9.4.05

"Autorisé 07 droite, vent du 320 degrés pour 20 noeuds" (épisode 37)

Calmement, nous retrouvons nos esprits dans le cockpit du DR400. Nous révisons les prochaines étapes. En sortie par le nord... 1500ft max... puis rapidement prendre l'ATIS de Pontoise. Ce très simple petit vol pour le pilotaillon que je suis nécessite bien que je révise où je vais aller et ce que je vais faire. Ce sera certainement SIERRA et la 30 vue le vent ici. Justement du vent, il y en a. La dernière fois c'était de la pluie, mais peu de vent. Aujourd'hui c'est plutôt bleu, mais venté. 15 kt rafale 25 kt. On ne peut pas tout avoir. La PilotList m'a dit qu'il neige à Toulouse.

En finale pour la 30 de Pontoise


Remarque : toutes les photos de ce récit sont clickables pour les voir en grande taille.
Cela fait 2 ou 3 fois que nous annulons ce vol avec Rémi L. (FHARL). Comme à l'accoutumée, une histoire de météo, d'avion indisponible ou d'agenda chargé nous empêche d'aller faire un petit tour, juste comme ça, pour le plaisir de voler, de s'intégrer sur un terrain, de se reporter sur un point... Cette fois-ci, et comme tant d'autres, cela devrait être possible. Il ne fait pas trop mauvait. Il y a un avion (sempiternelle ritournelle) et l'agenda le permet. Certes, il y a du vent. Un peu "beaucoup de vent". Peut-être trop. On verra en prenant la dernière météo dans quel sens "il souffle" (l'affreux).

Pour le plaisir de retrouver FHAPL (Pierre L.), nous irons donc vers Pontoise. Cela tombe très bien, je ne connais pas trop ce coin. Bien sûr, c'est à 10 minutes de vol de Saint-Cyr, mais généralement on file plutôt vers l'ouest. Ce sera donc Saint-Cyr - Pontoise. On se pose là-bas au parking de la tour. On discute quelques minutes, pour le plaisir. Rien que pour le plaisir de rencontrer réellement des personnages cottoyés tellement souvent virtuellement ou à distance.


On part pour à peine 1 heure de vol,
mais on embarque autant de bagages que pour 3 semaines de vacances


Mais avant de partir, FHAPF nous fait la surprise de venir nous voir ! Nous sommes à la pompe et qui voyons nous arriver ! The Papa-Fox. L'unique. Il nous fait l'honneur de nous saluer sur ce petit terrain. Encore une rencontre autour d'une passion commune que l'on ait 11.000 heures de vol ou 72 heures. Non, non, je ne vise personne. Quoique.


Son truc ce serait pas les avions et les hélicos,
plutôt que les APN ?
On pourrait presque dire que moi, c'est l'inverse.
Chacun son truc après tout


La préparation est faite sous l'oeil attentif de Philippe. Cela met un peu la pression. Je déroule la CheckList, et démarre l'engin (je croise les doigts pour démarrer du 1er coup).
La radio, le roulage pour la 30 gauche. Au point d'arrêt, l'avion dans le vent, je fais les essais moteurs. Un écart trop important entre deux magnétos et je refais le test plus précisément. C'est bon. Le vent est toujours aussi fort. 17 noeuds avec des rafales à 20 noeuds. Briefing départ effectué avec Rémi. Préparation de l'enchaînement des fréquences (ATIS, APP, TWR) et des cartes et VAC. Scan, puis nous sommes enfin prêt au point d'arrêt.


Deuxième test en grandeur réel du GPS et du logiciel PocketFMS sur PDA


- "Fox-Tango-Kilo-Uniform, approchez-vous du point d'arrêt et veillez la tour 118.0".
- "On roule vers le point d'arrêt et on veille 118.00, Fox-Tango-Kilo-Uniform"
Le frein. Un coup d'oeil pour vérifier que personne n'est en finale... puis personne à contre QFU... Dans quelques secondes, la piste m'appartiendra. Rémi bascule 118.00 en actif.

- "Fox-Tango-Kilo-Uniform, alignez-vous et vous êtes autorisés au décollage piste 30 gauche, les derniers vents estimés du nord nord ouest pour 20 noeuds".

Glurps. Le manche dans le vent. On pénètre la piste. On regarde la manche à air qui nous fait des grands gestes avec son grand bras. De nouveau un rapide scan du tableau de bord à la recherche de quelque chose de modifié. Pas d'alarme, rien d'anormal. Je m'aligne sur la 30. QFU 295. Je vérifie et (re)règle le conservateur (souvenir du test PPL). Pas d'alarme. Plein gaz... en douceur. Coup d'oeil au compte tour.

- "Puisssance disponible..."
- "Toujours pas d'alarme..."
- "Badin actif...".

On accélère. Je garde le DR400 au milieu de la piste (ça fait mieux).

- "On continue"

100 km/h rotation en douceur en s'attendant à être emporté vers la gauche. Correction au manche. Le DR400 s'élève doucement. Nous sommes un peu chahuté.


"Tango-Kilo-Uniform, information trafic un DR221 en montée initiale
piste 30 droite pour le vent arrière"
"Euh... on a le visuel, Fox-Tango-Kilo-Uniform"


On accélère. Ca secoue un peu. On monte. On cherche 110 km/h. En passant l'autoroute, 10 degrès à droite. Un oeil sur la bille. Un peu de pied à gauche. 700 pieds. La pompe. Le doigt sur le bouton. Pas d'alarme d'essence. Le cran de volet. On continue. Voilà. Ca, c'est fait. Nous montons vers 1500 ft et en direction de la sortie nord.

On avait prévu SIERRA et la 30. On a eut SIERRA et la 30. Pas de surprise.


On arrivera décidément pas à passer au dessus de SIERRA


- "Kilo-Uniform, piste 30, numéro 4, prévoyez une base élargie, rappelez base gauche pour la 30"
- "Autorisé approche semi directe base main gauche pour la 30, on rappelle en base, Fox-Tango-Kilo-Uniform". (quelle manie d'en faire trop à la radio !)

Je file sur la VAC me remémorer le tour de piste. Je cherche surtout à préciser l'aspect élargie de la base. Elargie d'accord... mais élargie comment... oulala...
Le circuit est main droite normalement, au nord, on arrive main gauche par le sud. Bon. Pourquoi pas. Pourtant je n'ai pas déduis de cette brillante réflexion que les autres traffics allaient m'arriver de face... en base. Je les cherche encore sur mes ailes et derrière moi. Tout faux. Ca servira de leçon et fera monter l'expérience.

