10.9.06

Report abeam west to cross the axes

Les vacances sont finies ! Oubliés les passages bas sur SABA, les touchés sur la 09 de Juliana et les tours de piste à St-Barth. Revenons à nos décors métropolitains et notre "ouest parisien". Il faut maintenant aller voir pour-de-vrai à quoi ressemble cette "entrée ouest expérimentale" que je décryptais dans ce message. Il faut suivre la N12 ? Alors suivons les voitures !

Pendant la prévol, inspection des pneus neufs


Je reprends mes bonnes habitudes. Mon habitude s'appelle DR-400 120 chevaux F-BTKU. En fait, c'est plutôt moi qui l'attends. Alors en patientant, je file à la pompe, monte sur l'échelle (utile pour les Cessna) et shoot tout ce qui passe.

Robinson R44 Raven II

Robin HR200

Cap 10C




Le KU arrive enfin. Je commençais à cramer au soleil ;-) J'ai tout préparé : NOTAM et extrait du journal officiel. Et pourtant une fois en l'air tout cela est bien loin. Je révise tranquillement les caractéristiques du DR400-120. Mes derniers vols remontent à... loin.



Je prévois de partir vers l'ouest et d'aller toucher à Toussus s'il n'y a pas trop de monde. Pontoise est fermé pour cause de meeting aérien.

Le départ est sans problème. En sortant par l'ouest, je tente déjà de repérer les points A et B indiqués sur le décret du JO. Je fais tout de même attention au fameux goulot d'étranglement juste avant de quitter la fréquence de la tour de St-Cyr. J'attrape comme d'habitude l'ATIS de Toussus. C'est la 07 en service. Assez rare pour moi. Cela m'incite à tenter d'y aller faire un touché.

En arrivant à RBT, la fréquence est très très occupée. Je tente néanmoins ma chance, mais sans illusion.

- "Toussus du Fox-Kilo-Uniform, bonjour !"
- "Kilo-Uniform, Toussus, je vous rappelle"

Bon. Et bien voilà. Ca, c'est fait. Je vais faire un tour au sud de RBT. Je me dis que verticale le VOR à 1500ft, ce n'est pas une bonne idée de trainer au milieu d'un carrefour.

Jolie cercle presque rond


Je fais un joli cercle dans le ciel. Ne manque plus que les fumigènes (et accessoirement de le faire dans le plan vertical). Me voilà de nouveau prêt à attraper la radiale 238 afin de trouver Sierra. Je tente un rappel dans un moment de calme et bien sûr marche sur les pieds d'un appareil IFR en final. Puis, quelques secondes plus tard, j'arrive à capter l'attention du contrôleur qui m'autorise à aller faire un touché chez lui. Sierra, la base, finale 07 gauche ("confirmez la 07 gauche ?") et me revoilà à la remise de gaz sur cette immense piste avec un train tricycle. En plus pas de vent. Que demande le peuple pour une séance de remise en main !

Je repars vers l'ouest à la recherche de mon entrée expérimentale. Pour corser le tout :

- "Saint-Cyr, Fox-Tango-Kilo-Uniform, good afternoon !"
- "Fox-Tango-Kilo-Uniform good afternoon !"
- "Ce serait possible pour un entrainement en anglais ?"
- "If you want"
- "Saint-Cyr, Fox-Tango-Kilo-Uniform, D-R-Four-Hundred back from local... flight, 1 minutes from west sector with information Echo"
- "Fox-Tango-Kilo-Uniform, to join right hand downwind three-zero, report abeam west to cross axes"
- "hum... will report abeam west before crossing the axes, Fox-Tango-Kilo-Uniform"

A gauche la sortie, à droite l'entrée expérimentale
et au fond St-Cyr

La même chose vue d'en "haut" ;-)


Mis à part le suivi "à la voiture près" et cela dès le début de la N12, que je n'avais pas prévu sur mon tracé initial (voir ici) j'ai fait ce que j'avais imaginé. J'ai eut peur sur le chemin "aller" d'aller trop loin vers l'est et de ne pas trouver les deux intersections de routes (A & B). Tout compte fait, à 1500ft, on les voit bien et surtout on comprend vite quand il faut tourner à gauche.



