23.9.08

[3/20] Premiers vols... de nuit : atterrissage à Oakland (San Luis - Oakland)

L'écran d'affichage au FBO KaiserAir annonce notre vol ;-)

Nous sommes tous épuisés. Et nous avons besoin de temps pour reprendre nos esprits. A peine descendu de l’avion, nous échangeons nos impressions. « T’as vu à quelle vitesse va SOCAL ! », « C’est toi qui a eut un problème de transpondeur au départ ? », « Et le 3-6-0, c’était vous… » « Et vous avez trouvez le terrain facilement ? ». Cela fuse dans tous les sens, comme lors d’un premier vol d’initiation. Nous découvrons tout. Nos yeux sont grands ouverts. Nous sommes de grands enfants.

Ravitaillement au Self Serve

Le Duchess arrivé bien avant nous

Mais tout cela est au grand damne de Marc-Olivier, car nous prenons beaucoup de temps pour reprendre nos esprits. Les pleins ne sont pas faits, la nuit arrive et nous avons encore une branche à réaliser… aujourd’hui. Pas question de dormir à San Luis Obispo. Nous comprenons vite qu’il ne sera pas possible d’arriver de jour à Oakland. Une arrivée en vol de nuit s'impose. Malheureusement et légalement je ne suis pas à jour. Ma licence ne m'autorise pas embarquer des passagers durant un vol de nuit, car je n'ai pas réalisé les trois derniers mois 3 atterrissages de nuit. Je n’ai pas eut le temps, en France, de mettre à jour mon emport passager VFR de nuit. Il me faut donc réaliser 3 tours de piste de nuit (1 normalement en France, mais 3 aux US) pour pouvoir embarquer Florent. 3 tours de piste, pour un premier vol, aux Etats-Unis, la nuit. Ben... voyons.

Si vous avez du temps, voici l'enregistrement de... l'auto-information à San Luis Obispo. Unicom, la nuit, un type qui fait 3 tours de pistes... et SES 3 premiers tours de pistes en Commandant de bord aux US... Ca vaut son pesant de cacahouètes. Humour bien sûr... C'est d'une monotonie. Heureusement Alex DB a coupé les blancs pour cet enregistrement. On entend surtout les chocottes du pilotaillon qui se lance dans le petit bain pour commencer. Quoiqu'un IFR arrive à contre QFU (en tout cas à contre de mon QFU) et engage un Circle-to-land. Là, je remercie IVAO de m'avoir donné un peu de vocabulaire IFR in ingliche (et Marc-Olivier de m'en avoir fait faire une "simulée" à Rouen, il y a peu).



Le fichier se télécharge par ici : http://vbazillio.free.fr/FarWest/liveatc/2008-09-23-KSBP-%28Solo-VB%29.mp3

Pendant ce temps, les autres préparent la navigation de nuit avec les conseils de Christophe.


C’est original pour un premier vol aux US de démarrer par 3 tours de piste sur un terrain inconnu. La météo est là, le terrain est passé en auto-information (en plus) lorsque je mets en route, tout seul à bord du Cessna N4975F. Je n'en mène pas large. Nous sommes debout depuis au moins 6h du mat.


Trois tours de piste - complets avec retour au point d’arrêt - plus tard, un pilotaillon moyen se serait arrêté là avec toutes les émotions de la journée. Crevé, à plat… tout cela se serait terminé autour d’une bière à raconter tous les évènements de la journée Et bien non. Il faut maintenant repartir en direction d’Oakland. Je me fais briefer de la préparation de la nav. réalisée à même le sol à la lumière de l'éclairage de piste. On re-prépare la nav, on se la répète, on s’échange entre équipages les astuces trouvées ici et là. La seconde nav de la journée va se faire dans le noir complet à destination d’un aéroport de grande taille (même si une piste est pratiquement réservée pour les petits) au milieu de la baie de San Francisco. Rien que ça. Imaginez qu'on vous dit "allez, faut aller, ta prochaine destination sera l'aérport international d'Oakland".

Paradoxalement, voler de nuit a peut-être été plus simple. Il fait noir certes, mais je suis plutôt habitué et comme on a coutume de dire « le moteur ne sait pas qu’il fait nuit ». La fréquence est bien moins occupée. On passe quelques « Say again ? » (y-a pas de raison) avant d’arriver à San Jose pour virer à gauche et une longue finale 27R. J’affiche l’ILS de peur de me tromper avec Hayward International. Nous en avions longuement parlé à Paris : le risque de confondre Oakland et Hayward. Mais heureusement, ce dernier ne semble pas éclairé. Pas de confusion possible.