- "On arrive en dernier virage... et... euh... on a un Colibri en visuel et en finale, Fox-Tango-Kilo-Uniform" (il voit des hélicoptère Colibri maintenant)
- "Poursuivez... et... rappelez en courte, Kilo-Uniform"

Heureusement pour ma remise de gaz, le Colibri va faire une directe sur le parking, libérant ainsi la piste. Tant mieux. Laissez-moi de la place ! Même si je suis bien dans l'axe, peut-être un peu haut... il me faut le temps... du calme... du calme...


C'est pas un peu trop grand pour moi tout seul ?


En courte finale, nous remarquerons Pierre L., là en bas à gauche, qui nous regarde. Il va falloir assurer. Ne pas rebondir sur toute la piste. On atterrira forcément trop long pour dégager rapidement à gauche sur la 05. Là, l'expérience manque. Pas grâve. On est posé. On s'est posé tranquillement sans prendre aucun risque. Autant ne pas se donner de difficultés supplémentaires. Le contrôleur nous demande de dégager à droite. A droite !?!?! Mais on veut aller au parking de la tour... derrière nous à gauche ! Ah les problèmes de terminaux. On se croirait à Orly/Roissy. Pendant que je ralentie et dégage sur la droite, Rémi décortique la carte sol de Pontoise à la recherche du nom des taxiways et du possible chemin que nous donnerait le contrôleur.

- "Ce serait pour le parking de la tour, si c'est possible du Fox-Tango-Kilo-Uniform"
En essayant de faire rapide et après l'atterrissage des deux trafics derrières nous, je tente une demande, des fois que le contrôleur ne nous envoit pas à perpette.
- "Kilo-Uniform... Sur Fox, faîtes un 180 et maintenez le point d'arrêt pour remonter la 30"

Un 180 sur un taxiway. Pourquoi pas. Je suis là pour apprendre. Alors, le frein à main, l'accélération, on lache l'embreillage et hop... 180... et hop on maintient sur la ligne. Deux trafics arrivent sur la 30. Le premier, un katana met du temps à remonter la 30 pour la 05 et oblige le TB-20 qui le suivait à une remise de gaz.

- "Kilo-Uniform, remontez la 30, dégagez deuxième à droite pour le parking de la tour"
- "On remonte la 30 et on dégage deuxième droite, Fox-Tango-Kilo-Uniform"
- "Pour l'alignement en 30, Fox-India-Alpha"
- "India-Alpha, alignez-vous piste 30 et maintenez"
- "On s'aligne en 30 et on maintient, India-Alpha"

La 30. Notre 30 ? Celle qu'on remonte ? Ah, bon on sera deux sur la même piste, alors. Bon. Moue duditative dans le cockpit. Les pilotaillons s'interrogent. On ne nous laisserait jamais faire ça ça sur IVAO ;-)

- "Kilo-Uniform, vous serrez à... euh... gauche..."
Un peu de pied à gauche pour suivre la clairance... et rouler à gauche de la piste.
- "... euh... àaaaaa... euh... droite pour laissez de la place au Cessna"
Ah oui, c'est bien cela.. donc à droite... donc on slalom sur le 30 en DR400...
- "India-Alpha, vous serrez... à droite pour laisser la place au DR400 qui remonte"


Vous me faîtes une petite place sur la 30 ?


Après tous ces slaloms et ma première expérience de partage de piste ;-) nous trouverons le parking de la tour (décidément, je suis traumatisé par ce terrain). Le temps de se garer dans le sens du vent et l'on retrouve Pierre L. qui nous attends dans ce froid glacial.


Beau mais venté. Mais venté. Mais beau. Mais venté.


Le temps se dégage. De grands pans de ciel bleu apparaissent, mais le vent est toujours de la partie. Après avoir salué Pierre, Rémi et moi nous re installons dans le DR400. Il est tôt. Il fait beau. Et si on ne rentrait pas tout de suite ? Allez, tu connais Toussus ? Nan ? Tu n'y a jamais été ? Let's go !

Nous partons de Pontoise et pour ne pas se compliquer (Chavenay par exemple), on transitera par Saint-Cyr, puis on ira faire un touché à Toussus. Ca te dit ?

Le temps de vérifier que nous avons les cartes de Toussus et de jeter un oeil au NOTAM que nous avions imprimés, et le moteur tourne déjà. Clairance de roulage pour Echo et Rémi affiche le code transpondeur donné par le contrôleur. Nous sommes autorisé au décollage en 30.

- "En montée vers 1500ft, ce serait possible de faire direct vers SIERRA pour le Tango-Uniform ?"
- "Tango-Uniform, virage à gauche approuvé pour SIERRA maxi 1500 ft QNH 1024, rappelez SIERRA"
- "On procède par la gauche direct SIERRA et on rappelle SIERRA max 1500, Tango-Uniform"

Allez, zouu trouver SIERRA maintenant et ne pas emplafonner la TMA de Paris. Comme le montre la trace GPS, nous ne survolerons pas SIERRA pour deux raisons. La première est que je suis bien incapable de le situer suffisament précisément. La seconde est que la zone est habitée et que je n'aimerais pas qu'un zozio me survole. Alors j'évite autant que faire se peut (avec mon niveau de pilotage) les zones habitées.


La trace GPS autour de Pontoise. On ratera encore SIERRA.


Après SIERRA, c'est tout droit (toujours en évitant les riverains) pour rentrer par le secteur nord de Saint-Cyr, puis le transit transit travers ouest et la sortie ouest. Ca fait faire un joli slalom (cf. la trace GPS), mais on aime ça. Mis à part un Cessna qui décide d'arriver exactement en même temps que nous sur Les Serres, tout va bien. Le Cessna descent pour s'intégrer dans le circuit et moi je reste gentiment sur mes 1500ft pour transiter travers ouest. En sortie ouest, Rémi joue avec le VOR de Rambouillet. Avec la visibilité de cette fin d'après-midi, je repère rapidement le château d'eau qui précède RBT lorsqu'on arrive par les étangs de Hollande. Pas besoin de récepteur VOR. Vive le VFR avec les yeux. Même si de temps en temps je jette un oeil sur le GPS. Ce coin commence à devenir mon jardin. Il faudra s'en méfier. Les mauvaises habitudes...


