Vegas, c’était bien pour se faire “MacCarran” et nous décidons de repartir dès le lendemain. C’est déjà notre dernier jour. Il nous faut nous rapprocher de la côte et de Palomar, KCRQ.
Nous avons la journée. Nous avons un avion et de l’essence. La route prévue n’est pas compliquée. Nous retournons vers la côte. Selon, les vents contraires rencontrés, nous prévoyons de faire du refueling à Victorville (KVCV). Notre stratégie est de valider notre conso. et notre temps de vol en route. Puis, nous adapterons notre stratégie pour voir si nous pouvons faire un direct vers Santa Monica. Là, où il fait plus frais. Parce qu'à 09h00 du matin à Vegas, il fait déjà 43°.
Nous avions plus ou moins imaginés d'aller dans le désert, vers des terrains que je ne connaissais comme Twentynine Palms. Mais à masse max, le vent, la chaleur qui règne en ce moment en Californie, avec cet avion que l'on ne connais pas totalement par coeur, nous préfèrons la sécurité et filer là où l'air est plus respirable pour nous... et pour le moteur aussi.
Salut Louis D. et merci pour le clin d’oeil. Volez prudemment !
En repartant et alors que nous étions au FBO Atlantic à McCarran, nous croisons par hasard un groupe de français qui me reconnait... Quel heureux hasard !
"On s'est inspiré des vidéos et des récits sur le blog !"
Quel succès ;-) C’est très sympathique de se dire que ce blog inspire des pilotes. Merci !
Leur 4956D de PlusOne (mais Gillespie) est garé juste à côté de nous. Ils partent se promener dans le Grand Canyon. Je les salue alors qu'ils partent avant nous.
Comme c’est moi qui suis désigné commandant de bord sur cet branche, je pars au parking pour faire le plein et faire la prévol pendant qu’Antoine et Georges règle la facture à Atlantic.
L’essencier d’Atlantic McCarran est impressionnant. Il prend d’énorme précaution pour ne pas abimer l’avion. Autour du trou du réservoir d’aile, il dispoe une sorte de tapis de protection pour éviter les débordements et abimer la peinture.
Toujours à masse max avec nos bagages et nos tonnes de caméras, nous faisons attention à ce que nous mettons comme essence dans les réservoirs. Atlantic facuture la 100LL à $7.99 le gallon, mais prendre de l'essence chez Atlantic permet d'éviter de payer des frais de stationnement. Finalement, pour une nuit, nous en aurons eu pour $50... pour se poser à McCarran KLAS et avoir une shuttle gratuite pour nous amener/ramener à l'hôtel. Pas mal.
Tiens, c'est donc moi le commandant de bord sur cette branche. On allume les caméras au parking. Rec&Forget, on aura bien d'autres choses à gérer une fois qu'on aura roulé ;-) J’appelle Clearance Delivery qui ne me reçoit pas, alors que je suis planqué au bout derrière les hangars d’Atlantic. Je me déplace (sans clairance du sol, puisque je suis sur Atlantic Ramp) et demande ma clairance :
Cessna two-one-two, cleared out the Las Vegas Class Bravo airpspace, on departure fly heading one-seven-five, maintain five thousand, departure frequency one-three-five-point-zero, squawk four-six-seven-one
Puis je fais les essais moteur et contact le sol.
Autant, je connais presque par cœur les arrivées par les pistes 19 et le roulage (simple) vers le FBO Atlantic, autant le roulage pour le départ vers les 07/25 me laisse toujours un peu... perplexe. Il y a un paquet d'intersections et les HotSpots au sol (zone où l'attention doit être redoublée) sont nombreux. Et puis on est en Cessna 172, à l'étranger, sur un terrain international, alors on n'y va pas la fleur au fusil.
L’Airport Diagram de McCarran Las Vegas, toujours aussi impressionnante.
