Arrivée pour déjeuner à Toussus, la météo est comme prévue au beau fixe. Je retrouve Patrick qui est déjà au restaurant au pied de la tour. Il a déjà fait le plein du DR400 qui nous attend sagement sur le parking de la tour, juste à côté d'un TBM700. Le plaisir de voler à Toussus.
Nous voilà rassasiés et installés dans la machine. Tout est prêt. Un coup d'oeil au carnet de l'avion nous montre qu'il n'a pas volé depuis 3 jours. Et qu'il dors donc dehors depuis également 3 jours. Nous avons appliqué la procédure "club" pour les démarrage "froid" et humide. Injections, pompe, brassage d'hélice. Un peu inquiet tout de même, André actionne le démarreur... L'hélice est lancé, pas d'explosion. OK, c'est normal, il est froid, il est humide... etc. Nous reparcourons la checklist pour voir si le grand classique "j-ai-oublié-la-mixture-plein-riche" n'a pas été sauté. Tout parait normal.
Nouvelle tentative. Cette fois-ci une explosion. Ouf, ca s'enflamme. Pas de noyage à l'horizon. Mais le moteur ne tourne toujours pas. Nouvelle tentative. Rien. On laisse reposer. 2 minutes plus tard, nous recommençons notre cérémonial. Toujours rien. Parfois une explosion. Re-pause. Re-nouvelle tentative. Et re-rien. L'hélice tourne, le mélange parfois s'enflamme, mais il ne se lance pas.
Et notre petit cinéma va durer une bonne petite heure. Entre les pause, les brassages d'hélice ("tu me montres les clef, s'il te plait" quand je ne les avait carrément pas dans la poche), la vérification de la check.
Au bout d'une 1/2 heure, nous commençons tous à déjà remanier notre programme de l'après-midi. Entre le déjeuner rallongé et nos divers tentatives, je calcule le temps perdu. Nous avons prévu deux branches de jour vers Joigny et un échange de pilote à Chartres, puis le Havre et le départ de nuit pour revenir à Toussus en VFRn.
La première branche est déjà écourtée. 1h se passe. Nous appelons après encore quelques tentatives l'aéroclub pour demander conseil. Le truc qu'on aurait oublié, l'astuce "mais-c'est-bien-sûr" qui nous manquerait. Alex, instructeur, nous assiste au téléphone en mode main libre pour qu'il entende "le moteur". Rien. Le lyco ne veut rien entendre. Nous faisons des essais avec la pompe ON, la pompe OFF, la réchauffe ON, la mixture plein pauvre... etc. Tout y passe et presque dans toutes les combinaisons ;-)
1h15 se passe. Nous avons déjà en tête d'aller prendre un café. L'après-midi est déjà bien entamé. Tant pis, on volera une autre fois.
Avec nos moultes tentatives, nous craignons bien sûr de vider la batterie. Laisser l'appareil sans batterie à Toussus, sans possibilité de voler de ses propres ailes serait plutôt ennuyeux. J'espère toujours ne pas en arriver là. Lorsqu'à la deuxième fois, la batterie semble faible, nous faisons une longue pause de 15 minutes.
Et elle repart. Comme d'habitude, c'est au dernier moment, lors d'un ultime essai que le mélange explose et... le moteur démarre ! Nous n'y croyions, à ce moment-là, plus du tout. Alternateur immédiatement sur ON. Les casques sont placés sur les oreilles. On va voler !
Nous partons vite profitant du beau temps. En arrivant après la forêt de Melun, nous apercevons une jolie couche au raz du sol. Plus loin, juste là, ils sont dans le gris. Malheureusement, notre route ne nous permet pas une superbe On-Top. Notre retard au démarrage ne nous autorise pas non plus la petite promenade initialement prévue. Nous recalculons nos estimés, les calant avec l'heure du couché du soleil et malheureusement pour Patrick décidons de filer directement vers Le Havre. Très bonne exercice de déroutement pour André qui n'en demandait pas temps ! Patrick aura sa revanche certainement (Alençon !!!!! - private joke).
