25.5.06

Sierra or not Sierra

A l'occasion du baptême d'un pilote/contrôleur sur IVAO, nous sommes allés tâter du point SIERRA. Pas le temps, ni l'argent d'aller plus loin. Évidemment, Madame météo s'était invitée et nous a parsemé notre parcours d'averses. De grandes portes de slalom, blanches et tombant du ciel. D'un autre côté, les averses sont pratiques pour nettoyer les avions. Une sorte de Karcher à 200 km/h



Alors que nous discutions en préparant le vol dans la salle de briefing, des trombes d'eau arrosent St-Cyr. C'est tout gris, il fait sombre. Nous faisons encore confiance aux TEMPO qui traînent dans les METAR. D'autant qu'en tentant de regarder au loin, on voit "bien" que les averses sont vraiment localisées. Nous sommes confiants.



Je viens de démarrer (Tango) Kilo-Uniform. On laisse chauffer la bête qui n'a pas voler de la journée. Ce temps est mis à profit pour faire le tour de la planche de bord. Cédric est en terrain connu, adepte de Flight Simulator qu'il est. Juste la transposition de ce qu'il a par-cœur en tête et "à plat" sur son écran de PC avec les instruments à aiguilles du DR400 120 chevaux. Il s'entraîne à manipuler le bloc comm. et le transpondeur. Je lui ferais faire les changements de radio et l'affichage du grand-spondeur. Je me rappelle les premières fois où je l'ai fait et j'avais eut alors l'impression de toucher enfin à la "vraie aviation" .

ATIS pris, puis une jolie voix féminine nous accueille sur la fréquence tour. Nous sommes autorisés à rouler au point 30 gauche, là juste à côté du parking puisque cette piste est toujours amputée. En roulant, un DR400 en montée initiale annonce qu'il va au moins faire un tour de piste afin de laisser passer un gros grain. Nous nous penchons et, effectivement, un paquet de nuages très sombres passent au sud du terrain. On est donc pas pressé, on voit la fin de l'averse sur le secteur ouest.

En sortie ouest, je serais aidé pas mon copilote pour passer pile-poil sur la forêt. Cette sortie est vraiment tordue et je ne suis jamais à l'aise.

- "Ça passe à droite ?"
- "Ça passe..."
- "Ça passe aussi à gauche"

Et vlan, la fin de l'averse dans la figure nettoie l'avion. Secteur "ouest + pluie = original". On continue notre montée vers 2000 ft... et sommes au raz des nuages.. juste au raz. C'est grisonnant. Certains sont bien noir... Brrrrrrr...


Un p'tit coup sur le pare-brise ?



Puis l'enchaînement : ATIS Toussus, le château d'eau (blanc), RBT, appel de la tour, transpondeur, au cap 060 en route vers SIERRA... et vlan une grosse averse entre nous et SIERRA. Je ne me presse pas. Le vent est d'ouest et pousse ce grand rideau blanc vers Paris, me libérant mon petit chemin. Deux trafics convergeants vers SIERRA. Et la pluie. Pas glop. On surveille. Les quatre yeux tournent dans tous les sens. Puis je rappelle Toussus n'ayant pas trouvé les trafics.

- "Toussus du Kilo-Uniform ?"
- "Kilo-Uniform, j'écoute ?"
- "Vous nous confirmez 2 trafics convergeants vers SIERRA"
- "Dans vos 9 heures pour deux nautiques, trafic Cessna"

Vu ! Le Cessna est là, tout proche, un peu bas à mon goût convergeant vers nous. Il fonce aussi vers SIERRA. On le garde à l'œil. J'imagine que SIERRA arrive enfin. J'avais lu sur la PilotList que SIERRA n'était pas la ferme au toit rouge, comme on me l'avait appris (et comme beaucoup d'autres pilotes le croient), mais que c'était au bout de la trouée vers l'est, une centaine de mètres plus loin... alors on vise un peu plus loin (on est déjà content de trouver la ferme) et on verra plus tard sur la trace GPS.


A gauche ou à droite de Sierra ?

Saclay à droite, le cessna à gauche. Nous sommes tous les deux autorisés pour la base. Le Cessna sur le circuit *très* intérieur nous impressionnera avec son approche avec le dernier virage pratiquement en très courte. Nous, tranquiiiiilllle, on fera une grande base 25 droite, classique... pénard... pilotaillon quoi !

