceSim racontent quelques vols parfois sans surprises, mais techniques, parfois agités, parfois râtés et parfois très... très dépaysant. Il s'agit ici de faire partager l'expérience d'un passionné de vol simulés qui a fait le pas.
Dimanche 25 mai 2003
C'est la fête des Mères, pardon à la mienne, mais j'ai réservé un créneau en plein milieu de la journée. L'aviation est une passion qui commence à envahir mon emploi du temps.
Le plafond est bas. La première chose que j'ai faite en me levant est de récupérer la météo.
Quelques averses et un plafond qui monte vers 2000 pieds sont annoncés dans le TAF.
De toutes les façons, j'ai décidé de me rendre au terrain. J'ai rendez-vous avec Patrick (qui vole aussi sur IVAO DSM-APM), un collègue de bureau, qui souhaite faire le tour des aéroclubs de St Cyr, car il souhaite se lancer dans le PPL, lui aussi. Avec tout le boucan que je fait autour de ma passion, cela devait bien arriver.
En fait, j'ai mal dormi car lors de mon dernier vol, mon instructeur a terminé la séance par un : "Bon, ba, la prochaine fois on sera prêt pour le lâché". J'ai ravalé ma salive. Un mélange d'immense joie et d'horrible peur m'a envahi. Mon carnet de vol indique 5h et 5 minutes. "Il restera la procédure de panne au décollage, faire qq PTE et panne en campagne pour s'entraîner et tu seras prêt pour le lâché" poursuit-il. Je me révolte et lui demande de ne pas plaisanter. Nous venons de terminer quelques pannes en campagne et de faire une PTE sur St Cyr. J'ai trouvé ça génial. Peut-être la mania commençait (déjà) à me lasser ? Toujours est-il que je ne me sens pas prêt à me retrouver tout seul dans un avion. Je l'aime bien, moi, mon instructeur. Il facilite le centrage :-=
11h00, St Cyr. Le plafond est monté. Il y a même quelques éclaircis. F-BOZP, un des Robin DR-221 dédié à l'école, m'attend au parking. Je suis en avance. J'en profite pour faire le tour du propriétaire à Patrick. Il a 35 h de vol au compteur, mais n'a pas revolé depuis 10 ans. Parfois on ne fait pas toujours ce que l'on souhaite. Club House, calendrier des voyages, tarifs, planning...
Xavier, mon instructeur arrive de son heure d'instruction précédente (VSV - Vol Sans Visibilité). Nous discutons un peu, et il me propose de faire une session tour de piste. Gentiment, il invite Patrick à faire le sac de sable. Je suis ravi. Patrick prendra des photos et j'adore faire partager ma passion (qui est la sienne aussi). Merci à mon instructeur.
Allez, on est parti pour un tour de piste à St-Cyr (LFPZ) en banlieue parisienne, avec les pistes 30 ouvertes.
Je suis maintenant habitué au bruit et aux vibrations. Aujourd'hui la tour n'est pas active. Tout se fait en auto-info.
- "St Cyr Tour de Fox-Zulu-Papa"
...(zut j'ai pas dit bonjour)
- "St Cyr Tour de Fox-Bravo-Oscar-Zulu-Papa, un DR-221 au parking des Alcyons avec l'information Bravo reçu pour des tours de pistes, nous roulons pour la 30 gauche.... bonjour monsieur !"
Le roulage, comme à mon habitude, se fait en zigzag. J'apprend sur train classique en connaissance de cause. Je me dit que ça sera plus simple plus tard. Pour l'instant, cela fait rire Patrick à l'arrière. Il n'a encore rien vu. La vitesse aidant, mes remises de gaz ressembleront tout à l'heure plus à un slalom spécial à Val d'Isère qu'à un avion reprenant de la vitesse.
Au point d'arrêt, les tests moteurs et la checklist avant décollage se déroulent normalement. Plus le temps passe et plus je comprend ce que je fait, mais j'éprouve encore le besoin de la checklist papier. Xavier a promis de me montrer pour la prochaine fois la méthode "scanning". Pour l'instant je suis rassuré car au moins je n'oubli rien : le cran de volet (sortie symétrique), la pompe sur marche, la symétrie des ailerons, la température d'huile dans le vert, pas d'alarme...
- "On s'aligne et on décolle 30 gauche, Fox-Zulu-Papa."
Alignement. Plein gaz... Puissance disponible... Badin actif... Pas d'alerte. Je slalom. Bon dieu qu'il est sensible au pied ! 50 km/h. Mise en ligne de vol. C'est vrai que Patrick à l'arrière alourdi un peu l'avion. 100 km/h début de rotation.
Montée initiale, 115 km/h
Passage de l'autoroute A12, inclinaison de cap par la droite
pour éviter le survol de l'agglomération de Fontenay
Durant la montée initiale, la vue de la gauche
Passant 700 pieds, je rentre le cran de volet et je met la pompe sur OFF.
Je repère ensuite le derrick qui me sert de repère pour mon vent traversier.
On le devine sur l'image.
Dès le début du vent arrière, je réduit le régime à 2000 tours
pour atteindre ma vitesse de 140 km/h d'attente/approche.
Dans l'arc blanc, je sors un cran de volet et met la pompe en marche et m'annonce à la radio.
- "Vent arrière pour un touché sur le 30 droite, Fox-Zulu-Papa."
Je passe en étape de base en visant le milieu de l'étang du château de Versailles.
Quel plaisir de voler ici !
Les bassins du château de Versailles qui servent de repère pour la base en 30.
Une autre vue du château de Versailles. Privilège des passagers : Le pilote ne voit jamais cela.
On est presque sur le dernier virage.
Dernier virage, pour être sur le plan j'ai commencé ma descente,
je dois être entre 800 et 700 pieds sur la finale.
- "En finale 30 droite, Fox-Zulu-Papa"
Deux doigts sur le plan ?
Je suis sûr de la faire, je sors le deuxième cran de volet.
L'axe - Le plan - La vitesse (Xavier répère cela sans cesse)
Viser le "v" du centre
On vous a dit : "Viser le v du centre" !
L'arrondi. Le plus dur. Ca vient doucement. Faut juste le sentir.
Après j'ai joué un peu au kangourou (merci le train classique). Patrick (l'opérateur photo n'a pu prendre de photo au sol, tellement je suis incapable de garder l'avion en ligne droite.
Pendant 55 minutes,
on aura fait 4 ou 5 atterissages
et une remise de gaz.
J'aurais testé le moment de faire des arrondis et mes capacités à gérer les rebonds... Pas de lâcher pour cette fois-çi. Ce n'est que partie remise. Ce sera peut-être pour la prochaine fois ?
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