



C'est une histoire qui commence en 2003, celle d'un pilote de simulateur de vol sur PC qui passe son brevet de pilote (PPL) et qui remplit sa boite à souvenirs.
A l'occasion du baptême d'un pilote/contrôleur sur IVAO, nous sommes allés tâter du point SIERRA. Pas le temps, ni l'argent d'aller plus loin. Évidemment, Madame météo s'était invitée et nous a parsemé notre parcours d'averses. De grandes portes de slalom, blanches et tombant du ciel. D'un autre côté, les averses sont pratiques pour nettoyer les avions. Une sorte de Karcher à 200 km/h
Alors que nous discutions en préparant le vol dans la salle de briefing, des trombes d'eau arrosent St-Cyr. C'est tout gris, il fait sombre. Nous faisons encore confiance aux TEMPO qui traînent dans les METAR. D'autant qu'en tentant de regarder au loin, on voit "bien" que les averses sont vraiment localisées. Nous sommes confiants.
Je viens de démarrer (Tango) Kilo-Uniform. On laisse chauffer la bête qui n'a pas voler de la journée. Ce temps est mis à profit pour faire le tour de la planche de bord. Cédric est en terrain connu, adepte de Flight Simulator qu'il est. Juste la transposition de ce qu'il a par-cœur en tête et "à plat" sur son écran de PC avec les instruments à aiguilles du DR400 120 chevaux. Il s'entraîne à manipuler le bloc comm. et le transpondeur. Je lui ferais faire les changements de radio et l'affichage du grand-spondeur. Je me rappelle les premières fois où je l'ai fait et j'avais eut alors l'impression de toucher enfin à la "vraie aviation" .
ATIS pris, puis une jolie voix féminine nous accueille sur la fréquence tour. Nous sommes autorisés à rouler au point 30 gauche, là juste à côté du parking puisque cette piste est toujours amputée. En roulant, un DR400 en montée initiale annonce qu'il va au moins faire un tour de piste afin de laisser passer un gros grain. Nous nous penchons et, effectivement, un paquet de nuages très sombres passent au sud du terrain. On est donc pas pressé, on voit la fin de l'averse sur le secteur ouest.
En sortie ouest, je serais aidé pas mon copilote pour passer pile-poil sur la forêt. Cette sortie est vraiment tordue et je ne suis jamais à l'aise.
- "Ça passe à droite ?"
- "Ça passe..."
- "Ça passe aussi à gauche"
Et vlan, la fin de l'averse dans la figure nettoie l'avion. Secteur "ouest + pluie = original". On continue notre montée vers 2000 ft... et sommes au raz des nuages.. juste au raz. C'est grisonnant. Certains sont bien noir... Brrrrrrr...
Puis l'enchaînement : ATIS Toussus, le château d'eau (blanc), RBT, appel de la tour, transpondeur, au cap 060 en route vers SIERRA... et vlan une grosse averse entre nous et SIERRA. Je ne me presse pas. Le vent est d'ouest et pousse ce grand rideau blanc vers Paris, me libérant mon petit chemin. Deux trafics convergeants vers SIERRA. Et la pluie. Pas glop. On surveille. Les quatre yeux tournent dans tous les sens. Puis je rappelle Toussus n'ayant pas trouvé les trafics.
- "Toussus du Kilo-Uniform ?"
- "Kilo-Uniform, j'écoute ?"
- "Vous nous confirmez 2 trafics convergeants vers SIERRA"
- "Dans vos 9 heures pour deux nautiques, trafic Cessna"
Vu ! Le Cessna est là, tout proche, un peu bas à mon goût convergeant vers nous. Il fonce aussi vers SIERRA. On le garde à l'œil. J'imagine que SIERRA arrive enfin. J'avais lu sur la PilotList que SIERRA n'était pas la ferme au toit rouge, comme on me l'avait appris (et comme beaucoup d'autres pilotes le croient), mais que c'était au bout de la trouée vers l'est, une centaine de mètres plus loin... alors on vise un peu plus loin (on est déjà content de trouver la ferme) et on verra plus tard sur la trace GPS.
On me demande souvent quel est mon plus beau vol. Je suis tenté de répondre "les 1'500 ft de Central Park". Et puis, je repens...