Florent déroule toute la NAV à la lumière de ma lampe de poche fourrée dans un sac plastique noir pour masquer l'éblouissement de la lumière blanche. Plus qu'un navigateur, c'est un véritable co-pilote qui vérifie et x-check ce que je fais. Nous discutons de la NAV ou des options, même s'il n'y a bien sûr qu'un seul commandant de bord.

123.45 remplie son oeuvre. Nous discutons avec Christophe, commandant de bord de l'autre Cessna Tango-Bravo sur cette branche car seul autre CDB disposant d'un VFR de nuit à jour. Puis, des Japonais nous retrouvent sur 123.45, mais sans succès, notre japonais étant strictement nul.

Avant de continuer à lire, cliquez sur PLAY/lecture ci-après pour écouter les communications radios de LiveATC. Alex DB les a coupées pour vous laisser uniquement "nos" communications. Vous aurez dans l'ordre le Duchess N3803E, puis mon avion Cessna N4975F et le dernier Cessna N738TB. N'oubliez pas, pour ceux qui trouverait ça "vachement" simple, qu'à bord d'un avion assis à droite ou à gauche, c'est une autre paire de manche. Nous nous sommes dit en ré-écoutant ces bandes, qu'en fait, c'était très simple !



Le fichier se télécharge par ici : http://vbazillio.free.fr/FarWest/liveatc/2008-09-23%20KOAK%202200-0000.mp3

La piste est là, le balisage lumineux de la rampe d’approche bien visible, la 29 un peu plus loin à gauche. Je lève un peu les yeux et découvre le terrain de SFO et ses liners dans tous les sens. Encore plus loin, je distingue un halo de lumière. Certainement San Francisco. L’éclairage au sol ressemble furieusement à Flight Simulator. Mais on n’est pas assis devant son PC. L’avion déboule en finale de la 27R. J’ai des frissons. Ce n’est pas le froid. Le contrôleur est calme et posé. J'en aurais plusieurs plus tard, comme celui-là. Facile à comprendre.

J'atterris sans encombre, dégage à droite en suivant la ligne jaune éclairée par l'unique phare du Seven-Five-Foxtrot. Le FBO Kaiser est juste là. Pas la peine de chercher bien loin, d'autant qu'un Follow Me (voiture souvent équipé d'un girophare pour guider au sol les avion) nous accueil. C'est le début de la découverte des FBO.

J’ai amené un Cessna de San Luis Obispo vers Oakland, de nuit. Je suis heureux. Ce n’est que le début.

1ère photo de groupe à Oakland

La trace GPS vue par GoogleEarth

L'écran d'affichage au FBO KaiserAir annonce notre vol ;-)

Pour lire l'épisode 4, cliquez ici.

[2/20] Premiers vols : Los Angeles et San Luis


Le temps est brumeux lorsque nous nous réveillons, ce matin à San Diego. Mais on nous avait prévenus. La brume sera là, le plafond bas, mais on devrait pouvoir partir. Nous quittons notre « Extended Stay Hotel » et trimballons pour la première fois nos valises vers le terrain. Chose surprenante pour un pilote de France, il nous suffit de demander le code pour rentrer sur le terrain avec la voiture et charger facilement les avions

La classe... le chargement des bagages directement dans l'avion ;-)

Service "à l'avion" également pour le Tango Bravo

Premier briefing météo, Notam, TFR... par Marc-Olivier
dans le restaurant en face de Gibbs/PlusOne


Et enfin, il faut y aller. Les nav ont été révisées et révisées et même testées sous Flight Simulator. Nous partons tout de même un peu « à l’arrache » (cette expression reviendra souvent). Un peu en retard aussi. Mais nous avons assez tardé. Le voile de brume a diminué. C’était ce qui était prévu. Il faut se lancer. Il faut se jeter dans le grand bain, plus moyen de reculer. C’est Florent qui est le commandant de bord sur cette étape.

Ce vol pourrait être l’unique vol d’un séjour en vacances à San Diego : départ sur la mer, puis virage à droite sous la classe Bravo en direction de Los Angeles, verticale de LAX (oui, oui, verticale du terrain international de Los Angeles !) en auto-information (oui, en auto-information sans contact avec aucun contrôleur), puis le VOR de Santa Monica, puis on continue vers le nord ouest entre le pacifique et les montagnes... vers San Luis Obispo, notre premier terrain de destination. Mais non, ce n’est pas LE vol mémorable. C’est juste la première branche d’un « tour ».

Le départ se fait comme prévu ou presque, à quelques détails près. On entend tout de même tout le monde un peu peiner avec le Flight Following, le premier. Florent et moi essayons d’être devant l’avion et nous anticipons comme nous pouvons, nous battant aussi beaucoup à la radio. Nous avons l’arme ultime du « Say Again » bien connu, puis du « Unfamiliar », puis… et bien plus rien. Nous n’avons que deux cartouches.

