C'est une histoire qui commence en 2003, celle d'un pilote de simulateur de vol sur PC qui passe son brevet de pilote (PPL) et qui remplit sa boite à souvenirs.
Octobre 2013 : mise à jour des références et prix RAM MOUNT
Janvier 2012 : ajout de photo du boitier étanche GoPro percé pour le branchement du câble audio
Novembre 2011 : une GoPro HD Hero 2 rejoint ses copines ainsi qu’un câble (voir la section “comment enregistrer le son ?”)
Juillet 2011 : ajout des toutes premières vidéos réalisées avec la Drift HD 170.
Avril 2011 : une Drift HD 170 rejoint tout le… comme l’appeler… le matos ? L’attirail ?
Juillet 2010 : après la Sanyo Xacti HD1000, une GoPro HD va enrichir les prises de vue.
Décembre 2009 : le petit pied Hama a rendu l’âme au début du dernier Farwest. Un pied-ventouse Ram-Mount le remplace maintenant.
Décembre 2008 : le père noël vient de m’amener un grand angle pour la Sanyo Xacti HD1000
Introduction
Je reçois de plus en plus de demandes pour savoir comment sont enregistrées les images et surtout le son des communications durant mes vols. Forcément à force de poster des vidéos sur Youtube ou Vimeo, il fallait bien que cela arrive. Voici donc les informations sur le(s) camescope(s) que j'utilisais, les petites caméras HD (GoPro et Drift), la méthode de fixation dans l’avion (pied ventouse et trépied), le logiciel de montage et les méthodes de prise de son dans l’avion. Si avec ça, vous n’êtes pas rassasiés ;-)
Le camescope et son objectif
(12.2012 : ce chapitre sur la Sanyo n’est plus d’actualité, je ne l’utilise plus depuis fin 2012)
Il s’agit d’un camescope grand publique de marque SANYO, modèle XACTI HD1000. Les modèles HD1010 et même le 2000 sont sortis depuis, d’après ce que j’ai lus les remarques ci-après s’appliquent toujours.
J’ai choisi ce modèle car il est léger, enregistre sur carte mémoire, dispose d’un objectif à bague (on peut y ajouter un grand-angle ou un fisheye par exemple) et enfin et surtout, il dispose d’une entrée son-micro. Grâce à cette dernière, il est possible d’y brancher un micro extérieur où bien grâce à un câble d’intercepter toutes les communications de bord.
J’y ai adjoint une carte mémoire SD HC (High Capacity) de 8 Go (à peine 30 euros en 2009) et une batterie supplémentaire. Le SANYO HD1000 est capable d’enregistrer les vidéos dans différents formats du 1080p30 (1920x1080 à 30 images par seconde) au 640x480 (VGA comme un téléphone). J’ai choisi un format intermédiaire : le 720p30 (1280x720 à 30 images par seconde). Ce format me donne le meilleur ratio “qualité d’image” / “capacité de montage” / “place mémoire occupée” et “cohérence avec le média de diffusion”. En effet, une résolution supérieure occuperait à mon goût trop de place sur la carte mémoire SD et sur mes disques durs. Elle imposerait aussi le changement de carte mémoire régulier et serait surtout difficile à monter ensuite sur mon PC. Avec ma carte SDHC de 8 Go je dépasse allègrement la capacité d’une batterie et arrive à monter sur mon PC avec Sony VEGAS sans problème. Pour mémoire, en 720p, il faut environ 65 Mo pour 1 minute de vidéo. Le résultat sur Youtube ou Vimeo est largement suffisant (version “HD 720p” disponible) pour ce blog et le partage au travers d’Internet. Je n’ai même pas un téléviseur HD, alors…
Le défaut de nombreux camescopes grand public est souvent d’avoir une focale trop courte. On peut voir le résultat du camescope seul sur toutes les vidéos de Far West’08 dont voici un extrait placé sur la verrière d’un Cessna 172 :
1ère partie de “Cleared To Land 2008” avec tous les atterrissages de Far West’08.
Je suis un peu déçu par ce grand-angle. Peut-être imaginais-je avoir un grand-angle “encore plus large”. En trainant sur Internet et au détour d’une vidéo sur YouTube, j’ai vu que certains avait retourné la lentille de leur grand angle pour simuler une sorte d’objectif “Fish-eye” (comme un œil de poisson). J’ai donc fait le test (un simple tournevis pour faire tourner la bague et on retourne délicatement la lentille et hop !). Les résultats sont partagés. Les goûts et les couleurs…
Test du “Fish-Eye” depuis la voiture dans Paris (2009)
(EDIT du 28.04.09) Enfin, dernière astuce que j’ai oublié de préciser (et que Paul L. me rappelle via les commentaires, merci !) : je mets l’auto-focus du SANYO HD1000 en mode manuel et sur “+ l’infini” pour éviter que le camescope pompe sans cesse comme le montre mon premier essai l’année dernière la veille de partir aux US : cliquez-ici pour accéder à la vidéo décevante. Depuis, avant de fixer la ventouse, c’est hop, “menu – focus – manuel”.