La trace de l'intégration sur Toussus en venant de RBT


- "Toussus du Fox-Tango-Uniform, bonjour !"
- "Tango-Uniform, bonjour"
- "Toussus, du Fox-Bravo-Papa-Tango-Kilo-Uniform, un DR-400 en provenant de Pontoise pour un touché sur vos installations avec Golf, on arrive sur RBT."
- "Kilo-Uniform, 4207 au transpondeur, rappelez SIERRA"

Passant la balise, le cap 058 est pris alors que Rémi commence à parier que je n'arriverais pas à garder exactement le 058. Forcément. Je me vengerais (gnarf, gnarf) toute à l'heure après Toussus. En arrivant sur SIERRA, nous sommes à la hauteur d'un autre Cessna qui nous arrive par la droite. Dans ce coin, il vaut mieux avoir un oeil dehors constamment.

- "Kilo-Uniform, vous avez visuel sur le 172 à votre droite convergent sur SIERRA ?"
- "Affirm on a visuel sur le 172, estimée 30 sec sur SIERRA, Fox-Tango-Kilo-Uniform"

Ce sera "au premier arrivé" sur le point qui pourra s'intégrer devant. Le second devra ralentir et/ou prévoir une remise de gaz. J'entend 2 ou 3 trafics IFR arriver et je sens que la 07L ne sera pas pour moi. Ca va être sport. C'est tant mieux, on est venu pour ça. Pas pour voler tout droit. Le cessna triche un peu et s'annonce en premier sur SIERRA (quelle mauvaise fois !). Je dois suivre. J'overshoot allègrement SIERRA et le virage vers la base main droite pour la 07 (cf. la capture de la trace GPS). Ce n'est pas la première fois que je fais la 07 (allez, ça doit bien être la 3ème !), mais je n'ai vraiment pas anticipé mon virage à gauche.

- "Kilo-Uniform, numéro 3 derrière le Cessna, prévoyez une base extérieure, rappelez en base"
- "Numéro 3, pour l'extérieur, on rappelle en base pour Kilo-Uniform".

Après les bases élargies, c'est au tour des extérieurs. On est là pour apprendre alors on apprend, on regarde et on écoute. Je prépare l'avion comme je peux (qui a dit "en vrac" ?). Je cherche à ralentir pour éviter la remise de gaz et ne pas trop coller l'avin devant. Il est là juste devant. On entend à la radio un Mooney en arrivée IFR. Arrive la base, puis le dernier virage... A ce moment, je suis à 100% de charge CPU. Pardonnez-moi l'expression, mais le petit pilotaillon que je suis, "prend son pieds". A côté de moi, je devine Rémi tout aussi attentif.

- "Kilo-Uniform, visuel sur le mooney, trafic IFR en longue finale pour la 07 gauche ?"
- "euh... on devine un trafic du Kilo-Uniform"

Pas très réglementaire cette réponse. Je vois bien un modeste point, là bas au loin. En très longue finale dans l'axe de la 07. Ca doit être lui. Mais ce n'est que le début d'une phraséo. hésitante.

- "Kilo-Uniform, vous pouvez passer derrière le Mooney pour la 07 gauche ?"
- "euh... il va falloir qu'on allonge... à l'extérieur..."
- "Kilo-Uniform, vous pouvez passer derrière ?"

Forcément, il pose une question et je ne donne pas de réponse. Alors le Monsieur repose sa question en attendant une réponse. Question fermée : réponse oui/non. Il faut lui donner une réponse. Je tiens l'avion. Pour passer derrière il faut s'éloigner d'un poil. Agrandir le circuit. Je ne vois que des champs en dessous. Je tiens mon altitude. Je vois le terrain. Tout va bien. C'est juste le programme qui change un peu. On adore ça.

- "Affirm ! du Kilo-Uniform"
- "Kilo-Uniform, numéro 2 derrière le mooney pour la 07 gauche, rappelez... en finale"
- "Numéro 2, on passe derrière le Mooney pour la 07 gauche et on rappelle en finale"

Voilà. On vient de changer de piste. Une ch'tit baillonette et hop... on se faufile derrière le Mooney, trafic IFR de son état, souhaitant se poser sur le 07 gauche, lui. Je tiens toujours l'altitude et la vitesse. La machine est prête : 1 cran de volet, la réchauffe, la pompe, le trim au neutre, les passagers prêts.

Alors que nous sommes établis en finale pour la 07 gauche, le mooney tarde à dégager. A droite, le Cessna qui nous précède va plus vite. Il arrive près de son dégagement. Le Mooney est toujours sur la 07 gauche. Ca sent la remise de gaz. Pas d'inquiétude. Personne ne nous attend à Toussus. Nous avons de l'essence. Nous sommes là pour le plaisir. Si remise de gaz il y a... remise de gaz il y aura.

- "Kilo-Uniform, c'est encore possible de faire une baillonette pour la 07 droite ?"

Cette fois-ci je ne me fais pas piéger en ne répondant pas ou en répondant un truc vaseux. J'analyse vite la situation. J'ai le temps de faire ma petite chicane pour m'axer sur le 07 droite. Il y a de la place. Ca devrait le faire.

- "Affirm pour Kilo-Uniform !"
- "Kilo-Uniform, autorisé à l'atterrissage piste 07 droite, vent du 320 pour 20 noeuds, rappelez en sortie ouest par le circuit extérieur"


A droite, puis à gauche, puis à droite
"Autorisé à l'atterrissage piste 07 droite, vent du 320 pour 20 noeuds..."


Je collationne rapidement en exécutant ma baillonette. Puis sur l'axe de la 07R, le deuxième cran est sortie. Enfin, je visualise l'axe du vent que vient de me donner le contrôleur en regardant le conservateur de cap. On atterit en 07. Par là. Droit devant. Les vents de 20kts viennent du 320. Ah bon... de... la gauche... la grande gauche même ! Ca fait pas trop dans l'axe tout ça. Et je me remémore le collationnement du pilote précédent lors de sa clairance d'atterrissage :

- "F-XXXX, autorisé atterrissage 07 droite vent du XXX pour XXX noeuds"
- "On va essayer, F-XXXX".

A ce moment, je me dis qu'il n'est peut-être pas bon de faire le fanfaron. Il y a du vent. Pas vraiment dans l'axe. Il y a du vent fort. Du monde. Mais surtout du vent. Alors je rassure tout le monde (Rémi... et moi).

- "On est en finale, l'avion est prêt, on est axé, un peu haut, un peu vite... de pas beaucoup, on va corriger tout ça, c'est pas grâve".

Silence dans les écouteurs.