Allez hop. Je pense avoir compris.

30.8.06

St-Martin 2006

Après les récits des vols sur les îles de St-Martin, Saba et St-Barth, il me restait à réaliser un montage des bouts de vidéo que j'ai ramenés de l'autre côté de l'Atlantique. Le petit appareil photo numérique qui permet d'agrémenter de photos les messages de ce blog, a aussi une fonction vidéo. Ouf, on va pouvoir regarder les gros navions atterrir sur la 09 de Princess Juliana, se poser comme en vrai à Grand-Case et - cerise sur le gâteau - faire un touché à St-Barth. Assis en place gauche, à bord d'un petit Cessna 150. Bienvenue à bord.

29.8.06

St-Barth, on quitte vers Grand-Case… j’espère à l’année prochaine… Novembre 704

Le vol Air France AF489 à destination de Paris Charles-De-Gaulle est prévu, demain vendredi. Les valises ont été ressorties. Les affaires regroupées. Je regarde les photos. Saba, Maho, St-Barth, Grand-Case, Juliana défilent. Les bleus des lagons, les nuages qui flottent au dessus des îles et le turquoise de la mer des Caraïbes. Je ne peux me contenter de repartir déjà. J’ai rappelé Frank pour prévoir un dernier vol.



Mercredi. Un voile de sable rempli tout le ciel de St-Martin. Depuis la plage d’Orient Bay, on devine l’île de Tintamarre comme noyée sous un nuage de pluie. Je cherche à deviner les contours des nuages dans le ciel. L’ambiance reste néanmoins très lumineuse. C’est une agréable journée. J’arrive à l’aéroclub en avance. Frank revient d’un vol. « Il fait tout bizarre, vent de sable, une fois en l’air on n’aperçoit même pas Tintamarre ! ». C’est bien la première fois que j’annule un vol à St-Martin.

Jeudi. Veille du départ. Rendez-vous est pris en fin d’après-midi. Tant mieux, cela me donnera une autre lumière. Je n'ai jusqu'alors volé qu'en fin de matinée. Le voile de sable est toujours là. Etonnant. Je retrouve une fine pellicule de sable très claire sur tous les bords d’attaques du N66704.

- « Allez, c’est toi qui bosse ! »

Je m’exécute. Je prends le petit escabeau toujours placé à l’arrière du Cessna 2 places. J’ouvre le bouchon d’essence du réservoir de l’aile gauche et plante la pipette graduée.

- « 5,5 gallons à gauche, chef ! »
- « Et l’autre ? »

Je redescends de mon escabeau, fait le tour de l’avion avec mon petit matériel et procède au même cérémonial.

- « 5 gallons dans celui-là, chef ! »
- « C’est bon, redescend ! »

10,5 gallons. Un peu plus d’une heure et demie à 6 gallons de conso/heure. Un chouya juste. C’est parti pour apporter l’avion à la pompe à roulette. Mine de rien, ça me change des Robins avec leur carnet à inspecter (combien d’essence reste-t-il dans celui ? Il a volé combien de temps ? De quand date le dernier avitaillement ?) et les avions à « descendre » (au moteur) pour leur faire le plein à la pompe de St-Cyr. Ce sont les vacances et ces modestes changements sont autant de nouvelles choses à découvrir pour le pilotaillon que je suis.

Je finis la prévol, le mémento/checklist à la main comme à mes premières heures de vol. J’inspecte l’avion tout en métal, moi qui ne suis habitué qu’au bois et à la toile et aux ailes basses.

Nous embarquons enfin. L’instructeur, Frank, à droite. Le pilotaillon/touriste à gauche.

