22.1.06

"Rappelez vent arrière basse hauteur"

- "Fox-Golf-Mike, remettez les gaz, rappelez vent arrière basse-hauteur"
- "On remet les gaz dans l'axe et on rappelle vent arrière basse-hauteur... pourquoi pas... Fox-Golf-Mike"

Pourquoi il me dit "basse hauteur" ? Pourquoi pas, après-tout. Alors on y va. Ca fait un baille que je n'ai pas fait de basse hauteur. Ca me fera un exercice. Christian assis à côté de moi en prend plein les yeux. Le DR400 devant nous est encore sur la piste. Trop long pour dégager par Alpha. Je repousse la réchauffe, assiette, puissance et je rentre un cran de volet. On a râté notre touché.



Cela avait commencé bizarrement. Déjà l'ATIS de St-Cyr était "assez sport". Pas moins de 4 "attention ceci" ou "attention cela" coincés entre l'information, la piste en service, le couché du soleil, le QNH, le QFE, la visibilité et la hauteur des nuages. Garder toute son attention en écoutant un tel message est assez amusant. Le pire, c'est de râter une information et devoir tout réécouter. Merci à Christian pour l'enregistrement !

Cliquez sur le bouton pour écouter l'ATIS

En texte et en clair, cela donne :

- "Attention les pistes et taxiway en herbes sont gras et glissants, attention la fréquence sol est active sur 121.95, attention l'aérodrome est réservé aux avions basés, attention les atterrissages avec retour au point d'arrêt sont suspendus, attention les touch and go sont suspendus, attention le taxiway central est fermé, attention le taxiway sud est fermé dans sa partie ouest à partir de la manche à air sud, attention le taxiway sud est réduit dans sa largeur au travers de la tour, attention la bretelle provisoire sud est modifiée dans sa largeur"

Grâce à toutes ces consignes, au moins le terrain de St-Cyr n'est pas fermé. C'est l'hiver et cela aurait pu être normal ou habituel. Et on remercie les patrons du terrain. Au sol, ça patine un peu ("ah non, on a les freins !"). C'est un peu gras, l'herbe n'est pas à raz, mais au moins on peut voler, alors on en profite ! Merci. L'ATIS est clair ? C'est tout compris ? Alors, on y va.

- "Le sol du Fox-Golf-Mike, bonjour"
- "Fox-Golf-Mike, bonjour"
- "Fox-Golf-X-Ray-Golf-Mike, DR-400 au parking des Alcyons avec Delta, pour un vol destination Pontoise, on sortira par le nord et retour"
- "Fox-Golf-Mike, roulez vers le point d'arrêt 12 droite, taxiway sud jusqu'au travers de la manche à air sud et rappelez prêt"

Un peu de gaz et on roule. Christian, entre le camescope et les palonniers suit mes indications : "On va prendre cette ligne jaune et on roule jusqu'à la tour... ah non, vu les plots, on va prendre l'autre ligne, désolé". Avec de pareils conseils, forcément on ne roule pas droit. Ok, ça va pour cette fois.

C'est un peu de ma faute si on roule pas droit


Nous faisons donc nos essais moteurs au pied de la tour. Une fois prêt, on rappelle le sol qui demande à ce que l'on appelle la tour. C'est bien. Ca fait luxueux et on jongle avec les fréquences. Moi, qui suis un amateur de technique, j'adore ça.

Les essais moteur à mi-chemin


Il fait beau. Et pourtant dès que nous serons posés, le temps se couvrira. On a eut raison d'en profiter. Le 160 chevaux montent tranquillement alors que je vire en vent traversier au dessus du grand canal du château de Versailles :

Le vent traversier sur le grand canal des jardins




- "Golf-Mike, affichez 4134, je vous rappelle identifié"
- "4134 pour le Golf-Mike"

Nous voilà à destination de Pontoise pour un touché. La 05 en service. On va certainement faire SIERRA, puis une grande base main droite. Enfin, on verra. Je révise la VAC et visualise dans l'espace notre arrivée, le sens du tour de piste pour imaginer les autres trafics, l'altitude... tout ce qui peut m'aider. La cabine est calme. Le temps est clair. Un peu de vent, quelques dos-d'ânes sur la route (on va dire que c'est la faute du copilote).