- "De toutes les façons on est pas obligé de se poser. On veut juste travailler son touch & go. Si ça se présente pas bien, hop, remise de gaz et on rentre".

Dire que le touché fut dans les règles de l'art serait mentir. Il fut... viril. Un arrondi trop haut... en 07 avec des vents de vingt noeuds du 320, j'estime m'en être bien sortie. J'ai rattrapé le plan... eut plus de mal avec la vitesse ce qui a fait un petit appontage. Mais ça ne doit pas en être la seule raison. Beaucoup de pied à droite... un gros décrabage... le manche à gauche et tenir l'axe... Un peu de schiming (forcément la vitesse) que j'estime bien rattrapé... retrouver l'axe de la piste... remettre les gaz, repousser la réchauffe, rentrer un cran... garder l'axe... 100 km/h et ça repart !!!

En montée initiale, on coupe la pompe en gardant le doigt sur le bouton en écoutant et regardant l'alarme essence, on rentre les volets... et on fonce sur la VAC pour savoir où se trouve le vent traversier sur ce terrain (pas bien !).

La tension est retombée. Nous sortons du circuit. Ce ne sera pas un hélicoptère Ecureuil de SIERRA vers HOTEL qui nous stressera. Il est en bas... Le vent dans l'axe, lui. On a le visuel.

En sortie par l'ouest, transpondeur sur 7000, Rémi et moi n'avons pas du tout l'envie de rentrer. Avant l'entrée ouest de Saint-Cyr, nous profiterons encore du beau temps pour faire un peu de mania. Rémi découvrira l'avion. Ses réactions, sa lenteur, sa sensibilité, son bruit... et comme tous les pilotes virtuels, il regardera trop les instruments. C'est dehors que ça se passe ! Nous sommes tous passés par là. Un coup de marqueur sur le plexiglas pour représenter un horizon artificiel et 2 heures de plus et hop... ça sera corrigé.


Rémi, un oeil dehors - un oeil dedans
Sur la voie du pilotage, le vrai...


Quelques 180 et virages 360 plus tard, il faut tout de même rentrer. On ne va pas se dérouter sans fin. On a le plein, il faut beau... non... non... Il faut rentrer ! Nous avons repoussé l'échéance à chaque fois, mais là... le compteur tourne. Bienvenue dans le réel.


1h44 de vol rectiligne. De vol comment ?


De retour dans mon jardin - comprendre Saint-Cyr - après 1h40 de vol, nous nous posons en 30 gauche (pas de slalom cette fois-ci, une piste reste une piste) avec un décrabage encore plus imposant que celui de Toussus et une jolie rafale qui a failli m'embarquer au moment de l'arrondi. Mais au sol, c'est de l'herbe et l'herbe c'est bien connu, c'est bon pour mes atterrissages.

Dégagé sur la gauche "On roule au parking et on quitte sans rappeler". Voilà un vol que je n'aurais jamais fait avec un train classique. Voilà des atterrrisages que je n'aurais pas tentés en 221. J'en ai plein les jambes. Nous avons eut nos pics de tension. De stress. Nous étions venus pour cela. Nous avons été servi. Plein les jambes et plein la tête aussi. Et Rémi, aussi certainement.


C'est marrant comme on retrouve vite le sourire en place gauche !
(n'est-ce pas Peps ?)

7.4.05

Abus de contrôle virtuel

Sur IVAO, parfois on se prend au jeu... et en tant que contrôleur virtuel, on en veut toujours plus... ci-joint quelques photos d'utilisation de plusieurs écrans (en tout genre).









3.4.05

Que la montagne est belle (épisode 36)

Il faisait beau. C'était Dimanche. Joël devait aller vers le sud avec son avion. Vers le sud... euh le "sud-est" plutôt et plus précisément vers la montagne. La montagne ? On peut voler par là ? Un coup de fil après, le temps de prendre quelques affaires et j'étais dans son avion. Direction Chambéry, Chambéry - Challes-Les-Eaux (LFLE).

Devant ce genre d'invitation on hésite pas longtemps...

Mon plus long vol de pilotaillon a été... euh... laissez moi me rappeler... euh... Ca devait être Granville ou peut-être même ma longue nav solo (Blois - Montargis). C'est dire. Je n'ai jamais été très adeptes des vols longs en ligne droite de VOR en VOR. J'ai râté (fui ?) les voyages Ecole ou Club. Coïncidence.

Evidement, effectuer Toussus - Chambéry - Toussus sera donc assez original pour moi. Voler avec le PA-32 sera aussi une révolution, moi qui suis habitué au Robin. De l'avion en métal, 300 cv sous le capot, 6 places, un volant et pas un manche, des instruments partout, un PA, un GPS avec une Moving Map.

D'ailleurs côté GPS, on sera bien servit. Je profite de ce vol pour tester PocketFMS sur mon PDA flambant neuf avec son GPS BlueTooth. Joël souhaite jouer également avec sa TabletPC et FliteMap. Ce qui fera trois GPS dans l'avion avec le GNS430. Les Cirrus n'ont qu'à bien se tenir ;-)

L'aller se passe sans anicroche. On part de Toussus, les 300 cv du Cherokee nous tire vers le ciel en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Le temps est beau. Un peu de vent de face. On file à 140 kts vers ATN (Autun), la tangente avec Lyon, puis Chambéry. En ligne droite assez haut, il n'y a pas grand chose à faire. Etre devant l'avion et anticiper. Etre attentif. Mais on vole droit et haut. Il fait beau et on vole droit et haut... et on vole droit. OK, j'exagère un peu. Je suis déjà aux anges d'être dans un avion. Pour nous occuper et pour la sécurité, nous contactons les secteurs traversés. Ca me fait faire un peu de radio et me change du sempiternelle "Saint-Cyr du Fox-Kilo-Uniform, avec Delta de retour de local à 3 minutes de l'entrée ouest, bonjour". Je passe des messages bizarres comme "Marseille du Novembre-7-4-2-Charly-Hotel, niveau 75, bonjour !" ou "Saint-Yan du Novembre-Charly-Hotel"...


En dernier virage pour la 33 de Challes-Les-Eaux (Chambéry)
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Ah enfin on arrive. ;-) L'arrivée est un peu sport pour moi qui suis plutôt habitué au relief... plat de la région parisienne. Joël est aux commandes. Après être passé à côté du VOR de Chambéry (CBY) posé en haut "de la montagne", on s'engouffre dans la vallée avec l'approche de Chambéry, on passe au dessus du terrain LFLB (Chambéry) pour contourner la ville plus au sud et se présenter sur Challes-Les-Eaux (LFLE).