- « Alors, on va où ? Il veut aller où le parisien ? »
- « On pourrait se faire St-Barth ? J’aimerais bien faire des photos et des vidéos »
- « C’est parti, tu fais la radio ? »
- « Soyons fou »

Les pédales de frein sur appuyés pendant que je tire la manette de frein de park. Mise en route. Alternateur sur ON… 1000 tours.

- « Grand-Case Info, Novembre 704, bonjour ! »
- « Novembre 704, Grand-Case, bonjour ! »
- « Grand-Case Info, Novembre 6-6-704, Cessna 150 au parking, pour un vol d’entraînement vers St-Barth et retour »
- « Novembre 704, QNH 1014, vent du 100 pour 15 kts rafales 19 kts, par de trafic connu dans le circuit »
- « 1014, on roule pour Alpha, Novembre 704 »

Lâcher le frein de parking (les deux pieds sur les pédales du haut), un peu de gaz, roulage pour Alpha, point fixe… et on se fait doubler par un Baron-five-eight-phraséo-in-ingliche qui décolle comme une fusée rentrant les trains à peine le sol quitté et avalant la piste en radada.

- « Backtracking runway 12, November-Seven-Zero-Four »
- « Roger »

J’oublie les actions vitales à l’alignement et je mets les gaz me méfiant, cette fois-ci, du vent « de travers » (un p’tit 30 degrés) et du message de l’AFIS (13 kts, rafale 18 kts). Montée initiale aux 70mph, balloté par le vent et les rabattants de la montée initiale de Grand-Case. Je surveille d’un bout de l’œil la bille. Trop sensible au pied… trop violent ce pilote… La baie orientale est passée lorsque je lève le nez pour voir l’horizon (et pas l’inverse, comprenne qui pourra). Il n’y en a pas. Le voile de sable est là et masque un peu la visibilité. Je ne vois même pas St-Barth (ouf, je trouve Tintamarre).

- « C’est par où ? » (question du pilotaillon parisien de base perdu dans les iles)
- « Je dirais un 150 et 1500ft » (réponse de l’instructeur jouant dans son jardin)
- « 150 ? 150 ! 1500ft ? Ah oui, de Grand-Case vers St-Barth c’est 1500ft… par contre le retour c’est 1000ft, c’est ça ? »
- « Tout à fait ».

Comme si j’allais le refaire tout seul le lendemain. Bon, ok pas le lendemain, mais le surlendemain et avec Flight Simulator. 5 minutes plus tard, moment choisi dans le cockpit :

- « Moi, je vois St-Barth et l’ile Fourchue » (affirmation de l’instructeur qui, même les yeux fermés, voit tout)
- « Hein ? Je vois que dalle » (réponse de l’élève perdu)
- « Moi, je dirais au 155 plutôt que 150 » (précision suisse aux 5 degrés près)
- « Bon, baaaa 5 degrés à droite… je vois toujours rien, mouaaa » (l’élève qui a l’impression de ne pas être dans le même avion que l’instructeur)

Je me retourne et refais le coup de la planchette et de la VAC de St-Barth. Cette fois-ci, on arrive de Grand-Case par le nord ouest (la dernière fois, on arrivait de Saba). Je sors la VAC de TFFJ, toute belle, imprimée de Paris. Et j’essaie de recoller les morceaux. L’ile Fourchue apparaît (ou plutôt un bout de terre semble apparaître au loin).

- « Bon… là c’est Fourchue… ah on voit St-Barth derrière… » (l’élève content de comprendre un minimum ce qui se passe devant lui)
- « Ok. Tu vois le Pain de Sucre ? » (l’instructeur 10 minutes devant l’avion)
- « Hum » (l’élève essoufflé, 10 minutes derrière l’avion)

- « Tiens ton avion à 1500ft et ne passe pas à gauche du Pain de Sucre »

Je replonge dans la VAC pour tenter de calquer ce qui se déroule sous mes yeux avec la petite représentation du SIA que je pose sur le volant du Cessna.