Il y a du chamboulement dans la navigation, mais c'est un plaisir que de faire Chartres - Le Havre par ce beau temps. Nous nous organisons assez efficacement à nous trois, la navigation ayant été préparé, c'est juste le pilote en fonction qui ne l'a pas faite ! Le VOR DVL est passé par la verticale avec le clairance du contrôleur et Echo-Delta pour la verticale du pont de Normandie. Le terrain du Havre est facile à trouver et l'arrivée alors que le soleil se couche est un bonheur.
Nous voilà posé avant la nuit aéro au Havre Octeville. Une première pour moi. Dans un élan de folie, nous décidons tous les trois d'aller à l'aérogare pour la pause pipi règlementaire et payer la taxe. Grosse erreur ! Sortir du terrain ne pose pas de problème. Nous voilà dans l'aérogare alors qu'un message dans le hall annonce l'arrivée de l'ATR pour Lyon. Les passagers se dirigent donc vers les portiques de contrôles. Jusque là, rien d'anormal. C'est lorsque nous - simples pilotaillons - avec "notre" Robin DR400 posé sur le parking qui souhaitons retourner justement à notre avion que l'on nous montre gentiment la file d'attente et les portiques de contrôle. Nous voilà partie pour une fouille : forcément, nous avions de l'eau, des clefs, des téléphones... etc... et notre présence ne passe pas inaperçue dans le flot de voyageurs pressés.
De nouveau au parking après le filtre, nous redémarrons le DR400 pour rouler jusqu'à la pompe. Cette dernière est automatique avec un automate. Je m'attend à trouver le code de la carte Total (les avions de voyage du club ont tous une carte TOTAL et BP) dans le carnet de route. Mais rien. Me voilà, avec ma carte et un automate qui me demande un code. Gros moment de solitude. Heureusement encore que nous avons des téléphones portables. Il est tellement simple d'appeler un "ami" à l'aéroclub qui nous trouverons les précieux quatre chiffre. Il suffit juste de trouver où sont cachés les codes auprès d'un autre ami (un joker de plus de consommé, l'ami Jean-Pierre ?). Un petit jeux de piste.
La journée n'est pas finie. Nous voulons maintenant revenir de nuit vers Toussus. Pour le plaisir et par goût pour l'exercice, j'ai prévue un touch&go sur Rouen où j'étais hier soir. Cela fera donc une intégration sur Rouen et une sortie, le tout en VFn. Sans compter le touch sur la très belle piste de Rouen de nuit.
Nous repartons alors que le soleil disparait sur la mer. Le Havre est déjà illuminé. Il est nuit en dessous alors que nous profitons des tous derniers rayons lumineux. J'ajuste l'éclairage du cockpit faisant varier l'éclairage d'ambiance, l'éclairage du bloc radio et l'éclairage des aiguilles. Je sors avec une jolie directe vers MVT (le VOR de remplacement temporaire de Rouen) malgré le cheminement VFRn et ses points mystérieux : Echo-Hotel pour quitter Le Havre vers l'est tout en étant avec le SIV de Deauville et le fameux DUCLAIR comme point d'entrée vers Rouen.
Ambiance "rouge"
Je n'attraperais jamais DUCLAIR ayant une clairance pour Novembre-Whisky. Un excellent exercice d'adaptation en temps réel ! Que du bonheur ! On cherche à lire la VAC, à trouver les relèvements, le top chrono sont déclenchés... Le pilotaillon est challengé.
André : "Je peux faire une photo avec le flash ?"
L'air est très calme en ce début de soirée. J'ai toute la place nécessaire pour la longue finale 22 à Rouen qui se déroule comme sur du coton. Nous avons le temps et le loisir de contempler le très beau balisage de Rouen.
La 22 de Rouen avec son balisage central
Le touch réalisé, virage à gauche vers Echo et Les Andelys pour une directe vers Epernon en évitant Mantes-La-Jolie très éclairé de nuit.
Le touch réalisé, virage à gauche vers Echo et Les Andelys pour une directe vers Epernon en évitant Mantes-La-Jolie très éclairé de nuit.
Nous ne sommes pas mécontent de retrouvers Toussus. Il est 19h30, nous avons quelques petites émotions dans les "pattes" et surtout nous avons rempli nos petit sac d'expérience entre les démarrages à froid/humide, les filtres de contrôle des aéroports et les codes des cartes d'essence.