On retrouve l'axe. Pas facile cette approche !
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Le terrain est vraiment coincé. Saint-Cyr est aussi coincé mais virtuellement par la TMA de Paris. Ici, ce sont les montagnes qui représentent des obstacles. Le vent arrière est à flanc de montagne et la base n'autorise pas qu'on "l'allonge". Le dernier virage n'est pas une option. Sinon c'est direct les cailloux. Une décimale de fréquence en autoinformation plus tard, nous nous posons dans un essain de planeurs qui partent au treuil ou au remorquage, qui se posent ou qui se font tirer par des voitures. Ce dimanche matin est animé sur LFLE. Le PA32 fait un peu figure d'OVNI sur ce terrain.


Dans la série "terrain encaissé"


Après un peu plus de 2h00 de vol, nous méritons de nous dégourdir les jambes et de profiter du grand air. Il y a peu de temps nous étions encore à Toussus-Le-Noble, dans l'ouest parisien. Et maintenant sur un terrain, au soleil, au pied des montagnes. La magie de l'avion.


Encaissé, mais au pied de la montagne


Toutes les bonnes choses ont une fin et il faut déjà penser au retour. Le passager que nous sommes venus chercher fera le vol retour pour se remettre en main son avion après avoir pratiquer le vol en montagne et l'atterrissage sur glacier.


La trace GPS du retour au départ de Challes-Les-Eaux
(cliquer sur l'image pour agrandir)



Au loin le Mont Blanc


Le temps nous manque pour repiquer vers Courchevel. Nous nous contenterons de fleurter avec quelques cimes et d'apercevoir le Mont Blanc. Pour quelqu'un qui devait faire un vol local autour de Saint-Cyr, le programme de remplacement est pas mal non plus !


Petit vol en montagne (ou entre les montagnes ?)




Au revoir la montagne ! Bonjour la plaine. Grrrrrr. Au niveau 85, le Cherokee Six trace avec le vent dans le dos. Quelques pointes à 150kt. Nous jouons avec tous les GPS de bord à comparer la précision de ceci ou celà, la capacité de l'un à afficher ceci, l'autre à se mettre en mode truc. Le SICOB à côté, c'était de la rigolade. De grands enfants dans des jouets très chers !


Sur le retour vers Toussus


La couche n'est pas soudée. J'aurais été tout seul dans mon Robin, petit pilotaillon de base, je serais passé rapidement en dessous. Je ne me serais pas posé trop de question (sauf à regarder la MSA, bien sûr). Trouillard le pilotaillon ! Mais là, tout compte fait et en écoutant "les grands", on voit loin et on voit dans les trous. Le gris est à l'ouest, plus loin sur notre gauche. Devant, le VOLMET nous confirme que c'est CAVOK. On voit des trous dans les nuages, alors on continue au dessus. "S'ils le disent, alors...".


28.3.05

Moteur ! Ca tourne ! (épisode 35)

D'accord il ne fait pas très beau. Il y a même des nuages presque partout. Les METARS sont tangeant. D'accord... il y même de gros orages avec de grosses (grosses) gouttes. D'un autre côté, c'est un week-end prolongé et avec ce système de réservation par Internet, on peut consulter les disponibilités des avions en temps réel. Evidement, le brave DR400-120 Kilo-Uniform est disponible. Alors forcément, on prend sa ouature et on file au terrain. Dans le pire des cas on fera des tours de pistes, sinon on fera un peu de révision avec Patrick vers Toussus.


Un petit coup de désembuage ?


Quand deux pauvres pilotaillons décident d'entretenir leur pilotage en région parisienne, cela donne un Saint-Cyr - Toussus - Saint-Cyr. Patrick souhaite pratiquer l'arrivée sur Toussus "parce que j'en ai pas fait tant que ça" argumente-t-il. Tout est dans le "tant que ça". Cela me va bien. "Je n'ai pas fait tant que ça de départ de Toussus". Même remarque.

Patrick fait donc l'aller. Je ferais le retour. Et s'il reste du temps, je pratiquerais les tours de pistes à Saint-Cyr, profitant du copilote pour qu'il s'occupe des volets. Les pistes à Saint-Cyr n'étant pas réputées pour leur longueur autant répartir la tâche lorsque c'est possible.

En arrivant au terrain et en ayant pris les METAR/TAF à la maison (vive Internet), nous sommes un peu inquiet tout de même. Le plafond est OK, mais il traîne tout de même un paquet d'orages où la visibilité tombe dramatiquement. La décision est prise d'y aller car nous échafaudons tous les plans de secours du niveau "pilotaillon prudent". Si au moment du décollage c'est vraiment trop mauvais, alors "basse hauteur" pour un retour au terrain. Si c'est en sortant du circuit... clic clac demi-tour retour au terrain. Si c'est en sortant vers Toussus, demi tour (à part changer de pilote, on a rien à y faire à Toussus tout compte fait), si c'est en arrivant à Toussus, demi-tour. Si on ne peut repartir de Toussus, alors on sort le plan : transport en commun et galère pour ramener l'avion... etc... etc...quand, car après tout "on voit au travers et on voit qu'ils sont très localisés".

Si vous avez suivi alors vous avez remarqué que nous sommes deux à partir. Deux trouillard. Que deux, mais avec trente tonne de matos ! Des docs, des appareils photos, des GPS, des manuels, des lexiques, des guides. On ne manquera de rien.


Un pilote, un copilote et dix tonnes de baggages


On peut se perdre vers Brest Guipavas, on aura les VAC à bord. On peut nous interroger sur la signification cachée d'un symbôle sur une TEMSI, on a pris tous les guide météo disponible. L'arrière du DR400-120 est rempli de nos angoisses.

Forcément, on est presque parti avec les pleins. 3h25 d'autonomie. Il est 15h30 et on a prévu un vol d'une heure environ. Ca ira pour la marge !


Pilotage du bout des doigts pour Patrick
avant de contourner une averse


En route vers Toussus, un gros orage nous barre la route. Patrick et moi ne nous décourageont pas. L'avantage de ces grosses averses, c'est qu'elles sont très localisées. On en fait donc le tour. Tranquillement, par la droite. La visi et le temps est clément derrière. On peut toujours faire demi-tour. Et derrière l'averse, il y a notre destination. Tranquiiiillleee.