La piste en service aujourd'hui est la 07. Euh, la 7. Aux US, on ne dit pas le 0. Tiens, il me semble bien que c'est la première fois que je décolle de cette piste. Me rappelle plus. Nous, nous sommes au parking d'Atlantic, tout en haut à gauche de la plateforme. Il va y avoir du roulage.
3 kilomètres de roulage sur le taxiway Foxtrot...
... Ah on en voit le bout avec Maverick Helicopters pour les promenades de touristes (que je suis, hein pas de malentendu) au Grand Canyon et l'immense inscription TAXI pour éviter la confusion avec les pistes ;-)
C'est pourtant simple toutes ces indications au sol, non !?
"Do you need to run-up or are you ready to go ?"
Voilà, le genre de phraséo qu'on n’est pas prêt de trouver dans un manuel de phraséologie lorsque l'on passe son FCL. Oui, monsieur, j'ai fait mes essais moteurs au parking du FBO et suis "fully ready for departure".
"Roger, expect two minutes"
Service, service. Je rappelle que nous sommes en Cessna 172 sur un terrain international.
On patiente et le contrôleur laisse décoller un Gulfstream devant nous. Les taxiways sont immenses, on passe largement à deux, je ne suis pas gros et ne vais pas la ramener non plus.
Décollage piste 7 (on ne dit pas le zéro aux US)
Le contrôleur nous aligne derrière le GulfStream et lors de la clairance d’alignement nous met en garde contre le Jetblast. Puis, lors de la clairance de décollage, nouvelle mise en garde pour le Wake Turbulence. Georges me rappelle l’écart nécessaire entre les machines. Je surveille le point de rotation. L’avion accélère, la vitesse de rotation est vite atteinte. Je me trouve assez proche du fameux point de rotation du précédent et ne me fait pas prier pour virer rapidement vers la droite. Georges, toujours vigilent, me rappelle qu’il y a une piste, la 7R… à droite justement. Petit message rapide à la tour “Right turn approved ?” (tel que le demande la clairance de départ) et la prise de cap est approuvée. Forcément, ils souhaitent que je file rapidement hors de leur espace. En tout cas, tel que la clairance la demandait (cap au 175 pour un décollage en 07).
"Sur la gauche de l'appareil, vous pouvez observer le terminal de McCarran avec la panique de Southwest ce jour-là qui subit une panne informatique sur le tri bagage : http://hosted.ap.org/dynamic/stories/U/US_SOUTHWEST_AIRLINES_OUTAGE
Vu depuis Google Earth et la trace GPS
Notre clairance de départ incluant un virage vers la droite vers notre destination. Euh... surtout pour sortir des espaces Bravo. Nous nous retrouvons dans une sorte de vent arrière qui nous laisse l’opportunité de jeter un dernier regard sur Las Vegas, le strip et le terrain international.
Nous revoilà donc dans la Bravo de Las Vegas. Et je crois bien que je n’ai pas bien tenu encore mon cap. Encore. Heureusement, cette fois-ci, ce n’est que de quelques degrés. Comme si c’était une malédiction. Le contrôleur me demande “Say current heading ?” puis me fait une petite correction de cap et je file vers le sud avec tout d’abord une contrainte d’altitude, puis “Resume own navigation”. Il nous reste à prier que le vent ne soit pas trop fort et trop contraire. Nous avons largement de quoi aller jusqu’à Victorville, mais il n’est jamais agréable de se promener à 80 kts de vitesse sol au dessus du désert.
La fine équipe en croisière au dessus du désert. On s'occupe à faire des Selfies ;-)
Pas un seul écran. Que de l'analogique ;-) La croisière est tranquille à 8500 ft
(pas de niveau de vol en dessous du 180 aux US)
Pas grand chose à faire dans le désert. Alors je fais quelques photos souvenirs de notre vieux Cessna. Enfin, presque aussi vieux que moi.
Notez les interrupteurs pour les lumières. D’époque !
Croisière dans le reflet des lunettes de Georges
La suite au prochaine épisode !
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