2.8.20

De Flight Simulation sur ZX81 à Flight Simulator 2020 : je me souviens d'où je viens


Il y a 38 ans mes parents m'offraient un Sinclair ZX81. Et le premier programme que j'ai installé était Psion Flight Simulation. Une cassette audio qui remplissait les 16 Ko de l'extension mémoire et quelques gros pixels noir ou blanc plus tard, je me rêvais à bord d'un avion. J'appuyais sur une sorte de clavier à membrane pour monter et tourner. On peut même y rejouer en ligne directement dans un simple navigateur Internet (cliquez ici) depuis un PC ou un iPad. L'imagination faisait le reste. Et c'était fantastique.



Presque 40 ans plus tard, j'en ai fait du chemin. Grâce à des rencontres, des vraies, avec de vraies gens. Il y 17 ans, j'ai poussé la porte d'un aéro-club et engrangé plus de 900 heures de vol en simple pilotaillon VFR. Le blog est remplit de récits, de vidéos, de milliers de photos qui transpirent de ces rencontres.



Je me souviens d'où je viens

Tout au long de mon expérience de pilotaillon VFR je n'ai eu de cesse de revenir à la simulation de vol sur PC avec FS2004 (ou FS9), un tout petit peu de FSx et ces dernières années avec Prepar3D. Et j'ai continué en parallèle à m’entraîner devant mon ordinateur en connaissant les limites de ce que pouvait m'offrir un logiciel vendu à la FNAC. Ainsi, je n'attache que très peu d'importance aux modèles de vol.



Si l'avion ne se comporte pas aux nœuds près sur le PC comparé au vrai, tant pis. Par contre, il faut que l'ambiance dans le cockpit, la position des instruments et la réaction des boutons soient réalistes. il faut aussi que le paysage soit conforme en recréant l'environnement d'une approche : ses obstacles et ses points de repère. Il faut que la complexité d'un aéroport soit présente lorsque je vais me frayer un chemin sur les taxiways. Il faut aussi que la météo me fasse réfléchir au plan B comme en vrai, que le relief visible me rappelle que j'ai dû faire une bêtise dans ma préparation de vol "parce que là, ça passe pas". Il faut aussi que mon iPad et mes logiciels de navigation (Skydemon et Foreflight) s'interfacent avec le simulateur. Je peux alors m’entraîner à manipuler toutes les fonctions de ces logiciels pendant la préparation mais surtout pendant le déroulé virtuel. Et enfin, après le vol pour débriefer.

Ce n'est pas le Graal, mais cela peut le devenir plus tard



Avec Microsoft Flight Simulator, je peux déjà faire tout ça. Mon TrackIR fonctionne. J'ai même craqué il y a peu pour la version 5, rattrapant quelques années de retard. J'ai connecté Skydemon et Foreflight avec Xmapsy. Mais il existe d'autres solutions, à lire ici. Et les ambiances dans le cockpit sont fabuleuses. Le cockpit du C152 est immersif. Les paysages sont époustouflants. Toutes les vidéos qui pullulent depuis quelques jours s'en font l'écho. Le mesh (relief) est très convaincant. Le mélange d'autogen, de photogrammétrie et d'images photoréalistes est digne de de ce qui ce fait de mieux en 2020. Enfin. L'ambiance est aussi renforcée avec la météo rejouable/historique ou en temps réelle et l'injection dans le simulateur des trafics réels de Flightaware. S'insérer dans le trafic d'un gros aéroport risque d'être jouissif. J'ai hâte aussi de voir comment IVAO , VATSIM et PilotEdge vont se comporter.

Tout est au beau fixe alors ?


Certes, il y a encore du chemin à faire. Et dans bien des domaines. Rentre déjà un peu plus pilotable à la main des du côté de l'avionique. J'attends par exemple un vrai Garmin GTN du niveau de RXP ou Flight1. Même un GNS430 ferait l'affaire. Il y a beaucoup de critiques concernant certains modèles de vol. C'est un peu comme il y a quelques mois où l'on se demandait s'il y aurait encore de la place pour les développeurs de scène comme Orbx. Le nombre et la qualité des aéroports détaillés (fait à-la-main par Asobo/Microsoft) ont finit de lever le doute. FlightBeam aura toute sa place d'autant que je parie que leur talent sera décuplé par la nouvelle plateforme. C'est pareil pour les appareils livrés de base. "There's plenty room for improvment" comme on a l'habitude de dire pour rester positif. Les hélicos arriveront, les planeurs aussi. Rome ne sait pas fait en un jour.