- "Fox-Golf-Mike, identifié radar, exécutez approche directe piste 05, rappelez en finale"
- "On est donc autorisé à une approche directe sur la 05, et on rappelle en finale, Fox-Golf-Mike"

Bon. Ce sera tout droit alors. Pourquoi pas (ce n'est que le premier "Pourquoi pas"). Dans le circuit de Pontoise, ça discute pas mal. Deux ou trois appareils en tour de piste. Un, en fin de vent arrière, un autre derrière, un troisième qui remet les gaz. Nous sommes encore trop loin. Je devine le terrain, mais ne voit pas les trafics. Et le copilote qui se plaint d'avoir le soleil dans les yeux. Grrr. Moi c'est la buée qui me gène. Je joue avec les "tirettes" du DR400 pour essayer de ne pas trop crever-de-chaud-dans-cette-cocotte-minute et de voir à travers le plexiglas. C'est plus pratique pour piloter.

-"Fox-Golf-Mike, visuel sur un HR-200 en base opposée, base 05 main... gauche ?
- "Euh... Pas de visuel on surveille, Golf-Mike"
- "Golf-Mike... correction, vous procéderez base 05 main... droite et rappelez en finale"
- "Ce sera donc une base 05 main droite pour le Golf-Mike"

Et quelques instants plus tard :

- "Fox-Golf-Mike, numéro 2 derrière un Rally en base gauche... en base opposée rappelez en base"
- "On a pris l'information trafic, on a pas de visuel et on rappelle en base main droite 05, Fox-Golf-Mike"
- "Reçu Golf-Mike, je vous suggère d'ouvrir un peu à gauche pour vous présenter en base éloignée"

SIERRA, puis à gauche et encore à gauche et au feu à droite pour la 05


On venait de passer SIERRA. A croire que je ne connais qu'un chemin pour aller à Pontoise. Ce qui est très proche de la réalité. Je vire à gauche pour bien me présenter en base. Je devine le terrain. Ca devrait être comme ça. Je réduis tout. Rentre dans l'arc blanc tout en descendant vers 1300 ft, l'altitude du circuit. Réchauffe carbu sur ON. Pompe sur ON. Réservoir avant le plus plein. L'arc blanc... et un cran de volet. 150 km/h. On est en base.

- "En base main droite, Golf-Mike"
- "Golf-Mike, ouvrez encore à gauche pour vous présenter en finale un peu éloignée"
- "On ouvre encore à gauche pour se présenter en finale éloignée, Fox-Golf-Mike"
- "Fox-Alpha-Kilo, information d'un DR400 qui ouvre à gauche en base opposée"
- "On a visuel Fox-Alpha-Kilo"
- "On a visuel sur le rally, Fox-Golf-Mike"
- "Reçu Golf-Mike, numéro 2, derrière ce trafic, rappelez en courte derrière"

Il a raison le contrôleur. On est trop proche, comme ça... ça va pas le faire. On prend encore quelques degrés à gauche. L'avion précédent est en finale. On va pas tarder à y être aussi, sinon on va vraiment l'overshooter cette 05. Et il n'y en a qu'une de 05 pour deux avions.

Il est bien près ce trafic. Ca va pas le faire. Ca s'enchaine vite. C'est bon. C'est ça qu'on aime. C'est pour ça qu'on fait ces sauts de puces entre Saint-Cyr et Pontoise. Pour jouer du transpondeur, travailler la phraséo, s'intégrer dans des circuits encombrés. Provoquer l'innatendu. Se mettre un peu à l'épreuve. Et dire qu'il n'y a pas-si-longtemps, j'angoissais d'aller à Pontoise, parce "ça allait trop vite". Restons humble. Pour l'instant, ça va. Croisons les doigts. Pourvu que ça dure.

La cabine est prête ?

- "Fox-Alpha-Kilo, poursuivez et rappelez en courte... un DR221 au départ"
- "Rappellerons en courte, Fox-Alpha-Kilo"
- "Fox-Golf-Mike, c'est pour un complet ?"
- "Négatif, un touché sur la 05, Fox-Golf-Mike"

Le précédent devait rappeler en courte. Trop de monde sur la fréquence, il n'a pas eut le temps de passer son message. Je le vois sur la piste maintenant, il vient de passer le seuil. Il n'a pas touché. J'entend "Fox-Alpha-Kilo en courte", mais ça parle encore sur la fréquence.

Cliquez sur le bouton pour écouter les communications

Plusieurs avions transitent. J'entend de nouveau "Fox-Alpha-Kilo, en courte". Toujours pas reçu par le contrôleur. La fréquence est occupée. Et je vois alpha-kilo passez les peignes. Il est encore en l'air, mais ça doit le démanger de se poser. Et puis j'entend "Fox-Alpha-Kilo en TRES courte". Et là, il est enfin autorisé. Vu du DR400, il devait être à 1 mètre du sol ;-)

Deux fois la ligne ?


