Le constructeur Cessna vient d’annoncer qu’il allait équiper tous ces nouveaux Cessna 172 d’indicateur d’incidence. Soyons un peu provocateur : “Ca commence à faire beaucoup de truc à regarder dans le cockpit, non ?” Surtout comme la vue d’artiste le montre sur l’image suivante (source Cessna) ? Je vais aussi honnête : je suis fichtrement curieux de voir tout cela en action. Mais…
Même si ça n'a rien de miraculeux et même si on (je m'inclus dans le "on") donne l'impression de découvrir les indicateurs d'incidence depuis quelques mois avec une recrudescence de constructeurs (voir le résultat chez AircraftSpruce en cliquant ici) et d'annonces d'autorités comme la FAA (et dans une moindre mesure de l’AOPA Safety), toutes les bonnes aides sont quand même les bienvenues. Icon, le constructeur du petit hydravion qui fait vibrer le marché, avec tout le buzz qu'ils ont réussi à produire ont certainement participé à la démocratisation de ces indicateurs d'incidence, lorsqu’ils diffusent ce genre de vidéo :
Mais je me dis aussi que lorsqu'on regarde les rapports d'accidents, beaucoup d'instruments étaient déjà sous les yeux des pilotes, non ? Faut-il en rajouter un autre ? Ou bien s'assurer que des pilotes d'aéroclubs comme moi soit à jour, déjà, sur les basiques (les anglophones sont scotchés à l'expression magique "stick and rudder" ou “manche et palonnier”). Et Surtout que l’on sache réagir rapidement et de façon appropriée, lorsqu'une indication à l'intérieur du cockpit apparaît. Et je ne reviens sur l’ergonomie d’un Garmin G1000 + un indicateur d’incidence dans le cockpit. La photo du début de ce post, n’est pas tout à fait la réalité en tour de piste de jour, alors que la photo surexpose l’intérieur du cockpit.
Prenons mon exemple personnel. Un de mes défauts dans le réel (et le virtuel forcément, mais je me soigne) est bien souvent mon inclinaison en dernier virage. Un vol récent avec instructeur me l'a rappelé (merci à Jean-Louis B. des Alcyons). C'est pile dans la champs d'application de ce qu'un indicateur d'incidence va alerter. Je suis typiquement donc dans la cible de ce genre d'assistance.
Néanmoins, je sais déjà comment corriger mon défaut. Je n'ai qu'à moins incliner l'avion et mieux gérer ma vitesse. Ne me suffit-il pas de me rappeler en plus que "lent et bas" (pour reprendre la séquence bien connu "slow and low") est le parfait endroit pour que je décroche ? Dans l'absolu, je n'ai donc pas besoin d'un nouvel indicateur. J'ai mon horizon et mon badin sous les yeux. Il sont déjà là.
Ne devrais-je pas savoir m'en sortir avec ces deux indications que sont ma vitesse et mon inclinaison ? Et comme je l'ai écrit précédemment, avec l'accompagnement de FI lors de vol régulier de suivi/contrôle ? Idéalement, oui bien sûr. Car je ne pilote pas des chasseurs qui atterrissent sur des porte-avions de nuit et dans la tempête, c'est à dire des environnements où l'AOA et le pilotage à l'incidence (plutôt qu'à la vitesse et l'inclinaison) est une religion quand on entend tous les pilotes de chasse "choqués" (je caricature) de ne pas avoir cet instrument dans nos avions d'aéroclub ;-)
Tout n'est bien sûr pas tout noir ou tout blanc. J'ai hâte d'en essayer, parce que c'est mon côté gadget-ophile et geek qui ressort et aussi de voir où je dois aussi progresser en dernier virage... et certainement ailleurs. J'ai hâte de me dire "Ah oui, m**** là aussi, dans cette situation que je n'imaginais pas, je suis aussi très proche du décrochage ?!"
Le communiqué de presse de Cessna : http://txtav.com/en/newsroom/2016/04/cessna-skyhawk-aircraft-now-equipped-with-angle-of-attack-system
Question subsidiaire : qui s’aurait me trouver une gauge pour mon simulateur préféré ?
2 commentaires:
Ma première réaction sur le dernier virage trop incliné à été de penser que plus qu'un problème de vitesse ou d'inclinaison, c'était l'anticipation de ce virage qui était en cause et la visualisation de la trajectoire sol, en prenant en côté éventuellement l'effet du vent.
Sur l'indicateur d'incidence, MGL propose ça depuis plus de dix ans dans ses PFD, avec un bricolage très simple à réaliser (pour les constructeurs amateurs évidemment). Le principe est tout simple, c'est un morceau de baguette en bois dans l'axe longitudinal de l'avion, comme un pitot, coupé à 45° dessus et dessous par rapport à l'horizontale, avec un tube de pression totale sur chacun des pans coupés. L'incidence est mesurée par différence des deux pressions totales. Et ça fait aussi office de pitot évidemment. Assez malin à mon avis.
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