La barrière de pluie qui nous embétait.
Nous en avons fait le tour


Très concentré (pilotaillon, je vous dis !), Patrick s'intègre à Toussus. RBT, le message radio, le code transpondeur ("je peux le mettre Patrick ?"), la directe sur SIERRA... et déjà le stress qui commence. Trois avions en tour de piste. Un hélico pour Sierra. "Kilo-Uniform, 3 trafics convergeant vers SIERRA". "Ah bon ?". Il n'y a pas trop de deux paires d'yeux pour chercher tous ces trafics dans un si petit espace. Et hop ! Au moment de rentrer en base, on découvre un Cessna sur le circuit intérieur. Et un peu plus loin le Hughes 300 qui file vers la base. Lui, c'est pas trop grâve, il filera direct sur la plate forme.


Dernier virage pour la 25 droite


Le trafic qui nous suit n'a pas de chance. Pour la 25 droite, il y a nous devant... et il est bien trop rapide (Bonanza). En finale, il annoncera une remise de gaz et nous le verrons entre les deux pistes. Désolé, monsieur on était prems ! Nous nous retrouverons au parking devant la tour...


"Golf-Mike, remise de gaz entre les deux pistes, rappelez vent arrière"


Il ne fait pas beau. Il n'y a pas trop de vent. Il pleut. Mais deux grands enfants se sont offerts un tour en manège. Alors les sourrires occupent la cabine à défaut de grand soleil.

Concours de Banane !


Il est temps de changer de pilote. Nous attendons qu'un gros orage passe. Au chaud dans le DR400-120. Parkés au stand 20 devant la tour de Toussus.



Changement de pilote effectué. Rapide prévol sous les restes d'une averse. Remise en route. On roule pour la 25 gauche. Personne sur le terrain. A croire que la météo est pourrie ! Deux pilotaillons se partagent le contrôle d'une charmante demoiselle de garde à la tour de Toussus, en ce lundi de Pâques.

Le chemin du retour sera moins agité. D'un autre côté, on peut dire aussi qu'il n'en faut pas beaucoup pour nous mettre en alerte.

La trace activée avec le GPS de Patrick montre bien notre petite promenade au départ de Toussus, la sortie ouest, un tour vers les étangs de Hollande (une sombre histoire de coordonnées différentes entre la 1:250 000 région parisienne, mon GPS et celui de Patrick :-)), puis le retour par le secteur ouest pour Saint-Cyr.


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Il nous reste du temps. Tellement que j'en oubli la moitiée du message lors du premier contact radio "en provenance de Toussus" avec la tour. Personne dans le circuit de Saint-Cyr. Profitons qu'il ne pleuve pas pour enchaîner quelques tours de piste. Je profite aussi de la présence de Patrick. Il actionnera les volets (de 2 vers 1). Ca sera toujours ça de pris. Le terrain est gras et si le "plan, l'axe, la vitesse" sont correctes, on fera donc un touché, sinon ce sera la remise de gaz ou le retour au point d'arrêt. On est pas téméraire. Rien n'est urgent. On fait cela pour le plaisir.


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Mes premiers tours de piste ont eut lieu à Maupiti. C'était virtuel. Devant mon PC sur IVAO. C'était un soir tard dans la nuit comme il y a eut de nombreux. Ca devait être il y a deux ans. Je me rappelle alors avoir appris les différentes branches d'un tour de piste. Je partais de rien. Je ne savais pas du tout ce qu'était un "tour de piste". Pour moi les termes "vent traversier", "vent arrière", "base", dernier virage" était mystérieux. Je les entendais sur la fréquence, mais je ne les visualisais pas.

Christian Burgat (Maître Burgat) était au contrôle. Il m'indiquait "quand tourner", à quelle altitude, me faisait le chrono... etc. Tout cela pour faire de beaux rectangles. C'était difficile. Très difficile pour le pilote virtuel que j'étais. Mais au 3 ou 4ème tour, je m'en suis sorti. Et j'avais été fier à l'époque d'exhiber la trace du vol capturée par l'analyseur de vol de Flight Simulator . De biens jolies rectangles. C'était sur [url="http://www.francesim.com/forum"]le forum de FranceSim[/url], il y a un peu plus de deux ans.

Lundi dernier. On a refait la même chose. A Saint-Cyr, dans un DR400-120 de l'aéroclub des Alcyons.

Un lundi de Pâques nuageux et deux pilotes heureux.

13.3.05

Entretien (épisode 34)

Dame météo ne nous a pas gâté ces derniers week-end. J'ai eut quelques vols annulés, quelques ballades qui se sont traduites par des allers-retours Paris <-> Saint-Cyr... en voiture. Ce dimanche, enfin, il ne fait pas trop mauvais. On annonce même des éclaircies. Le terrain est ouvert. Il n'y a pas trop de vent. Il y a un avion de disponible. Pourquoi hésiter ?



Des raisons d'hésiter ? Il y en a plein. Le coût de l'heure de vol et puis la sempiternelle question : "On va voler, mais on fait quoi ?". Avec des amis, issus de l'univers de la simulation de vol, cela ne pose pas trop de problème. Les petits vols deviennent des petits vols techniques. On va chercher une intégration compliquée, une petite navigation avec quelques points tournants. On trouve toujours quelque chose de sympathique et adapté à mon niveau de débutant.

Ce dimanche, j'ai eut envie simplement d'aller voler avec ma fille. Notre précédente escapade s'était soldée par une sortie Nord immédiatement suivie d'un "retour sur vos installations" pour cause de météo peu convainquante. Nous étions alors plein de regret. Cette fois-ci, nous prévoyons un petit local pour aller tutoyer les nuages. La base est juste au dessus de 3500 ft. Ca tombe bien le secteur VFR au Sud de Mantes (dans les limites de notre local) est plafonné à 3500 ft.





Pour ne pas perdre la main, j'ai tout de même fait un peu de lecture de carte afin de "voir" si je n'avais pas tout oublié. Comme il y a encore peu, pendant l'instruction, j'ai cherché ma voie de chemin de fer, mes lignes électrique, mon autoroute. Un peu de mania et une verticale de Dreux plus tard, nous rentrons par le secteur Ouest.



1h00 d'un tranquille petit vol en DR-400, F-BPTKU. 1 heure de promenade. "Son papa avec sa fifille". 1 heure de plaisir.

23.1.05

"020015G30KT", ça fait plein travers nan ? (épisode 33)

Dimanche 23 janvier. Il fait beau, il fait froid. Il est 15h00 et le vent souffle à environ 15kt du 020. Sur la 30/12 de Saint-Cyr, cela fait donc un vent plein travers. Pour ne pas rester au sol, Patrick et moi avons décidé de nous entraîner. Vu le vent, nous choisissons un Saint-Cyr - Pontoise - Saint-Cyr. Mais vue le vent, nous hésitons...



