"Du temps oui, nous avons. Des pepettes nous manquont" Yoda (2004). Alors il faut toute de même penser à rentrer. D'autant qu'il nous reste à retrouver notre chemin.
Le trajet prévu contourne conscencieusement la TMA (en rouge) de Paris.
Le trajet réel sera plus large par fainiantise et sécurité. Source www.nav2000.com
Le trajet réel sera plus large par fainiantise et sécurité. Source www.nav2000.com
Les grandes antennes au sud ouest du terrain de Meulun devrait bien nous aider. Elles restent visibles de très loin et en cette (presque) fin d'après-midi, la visibilité est très bonne. Pas pour longtemps. Le soleil est sur notre droite.
Cap plein sud, au 180... La carte VFR qui était rangée, est maintenant dépliée sur mon genoux gauche. Je retrouve mes réflexes d'élève, pas si lointain. Cette toute petite nav est l'une des premières depuis mon brevet. J'ai volé 5 ou 6 heures depuis mon examen, mais n'avais pas re préparé de navigation comme celle là. La présence de la TMA, l'enchaînement rapide des zones, les bascules de fréquences m'ont encouragé à préparer ce petit vol avec soin. De toutes les façons, cela fait AUSSI partie du plaisir.
Je jette un oeil à la carte VFR. Je la place dans le sens de la trajectoire. C'est très étonnant, mais avant de faire de la [i]lecture de carte[/i] en avion, je n'avais jamais orienté ma carte dans le sens de la trajectoire. C'était plutôt "toujours Nord". Depuis que Xavier, mon instructeur, m'a imposé (pour tester) de le faire, je m'exécute... par réflexe. La carte tournée, donc, dans le bon sens, je me lance à la recherche de repère et sollicite mon équipage.
- "Bon, on cherche une grosse ligne de chemin de fer... une ligne TGV certainement qui devrait partir du park vers le sud..."
- "Tiens, un plan d'eau, là à droite. Ah, c'est pas sur la carte ou bien on est pas où l'on croit être"
Je trouve que c'est aussi cela le plaisir du vol VFR. Le plaisir de se situer exactement dans l'espace en concordance avec la carte. Un exercice technique plaisant. Et puis avec cette TMA (VFR Interdit), il faut savoir où on se trouve. Justement.
- "C'est quoi cette grande route ?
- "Une ligne haute tension, là ?"
- "Si c'est cette route, alors on devrait trouver un grande coude, là... nan ?"
- "Bon, Ba on est pas là alors..."
- "D'accord, mais on est où alors ?"
Cela tergiverse un peu dans le cockpit. Pendant que Frédéric shoot et reshoot avec son numérique, Rémi et moi nous prêtons au jeu de la recherche de repères VFR. Des forêts ? Des autoroutes ? Des fleuves ? Des virages/coudes représentatifs ? Des antennes ? Des voix de chemins de fer ? Nous sommes un peu "loin" de VOR et la triangulation me prendrait trop de temps à mon goût. Et puis c'est pas drôle.
Ce pseudo exercice de perte de route n'en ai pas réellement un. Nous avons, un peu plus loin, un visuel sur ces grandes antennes au sud de Melun. Nous jouons un peu. Un tout petit peu, dans un avion en bois et toile à 1500 ft et à 230 km/h. De grands enfants dans des jouets très chers.
Sans surprise, nous retrouvons le terrain interdit à la CAP de Melun... la verticale... puis il est temps de recaler sa (petite) Nav. correctement. Prise du Top... cap, puis altitude... puis radio/radio nav... etc... je passe rapidement le check point tournant. Nous revoilà sur "notre trait". Sur la route prévu. Presque au millimètre.
Vers 17h30, dans le sens est -> ouest... le soleil dans les yeux. Pas facile de naviguer à vue.
Le cap pris vers l'ouest, nous nous retrouvons avec le soleil de face ou presque. Rémi a oublié ses lunettes de soleil. Erreur. Derrière Frédéric rempli la carte mémoire de son appareil photo.. Il est devenu un peu difficile de regarde devant soi. La casquette et les lunettes sont les bienvenus. Nous continuons "sur notre trait" en direction de la Ferte Alais. Je mets encore tout le monde à contribution pour trouver le terrain.
Juste après la verticale du terrain de la Ferte Alais.
Après La Ferte Alais qui, comme à son habitude, nous régale de son parking. On devine un immense DC-3 et une myriade de plus petits avions ainsi qu'une fête ou une kermesse. A l'aller le Baron Rouge (biplan ? Triplan ? Je n'ai pas bien vu) nous avait fait la grâce de décoller juste en dessous de nous. Cela change des Piper Cub, des rallyes et autres HR200...
Dernier petit réglage avec le copilote pour "préparer" l'atterrissage à Saint-Cyr.
Allez, je ne connais qu'un seul VOR en france, alors on va l'utiliser. Je demande à Rémi de m'aider et de me faire le réglage des radios. Ca l'occupe, et toc.
- "Com1, sur Toussus 119.3"
- "... et le Nav 1 sur RBT... 114.7".
- "Tu pourras me mettre la barre au milieu, s'il te plait ?"
"Et tu verras que ça ne bouge pas du tout comme dans Flight" serais-je tenter de rajouter. Ici, l'aiguille ne veut absolument pas rester à sa place. Le jeux de la mettre pile-poil au milieu est marrant en vol et à des années lumières de Flight. C'est un détail, mais cela m'avait surpris la première fois.
Nous tracons enfin direct vers RBT. Régulièrement, en atmosphère stable et en ligne droite, je recalle le conservateur de cap. Durant mon examen, j'avais beaucoup trop oublié ce réflexe. Dans Flight, je désactive la precession gyroscopique car je la trouve exagérée. Ce jour là et depuis mon examen (traumatisé !), j'y attache beaucoup (trop) d'importance. Je calle, recalle, doute, trifouille le conservateur. Il faudra que je réactive l'option dans Flight. C'est tout de même un bon exercice.
A proximité du VOR de RBT, je me retrouve un peu dans mon jardin. J'oublis la carte et sait me répérer sans difficulté. Je piège Rémi sur la reconnaissance visuel du VOR de RBT. Ca marche à chaque fois !
- "Tu vois les deux châteaux d'eau blancs ? là bas ? Le petit et le grand !
- "Euh, oui" me répond-il.
- "Et bien, l'antenne VOR est entre les deux".
Silence. Ca épate, hein ?
Mais je n'exagère pas, en fait. Après quelques passages, tous les pilotes autour de RBT reconnaissent de très loin le château d'eau proche de l'antenne. Je me prend aussi au jeu et pointe directement en visuel vers le VOR. En visuel vers un VOR. Ben, voyons.