Il y a un monde fou lorsque je rentre chez Gibbs, le clubhouse de PlusOne. Nous sommes samedi matin 10h00. Ah oui ! Il s’agit des New Member Briefing organisés toutes les semaines pour présenter le club aux nouveaux membres. Je croise Bob Agresto, le Safety Officer du club. Accessoirement passionné du tour de France, il est toujours disponible pour un français comme moi qui a besoin d’un agent de liaison local entre la mécanique et les propriétaires des avions que je veux louer. Chaque année maintenant, il est de coûtume que je lui ramène de France, un maillot officiel du “Tour de France” dont il suit toutes les étapes en différé, forcément. Il me promet qu’il réalisera son rêve d’aller à Paris, pour l’arrivée de la course. Ce sera plaisant de l’accueillir dans ma ville, comme il le fait généreusement à San Diego. Nous discutons quelques minutes à voix feutrée pour ne pas déranger ces nouveaux membres. Ces membres comme moi, d’un aéroclub Californien.
Mais il est temps de partir. Les filles sont en train de charger le Cessna 182 que j’ai réservé pour nos vacances. La voiture de location est bien sûr amenée au plus près de l’avion. Ici, aux US, on rentre sur les parking qui sont en dehors du contrôle du sol.
Masse et centrage sont fait au kilo-gramme près. Je fait peser chaque valise une à une. Avec les châleur attendues et les altitudes des terrains visés, je ne rigole pas avec le chargement. Le C182 a beau être puissant et disposer d’une grande soute, ses énooooormes réservoirs incitent à faire les pleins complets. Mais 87 gallons (47.5 utilisables par aile) nous amène à plus de 5h de vol à 75% sans les réserves. Et je sais que les filles ne supportent pas des vols de plus de 3h. On ne charge donc pas inutilement autant des affaires en soutes que du carburant dans les ailes. Même si le second est toujours plus utile dans un avion.
Après mettre trompé de fréquence entre le sol et la tour (rouillé ? Vous avez dit rouillé ?) le départ est sans histoire. N2462P décollant même sur la distance du seuil décallé, je crois qu’il n’a pas touché la 28R de ses roues. Vous verrez tout cela à la vidéo. La météo est CAVOK sur toute la route jusqu’à Sedona et rapidement, Camille à l’arrière tombe dans les bras de Morphée.
A l’avant, je joue avec le G1000 après avoir tout fait pour que le vol se déroule tranquillement. Le Flight Following, qui m’assure un suivi par les contrôleurs est activé rapidement. Je monte à 7500 ft pour passer tous les obstacles de la 1ère heure. La route est rentrée dans le G1000 et l’auto-pilote activé. N2462P vole droit et sereinement, j’ai mixturé au Lean Assist (merci Garmin) et réglé ma pression d’admission et mes tours comme le précise les tableaux de performances du manuel de vol, dont j’ai la copie sur les genoux. Tout va bien. On vole vers Sedona.
Le MFD avec la petite route complète
Ce n’est pas parce qu’on a un G1000 que l’on est dispensé d’avoir
la carte et le trait de la route
Béatrice passe le temps après avoir observé les paysages désertiques
qui défilent sous le Cessna
Mise à part quelques turbulences et trafics évités de justesse aux alentours de Prescott, le vol est sans histoire. Avec du vent de l’arrière droit, le Cessna attrape facilement des vitesses de 150 kt sol à 65%. C’est plutôt agréable. J’isole mes passagères du bruit régulier du Flight Following de Los Angeles Center, puis d’Albuquerque que je suis obligé d’avoir avec le sqwelch tiré. Merci à la boite de mélange du G1000.
Du désert à perte de vue
Les collations sont servies à bord
(cf. on devine aussi la Drift qui filmera vers l’avant)
Puis “Albuquerque Center” me demandera de rappeler “Sedona in sight”, me libèrera sur la fréquence CTAF de KSEZ (123.0) me laissant faire mon auto-info, pour poser mon Cessna en piste 21 après un circuit main gauche au plus près des montagnes. Le porte-avion Sedona est toujours aussi beau, l’atterrissage toujours aussi impressionant. Je ne m’en lasse pas. Et malgré ma faible habitude, j’arrive un peu bas et un peu lent. Attention pour les prochaines approches !
Vent arrière piste 21 main gauche. Y-a comme un obstacle au bout.
Finale piste 21, un peu sous le plan…
… “Sedona trafic, Skylane 2462P landing runway 21 Sedona Trafic”
”XXX, Holding short runway 21, Cessna in sight”
”Thank you”
Courte finale depuis la vue de la GoPro
On voit la piste 21 sur le PFD du G1000 SVT
J’avais bien sûr les yeux dehors, loin de cette représentation synthétique
Je gare mon Cessna a côté de celui de Florent, arrivé la veille à bord du N21019. PlusOne est bien représenté à Sedona en ce début août.
Vite, sautons dans une voiture de loc. La température doit atteindre les 40 degrés et la piscine du resort sera la bienvenue.