Pendant ce temps et ces histoires de courte ou très courte, nous on continu à se présenter en finale. Alors que mon copilote se moque du nombre de loupiotte rouge du PAPI de la 05, je commence à être... en courte aussi. Les rateaux du balissage sont là, sous l'avion. Le plan, l'axe, la vitesse... un coup d'oeil à la manche à air.


- "Fox-Golf-Mike, rappelez en très courte, le précédent au complet"
- "Visuel sur le précédent on rappelle en très courte, Fox-Golf-Mike"
- "Alpha-Kilo, par Alpha ?"
- "Ah... désolé on peut expédier par Bravo ?"
- "Fox-Golf-Mike remettez les gaz, rappelez vent arrière basse-hauteur"

J'ai juste le temps de passer mon message lorsque le contrôleur me fait remettre les gaz pour un basse hauteur improvisé. La CPU à 100%, c'est comment un basse-hauteur ? je jette un oeil à la VAC alors que nous sommes en montée initiale. Je profite d'un moment de calme sur la fréquence :

- "Vous pourriez nous rappelez la hauteur d'un basse-hauteur pour Golf-Mike, s'il vous plait ?"

Cullotez le gamin.

- "500 ft sol Golf-Mike".

Coup d'oeil à la VAC. Et CPU à 100% pour effectuer juste une addition à 3 chiffres.

- "Bien pris pour le Golf-Mike".

Pas très académique votre basse hauteur, monsieur




Nous sommes allés à Pontoise comme plusieurs fois auparavant. C'était un vol avec un tracé déjà maintes fois réalisé. Mais pourtant ce vol n'a pas ressemblé aux autres. Les passagers, la météo, les circonstances ? Un peu de tout et surtout qu'en étant pilote-débutant, on en prend encore plein les mirettes et on remplit sa besace d'expérience de toutes ces impromptus. Merci aux passagers !

21.1.06

Juste avant un VFR de nuit


Les avions vont se coucher, alors que nous attendons que la nuit tombe.







Je partirais en passager d'un Cessna Rocket pour un petit local au départ de Pontoise vers Massy suivi de quelques tours de piste en 05.

15.1.06

L'eau est certainement plus froide

C'est le lot de tout pilote du dimanche : l'annulation de vol. Nous sommes tellement tributaires de toutes ces choses comme la disponibilité d'un avion, les NOTAM, la vie de famille et bien sûr la météo. Ah, la traîtresse ! J'ai annulé 3 fois cette navigation qui devait m'amener vers le pont de Normandie. Un autre point commun de beaucoup de pilotes du dimanche, c'est de toujours tâcher de voler en bonne compagnie. Ce dimanche, la météo semble adéquate, un DR400-160 est réservé pour l'après-midi et je fais mon premier vol avec Nicolas F., rencontré il y a plus d'un an sur IVAO. Qui a dit qu'Internet éloignait les "vrais gens" ? Pour ma part, IVAO et le vol en réseau font tout le contraire.



La carte de Météo France scrutée depuis plusieurs jours est optimiste. Seul petit problème les METAR de Deauville et Caen pris avant de partir pour l'aéroclub. BKN005 et 900 mètres de vizi sur une piste, ça ne fait pas beaucoup. Nous décidons tout de même d'y aller. Le temps étant trop beau sur la région parisienne. On prendra une dernière météo à l'aéroclub et on verra.

On s'installe dans la salle du planning avec tous nos papiers sortis tout juste de l'imprimante : METAR/TAF, TEMSI, vents, NOTAM. Le carnet de vol de l'avion est ouvert à la recherche du "y-reste-combien-d'essence-là-dedans ?". Depuis un certain vol vers Compiègne (à lire ou redécouvrir par ici), il semblerait que tous mes calculs soient vérifiés par Patrick. Bizarre. Je ne vois vraiment pas pourquoi.

Sur le papier, ça donne à peu près ça


... et réalité, ça a donné ça ;-)


Les cartes sont dépliées sur la grande table. On discute et on analyse les infos. Deauville et Caen ont un meilleur METAR qu'une heure auparavant. Nous décidons d'y aller et nous vérifions que nous avons bien les VACs des terrains environnants. Le déroutement est prévu d'avance. Ce sera demi-tour, Deauville ou Le Havre. Tout est prévu à l'avance. On est pas téméraire. A propos de téméraire, nous emportons aussi les gilets. Pilotaillons et parisiens... avec trois gilets de sauvetage dans l'avion.