- « Range moi ce truc et regarde devant toi ! » (l’instructeur énervé)

Je jette la VAC sur la casquette et met le nez dehors. Fourchue est là… derrière le petit ilot c’est le Pain de Sucre qui marque le début de la finale. Le terrain est juste à gauche. St-Barth et Gustavia sont maintenant bien visibles. Mon paradis de pilotaillon est posé devant moi. Il reste à jouer.

- « Tu fais toujours la radio ? »
- « Ah baaaa… ouaaiiiis »
- « Alors vas-y, appelle-les… n’oublis pas qu’on vient de Grand-Case »
- « Yop… yop… C’est comment qu’ils s’appellent déjà ? »

Dans ma tête, tout se bouscule… Gustavia ? St-Barth ? St-Barthelemy ? St-Barth Info ? Gustavia Info ? La terre ?

- « St-Barth Info, Novembre-704, bonjour ! »
- « Novembre 704 bonjour »
- « St-Barth Info, Novembre 6-6-704, Cessna 150, en provenance de Grand-Case pour un touché sur vos installations, 1500ft et travers Fourchue dans 3 minutes »
- « Novembre 6-6-704, QNH 1014, vent du 80 pour 14 kts, rafale 20 kts, pas de trafic connu »
- « 1014, 704 »

Des messages comme ça, on n’en passe pas tous les jours. En tout cas, pas moi (Frank à droite, si). Alors dans l’euphorie et le manque de pratique des AFIS, j’en oublie de dire quand je prévois de rappeler « Passant Pain de Sucre, pour la finale 10 ». Tant pis. J’suis parisien.

J’arrive forcément en vrac au dessus du Pain de Sucre. Forcément, j’ai l’excuse d’être en vacances. J’en oublie même de tourner à gauche pour attraper l’axe de la piste de TFFJ. Si Frank ne m’avait rappelé à l’ordre… On serait à Saba à l’heure qu’il est. Je suis absorbé par le paysage. La mer des Caraïbes. Le bleu. Les bleux et St-Barth devant.

Je tiens comme je peux les 1500ft et attrape enfin l’axe… légèrement à droite. Je me fais réexpliquer la technique d’approche sur St-Barth. Les chiffres « 10 » et « les plots » deux doigts au dessus du raz du col de la tourmente avec sa nouvelle route (ils m’ont tout changé depuis l’année dernière !). La vitesse, pas moins de 70mph et l’assiette à piquer « assez prononcée ». Ne pas oublier les volets, sinon « ça ne va pas le faire ». Avec tout ça, tu te débrouilles. La piste est là, la main gauche sur le volant, la main droite sur les gaz et c’est partie pour un touché.

J’ai beau me concentrer et tenter d'en profiter, mais je suis horriblement crispé sur le volant du Cessna. Tout à l’heure, je lâcherais un peu la branche gauche du volant pour me rendre compte que j'y suis totalement agrippé. Trempé de sueur.

- « Ne pique pas du nez… ta vitesse… ne remonte pas… »

Je suis derrière l’avion. Ca a beau être un avion de débutant et lent, je suis derrière l’avion. J’ai l’impression de piquer sur la 10 et je n’arrive plus à gérer correctement la relation « assiette – puissance – vitesse ». Tout s’enchaîne trop vite. Lorsque je suis content de mon plan (le « 10 » est bien posé deux doigts au dessus du col), c’est la vitesse qui ne va plus. Lorsque je tiens mon bon 75mph, je suis beaucoup trop haut. Et ce jeu dure tout le temps de la finale. Cela me paraît une éternité. Je « pilote » mon Cessna 150 en finale sur la 10 de St-Barth. Allons-y !

Le col pass, trop vite, trop bas ou trop haut… La piste est là, à peine à 50 mètres. « Ne plonge pas » conseil Franck. J’ai l’impression d’avoir des yeux de mouche. J’essaie de capter toutes les images et les impressions à 180 degrés. Le parking aviation générale, cet hélico parqué à gauche, un Dornier remonte au parking à droite, la plage au bout de la 10, 2 puis 3 windsurfeurs avec de grandes voiles, ça doit bien être de 7m2… ils filent… mais on s’en fout de ces voiles !! Concentre-toi sur la piste !

