Au point d’arrêt Alpha de la 02. Tôt un dimanche matin. J’ai pris mon fidèle destrier : le Cessna 172 N4975F
A suivre régulièrement sur EDAviation.
C'est une histoire qui commence en 2003, celle d'un pilote de simulateur de vol sur PC qui passe son brevet de pilote (PPL) et qui remplit sa boite à souvenirs.
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… et je m’approche précautionneusement de l’hélice. Je viens de la brasser 6 fois. 3 fois tout coupé et 3 fois en injectant. Mais là, maintenant, c’est pire : y-a tout pour que le moteur démarre. Je me poste devant l’hélice. Un pied devant l’autre, bien en appuie. Je répète à blanc le mouvement. Stéphane m’a déjà rappelé ce que je devait faire une fois le moteur lancé. Je recule, m’éloigne vers la gauche et doucement vais chercher le hauban gauche pour retrouver calmement la manette des gaz, tout en gardant la main sur le hauban. Ne pas s’approcher… ne pas s’approcher. Sans précipitation. Mais pour l’instant, j’ai le cœur qui bat plus vite que d’habitude. Depuis que j’ai appris à piloter, je n’ai jamais considéré être aussi proche d’une hélice d’avion qui tourne ! Démarrer un avion… à la main ? Mais vous êtes fous ?
Premier lancement… Rien. La compression est passée et puis rien. L’hélice à parcouru un demi-tour. Je m’étais déjà bien reculé. Il faut y retourner.
Deuxième tentative. Du haut vers le bas… et… vrouuuuuum. Mon élan m’a fait reculer. Le moteur est parti. Le bruit est fort, le rythme de l’hélice moins rapide qu’attendu. Je m’éloigne par la gauche, remonte vers l’habitacle tout en ne lachant pas le hauban et vient poser ma main sur la manette des gaz. Un coup d’oeil à la tempé. d’huile, le compte tour et la pression d’essence. Normal. Il est temps de se pencher sous le moteur et de retirer les cales.
Je ne suis pas le premier. Je ne serais pas le dernier. Mais pour moi, c’est une “première fois”. Voilà ce que je cherchais avec ce nouveau J3 aux Alcyons. Des premières fois.
Je commence à monter les premières vidéos issues de ma dernière acquisition : une toute petite caméra HD avec un grand-angle communément appelé GoPro. Et forcément, vous êtes nombreux à me poser des questions sur cet étrange objet qui ne me quitte pratiquement plus en vol (ou ailleurs). Petite, autonome et avec une lentille étonnante (170 degrés d’angle de vision) les résultats autant en photo qu’en vidéo (HD) sont surprenants. Retour d’expérience après 3 mois d’utilisation acharnée.
Au sommaire
Concernant la version HD, GoPro propose deux modèles aux spécifications techniques différentes et des packs avec plus ou moins d’accessoires.
A la date de rédaction de ce post, on trouve des packages nommés HD Helmet Hero, HD Motorsport Hero, HD Surf HERO, HD Naked. Le mieux est d’aller voir le site de GoPro pour voir le contenu de chacun d’eux : http://www.goprocamera.com/
La caméra en version HD existe en deux modèles : HERO HD (dans les $300/€300) et HERO 960 ($170). La différence entre les deux est résumée dans la fiche de la 960 :
The HD HERO 960 features the same professional grade 960p, 720p and 480p (WVGA) video & 5MP timelapse photo modes, and incredible sound recording system as its big brother, the original HD HERO camera.
Missing from the HD HERO 960 are 720p @ 60fps, 1080p video, and the HERO BUS expansion port in the rear of the camera that will let you take advantage of GoPro's forthcoming BacPac accessories - LCD screen & Battery Extension - both important features for filmmaking hobbyists & professional videographers that are compatible with the original HD HERO camera.
J’ai acheté mi-juillet 2010 et aux USA, une GoPro HD Helmet HERO pour $299. Pourquoi la Helmet et pas une autre ? Tout simplement parce qu’il s’agit presque d’un achat d’impulsion et que Marv’s Golden (magasin en face de mon aéroclub de San Diego) ne disposait que de celle-là.
