“Et pourquoi on a pas pris cet hôtel ?”. Durant Farwest’09, nous répétions souvent cette phrase lorsque nous passions devant un hôtel sympathique. A San Francisco,
nous passions souvent devant le Clift. Cette fois-ci, PriceLine nous l’a offert. Totalement par hasard. Et nous voilà, dans un hôtel de luxe qui expose des chaises à chaque palier ;-)
Après une promenade glaciale au Golden Gate, nous retournons à notre hôtel. Il fait couvert à l’ouest de la baie. Le pont rouge a ses deux tours prises dans la brume. Le soleil peine à percer. La température descend et les deux touristes-pilotes n’ont pas prévu de tenus adaptées. En clair, il gèle ;-)
Préparation en avance de la dernière navigation… … entre Mariposa et San Diego.
Dans la chambre d’hôtel, le cérémonial habituel reprend. D’abord on rebranche tout ce qui a besoin d’être rebranché : GPS, batterie supplémentaire du GPS (le N487SP n’a pas de prise allume-cigare tout comme le N1955L), les batteries d’appareils photo et caméra (y compris GoPro) et les PC portables. On cherche ensuite à se connecter à Internet, non pas pour blogguer (je vous vois venir) mais pour pouvoir se renseigner sur l’étape suivante et notamment un hôtel et/ou une voiture. Internet est aussi indispensable pour préparer la nav du lendemain : météo (TAF pris avec DUAT/Skyvector/NavMonster), logistique sur place (merci Airnav), route (SkyVector), NOTAM & TFR (NavMonster).
Nous préparons donc la courte nav du lendemain qui devrait nous amener vers Mariposa, terrain surtout connu car à proximité du Yosemite Park. Celle-ci terminée, Bertrand propose d’enchainer sur la dernière nav.qui nous ramènera à San Diego en nous faisant passer par Los Angeles. Nous passons 2 bonnes heures à tout bien préparer.
Nous sommes encore préoccupés par la météo du lendemain. La baie fait encore des siennes et nous ne sommes pas convaincu de pouvoir partir. La navigation n’en ai pas vraiment une. On décolle, on monte en restant sous la Bravo et en tentant d’attraper du Flight Following, tout en prenant un cap direct vers notre destination (Mariposa/KMPI).
L’Airport Facility/Directory (AF/D) pour Mariposa
Le terrain ne nous inquiète pas. Certe, il est au pied des montagnes et du parc, mais rien dans l’AF/D (l’équivalent de l’atlas VAC pour les français) ne nous met la puce à l’oreille. Une petite pente et des collines alentours. On verra sur place que la piste donne vraiment l’impression de monter (ou descendre selon) et que les collines environnantes vont passer par loin des ailes du petit Cessna.
On y va ou on y va pas ?
Vu près du Golden Gate
Lorsque nous arrivons à KaiserAir, nous avons 40 minutes de voiture dans les pattes, la tête en l’air regardant les nuages de la baie la recouvrir entièrement. Ce n’est pas “décollable”. Certes à 500 pieds sol, ça doit passer, mais nous, on est pas comme ça. Le TAF annonce une amélioration pour 12h00 local. Nous y croyons et encore une fois prévoyons nos plans A, B, C. On garde la voiture de loc, on la rend et on part ves Concord pour retrouver sur ciel bleu… etc… etc… Je vous passe les détails, mais deux pilotes attendant dans un FBO, cela fait deux têtes qui échafaudent des plans dans tous les sens. Ils veulent tout maîtriser et résultat ne maîtrisent rien : c’est la météo qui décide.
10h30 locale. C’est toujours bâché. Un autre pilote, comme nous, attend au lounge de Kaiser. Lui semble bosser, passant tout son temps au téléphone. Je le retrouve même aux toilettes… toujours en conversation (!). Nous scrutons les TAF/METAR, tout en regardant dehors et en faisant les cent pas. Puis miraculeusement, à 12h05 alors que le METAR passe des BKN010, le bleu devient de plus en plus dominant…et l’éclaircie soudainement apparait. Les prévisionnistes ne se sont gouré que de 10 minutes. Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour filer à l’avion qui nous attend sur le transcient parking.
La fine équipe roulant à Oakland La piste 27 droite est fermée pour travaux. Une grande croix blanche amovible est positionnée à chaque seuil. Lorsque Bertrand roule, il se fait confirmer qu’il a bien la clairance qui-va-bien car nous sommes peureux de traverser chaque ligne continue jaune de marque de point d’arrêt. Nous, on a retenu, à notre niveau : “Dans le doute : demande”. Nous demandons au ground du Flight Following pour Mariposa. Bien nous en prend, nous recevons notre code transpondeur. Une fois en l’air, après la tour, nous serons passés avec NORCAL qui aura tout sur son strip. Voilà une affaire rondement menée.
Alors que nous nous élançons sur la 27 gauche, le FEW est là.
Passé la brume d’Oakland, c’est une tempête de ciel bleu qui nous attend.
Nous ne sommes pas mécontent de nous échapper de ce piège qu’est Oakland et la brume de la baie de San Francisco. La route est tranquille et sans histoire. Peut-être une ou deux confusion classique sur notre indicatif. A chaque fois que nous sommes en l’air, nous avons l’impression qu’il y a un autre avion, du même type et pratiquement avec la même immatriculation. Ca n’arrive qu’à nous et entraine forcément quelques quiproquo sur la fréquence.