Le vent et les turbulences sont aussi de la partie. C’était trop simple. Nous sommes parfois secoués à droite puis à gauche… puis soudain, c’est calme… L’avion descend tout seul (et ce n’est pas grâce au trim que je n’ai pas réglé), puis de nouveau un grand coup qui nous enfonce sur le plan. Il faut se battre.

Je passe les plots. Plein réduit. Je n’ai pas regardé la vitesse, mais ça ne devait pas être ça (du tout). Je suis en « mode arrondi »… Laisser l’avion se faire la piste… Se battre pour le laisser à plat sur la piste et pas 10 mètres à droite comme le vent semble vouloir le faire. Je me bat. Ca secoue. L’effet de sol ou le vent semble me faire refuser la piste… on est un chouya long me semble-t-il (frank me dira plus tard qu’on avait le temps de faire le touché)… Ca touche… On est posé… Je laisse rouler jusqu'en bout de bande. Jusqu'à la plage.

Bien sûr, Frank a fait plus que m’aider, mais il m’a laissé l’impression que je posais le petit Cessna, à moi tout seul. Sur la 10 de St-Barth. Nous roulons jusqu’à l’extrémité, puis nous remontons. Nous voilà posé à St-Barth. J'étais assis à gauche. Je suis exténué, en sueur et le t-shirt trempé.

Je suis scrupuleusement la ligne jaune alors que nous longeons le terminal en remontant le terrain. Un Caravan, un Dornier et un TwinOtter. Certains embarquent des passagers. Alpha approche. Frank déroule la check pour nous faire gagner du temps. Message à la radio :

- "Pour le trafic en finale, on a le temps de s'aligner et de décoller du November-704 ?"
- "Oh oui, ça passe... on est pas encore en finale"

Je m’aligne et je décolle avant que le trafic commercial ne déboule. Plein gaz. Au bout la plage. Le Cessna accélère lentement. Le terminal défile à droite. Je garde l'axe au pied et les planches à voile se rapprochent. Je peux maintenant distinguer la marque des voiles. "Tiens un Neil Pryde v8 !".

65mph, je tire le manche vers moi. On accélère doucement,nous survolons la plage en montant tranquillement. Nous sommes au dessus de la mer. La baie de St-Jean. Et j'entame mon virage en montant vers la gauche pour rejoindre le circuit.

Frank me raconte une plaisanterie. Il est dans son jardin. C'est chez lui, c'est son espace de jeux. Moi, je tâche de regarder partout tentant de capter toutes les images possibles afin d'en faire des souvenirs. Je ne veux rien manquer.

- "On fait quoi ?"
- "Bha, un autre tour !"

Et c'est reparti. Seconde présentation sur la 10 de St-Barth. Seconde attaque en piquée et le passage au raz du col et de la route. Lorsque je pense qu'il y a peu, un pilote (ou plutôt son avion) a touché le toit d'une voiture qui montait par là.

Touché. Remise de gaz et je prend petite assiette à cabrer avant de prendre à gauche. Je laisse Frank piloter et annonce "les commandes à droite" car je veux faire un film. Je n'arrive déjà pas à piloter en ne faisant que cela, alors filmer et piloter... Le troisième tour cela celui de Frank.

- "Tiens, c'est marrant, ça fait un baille que je n'ai pas atteri à St-Barth avec le C150".

16h00. Demain à la même heure, je serais dans un Airbus A340 au départ en direction vers Paris. Pour l'instant, le Cessna 150 est en vent arrière de la 10 à St-Barth et je n'ai pas envie de rentrer. 3 semaines se terminent. Les commandes sont repassées à gauche et je prend un cap vers St-Martin. Je quitte l'air de jeux. Un dernier atterrissage sur la 12 de Grand-Case me laisse plein de regrets. J'en aurais bien profiter. Mais mon coffre à jouet se referme. En quittant le circuit de St-Barth, j'ai annoncé sur la fréquence :

- "St-Barth, on quitte vers Grand-Case… j’espère à l’année prochaine… Novembre 704"



La vidéo de ces tours de piste (et bien d'autres) est disponible ici.

