Le moteur vient de s'arrêter. Je suis trempé. Le Mousquetaire vient d'arrêter sa glissade sur ses skis. L'appareil s'est immobilisé au pied de l'ancienne tour de l'Altiport, maîtrisé tout en finesse au gaz et au pied par Jérôme.
J'ai l'impression de terminer un de mes tous premiers vols en instruction avec Xavier, il y a quelques années. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que je vole en montagne. Cela me fait ça à chaque fois ;-)
Le programme semblait spécialement concocté un pilote de plaine. Je soupçonne Jérôme d'être habitué à voir passer des énergumènes comme moi régulièrement ;-)
J'ai monté la vidéo - avec l'enregistrement de l'interco - pour vous montrer presque minutes après minutes, l'ensemble du vol : passage dans une vallée et le vol sur l'un des flanc, 180° pour en sortir, approche courte sur une altisurface (celle de Val Thorens), radada au dessus des crêtes pour rejoindre la verticale de Courchevel, simuler une intégration et admirer l'un des PC12 Stark au parking, puis - pour terminer - le retour sur l'altiport de Méribel.
Plusieurs choses à retenir. Dans un Mousquetaire sans horizon artificiel, sans indicateur de virage et avec la montagne partout dans le pare-brise, il est assez déroutant de vérifier qu'on a bien les ailes à plat. On se fit à son instinct. Penché ? Pas Penché ? Lorsque je demande à Jérôme pourquoi il n'y a rien dans sur la planche de bord pour vérifier l'attitude de l'avion, il me répond en souriant "c'est pour forcer à regarder dehors !".
J'ai eut en courte finale à Méribel une sensation de déjà vu. Nous en voilà en finale. Jérôme a repris les commandes depuis quelques secondes. Je le regarde faire. J'avais même perdu le terrain de vue en base. C'est tout dire. La piste n'est pas tellement en pente, elle a surtout pour moi la particularité d'être cachée entre les sapins et le flanc de la montagne. Mais plus que tout, ce qui me frappe, c'est l'assiette à piquer et la "bataille" au gaz/manche qui me rappelle furieusement la finale de la piste 10 à St-Barth ! On sent le pilote batailler avec les éléments pour laisser l'avion dans l'axe, ni trop haut, ni trop bas. Un filet de gaz, une assiette plus prononcée à piquer, on réduit un peu... etc. La manche à air est de travers et le vent est dans le dos. Des spectateurs sont sur la route qui fait le tour du seuil.
On en oublierais presque que l'avion va se poser sur la neige, sur le plan d'une montagne et qu'à la place des roues, nous avons deux magnifiques skis !
Enfin dernière découverte digne d'un pilotaillon des plaines : les skis. Alors que nous taxions très lentement sur l'altiport, je demande à Jérôme pourquoi il va si doucement. Un p'tit coup de gaz et on serait déjà à l'avitaillement ? La réponse fuse : "on est dans le sens de la descente et là... on a pas de frein si l'avion décide de partir... alors..." J'avais complètement oublié qu'on était en mode glissade sur des skis.
Encore un vol inoubliable. Dommage que la météo n'est pu me permettre de renouveler l'expérience. Une chose est sûr. Si je repasse par Méribel, j'irais me poser dans un Mousquetaire ! Merci beaucoup à l'Aéroclub de Méribel pour son accueil et surtout à Jérome V., chef pilote, pour la leçon !
Si vous passez dans le coin des 3 Vallées, n'hésitez plus. Même à ski, vous pouvez passer à l'altiport de Méribel !