Si vous tournez en rond du côté de Los Angeles et si comme moi l’hélicoptère est une passion, alors filez tout de suite chez Star Helicopters ! C’est à quelques minutes de LAX et outre les tours classiques pour touristes, vous pourrez surtout y faire un “Intro Flight” pour $130. Spécialement destiné à ceux qui ont une expérience aéronautique, et après un rapide briefing technique au sol, vous allez vite vous retrouver assis à droite avec votre instructeur. Vous pourrez réellement gouter au pilotage d’un hélicoptère pas comme un touriste passif. Ca sonne comme une publicité ? Mais c’est bien la réalité. Et je vous garantie que cela donne des frissons. De bons gros frissons.
Sur les bons conseils de Rémy T., j’en ai profité la semaine dernière . Star Helicopters est basé sur le terrain d’Hawthorne/Jack Northrop (KHHR). A peine une vingtaine de minutes de route depuis Venice Beach. A l’échelle de Los Angeles, de ces mégas autoroutes et ses interminables trajets en voiture pour aller d’un point A à un point B, c’est très appréciable.
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“Hawthorne”, ça ne vous rappelle pas quelque chose (voir ce récit) ? La fameuse tour d’Hawthorne que l’on doit contacter lorsqu’on est sur la Mini-Route, quelques secondes avant de passer verticale Los Angeles International Airport ;-)
Du coup, on est à un (petit) jet de pierre de LAX.
Me revoilà à Hawthorne, depuis le sol cette fois-ci. Et une expérience inoubliable. A bord d’un R22 (“B2” indique maintenant mon carnet de vol), nous sommes partis au sud-ouest vers Manhattan Beach et Hermosa Beach. Rien que ça : savoir qu’on est à basse altitude, qu’on y reste tout en étant à quelques encablures de LAX, l’aéroport international. Frissons garanties lorsque vous vous rendez compte que l’instructrice ne tiens plus les commandes. Ses mains ne restent pas loin ;-)
Installation à bord : “Check if I’m not making something wrong”
Les vibrations ne sont pas énormes. Je m’attendais à pire. Le bruit… normal. Seul le démarrage du moteur à piston du R22 fait un peu/beaucoup un bruit de casserole. Je l’avais déjà remarqué au sol en voyant d’autres Robinson démarrer.
Elle m’encourage (“You’re doing great !”) mais je sais bien que je ne maitrise rien du tout. Elle a fait décoller le petit hélicoptère jaune alors que j’avais l’impression de prendre l’ascenseur.
Thumb Up à l’intention de Rémy T. qui nous regarde nous envoler
alors que mon instructrice fait décoller le R22 jaune.
Nous n’étions même pas sortie du circuit, la machine stabilisée, une fois les commandes données à l’élève, je tente de comprendre comment “ce truc fonctionne”. Avec les conseils de mon instructrice, je comprend rapidement qu’il ne faut pas “manipuler” les commandes. Au contraire. Tout doit être fait du bout des doigts. Garder la machine stable est un vrai mystère. C’est pour cela qu’on prend des cours ;-) Il ne faut surtout pas s’énerver sur le cyclique.
Les premières minutes en allant vers la côte consistent à garder la machine stable en croisière. J’ai déjà du mal à garder mon calme, je file à 90 kts à basse altitude au dessus de Los Angeles. Il y a quelques heures, je faisais la sieste sur Venice Beach (sunburn à la clef). Mon instructrice, m’avait indiqué : “Cela ne va pas être amusant pour toi qui pilote déjà des fixed-wings, on ira faire un petit tour, puis on reviendra sur le terrain pour que tu vois le stationnaire et le maniement en effet de sol”. Glurps. Elle a compris ce qui allait m’amuser… ou me décourager, au choix ;-)
La photo est trompeuse. Je ne maîtrise absolument RIEN DU TOUT.