La fixation dans l’avion
Pied ventouse RAM : le top de la qualité !
J’ai commencé avec un petit pied HAMA. Pas cher, mais peu résistant. Je ne le recommande vraiment plus. Surtout si le camescope est lourd. Les multiples cycles de fixation-détache ont eut raison du petit pied que l’on trouve presque partout (notamment chez Amazon pour ne pas les nommer) :
L’ancienne solution de fixation pied ventouse HAMA (2008)
Le pied HAMA est peut-être une solution simple et peu onéreuse pour celui qui a par exemple un appareil photo numérique. Tous les films de ce blog avant septembre 2008 ont été fait avec un simple Panasonic LUMIX :
Le kit RAM (plateau, bras et ventouse) sur le camescope SANYO sans son grand-angle)
En fait, chez RAM tous les composants sont configurables à souhait. Il faut donc piocher chaque composant, un à un. La ventouse et la boule sont une première référence (RAM-B-224-1) :
Ensuite la branche une autre (RAM-B-201U) :
Enfin la tête avec la tige filetée pour la caméra prise standard (RAM-B-202AU) :
Le tout pour 45.46 euros hors frais de port (2013).
Après plusieurs mois d’utilisation, je suis totalement ravis de mon achat et ne regrette vraiment pas la solution précédente.
Mise à jour de juillet 2010 : cette même ventouse RAM me sert maintenant pour la DRIFT HD 170 qui dispose d’un pas de vis standard (à la différence de la GoPro).
Les petites caméras grand-angle HD : GoPro et Drift
GOPRO HD : En 2010, au début du Farwest’10 avec Bertrand, j’ai craqué pour une GoPro HD. Petite, enregistrant en HD, étanche dans son caisson et avec un grand angle (170 degrés), cette petite caméra ne me quitte plus. Initialement, prévue pour être fixée vers l’avant, filmant au travers de l’hélice, elle trouve maintenant sa place dans presque tous les plans et même des plans dynamiques comme à 0:22 de cette vidéo :
En novembre 2011, la nouvelle GoPro HD HERO 2 rejoint le petit groupe des autres caméras. Enfin, une entrée son ! Et un petit vol à en Californie, ça vous tente ?! Voici le premier test, le 5 novembre 2011, jour de l‘achat :
Outre la qualité en mode vidéo où j’apprécie sa compacité, son autonomie, la qualité de l’image, ce petit bijou permet également de faire des photos de toute beauté. En voici, quelques exemples, brutes de décoffrage, directement sortie de la GoPro en mode photo.
A bord d’un DR400 au nord de Cosne-sur-Loire
Yosemite Valley, Californie (2010)
Bryce Canyon, Utah (2010)
Avril 2011 : à la veille de FarEast 2011 et devant la panne totale de l’entrée micro de mon fidèle Sanyo Xacti HD1000, je craque pour une Drift HD 170. Je l’ai choisi principalement à cause de son entrée micro intégrée (via un câble optionnel, voir ce message) et de sa télécommande. Même si elle dispose d’un petit écran intégré qui doit permettre de finement régler la prise de vue, j’ai aussi été séduit par sa fixation au standard photo qui va me permettre de la placer – proprement cette fois-ci - sur un trépied dans l’avion aux places arrières.
DR400 entre Lognes et St-Cyr
Dans le Cessna N567DD à Great Harbor Cay, Bahamas
Novembre 2011 : je ne résiste pas longtemps à la sortie de la GoPro HD2. Je suis tenté par les angles supplémentaires que m’apporterait une caméra supplémentaire dans le cockpit, la qualité vidéo de version 2 et de l’entrée son en back-up de ma Drift.
Mars 2013 : une GoPro HD3 Black Edition fait son arrivée et rejoint ses copines HD1, HD2 et Drift. Voir sur cet article, mes premières (mauvaises) impressions. Depuis que son arrivée, j'utilise la Drift pour faire les plans face-caméra et enregistrer le son, la HD2 en caméra vers l'avant (au travers de l'hélice), la HD1 en caméra de côté et la HD3 pour faire des plans de coupe vers l'intérieur/extérieur.