Dernier point : calculer notre dérive à l'aide de la carte des vents. Elle nous indique des vents de 25 kts venant du sud sur la côte et 20 kt plein travers sud sur la route. Autant le prendre en compte et se calculer la petite dérive qui va bien.

Le résultat des calculs de consommation, les marges de sécurité, l'essence restant et considérant que nous sommes trois dans un DR400 160 chevaux, nous conduit... directement à la pompe. Faisons le plein sans hésiter, si la masse et centrage le permet. En aviation, ne dit-on pas "Bidon plein coeur léger" ?

Avant d'aller à la pompe, on fixe tout l'attirail (le GPS)


On arrive sur la zone d'avitaillement.
Le plein et un coup sur le pare-brise, merci !


Au roulage à St-Cyr, nous croisons un oiseau peu commun (Yak-52) et certainement plus habitué à Lognes (repère d'avion Russe) qu'à notre terrain en herbe. On l'a vu dans un sens...



... puis, il nous a suivi alors qu'on remontait vers le point d'arrêt 12 droite. Ce qui a donnée un message original à la radio : "X-Ray-Hotel, restez sur votre bande, vous ferez attention à un Yak qui roule derrière vous". On a donc un Yak dans le... dos.



Le Yak nous a donc doublé et a décollé comme une fusée ! Haut sur pattes et rapide !

"On va donc décoller en piste 12 droite, QFU 115, vitesse de rotation 115 km/h, montée initiale 130, premier virage à gauche pour la sortie vers le secteur nord. En cas de panne mineure avant rotation, le pied sur les freins, on reste dans l'axe : arrêt - décollage. En cas de panne mineure après rotation, tour de piste basse hauteur main gauche pour revenir se poser en 12 droite ou gauche selon le contrôle. En cas de panne majeure après rotation, finesse max 145 km/h, et plutôt à 30 degrés sur la droite dans la clairière ou bien à gauche sur le canal. Briefing départ terminé. Vous avez des questions ?"

Crapoteux. Je crois que c'est comme ça qu'on dit


- "St-Cyr, pour quitter secteur nord, Fox-X-Ray-Hotel"
- "X-Ray-Hotel quittez à ce soir !"

La pompe sur ON et le réservoir arrière. Nous quittons avec plaisir St-Cyr. Le temps est crapoteux (je crois que c'est comme ça que l'on dit). La visibilité n'est vraiment pas bonne. A peine 6 km. On s'en contentera. Trois passionnés dans un avion, un dimanche presque ensoleillé. Trois grands sourires dans la cabine.

Pour l'instant, la navigation se résume à aller tout droit ou presque en suivant la Seine sur notre droite. Il est temps de passer "les commandes" au copilote. Il nous reste à éviter consciencieusement les zones oranges/jaunes et toutes les zones habitées. Nous ne savons vraiment pas voler droit ! Mais c'est fait exprès !

Comme on y voyais rien, on a laissé piloter le copilote


La zone d'Evreux est inactive et le répondeur n'est toujours pas réparé. Nous transitons donc poliment en faisant notre autoinfo sur 118.12. La fréquence en veille nous apprendra qu'un Cessna en provenance de Toussus à destination de Rouen est dans le même sens, sensiblement au même endroit. Nous regardons dehors. Nous cherchons des trafics et profitons aussi du paysage.

On regarde dehors !


En arrivant sur Rouen, alors que nous transitons "au sud de vos installations à 2400 ft 1016", la visibilité s'abaisse encore. A gauche de l'appareil, on y voit pas grand chose. Je descends en vérifiant sur mon log de nav quelle est mon altitude de sécurité. Vers 1700 ft, on voit devant. Je vérifie derrière en cas de demi-tour. Devant à droite, la météo est meilleure. Ca cogite dans l'appareil.

- "Rouen, pour le X-ray-Hotel ?"
- "X-Ray-Hotel, j'écoute ?"
- "oui... on pourrait avoir une météo sur le Havre, si c'est possible ?"
- "Je recueille ça et vous rappelle"
- "Merci !"

La météo communiquée par un autre pilote (qui venait de la prendre) n'est pas folichone. Ca parle d'un BKN009 (encore). Mais pendant que le contrôleur la cherchait, le temps "devant" s'est amélioré. Derrière c'est toujours bon. On se méfie tout de même avec ce vent du sud pour ne pas être enfermé dans la crasse. La météo pour le retour était parfaite dans les TAF. Toussus annonçait CAVOK. Je décide de continuer en surveillant nos arrières. Dans tous les cas si le paquet de nuages bas décide de refermer notre route du demi-tour, nous repiquerons vers le nord. Et dans le pire des cas, on se posera vers Pontoise. On a plus de 4 heures d'autonomie, toutes les cartes à bord et 3 paires d'yeux. Tout va bien. On continue et bien nous en a pris.