ON N'Y VA ? ON N'Y VA PAS ?
15kt, mais le METAR et les TAF annoncent un petit "020015G30KT". Le G30KT n'est pas une vue de l'esprit. Dans la salle de briefing de l'aéroclub, nous croisons Stéphanie et Mathieu, deux élèves des Alcyons. Ils sont au sol, leur instructeur ne leur ayant pas accordé de partir en solo pour leur navigation ou leur local solo. Bon. Ca calme. Il doit donc y avoir une bonne raison. Patrick et moi ne sommes brevetés que depuis quelques mois. Peu de différence entre eux et nous, tout compte fait.

Nous nous concertons devant la carte de la salle du briefing. Nous échafaudons des plans. Nous échangeons nos points de vue. Vu l'heure et nos budgets, inutile de filer trop loin. Nous recherchons un petit truc technique. Pontoise ou Toussus ? Les deux sont interressants en terme d'intégration, et c'est ce côté technique que nous recherchons. La 07/25 de Toussus est écartée étant donné le vent du 020. Faire de la dur, par vent de travers ne serait vraiment pas sérieux. Et nous ne sommes pas des têtes brûlés. Ce sera donc Pontoise (LFPT). Ce n'est pas loin. Il y a tout plein de point de report (S, NW, NE...) pour se tromper dans l'intégration et c'est un terrain que nous ne pratiquons pas beaucoup. La 05/23 en dur est une bonne idée. Voilà c'est décidé. Ce sera donc un saut de puce vers Pontoise et le retour. Le temps de changer de pilote là-bas. On devrait être revenu avant le CS+30.

Il nous reste à valider les petits coup de vent (le fameux "G" des METAR/TAF). Patrick ferait le départ et l'arrivée sur Pontoise. Je me chargerais du retour avec, pour l'instant, le vent de travers à l'arrivée. Ca devrait le faire... Ca devrait le faire...

Avec la petite radio portative AR-108, Patrick et moi écoutons les autorisations d'atterrissages. Certaines sont un peu sport. En poussant l'avion à la pompe (quelle manie d'avoir des avions le réservoir vide), nous regardons à la fois la manche à air et les avions au décollage. Ces derniers volent en crabe. Nous continuons à hésiter.

Nous sommes installés dans l'avion. Pas de rafale méchante depuis ces dernières minutes. Nous validons définitivement le fait que Patrick dit le manche-dans-le-vent fera le décollage, l'arrivée à Pontoise, et je me chargerais du retour. Briefing dans l'avion pendant que le moteur chauffe. Nous repérons les points d'entrées possibles. La 05, certainement, peut-être une semie directe main droite. Certainement Sierra comme point d'entrée. Dès la sortie Nord, il faudra prendre l'ATIS, puis l'approche... Nous préparons le tout. Calmement.

PREVOYEZ UNE ATTENTE SUR OVINI
Le roulage sur les taxiways détrempé de Saint-Cyr est un peu sport. Ca glisse, ca dérape. Il faut rouler sur toute la largeur (comme le dit l'ATIS). Le DR-400-120 n'est pas des plus puissants et nous n'avons de cesse de nous rappeler qu'il faudra "alléger la roulette avant" afin qu'elle évite de labourer la 12.



Aligné sur la (très) boueuse "12 droite"... un coup d'oeil à la manche... 15kt de travers, nous sommes autorisés au décollage. Le manche dans le vent, Patrick contrôle Kilo-Uniform au pied et nous montons (somme toute) tranquillement à 130 km/h. Pour une fois, nous sommes (bien) devant l'avion. La fréquence de l'ATIS est affichée en stand-by. Nous allons quitter par la sortie Nord et sommes déjà prêt avec nos tablettes à prendre l'information. Tout s'enchaine ensuite très vite. Saint-Cyr-Pontoise, c'est la porte à côté. A 200 km/h avec le risque d'emplafonner toutes ces TMA et autres "VFR Interdit", cela nous donne notre petite dose d'adrénaline dominicale.



Ce sera donc JULIET. La 05. Nous appelons l'approche. Et vlan après le code transpondeur réglementaire, ce sera donc SIERRA (pas de surprise). Par contre, nous nous attendions depuis SIERRA à filer en base main droite, mais nous ne savions pas s'il y avait du monde dans le tour de piste. Sur SIERRA, le contrôleur nous demande de rappeler verticale 1500 ft avant de nous passer avec la tour. Bon. Facile. Un peu comme en auto information ? Patrick trouve le terrain depuis SIERRA alors que je le cherche à trop à droite. Comme le dit Patrick : "Voilà une bonne chose de faîte. On sait où est le terrain".

Une fois verticale, notre première surprise : "Kilo-Uniform, effectuez une attente verticale, je vous rappelle pour l'intégration". Whaahouuuu génial ! Comme à Tahiti, on est sur l'attente d'OVINI. Voilà pourquoi, nous aimons ce côté technique. Certains fustigent tous ces contrôles, ces limites, ces contraintes. Du haut de nos petites heures de vols, ces aspects d'intégration restent à nos yeux un plaisir. Un exercice. Patrick effectuera donc sa première "attente" (un 360 verticale 1500ft 1025). Une première. Ridicule pour un pilote aguéri, mais un bonheur pour nous, simple pilotaillon.



Puis l'intégration en numéro 3 dans le tour de piste (le grand tour de piste de Pontoise)... puis la finale derrière le trafic en courte qui dégage rapido sur Alpha... et le kiss de Patrick sur la 05 (un peu de vent dans l'axe)... et la radio qui annonce "Kilo-Uniform, expédiez le roulage, sortez BRAVO". Patrick accélère, rétrograde, passe la seconde, relance l'avion, laisse le taxiway ALPHA sur la droite, accélère et... pile devant BRAVO, pour finalement sortir tranquillement. Mission remplie. Le suivant peut se poser.



TOUT-EN-UN
- "Kilo-Uniform, par Echo, puis la 30, et Delta, rappelez Alpha point d'arrêt 05".
J'aime bien les clairances de Pontoise. Je me suis déjà fait avoir une fois. C'était il y a bien longtemps (à relire dans l'épisode 21 "Au rond point à droite"). Cette fois-çi, j'ai le terrain en tête : DELTA, la 30/12, BRAVO, ALPHA et DELTA qui remonte toute la 05. Je répond du tac-o-tac. Maîtrise...