Où placer la caméra ? Quelques conseils pour varier vos plans.
Voici quelques exemples de positionnement de caméra dans ce que j’aime à appeler le mode “Rec&forget” : on place la caméra, on appuie sur enregistrement, on oubli la caméra et on s’occupe du vol.
GoPro, ventouse GoPro, vitre arrière droite d’un Robin DR400 :
GoPro sur un trépied placé à l’arrière (Beech Duchess et Piper Saratoga II TC) :
GoPro ventousée face pilote :
Par dessus l’épaule du pilote avec la Drift, dans un Robin DR400. La ventouse est fixé sur le plexi arrière au plus proche du montant pour éviter les vibration :
Pour la variété de vos rushs, la meilleure solution - lorsqu’on ne pilote pas - est tout simplement de la tenir à la main et de faire des plans courts, fixes. Parfois en ayant préparé on peut se permettre de faire quelques travelling. C’est un peu compliqué car portée à la main, les vibrations sont importantes. Mais parfois les effets sont sympathiques et permettent de varier le contenu. Un exemple est visible sur cette vidéo à 8 sec (cliquez ici pour la visionner).
Logiciel de montage
Comme on peut le voir sur la première photo de ce post, le camescope, lorsqu’il est fixé à la verrière, filme à l’envers (la tête en bas). Il faut donc, au montage tourner l’image. Pour mes montages, j’utilise SONY VEGAS v9 PLATINUM EDITION. Pour moins de 60 euros, j’ai vraiment l’impression d’avoir un outil bien plus puissant que ma créativité. J’en apprend presque tous les jours et la facilité d’utilisation me déconcerte. La prévisualisation en temps réel des effets et du montage est bluffante pour moi qui ne “monte” pas tous les jours.
En 1 clic, on retourne sans soucis la vidéo, sans conversion, sans devoir créer un autre fichier aussi gros. De plus, SONY VEGAS lit directement sur la table de montage et sans conversion les fichiers MPEG 4 AVCHD issus du camescope SANYO, GOPRO ou de la DRIFT. Il me suffit d’éjecter la carte mémoire du camescope, de la mettre dans le PC et c’est tout. Les fichiers sont directement lisibles sans perte de temps. Par contre, il faut absolument un PC puissant pour faire du montage de fichiers en Haute Définition. Mon PC de montage principal dispose d’un processeur Intel Core 2 Duo cadencé à 3 Ghz, de 3 Go de mémoire vive et de plein de disques durs (internes et externes pour les sauvegardes).
Depuis Juillet 2011, j’utilise le NAS de la Freebox HD (v6). Mon PC principal est connecté en Giga Ethernet à la Freebox Server v6 qui renferme un disque dur de 250 Go. J’y place tous les rushs copiés directement des cartes mémoires. Sony VEGAS continue à avoir un répertoire de travail sur un de mes disques locaux.
Les vidéos générées sont généralement hébergés chez Youtube, Dailymotion ou Vimeo. Depuis avril 2009, je génère toutes mes vidéos au format MPEG4 H.264 1280x720, 30 ou 25 images par secondes, Variable Bit Rate (max. : 10 Mbps average : 4 Mbps). Parfois, je réduis un peu l’encodage.
L’enregistrement du son
1ère option : le micro-cravate posé dans l’oreillette du casque. 1er test en 2008 (ça date un peu, mais si ça peu servir)
Premier test de 2008 : j’ai commencé à enregistrer le son en plaçant un micro-cravate (Sony ECM-T6)… directement dans une des oreillettes d’un casque branché dans l’avion comme on peut le voir sur les images ci-contre.
Cela a l’avantage d’enregistrer tous les bruits (communications) y compris le bruit du moteur (et ses changements de régime) comme on l’entend sur les vidéos de Far West’08 (cf. ci-après) :
En 2008…
Mais cela a l’énorme défaut de nécessiter une pile et lorsqu’on oubli de changer les piles, on a une prise de son toute pourrite (cf. la vidéo ci-dessus) ;-) Si en plus l’interco fait des siennes (comprendre que les pilotaillons ne savent pas régler le volume et le sqwelch) cela rajoute une touche de réalité un peu trop… réelle ;-)
L’autre gros défaut est aussi de nécessiter d’avoir des petites oreilles car le micro-cravate prend un peu de place dans l’écouteur, ou bien d’avoir un second casque branché en permanence en place arrière(solution retenue pour Far West’08). C’est donc un peu contraignant et j’ai autre chose à faire dans mes avions que de gérer tout cela. Sans parler du temps que cela prend à installer. Et comme on est toujours en retard dans ce genre de truc ;-) Il était temps de trouver une autre solution :
Le câble pour enregistrer le son
Le câble est branché sur la sortie Casque et le casque sur le câble (vous suivez ?)