Tenue à la main dans un DR400 au dessus d’une couche soudée
Mon idée initiale était de placer la GoPro à la place habituelle du camescope Sanyo que je promème depuis plus de 2 ans. Pointé vers l’avant, au travers du plexiglas dans un Cessna ou un Robin, la caméra aurait été en mode “Rec&Forget” (j’appuie sur le bouton ENREGISTREMENT et j’oublie la caméra). La HD1000 Sanyo tenue à la main ou ventousé ailleurs, aurait servi pour tous les plans de coupe et continuer à enregistrer le son (communication radio). Car la GoPro n’a pas d’entrée micro malgré le service de communication de GoPro qui annonce depuis la sortie de la HD une extension possible (télécommande, écran de contrôle...).
Malheureusement, les premiers tests/vols réalisés dans cette configuration ont révélé la faiblesse du rolling shutter de la GoPro. Au delà du terme technique, il faut juste retenir que l’hélice d’un petit avion comme un Cessna ou un Robin, filmé par la GoPro, se transforme en de multiples sabres Persan ou le syndrome des hélices mollles. C’est très disgracieux (voir la photo suivante et quelques plans à partir de 2min05sec de cette vidéo sur Youtube http://www.youtube.com/watch?v=kkIqt_57R-U). Dans ce domaine, ma Sanyo HD1000 s’en sortait beaucoup mieux.
Ceci est une photo prise par ma GoPro,
mais illustre bien le problème de l’hélice sabre ou souple ;-)
Remarque : il reste une chose à tester. Okazou. Pour l’instant, tout ce que j’ai fait a été réalisé avec le firmware 1.0 et en mode de prise de vue R2 (720p à 30 img/s). Depuis le firmware 1.1, j’ai configuré la GoPro en mode 720p à 25 img/s (PAL). Peut-être cela aura un impact sur cet effet disgracieux ?
Bon, OK… prendre des vidéos au travers de l’hélice d’un Robin ou Cessna ne semble donc pas être le point fort de la GoPro. Mais alors pourquoi être aussi dithyrambique ? Parce que pour filmer autrement qu’au travers de l’hélice ou bien pour prendre des photos, cet appareil est un excellent complément à un autre appareil numérique. Il capte les paysages comme aucun autre et surtout il se fait oublier. Sans compter qu’il est étanche dans son petit caisson (voir la vidéo en JetSki ou bien les photos prises au pied de la cascade Vernal Falls de Yosemite). Voici quelques exemples dans différentes configurations :
Dans un Airbus entre Paris et Biarritz
Dans un DR400 entre Cosne et St-Cyr
Depuis un hublot quelque part au milieu des USA
Dans un Cessna 172 dans l’ouest américain
Bien sûr, si vous avez un réflex-de-la-mort-qui-tue et un objectif grand-angle, oubliez la GoPro. Mais si comme moi, vous avez un réflex-numérique basique ou bien même un simple compact, la GoPro est un excellent complément.
Vue vers la gauche depuis un Cessna 172
au dessus du parc Yosemite
Enfin pour la vidéo, on peut continuer à l’utiliser en mode REC&FORGET si, par exemple, on la place un peu plus loin en arrière dans le cockpit. Cela aura aussi l’avantage de montrer autre chose qu’un décor qui défile ;-) et sera peut-être riche au montage.
Lors de ma première utilisation, durant FarWest’10v1de juillet, je n’avais pas encore acheté la ventouse GoPro. J’ai donc utilisé une des plaque adhésive (merci 3M) que j’ai fixé en haut du pare-brise. La caméra est alors tête en bas, mais ce n’est pas un problème car je retourne le tout avec Sony Vegas. Pas de vibration constatée à cet endroit. L’angle de vue est tout juste acceptable avec un peu trop de casquette du cockpit. De plus, du fait du grand angle (en mode R2, on a 170 d’angle de vision), on se retrouve à avoir dans la cadre les zones incurvées du plexiglas qui présente une vue déformée.
Avec la ventouse GoPro, on peut choisir d’autres angles comme ici, la vue volontairement vers les passagers :
On peut faire aussi très classique avec la ventouse :
Pendant ce temps là, la Sanyo filme sur le côté le paysage
Je n’oublie pas non plus les centaines de photos réalisées au sol, sans viseur et sans écran de contrôle. Simplement en tendant le bras et en inclinant l’appareil plus ou moins en centrant le sujet pour avoir un effet “la terre est ronde" plus ou moins prononcé.