20.8.06

Aux premières loges

Rien n'a changé à Maho. La mer, la plage, la route, le grillage et la piste 09 de TNCM. Peut-être est-ce l’immobilisme avant la disparition ? En effet, le prochain plan de mise en conformité des nouvelles installations de l’aéroport de Juliana, dont le nouveau terminal semble être la pierre angulaire, prévoit un allongement des zones de dégagement de plus de 150 mètres à chaque extrémité de la 09/27. Cela condamnera la plage de Maho Bay et ses deux bars dont le Sunset Beach Bar. Cela détruira aussi l’un des endroits de rêve des spotters en manque de soleil.



Ce poste ne comporte encore que des photos, pas encore de vidéo en ligne… Le temps de rentrer à Paris, de faire le tri, de monter et de sonoriser le tout ;-) J’ai en stock un atterrissage d’A340 d’Air France, celui d’un B747 de KLM, quelques WinAir et Air Caraïbes, un décollage de B757 vue depuis le seuil 27 et surtout le décollage « à contre QFU » d’un B757 de Us Air.

En attendant, je me suis d’abord posté au seuil de la 27. C’est sur mon chemin en venant de Simpson Bay et son cortège de casinos et d’hôtels très « à l’américaines » (comprendre : coincé entre un McDo, un Burger King, un KFC et un Subway). La route fait le tour de la piste. La 27, c’est l’autre extrémité de l’unique piste de Juliana. Elle est beaucoup moins connus que le seuil 09 (la baie de Maho), car on n’y trouve pas de plage, ni de bar, juste un chantier ou une sorte de sablière que j’escalade tant bien que mal. Et aussi parce que les avions décollent principalement en 09. J’ai tout de même eut la chance de capturer une jolie vidéo du décollage d’un des nombreux Boeing 757 d’American Airlines à destination de San Juan, Miami ou New York.



C’est toujours étonnant de voir foncer sur soi la centaine de tonne d’acier au travers de la brume de chaleur et derrière la bosse de la piste de Juliana. Au début, on n’entend rien. On a le vent dans le dos. On devine une dérive. Le son est sourd, forcément lointain. Et soudain, le 757 s’avance, le vrombissement augmente et il s’élève avec l’assiette à cabrer caractéristique des liners. Airborne ! En passant au dessus de moi, il a déjà rentré ses trains d’atterrissage et a entamé son virage à droite au cap 140 comme le prévoit le départ en 09. Et voilà, il est déjà loin. Fugitive apparition. Rapide frisson et je redescends de mon piédestal pour rejoindre ma voiture de location.

Je remonte la 09. Je roule forcément lentement. Tant pis pour les suiveurs qui grognent. Je suis en vacances. Un œil sur la route (vive les voitures automatiques) et un œil sur la piste. Seul un grillage me sépare de la piste. A gauche la 09 et à droite la succession sans fin des officines de loueurs de voitures. Avant d’arriver au terminal, on peut apercevoir au travers d’un grillage le parking Aviation General. Quelques Cessna sont amarrés et le Robinson R44 de la police Néerlandaise est protégé du soleil par sa bâche de protection. Un peu plus loin c’est le parking des jets privés. J’arrive à apercevoir un Citation X et un Learjet. Ils ont l’air d’être stationnés pour plusieurs jours. Les avions sont superbes. St-Barth et les Casinos ne sont pas loin ;-)

Je passe devant les locaux de WinAir, puis fait le tour du terminal et de son minuscule parking, toujours le lieu d’un joyeux désordre. Puis je longe l’immense (surtout comparé à l’ancien) nouveau terminal qui finit de se faire une beauté. Après le nouveau terminal, le sociétés de catering et de services ont leurs entrepôts.