La verticale du terrain de Los Angeles se fait comme prévu, à notre grand étonnement. Au détail près de la qualité de l’auto-information. Nous ne savons pas vraiment quoi dire. Mais on n’est pas à ça près. Le VOR de Santa Monica arrive très vite, passe sous l'avion et nous prenons un cap vers San Luis Obispo.

Lorsque j'ai pris cette photo, j'ai pensé à ma préparation avec Flight Simulator
Voir ce post avec les photos de FS2004

L'approche du terrain vue du Duchess

Rhaaaaa... verticale LAX !!!

Un peu chargés les espaces, non ? Et pourtant, nous sommes en auto-info !

La trace GP de notre verticale "Los Angeles Intl" vue par GoogleEarth

Florent aux commandes
"
Comment voulez-vous qu'avec ce décor je regarde devant !

A l'ouest, toujours de la brume sur la mer

Devant nous, Santa Monica. Nous reviendrons ici même en tout fin de voyage

123.45 fonctionne à fond avec le Duchess qui nous annonce une météo étonnante… BKN002 un peu à l’ouest du terrain. Bon…. Ca devrait passer (se dit-on).



Le paysage est splendide, mais la tension ne nous permet pas vraiment encore d’en profiter. Imaginez deux pilotaillons, n’ayant jamais volé aux Etats-Unis dans leur premier vol, sur une machine sur laquelle ils n’ont que quelques heures (et encore). C’est euphorisant. C’est passionnant. Le Garmin 496 fonctionne à plein pot, accroché au volant à droite.

-----

L’arrivée en fin d’après-midi à San Luis Obispo est notre premier coup de stress. Le BKN est bien là. On voit un voile de nuages au raz du sol. En dessous, l’inconnu. Entre 1h00 et 7h00, c’est découvert. Mais nous ne voyons pas le terrain. Le faisceau simulé de l’ILS du Garmin nous aide. Le log de nav de Florent aussi.

Voici ce que l'on voyait du sol

Le terrain n’est pas en vue. La fréquence est chargée. Et nous allons, pour cette première arrivée, rencontrer un contrôleur très patient, très compréhensif, très occupé (en plus) et visiblement exténué par sa journée ;-)

Lancez la lecture et continuez à lire ;-)



Le fichier est à télécharger par ici : http://vbazillio.free.fr/FarWest/liveatc/2008-09-23-KSBP-1600-1830-Arrivees.mp3

Toujours pas de piste en vue. Ce serait dommage pour un premier vol de ne pas trouver le terrain de destination ! Il y a un VOR et tout ce qu’il faut à bord pour que nous y arrivions. On entend aussi sur la fréquence le TB (le second Cessna) et le Duchess de Christophe et Marc-Olivier. A priori, on ne s’est pas trompé. Mais toujours pas terrain.

La descente est amorcée au dessus de l’altitude de sécurité (merci les Sectional). Le Garmin confirme le VOR… et soudain la piste apparait dans un soulagement général.

Pendant ce temps, le Duchess ravitaille au... Self Serve

Le temps de s’expliquer avec la tour sur le restaurant, la ligne bleue, la position de la tour, le sens du stationnement et nous voilà totalement exténués par cette petite branche, posés, pas cassés. Pas garé du tout où il faut, mais foutrement heureux d’y être arrivé. Ca ne fait que commencer.

La pose devant la tour de San Luis Obispo.
On essaiera plus tard de faire ces photos souvenirs régulièrement...

Premier refueling de nuit

Pour lire l'épisode 3, cliquez ici.

21.9.08

[1/20] Premiers contacts : FSDO, Gibbs et Ramona

Alex DB, Christophe, Marc-Olivier, Vincent, Alex D. et Florent
devant le FSDO de San Diego

Les premiers contacts avec l’aviation aux Etats-Unis ont été avec le club « Plus One Flyers » et le FSDO de San Diego à quelques pas. Nous n’avons pas de licence américaine de pilote nous permettant de piloter des avions immatriculés au registre américain. Nous remplissons consciencieusement plusieurs formulaires avec les conseils de Marc-Olivier. Nous nous appliquons. Nous copions les uns sur les autres, ce qui me vaudra de refaire plusieurs fois le même document ;-).

Prenez une feuille, tracez une marge au stylo rouge, inscrivez la date...

