Au cinquième Fly’in, arriva ce qui devait arriver : il y eut plus de pilotes breveté PPL que de passager-simmer. Certains avions n’étaient même pas plein. Par contre, une chose restera sur cette édition : il y a eut plus d’avion (12) en 2010 que de personnes en 2005 dans les DR400 (8). Le signe d’une réussite ? Pffff. Baliverne. Au delà du chiffre et de l’adage “la quantité ne fait pas la qualité”, je revendique sur le Fly’in 2010, une chose qui m’a particulièrement fait plaisir.
Fly’In 2010 – Moulins
(à voir avec les noms des participants sur ce lien)
Cela fait déjà 5 ans. En 2006, lors du 1er Fly’In, il n’y avait que deux DR400 de l’aéroclub des Alcyons de St-Cyr à rallier Vesoul. Les avions étaient plein à craquer. Ce n’est pas par hasard que j’ai mis ces deux photos l’une en dessous de l’autres. Si vous regardez attentivement, vous allez retrouver des têtes. Il y en a deux là, qui étaient passagers en 2006 et qui sont PPL en 2010 ! Il y en a un autre qui n’apparait pas sur la photo de 2005. C’est Thierry M., qui avait impulsé l’idée, lui le professeur des écoles de Vesoul qui avait utilisé l’aéronautique comme support mathématique pour l’année scolaire. En 2006, il nous attendait à Vesoul avec sa classe. En 2010, il est venu à bord de son DA20, étrennant son PPL lors d’une de ses premières grandes nav !
Fly’In 2006 - Vesoul
Bien sûr, rien ne dit que sans ces Fly’ins, ils n’auraient pas poussé la porte d’un aéroclub. Bien sûr, ils ne se sont pas découvert à cette occasion une passion pour l’aéronautique. Ils l’ont déjà, en 2006, là devant le hangar à St-Cyr à quelques minutes de la mise en route. Mais ils n’ont pas encore la certitude de prendre la bonne décision. Ils savent seulement que “ça doit être génial”. A la fin de la journée, ils confirment d’eux-même, le visage exprimant le mélange de fatigue et de plaisir : “c’est génial”. Et ils repartent avec dans les yeux, la décision prise “j’y vais, je me lance, je passe mon PPL”.
9h00, les équipages des deux Cessna au départ de Pontoise.
Je revendique simplement que ces rencontres entre passionnés du réel et du virtuel sont une occasion, comme les portes-ouvertes de nos aéroclubs ou tous les vols que les pilotes de loisir organisent avec leurs amis, pour faire découvrir les coulisses de notre aviation générale : la réservation d’un avion, la préparation du log. de nav, tous les éléments à vérifier avant de partir (NOTAM, SUP AIP, AZBA…), la sortie des avions du hangar (vive Hispano), toutes les cartes nécessaires… etc… “Ah, c’est donc comme cela que cela fonctionne… On peut donc faire tout ça, avec un brevet d’avion… Et je pourrais le faire, moi aussi ?
Dès les premières minutes, on sent la passion transpirer. Ils savent tant de chose sur l’aviation, ils ont tellement préparé leur journée, qu’ils rattrapent même mes erreurs (une histoire de tourner à droite au lieu de la gauche pour rattraper la barre du VOR ;-) Merci à Thomas assis à l’arrière qui n’en rate pas une ! Les checklists sont égrenées, ils ne savent plus où donner de la tête.
Une fois en l’air, ils découvrent le contact avec le manche ou le volant. La réaction de l’avion si différente de Flight Simulator. Le bruit et les échanges radio dans le casque. La vision a la fois réduite et si vaste tant il y a de choses à voir. Les actions qui s’enchaînent, les décisions à prendre, les corrections à apporter. Ils cherchent les trafics au passage d’une balise, carrefour improbable en l’air où l’on risque de croiser de trop près une autre machine.
Pour éviter de faire un vol en ligne droite, j’avais prévu un touch&go sur un terrain en chemin entre Pontoise et Moulins. Orléans et sa piste en dur fera l’affaire, même si c’est un terrain qui ne m’est pas inconnu.
Nous pratiquons alors l’intégration sur terrain non-contrôlé avec ce Cessna à train rentrant… la verticale… la reconnaissance… le vent arrière… Le train sort… 1 verte…. confirmé… La finale… Toujours dehors le train ? On touche et on repart en virant vers le sud pour rejoindre Moulins. Charles, mon copilote sur la branche aller, s’applique à tenir son cap et son altitude. Il est très concentré, c’est sa machine pendant que je me perds dans ma nav. Qu’il est bon de voler sans aucun GPS à bord pour confirmer qu’on est bien sur le trait, lorsque justement on est pas sur le trait !
Finale 26 à Moulins
A l’arrivée, je lance un superbe “on est devant le précédent” comme premier contact avec l’AFIS de Moulins (trop long à vous expliquer ici ;-). Nous ne sommes pas les premiers et déjà des gilets jaunes nous guident. Nous poussons les avions dans un coin du parking pour laisser la place aux 12 avions attendus. L’AFIS a dû s’étonner de voir débouler autant de monde, d’autant que le CAVOK n’est pas là, qu’il y a un peu de vent et que le plafond n’est pas des plus hauts. Très largement VFR, mais on n’aurait préféré que madame météo fasse un effort. D’autant que cette dernière annonce un coup de vent et des orages pour la fin d’après-midi, ce qui va raccourcir notre programme.