Mais il y a aussi un autre genre d'interrogations. Les databases (AIRAC fournis par Navblue) seront-elles toujours mises à jour en achetant MSFS juste une seule fois ? Y aura-t-il un abonnement supplémentaire pour les AIRAC ? Quid des QFU lorsque la déclinaison magnétique fera bouger les choses. Les images satellite n'allant pas forcément à la même vitesse. Et c'est sans parler du nommage des taxiways qui, sur les terrains génériques, relève plutôt de la liste automatique que du réalisme. Ouvrez la carte du terrain et regardez dehors sur certains terrains et vous allez vite être perdu. Même remarque pour la météo en temps réel fournie par MeteoBlue. Toutes ces données seront-elles disponibles sans limite de temps ? Et tous les avions qui volent réellement dans le monde et qui sont injectés dans MSFS avec le partenariat Flightaware ? C'est tout inclus à vie ?


Est-ce bien utile de faire un Boeing 787 sur console XBox ?


Et je ne parle pas des systèmes des avions complexes intégrés de base comme l'Airbus A320, le Boeing 747 ou la Boeing Dreamliner 787 dans la version Premium Deluxe. Mais là, en fait je n'attends pas Microsoft / Asobo. Je comprends qu'ils proposent de base ces avions dans une représentation basique++ qui ne contentera par les hardcore simmers. Fair enough. Mais il faut absolument cette diversité de contenu pour attirer toute une nouvelle frange d'utilisateurs et de passionnés. Ceux qui n'ont pas craqué pour Prepar3D, XPlane 11 ou AerflyFS. Il nous faut agrandir la base et, c'est difficile à dire, mais il nous faut aussi Microsoft Flight Simulator sur la console XBox. Parce que le monde de la simulation de vol tendait à se restreindre de plus en plus autour des vrais mordus, déjà convaincus sans être capable d'attirer du sang neuf. Et plus mercantillement parlant, d'agrandir le marché potentiel et ainsi de permettre les investissements qui ont amené à ce nouvel opus. Sinon, on en serait encore à une évolution par bribe du moteur de FSx vieux de 15 ans dans Prepar3D. Il faut que des purs joueurs, un peu tenté par la simulation de vol, installent grâce à leur abonnement XBox Gamepass sur console, ce nouveau jeu de simulation qui va leur permettre de survoler leur maison en pilotant avec une manette de jeu. Puis, ces nouveaux joueurs deviendrons peut-être les nouveaux simmers de demain. En suivant les leçons de vol (à Sedona !) et avec le temps peut-être feront-ils le pas, s'équiperont de périphériques (manche, manette de gaz, palonnier) et passeront sur PC Windows. Et enfin, ils rejoindrons la communauté des hardcore simmers.

TrackIR et VR

Le TrackIR est un truc de simmers réclamé à corps et à cris. Le support d'un casque de réalité virtuel (VR) est quelque peu différent. Certains simmers la dénigrent. D'autres à l'inverse l’encensent. Mais les beaucoup de joueurs l'adorent. Les casques de VR sont un parfait appât pour de nouveaux fans de simulation. Et aussi garder les amoureux enthousiastes de cette technologie d'avenir. Pendant de longs mois, MSFS n'annonçait rien concernant le support des casques de réalité virtuelle alors que la communauté trollait tous les posts. Il y a quelques jours, Microsoft a enfin annoncé la compatibilité prochaine de MSFS avec la VR. Encore du sang neuf. Et la communauté est ravie. Et les pré-ventes s’envolent.

Même pas deux semaines à attendre

Il reste peu de temps avant d'avoir les réponses à toutes ces questions. Pour l'instant je m'estime heureux de profiter de la dernière Beta. De toutes les façons, faire le choix d'investir dans MSFS, d'y croire est un engagement sur le long terme. J'ai envie de croire aux annonces de Jorg Neumann de Microsoft qui déclarait qu'ils voulaient que Microsoft Flight Simulator soit une plateforme qui va grandir. Avec son écosystème. Pendant 10 ans. C'est un peu comme cela que fonctionne beaucoup de nouveaux logiciels avec des mises à jour incessantes... lorsqu'ils sont vendus en abonnement. Les développeurs étant toujours alimentés par les ressources financières. C'est en partie pour cela que j'ai quitté Air Nav Pro il y a bien longtemps car le produit n'évoluait plus et bien m'en a pris avec Skydemon ou Foreflight. Mais là, avec cette version de MSFS vendue comme une licence perpétuelle le Market Place intégré de MSFS suffira-t-il à financer les corrections et les évolutions ? C'est le marché de la fin d'année sur la console XBox (One et X) qui fera fonctionner la planche à billet ? D'autant que Microsoft annonce autorisé la vente de produits tiers en dehors de la place de marché intégrée. Comment va être géré cette potentielle contradiction ? Encore beaucoup de questions.

Le 18 août, nous commencerons à voir un bout du voile se lever. L'arrivée de MSFS est une incroyable opportunité que nous n'espérions plus. Pour l'instant, je me délecte de cette nouvelle plateforme tout en devenir. Ne boudons pas notre plaisir.



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