La seconde purge |
C'est la première fois que cela m'arrive. En 15 ans de pilotaillon, c'est la première fois que je purge un avion et que je trouve un réservoir contaminé avec de l'eau. J'avais déjà eu un réservoir pollué de débris, c'était en 2014 avec un Cessna qui allait nous amener au dessus de Manhattan (faut avoir confiance). Là, c'était hier à Saint-Cyr en purgeant un Cessna 172. Le réservoir droit est plein de flotte. J'ai purgé 3 fois ce que l'on constate sur la photo pour n'avoir plus que de l'essence qui sorte par la purge.
La troisième purge |
Par précaution, j'ai ensuite sortie l'avion, fait ma prévol. Puis, j'ai fait autre chose pendant 15 minutes, et enfin re-purgé pour voir s'il n'y avait encore que de l'essence. Puis, allez zou, en vol !
Je reste tout de même surpris par la présence d'une telle quantité d'eau dans un réservoir. Bien sûr, la condensation est possible. Tous les jours sur la terre, on purge des avions et on trouve de l'eau. Ce n'est pas exceptionnel. C'est juste "rare".
Extrait du manuel d'un Cessna 172 et la procédure à suivre en cas de détection d'eau. Section 4 "Procédures normales" |
L'avion avait volé deux heures en navigation la veille. Puis a été parké à 22h00 avec 40 litres dans le réservoir droit. Je l'ai retrouvé à 16h00 le lendemain dans son hangar. Il n'a pas dormi dehors (a priori). Peut-on condenser autant de flotte en si peu de temps ? Il y avait de l'espace pour de l'air dans le réservoir avec seulement 40 litres. Fait intéressant également : la purge ne délivre pas de l'eau d'abord, puis de l'essence. Les deux s'écoulent simultanément, puisque j'ai eu ce que l'on voit sur les photos 3 fois d'affilée (voir la 2ème photo). La troisième fois, je n'avais plus que de l'essence.
Serait-ce un nettoyage intensif par le dessus des ailes et l'eau aurait pénétré par les bouchons ? Condensation ? Autre chose ?
Je trouve que nous sommes conditionné à ne pas trouver d'eau lors de nos prévols. On sait qu'il peut y en avoir, mais lorsque cela ne vous ai pas arrivé au moins une fois dans notre vie, on purge un petit peu... on regarde... on ne voit rien, on passe à la purge suivante... etc. De façon mécanique et trop rapide. C'est ce qui m'est arrivé.
Étonnamment, la 1ère purge n'a pas allumé un clignotant d'alarme instantanément dans mon cerveau. J'ai failli rater la présence de l'eau. Comment est-ce possible ? La force de l'habitude. Ce qui m'a attiré l'attention, c'est la présence de gouttelettes sur le bord du récipient de la purge. L'essence ne laisse pas de gouttelette.
C'est pour cela que je défends l'idée de s’entraîner à une prévol volontairement parsemée de problèmes. Un outil de mécano oublié près de la trappe d'huile, des vis en moins, des pneus dégonflés, des trappes branlantes... etc... Des choses qu'un mécano peut préparer pour un groupe de pilotes. J'ai râté une telle session organisée cet hiver aux Alcyons. A refaire.
On apprends tous les jours et je suis ravie de constater pour-de-vrai ce que mes instructeurs m'ont rabaché ! On ne purge pas pour rien et ça n'arrive pas que dans les manuels.
2 commentaires:
Merci. Je fais partie de ceux qui pratique une purge vite et rapide avec insouciance. Qui n’a pas rencontré d’eau. Qui pense que c’est exceptionnel, alors que c’est uniquement rare. Merci
Merci pour ton commentaire. J'étais dans le même état d'esprit et maintenant j'ai basculé du côté obscure de la force ;)
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