Globalement, la GoPro produit des vues de cockpit plus intéressantes si vous mettez quelque chose dans le cadre à différentes profondeur. La vue vers l’avant, outre le problème du Rolling Shutter des hélices molles, ne met pas grand chose dans le cadre si ce n’est un peu du haut du cockpit noir d’un Cessna ou le montant verticale du plexiglas du DR400. Par contre, si vous trouvez un endroit pour reculer un peu votre position, le grand angle prend tout son intérêt.
La GoPro posée sur un trepied en place arrière (ici un Beech 76 Duchess)
Ce qui n’empêche pas de reprendre à la main la caméra
et d’appuyer au hasard pour capter de bons moments !
Prenez du recul et mettez des choses dans le cadre !
Reculer la caméra peut poser un autre problème : la différence de luminosité entre l’intérieur et l’extérieur. On a alors un cockpit trop sombre et une vue “cramée” de l’extérieur. Il faut sacrifier l’un ou l’autre. Remarque : la GoPro propose dans ses menus une configuration spéciale pour gérer ce soucis. Je ne l’ai pas encore testé. A voir.
Exemple d’une mauvaise image : trop sombre à l’intérieur
Trop lumineux à l’extérieur. Baissez le store !
Et pourquoi ne pas la fixer dehors ? Très honnêtement, j’ai beaucoup de mal à fixer quoique ce soit dehors. Tout le monde me garantie (tant que ce n’est pas sa caméra) qu’elle tiens sans problème à 230 km/h. Je n’ai pas envie de jouer, ni de la sécurisé avec un bout de ficelle et de devoir gérer un truc qui pendouille et qui tape contre la carlingue de l’avion ! Je n’ai pas envie non que quelqu’un la recoive sur la tête ou qu’elle explose la dérive ou autre avant de s’écraser au sol !
Le problème de vibration revient souvent. Il faut trouver un endroit ou fixer ou “ventouser” le plus stable possible. Eviter de vous ventouser au milieu d’un plexiglas. Rapprocher vous des arceaux de structure souvent plus fermes. Outre la vibration désagréable, la vidéo pourra aussi se retrouver à faire des mouvements de vague très très disgracieux.
Avant le firmware 1.1, j’étais dans le mode que GoPro appelle le mode “R2” : 720p, 30 images/s. Depuis le firmware 1.1, je tourne en PAL 720, 25 img/s. En effet, j’ai remarqué que mon logiciel de montage vidéo (Sony VEGAS) peinant sur la table de montage à gérer simultanément des rushs en 25 img/s (Sany HD1000) et 30 img/s. Comme je génère du MPEG4 à 25 img/s autant mettre tout le monde dès le départ dans le même bain.
Même si la GoPro sait enregistrer en 1080p, ce format est trop lourd en stockage et montage pour ma configuration. D’autant que je diffuse sur ce blog via YouTube et Vimeo. Le 720p me va pour l’instant.
Pour la photo, je ne me souviens même pas avoir réglé quoique ce soit ! Il va falloir que j’aille revoir la doc de plus près. Les fichiers de sortie sont des .JPG en 2592x1944.
Au raz de l’herbe pour mettre quelque chose au premier plan
En guise de conclusion, finissons par le petit jeu des plus + et des moins - :
+ Petite, elle se fait oublier même durant un cockpiston
+ Qualité des photos et des vidéos
+ Autonomie
+ Le grand-angle (si on ne fait pas toutes ses photos avec ;-)
- L’interface des menus perfectible
- Pas d’écran de contrôle, un shoot un peu au pif
- Le prix (considérez la 960)
Il vous reste à vous faire votre propre idée en fonction de vos besoins.
Pour finir et pour le plaisir, voici une vidéo qui présente une future version (à la date de rédaction de cet article) de la GoPro HD 3D. 2 GoPro avec un cable de synchronisation et un caisson étanche bi-place.
Le lien vers Vimeo : http://vimeo.com/15675316
C’est toujours et encore le 2ème jour de ce Farwest avec Bertrand en juillet dernier. Nous repartons un peu précipitamment de Monument Valley pour éviter les orages annoncés de la fin d’après-midi. Nous n’y échapperons pas, malheureusement. Ils (les orages) nous attendaient en plein sur notre chemin, juste avant KBCE, notre destination, Bryce Canyon Airport.
Allez, plus que 40 Gb de vidéo restante et un autre Farwest ;-)
J’avais raconté le récit de cette journée par ici.
On me demande souvent quel est mon plus beau vol. Je suis tenté de répondre "les 1'500 ft de Central Park". Et puis, je repens...