Heureusement, le FSDO de San Diego est conciliant lorsqu’il voitquatre pilotaillons à l’anglais hésitant, débarquer dans leur bureau fédéral. Initialement prévu « un par un », l’ambiance décontractée a fait que nous étions tous ensemble, un peu en vrac, à monopoliser l’inspecteur et sa secrétaire.

Dans la bonne ambiance et avec les encouragements de rigueur de l’inspecteur « What a trip ! », nous voilà de retour au FBO Gibbs qui abrite les bureaux de l’aéroclub Plus One Flyers.



Bob nous accueille chaleureusement au PlusOne Flyers Club.

C’est Bob qui réalise notre « New Member Briefing » et « Safety Briefing » obligatoire pour tous les nouveaux membres du club. Tout y passe pendant plus de 2 heures dans une salle de briefing, puis près des avions (enfin !) : comment fonctionne le club, comment payer (glurps…), comment tenir à jour le log, comment déclarer et constater un problème (« a squawk » mais rien à voir avec les transpondeurs), comment se faire rembourser l’essence, que faire et qui prévenir en cas de problème technique à l’autre bout des Etats-Unis, quelles sont les règles d’or… etc… Enfin, nous parlons d’avions et nous les approchons. Sur le parking de Montgomery Field, nous retrouvons les deux Cessna et le Duchess. Enfin, nous montons à bord d’avion. Florent et moi faisons un peu d’amphi cabine avec le manuel de vol et la Check List. Nous allons passer une bonne quarantaine d’heure à son bord. Nous n'imaginons alors n'en faire qu’une trentaine.


November-Four-Niner-Seven-Five-Foxtrot, tu es prêt pour notre voyage ?

Première prise de contact avec l'avion pour Alex DB

Christophe prépare aussi son Duchess

Alexandre D. avec son Tango-Bravo

Amphi cabine et préparation des moyens vidéos à bord du N4975F

Lendemain matin. Après une nuit un peu agitée, mélange d’excitation et de fatigue du décalage horaire, nous devons faire les « lâchers » machine. Heureusement Marc-Olivier est instructeur FAA et reconnu par l’aéroclub. Nous allons au moins dans le cockpit voler « en français ». Nous y passons tous et c’est alors déjà un grand moment.


Malgré un briefing des espaces aériens US et de leur organisation et plusieurs mois de préparation à la phraséologie anglaise, les premières minutes sont très (très) difficiles. La machine se pilote à peu près, mais un peu comme sur mes toutes premières heures d’avion, j’ai la CPU à 200%. Au départ de Montgomery, il y a des trafics dans tous les sens. Miramar, la base militaire où s’entraînent ce jour là, la patrouille des Blue Angels est à quelques secondes de vol (et une patrouille de F18, ça ne se rate pas dans ciel). Devant c’est la baie de San Diego avec le pacifique et à droite les montagnes de Californie. Dans le casque, c’est l’effervescence… devant les yeux c’est l’émerveillement. Et Marc-Olivier assis à droite qui me challenge sur la mini nav du vol local (que je n’ai pas du tout préparée) et la mania en tours de pistes à Ramona.


Le coude sur le fauteil d'à côté : Marc-Olivier détendu

Juste une prise en main de l'espace (hum...) et de la machine...

Le terrain de Ramona avec nos tours de piste vue par GoogleEarth

Après une heure de vol, Marc-Olivier me déclare bon au service. Je n’ai encore jamais volé en solo aux Etats-Unis. J’ai le trouillomètre à zéro.

Pour lire l'épisode 2, cliquez ici.

20.9.08

Message reçu de Florent

Ca commence. Nous ne partons pas tous ensemble de Paris. Marc-Olivier est parti hier. Christophe part du Canada. Je viens de recevoir un mail de Florent, mon binôme (pas beau ce terme, faut que je trouve autre chose).

De : Florent Gasseau
A : FlightFarWestMailingList
Date : 20 septembre 2008, 10h18
Sujet : [Far West] 3 - 2 - 1... Ignition !
Et c'est parti pour Roissy, cette fois j'y suis.
On se retrouve de l'autre coté ;)
--
Florent Gasseau

Pour l'instant, je suis collé devant mon ordinateur à calculer le nombre d'heure Instruction Received, Solo, Pilot in Command, Cross Country Received, Cross Country Solo, Cross Country PIC, Night Instruction, Night Take-off/Landings, Night PIC... du formulaire Airman Certificate and/or Rating Application pour le FSDO de SanDiego. Et c'est pas de la tarte de reparcourir tout son carnet de vol. Ca fait des souvenirs, mais je ferais mieux d'être "dans ma valise" à l'heure qu'il est.

Concernant la transatlantique, pour ma part et les deux Alex de la "Spirit of St-Cyr" Team, c'est... J-1.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...