Avec tous ces défauts, il a bien fallu que je trouve une autre solution. J’avais toujours rêvé de pouvoir directement me brancher, comme un casque, sur l’interco. de l’avion. Malheureusement, une sombre histoire d’impédance et autre truc très simple pour qui–s-y-connait-un-peu-en-électronique font qu’un camescope n’aime pas le signal d’une prise casque d'un avion. J’ai donc acheté un câble Barnstomer (“Patchcord Cockpit Voice Recorder”) en provenance de chez Aircraft Spruce (ou chez BAYO voir un peu plus bas).
A part dans le Cirrus SR22 et SR20 où la boite de mélange – même en mettant le son à fond - délivre un son faiblard qu’il faut amplifier dans SONY VEGAS, cela fonctionne assez bien dans les Robin et les Cessna. Le seul vrai regret est l’absence totale du bruit du moteur et de ses changements de régime. Une alternative est de prendre la piste son d’une autre caméra qui enregistrerait l’ambiance. Mais il faut alors jouer avec la synchro son/image. Pensez à embarquer un “clap” et clapper à chaque début de prise de vue !
Mise à jour de février 2009 : testé avec un doubleur son avec une entrée pour le micro-cravate dans un casque et l’autre pour l’interco… et le résultat catastrophique. Je n’ai aucune des deux pistes correctes. Tout est faiblard et parasité. Solution rejetée !
Mise à jour d’avril 2011 : l’entrée micro de mon Sany Xacti HD1000 semble avoir rendu l’âme. Même un démontage habile et au vue de l’intégration de ce genre de matériel, ne m’a pas permit de régler le problème. Une Drift HD 170 a donc rejoint mon attiraille. elle dispose d’une entrée micro et ce sera donc elle qui enregistrera à l’avenir tout ce qui va sortir de l’interco, toujours avec le patchcord. Mise à jour de novembre 2011 : La GoPro2 est arrivée et avec elle une nouvelle entrée micro (jack 3.5mm). En parallèle, un fantastique bricoleur m’a fourni un câble que je place en série avec mon câble habituel. Il s’agit d’un “simple atténuateur pour le signal provenant de la radio dans le rapport 1/100 (-40 dB). Les valeurs des trois résistances ont été choisies afin de conserver une impédance de 600 Ω du coté de la radio et 2000 Ω du coté de l'enregistreur” :
Novembre 2011 : test du câble atténuateur juste à l’ouest de St-Cyr
Vous avez remarqué que j’ai inscrit l’explication entre guillemets. Car je n’y comprend rien du tout. Ne me demandez donc rien à ce sujet ! Mon premier test de la GoPro HD HERO2 s’est fait avec ce câble et le résultat est parfait :
Novembre 2011 : GoPro HD HERO2 avec petit câble miracle.
Merci à Gérard pour son câble !
On me demande régulièrement comment utiliser son iPhone/iPod/iPad comme enregistreur. Visiblement, les câbles présentés précédemment ne fonctionnent pas (3 pins au lieu de 4 pour les produits Apple). Aircraft Spruce propose un produit spécifique disponible à cette adresse.
En résumé
Pour résumer, voici les équipements (mise à jour d’avril 2011) :
Camescope et caméras :
SANYO Xacti HD1000 avec un objectif grand-Angle 0.7 (VCP-L07W)
GoPro HD HERO 1 : voir cet article après 3 mois d’utilisation.
GoPro HD HERO 2 et son entrée micro : voir cette première vidéo.
RAM Mount pour le Sanyo = RAM-B224-1U + RAM-B-201-U + RAM-B-202AU
Pieds Ventouse pour chacune des GoPro
Trepied photo/vidéo à 30 euros
Logiciel de montage sur PC : Sony Vegas 9 Platinum
Câble son : PatchCord Cockpit Voice Recorder
Humour
Au passage du filtre de sécurité des aéroports, vider ses poches revient à remplir un caisson de tout plein de bestioles.
Conclusion et petit rappel
Bons enregistrements, bons vols ET SURTOUT REGARDEZ DEHORS AVANT TOUT (le pilotage de l’avion avant tout). Pensez REC&FORGET : on appuie sur enregistrement et on oubli la caméra pour penser à l’avion !