- "Echo, la 30, puis Delta et on rappelle au point d'arrêt Alpha de la 05, Kilo-Uniform". Et toc.



Au point d'arrêt, nous patientions. Nous sommes 3 et il y a du monde dans le tour de piste. C'est dimanche, il fait beau et nous entendons les avions s'annoncer au parking pour des tours de piste. Puis la clairance fuse :

"Kilo-Uniform, derrière le Cessna en courte, vous vous alignez piste 05 et maintenez".
Ca ne rigole pas... on quitte le point d'arrêt alors que le Cessna 152 fait de drôle de figure sur la piste : je touche, je garde le nez en l'air, je redécolle, je me repose... Pendant ces acrobaties, je m'aligne et alors qu'il vient juste de quitter la 05 : "Kilo-Uniform, autorisez au décollage piste 05, les derniers vent du 025 pour 5 noeuds, virage à droite, rappelez SIERRA"... Et youp-la-boum. Alors que nous nous demandions comment nous allions ressortir de Pontoise, tout à été dit en une clairance. Direct par la droite sur SIERRA. Et toc. On peut pas faire plus simple.

"Autorisez au décollage piste 05, puis virage à droite et on rappelle SIERRA, Kilo-Uniform".

QUE CINQ NOEUDS ! ZUT ON REPART ALORS !
- "Bonjour, ici Saint-Cyr, information Hotel, la piste 12 en service, le vent du nord 5 kt..."
- Quoi ? Cinq noeuds seulement ? C'est quoi cet ATIS ! Laisse tomber Patrick, on repart... je veux mon vent de travers !!



Et zut. Nous nous préparions depuis les 2 heures précédentes à un atterrissage bien sportif (le manche dans le vent, pied opposé) et zut de zut, il n'y a que cinq noeuds sur Saint-Cyr. C'est tombé. C'est la fin de journée. Un dimanche. Si vous souhaitez voir un passage bas sur l'A12, cliquez-ici pour télécharger la vidéo de la finale en 12 droite (3 Mo, format AVI, 1 minute)... vent calme...

Trève de plaisanterie. Nous en plaisantons dans l'avion, mais ce vent faible est - bien sûr - le bienvenue. Inutile de risquer quoique ce soit. Même avec cinq noeuds, cela restera un superbe vol. Une superbe après-midi. Pas besoin de tenter le diable. On a tout le temps devant nous.


16.1.05

Sortie et entrée (épisode 32)

Nous avions râté le ciel bleu du week-end dernier. Pas d'avion disponible ou pas le temps, je ne me souviens plus. Il fallait donc que nous nous rattrapions ce dimanche. On peut appeler cela le virus de l'aviation. Camille et moi sommes donc allés faire un tour de DR-400. Manque de chance, le ciel est bleu, mais la brume est là, partout. Un local... qui se termine très rapidement et je m'entends dire "Saint-Cyr du Kilo-Uniform, nous voilà de retour par le nord avec India..."


Nouveauté pour moi : il est dorénavant interdit de descendre les avions à l'essence en... les tirant à la main. Camille et moi sortons donc le DR-400-120. J'effectue seul la prévol, Camille s'installant déjà en place droite. Elle trouve vite ses marques. Le coussin pour se surélever, le branchement du casque, l'appareil photo, ne rien toucher... Les petites habitudes commencent à venir.



Deux ou trois tentatives de démarrage plus tard (il fait dans les 4 ou 5 degrés), nous roulons - au moteur - pour l'essence. L'ATIS, la radio, à peine 5 minutes de roulage.... il va falloir que je m'y fasse. A peine pris la clairance de roulage que je rappelle pour pouvoir quitter "à la pompe". Suivant l'adage "Bidon plein coeur léger", Camille et moi faisons le plein du Kilo-Uniform. On ne sait jamais. A 1 et demi dans l'appareil, le plein ne lui fait pas peur.



Il y a du monde au point d'arrêt pour le décollage. C'est dimanche et il y a du monde "tout court" tout autour du terrain. Ca s'empile dans le tour de piste. Ca s'annonce numéro 3, tandis qu'un autre demande une priorité pour "cause de givrage". Ah, oui... Penser à la réchauffe, il fait froid dehors. Nous sommes numéro 3 pour la 12 droite. Un Mousquetaire et Tango-India (le Piper Cub jaune) me double pendant que je fais chauffer Kilo-U. Plus tard, je doublerais le Cub en sortie nord, par la droite, comme l'indique le manuel. Camille sait maintenant le reconnaître : "Le Piper, il est jaune avec les aîles en haut... et les robins ils sont rouges".


C'est vraiment dommage. Malgré le froid, nous étions plein d'entrain. La journée semblait ensoleillée. Un avion disponible. Pas de bouchon pour accéder au terrain. Un week-end tranquille. De plus, Camille inaugurait son nouveau casque-avion, rien qu'à elle. Encore une bonne raison pour aller voler, si nous en avions besoin d'une.


Je ne suis vraiment pas assez agueri ou téméraire pour poursuivre après les antennes de la sortie Nord. A 2000 ft, Camille prend le manche, le temps de faire demi tour, et pour moi de reprendre l'ATIS. A la vitesse à laquelle on vient de quitter au dessus des Serres, il y a peu de chance que l'information est changée. Mais bon. Ca fait partie du plaisir. Alors on reprend l'ATIS... et India.

On n'y voit rien. Même pas les cheminées de Mantes, pas un bout de Chavenay... rien. Allez, sans regret, on rentre.

Une fois posé, on hésite à remonter au point d'arrêt 12. Je jette un oeil sur le taxiway. Quatre appareils patientent déjà. Le contrôleur semble débordé. Pas un instant de répis. Je ne pense pas que ce soit lui rendre service et je ne souhaite pas attendre en tant que numéro cinq au point d'arrêt pour faire un tour de piste et m'empiler derrière tous les retours de cette fin de dimanche.

Alors on remonte par Bravo pour le parking des Alcyons. Et on rangera gentiment Kilo-U qu'on avait sortie 41 minutes juste avant.

On fera mieux la prochaine fois.

3.1.05

Finale 25R dans FS2004 et dans la réalité

Parce que mon ami Patrick avait eut la bonne idée de prendre son camescope, nous avons été gratifié de quelques vidéos souvenir du petit périple au Touquet. Un petit coup de montage plus tard...

Cliquez sur l'image pour télécharger
la vidéo de 1min51, format WMV, 7 Mo

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