Mariposa, base main gauche pour la piste 26
Dernier virage… Y-a pas un obstacle devant ?
Courte finale… Elle monte, hein ?
Aucune méfiance sur l’arrivée, ni le briefing d’arrivée à Mariposa. Et pourtant ce qu’on a sous les yeux nous étonne un peu. Il serait pas un peu valonné le terrain ? On avait prévu qu’il soit encaissé comme ça ? Bertrand nous y pose néanmoins sans problème. On fera gaffe pour le départ ! C’est le métier qui rentre (comprendre l’expérience des terrains américains).
Qui dit terrain tout proche d’un parc national, dit risque d’incendie. C’est pourquoi nous découvrons, un peu à l’écart, un superbe Skycrane anti-feu. Nous en faisons le tour, jaugeant de près son immense stature.
Non, je n’ai pas rappetissé ! Détail de l’extrémité du tuyau de pompage
Séquence “touriste” à Mariposa Grove
Parti pas trop tard d’Oakland… Arrivé tôt à l’hôtel à Mariposa… Nous profitons de l’après-midi pour nous promener dans le Yosemite (prononcez Yosémitiiiii) et la Mariposa Grove et ses séquoias géants.
1 heure de route de Mariposa (village) à l’entrée du park
côté Mariposa Grove Drôle d’effet avec la GoPro HD Le Grizzly Giant… plus grand qu’un 747,
plus haut que la statue de la liberté
(d’après la pancarte)
Sur les Farwest, il faut aussi aimer la marche à pied ! La promenade est étonnante. Ce matin, nous étions à San Francisco sous la brume et voilà maintenant que je suis difficilement Bertrand, en pleine forme, pendant plus de 2 heures à crapahuter sur des sentiers sinueux en pleine forêt. Le début de soirée pointe son nez ainsi qu’une biche croisée au détour d’une chemin et… des moustiques qui sentent le bon pilotaillon tout frais.
Il est temps de rentrer. De reprendre des forces pour une nouvelle promenade prévue demain matin et le retour vers San Diego avec la traversée de Los Angeles. On est pas au bout de nos rêves.
Le récit du 6ème jour est à lire par ici : “November Sierra-Papa, number 3, follow a Cessna, runway 28L, cleared to land”
12 commentaires:
Toujours aussi passionnant, votre récit. Merci.
Avez-vous salué comme il se doit "Général Shirman", un des plus grands séquoias? (plus ou moins que Giant Grizzly, je ne me rappelle plus???)
Excellente continuation à tous les deux.
Je me répète, mais c'est pas grave, toujours aussi passionnant, génial ! =)
L'écureuil il te voulais quoi à Yosémiti (c'est bien comme ça qu'on dit, hein ?) ?
impressionant le skycrane anti-feu, je les voyait pas aussi grand, petite info, ce que tu appelle détail au bout du tuyau, est en fait ce que l'on nome une crépine, cela sert à empêcher d'autres choses que l'eau d'entrer dans le tuyau lors du pompage, je sais ça car j'ai été sapeur pompier volontaire. sinon à apart ça, super récit, comme d'habitube :)
Hello,
Merci pour ces récits passionnants. Je viens de rattraper mon retard en lisant tout d'une traite !
C'est déjà très impressionnant pour un PPL français, pour un simple terrien c'est carrément irréel :-).
Le bonjour à Bertrand !
Antonin
Oui Antonin, Vincent manie la plume avec autant de talent que le manche.
Le bonjour à toi aussi !
Bertrand
Et bien, et bien ? On se fait piquer ces photos ?
http://www.prevention-securite-incendie.com/2010/08/skycrane-helicoptere-anti-feu.html
Ah oui ! Même pas eut un mail et je ne connais pas du tout les auteurs (vive google et la recherche d'image, j'imagine). Baptiste c'est ton blog ? Comment as-tu fais le lien entre mon blog et celui-là ?
Salut Vincent,
Non, ce n'est pas mon blog. D'ailleurs 1)je n'en ai pas, de blog 2) je ne me serais pas permis de piller tes photos
J'ai bêtement vu un lien sur un site vers le blog en question, je me suis dit "tiens, un truc qui vole, allons voir !" et étant un lecteur assidu de ton blog, j'ai de suite reconnu les photos.
Bonne continuation !
Le procédé est cavalier, mais ce n'est pas non plus une photo de valeur ;-)
PS : quelle perspicacité !
Facile : tu enregistres sur ton disque une photo affichée sur le blogue, après un clic droit.
Procéder sans demander ni cites ses sources est pour le moins malhonnête.
La question est surtout de savoir comment il a trouvé cette photo alors qu'il y en des tonnes sur Google Image (entre autre) ;-) Mais sinon, c'est vraiment pas grâââââve... C'est pas une photo originale non plus !
Pour la gravité du geste, comme auteur de la photo tu en es le seul juge et il n'y a pas de volonté apparente de te nuire. Mais le procédé en soi n'est pour le moins pas élégant.
Comment il a trouvé la photo ? N'avais-tu pas proposé en quizz une de ces photos ailleurs (était-ce pilote-virtuel ?), ce qui aurait pu amener la personne par ici par le biais de ta signature ?
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