Attention, il fait beau devant !


Plus on avance et plus le ciel bleu nous accueille ! Le temps est splendide et le Havre est totalement dégagé. Plus nous remontons la Seine (en évitant les ZIT et autres réserves naturelles, cf. la carte) et plus le silence se fait dans la cabine. Les appareils photos crépitent (pas très fort, on a que des numériques) et nous nous en mettons plein les yeux.

Le pont de Normandie se profile au loin


Nous arrivons au dessus du pont de Normandie.
Tout le monde regarde dehors


On est venu pour le voir et on l'a vu


Très belle photo de Patrick !


Verticale du pont


C'est confirmé ! Les lunettes sont obligatoires




On fait le tour du Havre


Le copilote coupe les axes du Havre Octeville


Notre tour du Havre se termine. Nous sommes toujours avec Deauville. Quelques IFR en approche. En anglais et en français. Des avions-écoles sur le terrain. Par là, il y a de l'activité. Au nord de l'estuaire, c'est nettement plus calme. Nous voilà au nord du Havre. Je commence ma descente et averti Deauville que nous souhaiterions passer en autoinfo pour l'arrivée sur Le Havre St-Romain.

- "X-Ray-Hotel, transpondeur sur 7000, vous pouvez quitter"

Il nous reste la partie marrante de la navigation : trouver le terrain. Je ne sais pas pourquoi mais on a pas choisi la plate forme la plus simple. Deauville et Le Havre Octeville sont deux gros terrains faciles à trouver. Là, on a cherché à se compliquer la vie. On va dire qu'il s'agit d'un exercice. On a pris un terrain pas vraiment planqué mais avec deux pistes sécantes en herbe. Et pendant un bref instant, je me suis dit que ce n'était pas une très bonne idée.

Le Havre - St-Romain
Si... si... au bout de l'aile il y a un terrain avec 2 pistes sécantes


J'ai un peu "galéré" pour trouver le terrain. Mais aidé de Patrick et Nicolas, le plus dur restait à faire. Un petit coup de radio en autoinfo et on s'annonce verticale 2000 ft. Il faut (1) trouver la manche à air et (2) trouver la bonne piste. Facile à faire devant son PC dans FS lorsque la piste est clairement délimitée. Là, c'est un peu plus sport et il me faudra deux tours pour être bien sûr.

- "Ok, je prend la 19, on va s'intégrer en vent arrière main gauche"
- "T'es sûr ?" demande Patrick

Je prend la VAC dans tous les sens. Les pistes ne sont pas repérées au sol. C'était trop simple. Juste deux bandes vertes à peine balisées par des cônes blancs (à 2000 ft, pffffff). Il est déjà difficile de réperer la bonne piste à choisir. Ensuite, il faut trouver laquelle est-ce : 19, 24 ? Allez, après quelques secondes j'annonce :

- "Le Havre - St-Romain de l'X-Ray-Hotel, on s'intègre vent arrière 19 main droite"

En courte finale, j'ai pensé à deux choses. 1. Fermer la réchauffe carbu et 2. La remise de gaz !!!! La piste ne ressemble pas à une piste. On ne voit pas grand chose car en plus on a le soleil dans les yeux. C'est malin. Et jusqu'à deviner les plots, j'ai pensé que j'allais atterrrir dans un champs à quelques centaines de mètres du terrain ! Mais en très courte, les plots et les cônes jaunes et noirs sont apparus délimitant... euh délimitant un... enfin... une.... avec des... oui des taupinières ! Pas facile dans ces conditions de faire un kiss. Rien n'y oblige et autant se poser ! Et en plus, mes passagers étaient préssés :

La pause p-p-


Le "C" sur la maison veut dire quoi ?


Après une visite rapide à l'aéroclub, nous changeons de pilote et le temps presse. La nuit tombe vite. Alors nous repartons vers nos... pistes... euh... nos champs... euh... la 19 ?

Oui, là on remonte la piste 19


La luminosité baisse. On "s'y croit un peu".
Eclairage de la planche de bord sur ON, captain !


Le doigt sur la carte. Il y a des (bonnes) habitudes qui ne se perdent pas




Note pour plus tard : faire du VFR de nuit





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