Et n’hésitez-pas à partager vos liens vers vos vidéos !
Sur IVAO, je partage régulièrement le ciel virtuel de la Polynésie Française avec Michel C. On s’y croise sur la fréquence et on discute d’avion ou d’hélicoptère. Souvent, Michel nous gratifie de son talent de dessinateur, inspiré qu’il est par les vols ou contrôles virtuels des uns ou les aventures réelles des autres.
Cette fois-ci, c’est mon vol à Méribel qui l’a inspiré. Merci Michel pour ce cadeau !
Malgré une matinée très difficile pour les VFR en région parisienne, le CAVOK est revenu en milieu d'après-midi. Et pour la première fois depuis longtemps, avec les journées qui rallongent, nous avons retrouvé à St-Cyr une "ambiance d'été", avec plein d'avions dehors, des pilotes et des équipages qui se croisent de retour ou au départ de vols (et moi au milieu pour un vol Air Camille).
Et bien sûr, ce genre de journée se termine par la rentrée de toutes les machines dans le hangar... à l'huile de coude ;-)
Le moteur vient de s'arrêter. Je suis trempé. Le Mousquetaire vient d'arrêter sa glissade sur ses skis. L'appareil s'est immobilisé au pied de l'ancienne tour de l'Altiport, maîtrisé tout en finesse au gaz et au pied par Jérôme.
J'ai l'impression de terminer un de mes tous premiers vols en instruction avec Xavier, il y a quelques années. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que je vole en montagne. Cela me fait ça à chaque fois ;-)
Le programme semblait spécialement concocté un pilote de plaine. Je soupçonne Jérôme d'être habitué à voir passer des énergumènes comme moi régulièrement ;-)
J'ai monté la vidéo - avec l'enregistrement de l'interco - pour vous montrer presque minutes après minutes, l'ensemble du vol : passage dans une vallée et le vol sur l'un des flanc, 180° pour en sortir, approche courte sur une altisurface (celle de Val Thorens), radada au dessus des crêtes pour rejoindre la verticale de Courchevel, simuler une intégration et admirer l'un des PC12 Stark au parking, puis - pour terminer - le retour sur l'altiport de Méribel.
Plusieurs choses à retenir. Dans un Mousquetaire sans horizon artificiel, sans indicateur de virage et avec la montagne partout dans le pare-brise, il est assez déroutant de vérifier qu'on a bien les ailes à plat. On se fit à son instinct. Penché ? Pas Penché ? Lorsque je demande à Jérôme pourquoi il n'y a rien dans sur la planche de bord pour vérifier l'attitude de l'avion, il me répond en souriant "c'est pour forcer à regarder dehors !".
J'ai eut en courte finale à Méribel une sensation de déjà vu. Nous en voilà en finale. Jérôme a repris les commandes depuis quelques secondes. Je le regarde faire. J'avais même perdu le terrain de vue en base. C'est tout dire. La piste n'est pas tellement en pente, elle a surtout pour moi la particularité d'être cachée entre les sapins et le flanc de la montagne. Mais plus que tout, ce qui me frappe, c'est l'assiette à piquer et la "bataille" au gaz/manche qui me rappelle furieusement la finale de la piste 10 à St-Barth ! On sent le pilote batailler avec les éléments pour laisser l'avion dans l'axe, ni trop haut, ni trop bas. Un filet de gaz, une assiette plus prononcée à piquer, on réduit un peu... etc. La manche à air est de travers et le vent est dans le dos. Des spectateurs sont sur la route qui fait le tour du seuil.
On en oublierais presque que l'avion va se poser sur la neige, sur le plan d'une montagne et qu'à la place des roues, nous avons deux magnifiques skis !
Enfin dernière découverte digne d'un pilotaillon des plaines : les skis. Alors que nous taxions très lentement sur l'altiport, je demande à Jérôme pourquoi il va si doucement. Un p'tit coup de gaz et on serait déjà à l'avitaillement ? La réponse fuse : "on est dans le sens de la descente et là... on a pas de frein si l'avion décide de partir... alors..." J'avais complètement oublié qu'on était en mode glissade sur des skis.
Encore un vol inoubliable. Dommage que la météo n'est pu me permettre de renouveler l'expérience. Une chose est sûr. Si je repasse par Méribel, j'irais me poser dans un Mousquetaire ! Merci beaucoup à l'Aéroclub de Méribel pour son accueil et surtout à Jérome V., chef pilote, pour la leçon !
Si vous passez dans le coin des 3 Vallées, n'hésitez plus. Même à ski, vous pouvez passer à l'altiport de Méribel !