J’ai fait comme j’ai pu un 180 sur la marina de Redonda Beach en radada en tentant de ni monter, ni descendre. Et bizarrement ;-) je me suis fait répéter deux fois qu’on pouvait passer au dessus de la Marina à si basse hauteur avec cette machine bruyante : “You know, in Europe, I can’t do that and instinctively I want to make a wide turn to avoid all that”. Par ici, on ne se pose pas la question et j’entame mon virage en hésitant à faire s’incliner le frêle R22. Instant frisson avec le virage dans le soleil, le pacifique en dessous et je repasse sur la plage. L’instructrice semble satisfaite et je vise maintenant le Northtrop building.
On the 45, j’attrape la vent arrière 25 main gauche derrière un avion en finale. Elle ralentie la machine, je n’ose tirer sur le cyclique et coordonne mal avec le collectif. Et en trois temps, trois mouvements, nous voilà déjà entre le point d’arrêt Delta et Charlie, zone assignée par la tour d’Hawthorne pour nos évolutions en stationnaire.
Et là, c’est pire que tout. Si j’avais l’impression que le R22 était instable en croisière, ou tout du moins avec quelques dizaines de noeuds de vitesse, le vol stationnaire est incroyable dur du haut de mes 0 heures de voilure tournante. Même le nez dans le vent, j’ai un mal fou à tenir un semblant de stabilité. Je ne m’occupe que du cyclique, test le palonnier pour sentir les réactions, puis je joue du collectif. La séance dure une quinzaine de minutes et vue de l’extérieur, les mouvements du petit hélicoptère devait être ridicule.
A l’intérieur, je me bat, mais je m’amuse aussi beaucoup. Avec les conseils de l’instructrice, je réussi à une ou deux reprises à contrer la bête sauvage. Je regarde au loin, je pense à anticiper, anticiper et encore anticiper tout en étant très léger aux commandes.
Quel plaisir d’évoluer aussi bas, proche des obstacles !
Je tente d’expliquer mes sensations avec le rudder
Plusieurs 360 à quelques mètres du sol pour travailler le palonnier
Puis, il faut rejoindre le H. La machine est posée comme sur du velours. C'est pire qu'un Kiss landing. J'essaie de capter et comprendre tous ces mouvements en gardant les mains sur les commandes et en accompagnant les mouvements précis de l'instructrice. Le moteur est arrêté. J'enlève mon casque. La "banane" ne me quitte pas alors que l'on debrief. J'ai passé 30 minutes de bonheur.
C’est tout de même étonnant, pour moi qui ait toujours rêver d’être pilote d’hélicoptère, ayant même passé les sélections de l’ALAT bien avant d’approcher l’aviation générale, de prendre cette mini-première leçon, plus de quarante ans passé ?
Il est temps de couper la GoPro après ma petite demi-heure de bonheur
Et si en plus, votre instructeur… est une instructrice (qu’on entre-aperçoit sur la vidéo promo de Star Helicopters ci-après) alors…
7 commentaires:
Pour info, tu peux voir la tour de HHR dans le film "swat" avec Samuel Jackson...
C'est moi ou l'instructrice en plus d'être jeune était plutôt mignonne ?
Dis donc Richard, c'est une obsession "SWAT" ? ;-) Tu m'en avais déjà parlé lors de la Mini-Route sur un autre récit ;-)
@Anonyme : c'est pas faux ;-)
C'est pas une obsession. A force de voler au FL430, les radiations du soleil me font perdre la memoire!
Vas tu aller faire un tour a Chino?
Excellent ! Voilà une expérience géniale. Il y a aussi un petit musée aéro à Hawthorne, mais le vol d'initiation en hélico c'est le pied absolu.
Mais dis-moi, aurais-tu quelque crainte que Madame Bazillio voie ton instructrice sur les photos, que tu nous la censures ? Nous, on ne te fera pas de problèmes : tu peux nous la montrer (;-)
Aprés le r22, il ne te manque plus qu'a essayé le pendulaire et la voltige :) ^^ et tu aura gouter a tout les types de vol !
Ah s'il ne me manquait que le pendulaire (déjà fait, râté ;-) et la voltige. Il me reste un paquet de trucs à faire (heureusement) ! Je n'ai JAMAIS fait de planeur (pas taper), ni de parapente (autre qu'avec des skis au pied en touriste l'hiver), ni de parapente à moteur, ni d'hydravion (pas que je me souvienne) ! Et j'en oubli !
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