Dur travail des placiers pour ne pas prendre trop de place
A peine le temps de discuter, de pique-niquer et je n’arrive pas à saluer tout le monde, ni à voir toutes ces machines : Piper PA28, Cessna 172SP, 172RG, 172SP G1000, Robin DR400-140, 160 et 180, Diamond DA-20 et DA40. Elles arrivent en ordre dispersé de Pontoise, Persan, Chavenay, Lognes, Toussus, Vesoul, Grenoble et Dreux. Chacun ayant eut son petit imprévu. Gérad, très gentiment parti seul de Dreux dans son DR400, a fait un stop à Nevers pour embarquer Jean-Claude qui avait lancé une bouteille à la mer sur le forum Pilote-Virtuel (“quelqu’un passe par Nevers ?”). Les coéquipiers de Thierry ont des soucis de voiture, mais c’est sans compter la gentillesse de David qui rebrousse chemin pour aller les chercher en voiture. Sur le parking sont stationnés des Robin, des Piper, des Cessna, des Diamond. Les cockpits regorgent d’aiguilles, un peu, beaucoup et très très peu (n’est-ce pas Louis avec ton G1000 !) Il y a des PPL tout frais et des vieux PPL. Tout le monde s’échange ces impressions sur le vol aller. Pour retrouver la photo de groupe annoté des noms des participants, rendez-vous sur ce lien Flickr.
Pique-nique improvisé sur l’herbe de l’aérodrome
Après le rapide pique-nique, il est déjà temps de repartir. Bertrand nous précède avec l’autre Cessna d’Hispano et décolle sous le regard d’une trentaine de personnes ;-)
Puis, c’est à notre tour de mettre en route. Thomas est assis à droite. Nous nous frayons une place parmi tous les avions et les participants. Le parking est encombré. Je roule très lentement et m’assure que tout le monde me voit.
Comme à l’aller, nous ne résistons pas à effectuer une intégration sur un terrain pour un toucher. Notre choix se porte sur Joigny, assez proche de notre route. C’est encore un excellent exercice de navigation VFR. Toujours aucun GPS à bord. Nous utilisons les cartes papiers et effectuons des croisements de VOR. C’est Charles assis à l’arrière qui trouvera le terrain le premier. Je me trompais et visais… autre chose. Décidément, ils sont forts ces pilotes virtuels !
La météo ne nous gâte pas pour la suite. Les pilotes virtuels expérimentent un gros grains dans lequel le Cessna 172RG d’Hispano se fraie un chemin. Nous entendons sur la fréquence du SIV des avions qui renoncent à partir vers Deauville et changent leur plan pour au moins… Rouen. Les TAF pris avant de partir nous avaient rassurés. Pourtant nous demandons confirmation au SIV (“Vous pourriez nous donner la dernière de Pontoise, s’il vous plait ?”) car ce que nous avons sous les yeux n’est guère engageant. La visibilité diminue à vue d’oeil, la pluie cingle le pare-brise du Cessna.
Finalement, la météo à Pontoise est très encourageante (SKC) et le ciel se dégage une fois arrivé au sud de La Ferte-Alais. Le reste est classique, si ce n’est le vent un peu de travers piste 23 et une ch’tite rafale qui me fait poser le C172 sur le train principal droit de façon totallement involontaire. Voilà encore de l’expérience pour mes pilotes virtuels (et pour moi par la même occasion).
Au retour, nous nous abritons sous l’aile du Cessna 172RG
Je ne sais pas ce qui va arriver à tous ces participants, pour l’instant simples passagers (mais passagers très “copilotes” en ce qui concerne mon équipage). Je souhaite ardemment qu’ils puissent suivre les chemins de Ludo, Gérard, David et autres Thierry. Ils se reconnaitront. Certains ont déjà annoncé sur les forums Pilote-Virtuel et IVAO, quelques jours après ce Fly’In, être passé par la case “visite médicale” et “inscription en aéroclub”. D’autres ont franchi une étape supplémentaire sur le long chemin de la décision “je passe mon PPL”. D’autres envisagent la voie de l’ULM ou – “au moins pour commencer” comme ils disent – de viser le BB (Brevet de Base) tremplin vers le PPL.
Thomas, Vincent, Charles et les autres que j’oubli étaient passagers, passionnés et déjà experts lors de Fly’In 2010.
Que seront-ils sur Fly’In 2011 ?
Les avions parkés tels qu’on les découvre en dégageant la piste
Sourire de David qui a craqué après le Fly’In 2009
L’équipage du F-GIVA
Le Staff IVAO France bien représenté
Visite de courtoisie à l’AFIS
Merci à : Thomas L., Charles D., Bertrand F., Antoine M, Nicolas S., Ludovic, Nicolas S., Marc D., Vincent R., Frédéric P., Barez B., Régis V., Jeff G., Quentin B., Rémy V., Vincent R., Guillaume P., Louis P., Didier B., Robert T, Vincent G., Eddy F., Loïc C., Thierry M., David W., Marie-Elise P, Marie-Bénédicte P, Félix C., Eric Z., Nathanaël P., Jérémy L., Erwan L., Nicolas R., Gérard P et Jean-Claude.