Le PAPI me piège un peu. Mon copilote a l'œil et connais par cœur le sens du "3 rouges allumés". Bon, on peut plus tricher ;-) L'approche se présente bien, le vent légèrement de droite, 10 nœuds, pas méchant. Et puis on est en DR400. Le Cessna est déjà posé et dégage lorsque j'arrive en courte... pile-poil sur la ligne blanche !



Plein gaz, la réchauffe est rentrée, les volets sur 1 cran, on scrute le badin et avec les pieds on reste au centre. 110 km/h... On s'élève...


Il est pas bien organisé mon copilote ?



Euh... on peut y aller là ? Il pleut pas ?



Et avec la troisième main ?


18.5.06

Allons réaliser un rêve

Nous y voilà. La date est posée. Les préparatifs sont en cours. On peaufine, on s'assure de la disponibilité de ceci ou cela, on vérifie que tout est possible... etc... C'est l'histoire d'un prof de primaire (CM1 & CM2) qui utilise notre passion comme support pédagogique. Ses élèves ont eut donc comme "travaux pratiques" la création d'une navigation en petit n'avion depuis l'ouest parisien vers le terrain le plus proche de leur école (Vesoul). Il a fallu décortiquer les cartes aviation peu lisibles, comprendre à quoi servent les balises radionav et comment les utiliser, convertir des distances, calculer des temps de parcours, trouver des angles...



Ils ont même tâté du contrôle aérien virtuel en envahissant la salle d'informatique de l'école. Les CM1 ont pris la tour de Tahiti et les CM2 l'approche sur IVAO ! Ils ont travaillé la phraséo et la lecture du scope radar.

Ils ont donc créé une nav Saint-Cyr - Vesoul. Et nous n'avons rien trouvé de mieux que la réaliser en réel pour aller à leur rencontre.



Ce sera le 1er juillet en réel... et en virtuel.

Que de chemin parcouru depuis que l'idée a été lancé ! Comme ça, sur un coup de tête, au détour d'un simple message sur le forum de FranceSim... le 16 septembre en fin de soirée.



L'idée a doucement fait son chemin transportée par la ténacité de Thierry et par l'enthousiasme de ses élèves. Les premiers contacts sont établis quelques jours plus tard. Les premiers échanges par messages électroniques des enfants nous touchent tous sur les forums (j'en ai repris quelques uns sur la bande annonce à voir à la fin de message).



La mise en place du virtuel se précise tandis que la pression sur la "rencontre réelle" se fait de plus en plus grande (voir ce message). Tout le monde est sur le pont. Et malgré les problèmes techniques et l'incrédulité des empêcheurs de tourner-en-rond, nous mettons tous la main-à-la-patte pour aider la classe de primaire de Thierry à nous rejoindre.

1er succès en avril 2006, avec la projection dans le réel où l'approche de Tahiti sur IVAO est envahie de drôle de messages.

Maintenant, on ne peut plus reculer. Nous y allons.

Ce sera donc le samedi 1er juillet. Tôt dans la matinée deux DR400 décolleront de Saint-Cyr avec leur bord le log de nav et la route tracée par la classe de CM1-CM2 de Vauviller.



En même temps, plusieurs pilotes virtuels réaliserons le vol sur IVAO. Un Fly'in sera organisé, avec le suivi depuis Vauviller des enfants via des postes IVAc et des canaux TeamSpeak, le tout organisé par Maître Christian Burgat. Le contrôle virtuel de Vesoul pour l'arrivée vers 11h00 sera donc réalisé localement !!

L'installation (2 PCs) IVAO amené par Christian permettra l'après-midi de réaliser des démonstrations à l'aéro-club de Vesoul.

Je serais en contact régulier via téléphone portable avec les enfants et Christian pour leur indiquer notre position, le passage de leur point tournant, le respect des temps... Nos conversations pourront être retransmises via un canal TeamSpeak.

En parallèle d'autres avions bien réels partiront aussi pour nous retrouver à Vesoul-Frotey, le terrain tout proche de Vauviller. Un Cessna 172 partira peut-être de Troyes, un autre de Pérouges.