Avant d’arriver au rond-point qui permet d’aller à droite vers les Casinos ou à gauche vers la fameuse route entre la plage et la piste (pas d’hésitation), on laisse l’immense tour de contrôle avec son radôme prédominant. Cela ne fait que 2 ou 3 ans que Juliana dispose d’un radar. Et j’imagine la difficulté des contrôleurs à réguler ce flot incessant de VFR et d’IFR approchant de 100 à 200 kts.

Je trouve difficilement une place pour ma coréenne de location. Lorsque j’arrive au Sunset Beach Bar, j’ai déjà croisé un Boeing 757 de Delta à l’atterrissage.



J’ai à peine le temps de me poser sur un tabouret que déjà le trafic défile. Pas le tems de commander à boire ! Mais au-delà du trafic, c’est le monde qui m’étonne. Beaucoup, beaucoup de touristes sont là. Cette plage semble être un passage obligé.

Second étonnement. La radio. Je n’ai pas encore branché mon AR108 (radio aéro portable) et pourtant je reconnais la voix du contrôleur de Juliana. Ca défile, ça dépotte. Le Sunset Beach Bart a truffé tous les coins de la terrasse avec des haut-parleurs branchés sur la fréquence de la tour !

Durant tout le reste de l’après-midi, j’ai eut l’impression d’être à un spectacle. Le volume des messages radios diffusés sur la terrasse permet d’entendre presque toute les conversations. C’est un bon exercice pour le pilotaillon francophone que je suis. Je serais surpris de connaître le nombre de personne qui comprennent ce « qu’ils disent ».



Les clairances volent dans tous les sens. Je branche mon AR-108 car la réception des communications en provenance des avions n’est pas tiptop via les haut-parleurs du Sunset Beach Bar. Un avion est à peine clairé au décollage, il a encore les roues sur la piste, que la clairance d’atterrissage du suivant est balancée. La méthode américaine confrontée à la méthode française !

Je vois aussi les Cessna Caravan d’Air Caraïbes et les Twinotter de WinAir avoir des finales très très très courtes, la base se trouvant au dessus de Maho ! Sans parler des TwinOtter effectuant des S de retardement dans la finale pour laisser le temps à un gros de remonter la piste.



Les gros navions (A340, B747 et les plus petits B757) se font toujours envoyer des « Expedite backtrack rwy 09 ! ». Les Dash, Caravan et autres TwinOtter atterrissant très courts et dégageant très rapidement. Ils vont, ils viennent, établissant des liaisons rapides et courtes avec Anguilla ou St-Barth. Les WinAir sont dans tous les sens : TwinOtter et Islander se posent, rappellent, s’alignent de toutes les sorties de taxiway.



Je m’étonne aussi des baigneurs. Il n’y en a pas 2 ou 3. Ils sont une dizaine à l’eau. Que font-ils sur CETTE plage. St-Martin regorge de très belles plages calmes et abrités (Baie Nettlé, Orient Bay...) Des spotters ? Des familles de spotters ?



Sur la fréquence de la tour, tout y passe. Décollage et atterrissage, demande de parking, contrôleur sol, intégrations dans le circuit et aussi toutes les clairances IFR. Cela ressemble vraiment à IVAO (à moins que ce ne soit l’inverse ;-).



Je n’aurais passé qu’une après-midi dans ce paradis pour spotter des îles. Sirotant un Coca sur une terrasse (trop) ensoleillée à regarder les avions se poser et même en voir un décoller après qu’il est demandé le contre QFU !

Un spotter débutant aux premières loges d’un spectacle dont la partition est parfaitement rôdée et qui se joue tous les jours à St-Martin sur l’aéroport Princess Juliana TNCM. Venez de préférence le dimanche, vous aurez droit au B747 de KLM, à l’A340 d’Air France et au B747 de Corsair (quand il n’est pas trop en retard)… en plus de tous les petits VFR qui virevoltent d’îles en îles.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...