Il faisait beau. C'était Dimanche. Joël devait aller vers le sud avec son avion. Vers le sud... euh le "sud-est" plutôt et plus précisément vers la montagne. La montagne ? On peut voler par là ? Un coup de fil après, le temps de prendre quelques affaires et j'étais dans son avion. Direction Chambéry, Chambéry - Challes-Les-Eaux (LFLE).
Devant ce genre d'invitation on hésite pas longtemps...
Mon plus long vol de pilotaillon a été... euh... laissez moi me rappeler... euh... Ca devait être Granville ou peut-être même ma longue nav solo (Blois - Montargis). C'est dire. Je n'ai jamais été très adeptes des vols longs en ligne droite de VOR en VOR. J'ai râté (fui ?) les voyages Ecole ou Club. Coïncidence.
Evidement, effectuer Toussus - Chambéry - Toussus sera donc assez original pour moi. Voler avec le PA-32 sera aussi une révolution, moi qui suis habitué au Robin. De l'avion en métal, 300 cv sous le capot, 6 places, un volant et pas un manche, des instruments partout, un PA, un GPS avec une Moving Map.
D'ailleurs côté GPS, on sera bien servit. Je profite de ce vol pour tester PocketFMS sur mon PDA flambant neuf avec son GPS BlueTooth. Joël souhaite jouer également avec sa TabletPC et FliteMap. Ce qui fera trois GPS dans l'avion avec le GNS430. Les Cirrus n'ont qu'à bien se tenir ;-)
L'aller se passe sans anicroche. On part de Toussus, les 300 cv du Cherokee nous tire vers le ciel en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Le temps est beau. Un peu de vent de face. On file à 140 kts vers ATN (Autun), la tangente avec Lyon, puis Chambéry. En ligne droite assez haut, il n'y a pas grand chose à faire. Etre devant l'avion et anticiper. Etre attentif. Mais on vole droit et haut. Il fait beau et on vole droit et haut... et on vole droit. OK, j'exagère un peu. Je suis déjà aux anges d'être dans un avion. Pour nous occuper et pour la sécurité, nous contactons les secteurs traversés. Ca me fait faire un peu de radio et me change du sempiternelle "Saint-Cyr du Fox-Kilo-Uniform, avec Delta de retour de local à 3 minutes de l'entrée ouest, bonjour". Je passe des messages bizarres comme "Marseille du Novembre-7-4-2-Charly-Hotel, niveau 75, bonjour !" ou "Saint-Yan du Novembre-Charly-Hotel"...
Ah enfin on arrive. ;-) L'arrivée est un peu sport pour moi qui suis plutôt habitué au relief... plat de la région parisienne. Joël est aux commandes. Après être passé à côté du VOR de Chambéry (CBY) posé en haut "de la montagne", on s'engouffre dans la vallée avec l'approche de Chambéry, on passe au dessus du terrain LFLB (Chambéry) pour contourner la ville plus au sud et se présenter sur Challes-Les-Eaux (LFLE).
Le terrain est vraiment coincé. Saint-Cyr est aussi coincé mais virtuellement par la TMA de Paris. Ici, ce sont les montagnes qui représentent des obstacles. Le vent arrière est à flanc de montagne et la base n'autorise pas qu'on "l'allonge". Le dernier virage n'est pas une option. Sinon c'est direct les cailloux. Une décimale de fréquence en autoinformation plus tard, nous nous posons dans un essain de planeurs qui partent au treuil ou au remorquage, qui se posent ou qui se font tirer par des voitures. Ce dimanche matin est animé sur LFLE. Le PA32 fait un peu figure d'OVNI sur ce terrain.
Après un peu plus de 2h00 de vol, nous méritons de nous dégourdir les jambes et de profiter du grand air. Il y a peu de temps nous étions encore à Toussus-Le-Noble, dans l'ouest parisien. Et maintenant sur un terrain, au soleil, au pied des montagnes. La magie de l'avion.
Toutes les bonnes choses ont une fin et il faut déjà penser au retour. Le passager que nous sommes venus chercher fera le vol retour pour se remettre en main son avion après avoir pratiquer le vol en montagne et l'atterrissage sur glacier.
Le temps nous manque pour repiquer vers Courchevel. Nous nous contenterons de fleurter avec quelques cimes et d'apercevoir le Mont Blanc. Pour quelqu'un qui devait faire un vol local autour de Saint-Cyr, le programme de remplacement est pas mal non plus !
Au revoir la montagne ! Bonjour la plaine. Grrrrrr. Au niveau 85, le Cherokee Six trace avec le vent dans le dos. Quelques pointes à 150kt. Nous jouons avec tous les GPS de bord à comparer la précision de ceci ou celà, la capacité de l'un à afficher ceci, l'autre à se mettre en mode truc. Le SICOB à côté, c'était de la rigolade. De grands enfants dans des jouets très chers !
La couche n'est pas soudée. J'aurais été tout seul dans mon Robin, petit pilotaillon de base, je serais passé rapidement en dessous. Je ne me serais pas posé trop de question (sauf à regarder la MSA, bien sûr). Trouillard le pilotaillon ! Mais là, tout compte fait et en écoutant "les grands", on voit loin et on voit dans les trous. Le gris est à l'ouest, plus loin sur notre gauche. Devant, le VOLMET nous confirme que c'est CAVOK. On voit des trous dans les nuages, alors on continue au dessus. "S'ils le disent, alors...".
3.4.05
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