Un passage à Vauviller est prévu vers 11h00, suivi d'un atterrissage à Vesoul-Frotey, un déjeuner (sans alcool) et le plaisir des échanges, rencontres et des vols réels et virtuels !!!










Les dessins des enfants pour repeindre nos avions sont disponibles sur ce message.

La préparation du vol et présenté sur ce message.

Travaux de peinture ?

En préparation de notre Fly'in réel et virtuel vers Vauviller qui se déroulera le 1er juillet, les enfants ont décoré un Cessna/Robin. C'est un sujet de travail en classe comme un autre... sauf lorsqu'un fan (David) la transpose pour FS !























7.5.06

Un grand carré sur la plage

La journée avait mal commencé. Des OVC003 un peu partout dans les METAR. La brume qui ne se lève pas et la tête de la tour Eiffel désespérément dans les nuages. Et puis en scrutant d'un peu plus près les TAF, on devine que le plafond va monter. Alors, on laisse le ciel daigner nous accepter, on patiente en se rendant au terrain. Une fois là-bas, on croise quelques informations, quelques coups de téléphone et on décide de rejoindre un ami sur une plage. Direction Berck-sur-mer !



La veille, un coup de MSN avait suffit à convaincre mon ami Peps de m'accompagner. Je n'ai pas eut à trop insister. C'est le genre de mordu d'aviation qui n'a pas besoin d'être très sollicité pour m'accompagner dans un avion. Je prend la branche aller. Il prend le retour.

Le temps de faire deux fois le plein (deux fois 22 litres... private joke, une sombre histoire de pistolet) et nous voilà enfin prêt. On est pas trop pressé. La météo doit évoluer dans le bon sens. Faut lui laisser le temps. N'empêche que même si la nuit aéro est de plus en plus tard, il faudrait tout de même qu'on parte aujourd'hui. Nous installons tout notre attirail. La planchette, les cartes (RP, 1/500000, CartaBossy... le tout presque en double) 2 GPS (chacun le sien) et le GPS de l'avion (3 GPS pour un ch'tit vol.. pffff), les casques, les perf et le PreciFlight okazou, la règle... on est prêt ? C'est bon là ?


Comme le montre la trace GPS, on remonte jusqu'au bout de la 12.
Après c'est l'autoroute et nous, on veut y aller en l'air ;-)


Passé la sortie Nord, les nuages sont effectivement là. A 2000ft QNH on doit avoir la dérive dans les nuages, je pense. Transit Pontoise approuvé, transit Beauvais approuvé... quelques coups de transpondeur plus tard, nous voilà sur la côte. Encore quelques nuages qui traînent et veulent nous attraper, puis La baie de Somme s'offre à nous.













Arrivée à Berck. Pas un chat. L'aéroclub est fermé, les hangars aussi. Bon. Rien à boire... rien à voir. Coup de fil à Patrick venu pour le week-end dans le coin (en voiture, ouuuuuuuuuuuuuuuh).

- "T'es où ?"
- "Et toi ?"
- "A Berck, le terrain... on vient d'atterrir avec Peps !"
- "Ah vous êtes passé malgré la météo ! Super !!! Vous repartez là ?"
- "Ouaii, le temps de changer de pilote"
- "Je me dirige vers la plage de Fort-Mahon... retrouvez-moi, c'est sur le chemin !"
- "Comment te retrouver sur la plage ? Tu vas pas être très grand vu de 500 ft sol...mer"
- "Euh.. je te rappelle !"

Peps fini sa prévol. Je m'installe à droite. A moi de me faire "transporter". Nous repartons de ce terrain désert. Départ en 24 complètement au dessus de Berck. L'horreur en cas de panne moteur au décollage. A la limite viser une rue. Une grande. Une avenue : "... en cas de panne majeure après rotation, on va chercher la vitesse de finesse max 145 km/h + ou - 30 degrés à droite ou à gauche pour atterrir boulevard des cormorans."

Je rappelle Patrick. Pratique ces téléphones mobiles dans l'avion.

- "On va décoller ! T'es où alors ?"
- "On est à côté d'un tracteur, y-a un gamin avec un maillot de bain rouge... il a pas de chaussure"

Eclat de rire dans le cockpit.

- "On va dessiner un grand carré sur la plage avec tes initiales !"
- "Un grand carré ? Sur la plage ? C'est parti !"






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